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Biographie
The Dillinger Escape Plan débute en 1997 et gravit très vite les échelons qui feront d’eux une formation culte ; mélange de métal, hardcore, free jazz (et a peu prés tout ce qui peu leurs passer sous la main), le groupe ne cesse d’explorer depuis des années une musique extrême mais incroyablement technique. TDEP accumule les premières parties de groupe divers tels que Pantera, System Of A Down, Cave In, Mr Bungle, Slayer … Quelques changements de line up accompagne la vie du groupe, notamment au niveau du chant lorsque Dimitri Minakakis quitte le groupe en 2002 pour être remplacé par Greg Puciato. Le groupe, qui a déjà sorti 3 albums (1997, 1998 et 1999), sort alors un EP en duo avec Mike Patton, Irony Is A Dead Scene, donnant encore plus de visibilité. La présence de Patton influencera d'ailleurs grandement la musique du quintet. Miss Machine, quatrième album en date, sort en 2004 ; le groupe confirme alors son statut de référence; mélange de styles et folie sont aux rendez vous. Ire Works, toujours furieux mais incluant davantage d'éléments pop et trip hop, voit le jour en 2007, suivi par Option Paralysis début 2010, peu après l'intégration à Season Of Mist. Les américains reviennent en 2013 avec une nouvelle (et surprenante) signature chez Sumerian Records, pour le très attendu One Of Us Is The Killer. ChroniquesDissociation One Of Us Is The Killer Option Paralysis Ire Works Miss Machine Irony is a dead scene Calculating InfinityDissociation ( 2016 )La nouvelle est tombée il y a peu, The Dillinger Escape Plan se saborde volontairement, non sans laisser quelques surprises à ses auditeurs. Dans ce contexte, difficile de ne pas considérer Dissociation différemment puisqu'il s'agit de la conclusion (?) d'une aventure s'étalant sur bientôt vingt ans. Deux décennies que la formation parcoure le monde, ornent les platines des amateurs de musique extrême et surprend. L'attente, la tension avant de poser ses oreilles sur cette dernière offrande est poignante. One Of Us Is The Killer ( 2013 )D’accord, Option Paralysis était la suite popisante logique de Miss Machine et Ire Works, au grand dam des adeptes du TDEP frénétique, déconstruit, complètement déglingué, dont je fais partie. Oui, mais Irony Is A Dead Scene est justement l’EP qui a lancé le groupe sur cette voie, bien aidé sur ce coup par vous savez qui. Depuis, TDEP semble vouloir atteindre un niveau de qualité semblable, d’où le recrutement de Greg Puciato, à la tessiture proche de Patton, bla bla… One Of Us Is The Killer est une nouvelle tentative de fusion équilibrée entre mathcore épileptique, jazz et rock fédérateur, opérant par là même un certain retour dans le passé. A lire aussi : l'interview du chanteur Greg Puciato. Option Paralysis ( 2010 )Depuis le passage éclair de Patton et l'arrivée de Greg Pucioto au chant (et ruades sur êtres humains), The Dillinger Escape Plan est au meilleur de sa forme. Sur Option Paralysis, leur première sortie chez Season Of Mist, TDEP se lance, à l'instar des précédents opus, dans un wall of death musical, tout en gardant Steve Evetts (The Number Twelve Looks Like You, Every Time I Die, Poison The Well) au poste de producteur. Pas de quoi décontenancer le fidèle fan, guettant la moindre information depuis avril 2009. Pourtant, la rage bouillonne, les poings se ferment tandis que les dents grincent, le corps prêt à se jeter dans la foule dès Farewell, Mona Lisa... Et une fois dans la mêlée, l'adepte de sensations fortes ne sera pas dérouté : Option Paralysis s'intègre parfaitement dans la direction musicale prise depuis quelques années; Cadences effrénées, passages bœufs, quelques mélodies dévoilées subtilement et de brefs instants cassant le rythme de croisière de ce nouveau disque. En somme, le même menu qu'Ire Works, mais version 2010. Pas de grosse surprise, on prendra son pied sur la quasi totalité de l'album, puisqu'en somme TDEP balance le même genre de baffes, les mêmes successions de plans piétinant un peu tout ce qui bouge, avec une tendance à rendre l'ensemble beaucoup plus abordable. Le frontman alterne toujours entre cordes vocales beuglant jusqu'à l'infarctus et des timbres plus rock, sans jamais fléchir ni ralentir le rythme, tandis que le reste des acolytes transmet son énergie via des compos incisives et très directes. Néanmoins, le groupe, même avec toute la meilleure volonté du monde, ne surprend plus comme avant : on esquisse déjà certains points, même si cela n'enlève rien à la qualité des compositions. Option Paralysis est dans la droite lignée de Miss Machine ou Ire Works, la curiosité en moins. Bon album, via des déferlantes telles Farewell, Mona Lisa ou Endless Endings, qui offrira quelques cassages de nuques, Option Paralysis rentre pourtant parfois trop dans le rang pour se maintenir au niveau de ses prédécesseurs. Une petite déception pour un opus bien plus abordable, mais un fort potentiel derrière chaque titre. A écouter : Farewell, Mona Lisa - Crystal Morning - Parasitic TwinsIre Works ( 2007 )Il existe des groupes dont la complexité et la richesse musicale demandent un long travail d'écoute avant d'apprivoiser chaque nouvel opus.The dillinger escape plan sont indiscutablement de ceux-là. Après un Miss machine (2004) qui avait laissé beaucoup de "fans" de la première heure sur le carreau, mais aussi fort heureusement enchanté bon nombre d'auditeurs, il apparaît clair que ce Ire works va une fois de plus faire la gueule a tout ceux en attente d'un Calculating infinity bis. Essayons d'y voir plus clair. L'album est en écoute sur la page myspace du groupe. Miss Machine ( 2004 )Attention Dillinger Escape Plan sort un nouvel album, vos voisins, votre famille et vos animaux domestiques risquent de ne pas apprécier. En effet Dillinger pour 99.9% de la population mondiale est tout simplement du bruit, mais une fois que nos oreilles ce sont habituées au son Dillinger, au blast sonore et qu’elles commencent à accrocher difficile de rester insensible à ce brûlot metalcore, mathcore, free-jazz-metal-core (choisissez la définition qui vous plaira). Irony is a dead scene ( 2002 )L’anecdote est que cet Ep sort sur Epitaph et non sur Relapse, label qui a l’habitude de sortir les albums du groupe, voire sur Ipecac, label de Mike Patton. C’est en tout cas la pièce maîtresse du groupe à ce jour, sans nul doute. Et ceci pour plusieurs raisons. Tout d’abord, de par la participation donc du suscité Mike Patton (Mr Bungle, Faith No More, Fantômas, Tomahawk…) au chant. Suite au départ de leur frontman habituel (Dimitri Minakakis), et alors qu’ils ont trouvé son remplaçant avec Greg Puciato, Dillinger Escape Plan semble vouloir se faire plaisir en enregistrant les 4 titres qui composent cet Ep avec le soutien vocal de Patton. La rencontre semblait évidente : le mélange de Mike Patton au micro, qui est sûrement un des chanteurs de « rock dur » des plus inventifs (et doués) de sa génération, et des musiciens de Dillinger Escape Plan qui, ne se contentant pas seulement de casser littéralement les barrières du hardcore, ont un sacré bagage technique leur permettant beaucoup. Et pour parvenir à un telle inventivité sonore, à une telle déconstruction rythmique, il faut sûrement connaître les bases musicales sur le bout des doigts. Bref, Patton et Dillinger Escape Plan, c’est une approche artistique de la musique similaire et c’est la raison pour laquelle on peut parler d’une véritable symbiose pour ce disque. Et de cette collaboration, Dillinger Escape Plan en ressortira grandi sur beaucoup d’aspects. Ensuite, parce que ce disque prouve que le combo du New Jersey peut évoluer. Et plus précisément qu’il veut évoluer. Mais après avoir assis leur style de hardcore extrème à travers leurs précédents opus (en particulier l’album "Calculating infinity"), les gars de Dillinger Escape Plan vont, avec "Irony is a dead scene", non pas mettre de l’eau dans leur vin mais commencer à explorer d’autres horizons pour enrichir leur style si personnel et particulier. Dès la première écoute, on sent que les chansons de cet Ep sont plus aérées, mieux développées et c’est tout simplement artistiquement bénéfique. Les parties rapides ressortent plus puissantes, les parties calmes plus légères. Et l’ensemble plus libre. Puis, aussi parce que cet Ep contient la chanson la plus aboutie que le groupe ait composé jusqu’à présent: "When good dogs do bad things", une sorte d’opéra hardcore si je peux me permettre. Six minutes de folie où tous les sentiments passent : une rythmique frénétique, un chant hypnotique, des paroles bonnes pour l’asile, des ruptures inventives entre deux états d’âme, un véritable tourbillon musical. On peut même penser légitimement que "When good dogs do bad things" est un condensé des 6 ans de carrière du groupe, un post-manifeste. Les deux autres chansons originales ne sont pas en reste et profitent elles aussi pleinement de cette collaboration exceptionnelle : "Hollywood squares" et ses parties de chant chuchotées, "Pig latin" ou son intro d’inspiration latino entêtante. Avec Dillinger Escape Plan, l’auditeur se retrouve à l’intérieur d’une machine à vagues : respirations, tensions, aspirations, apnées, explosions. Ainsi, il est difficile de rester à la surface mais justement, c’est parce que le meilleur se trouve dans les profondeurs. Enfin, et à la fin, une reprise impressionnante du complexe morceau "Come to daddy" d’Aphex Twin. Sauf que là, point d’électronique. Toutes les parties sont parfaitement reprises par les instruments. Ce choix rappelle d’ailleurs celui de Refused qui avait repris un peu de la même manière "Voodoo people" de Prodigy. Et justement, après la séparation de Refused, le hardcore retrouve du sang neuf. Car avec Dillinger Escape Plan c’est avant tout l’invention d’un style (ce que l’on appelle parfois « mathcore ») qui participe au renouvellement du hardcore. Et qui fera école. A écouter : Tout ou rien!!!Calculating Infinity ( 1999 )Aaah, Dillinger Escape Plan… Grand sujet de controverse, Grand Manitou Tourien du hardcore : soit on rejette en masse la musique du groupe du New Jersey, soit on ressent un petit quelque chose qui nous pousse à plonger la tête sous l’eau. Là, il est pourtant trop tard ; vous ne le savez pas encore mais Dillinger Escape Plan vous a déjà complétement séduit. Le disque commence au taquet : intro guitare/batterie pour "Sugar coated sour" qui donne le tempo général de "Calculating infinity", première chanson dans la lignée de l’impression laissée par le groupe à la fin de leur précédent Ep "The mullet burden". Les différentes parties se succédent sans l’appui de couplets ou de refrains. La seconde chanson ("43% burnt") est un classique de Dillinger Escape Plan : une intro puissante et tranchante qui, après avoir laissé la place à une démonstration technique, reviendra conclure la composition et confirmer que, malgré le son énorme du groupe, les musiciens livrent une musique tendue car retenue. Ceci pour laisser l’auditeur sur un léger sentiment de frustration. "Jim Fear" continue sur les marques de "Sugar coated sour" avec ses guitares complémentaires pour l’expression de notes hystériques. Trois chansons seulement et on peut déjà affirmer que les compositions de cet album sont d’avantage parsemées de grains de folie, notamment à travers les breaks d’une finesse incontestable. D’ailleurs, la plage suivante est là pour le prouver : sur les longs formats, Dillinger Escape Plan pose de temps en temps les sabres pour des compositions instrumentales plus en douceur. Bien plus qu’une simple pause, elles sont là pour nous rappeler que les musiciens ont d’autres choses en tête que d’asséner gratuitement des riffs agressifs. Parlons des musiciens justement ; Dimitri Minakakis est un chanteur presque exclusivement viril mais qui place quelques nuances dans son débit pour insérer un peu de sensibilité dans l’aggressivité de son chant. Chris Pennie est un batteur impressionnant, littéralement assis sur sa rythmique orchestrée par une double pédale de folie, intelligemment utilisée, avec ses bras brodant tout autour. Bref, ce gars là doit s’y connaître en jazz. Brian Benoit et Benjamin Weinman sont des guitaristes virtuoses jouant tellement vite qu’on se demande comment font-ils pour bien discerner les six cordes de leur instrument. Il faut les voir sur scéne pour encore mieux apprécier la chose. Le bassiste (Adam Doll à l’époque) endosse le rôle de l’entremetteur. Il cimente l’ensemble.Tout cela dans un esprit de recherche musicale inépuisable. Car il ne faut pas se fier aux apparences : Dillinger Escape Plan n’est pas là juste pour faire le maximum de bruit, mais pour produire un chaos sonore tout à fait pensé, argumenté et donc justifié. Ainsi, on peut encore citer "The Running board", sixième chanson et bijou de cet album ; avec son sample de cri d’horreur, l’ambiance de la chanson illustrerait presque les films d’Alfred Hitchcock, boostés au Red Bull. On peut enfin relever l’influence mécano-technologique sur le groupe, tant dans le visuel que dans la dilligence de leur jeu. Paradoxalement, l’enchaînement des chansons tout au long de l’album coule comme de l’eau de source. "Calculating Infinity" est donc l’album de la maturité pour le groupe et on le sent déjà curieux, prêt à regarder ailleurs (cf partie mélodique de "4th grade dropout"). La chose n’est pas simple mais ceux qui réussiront à apprécier le travail de Dillinger Escape Plan peuvent par ailleurs jeter une oreille sur Converge. Deux exemples de groupes extrèmes au service d’un har(t)dcore personnel et original. A écouter : 43% burnt - The running board |
The Dillinger Escape Plan
Style : Mathcore Tags : Expérimental - Hardcore - Jazz - Jazzcore - Mathcore Origine : USA Site Officiel : dillingerescapeplan.org Facebook : Amateurs : 395 amateurs Facebook : |