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Biographie

The Dawn

Fred - guitare, chant
Bruno - batterie
Seb - basse, chant

Formé début 2005 sur les cendres d'Inmate, The Dawn pratique une musique dans la lignée de Daughters, Converge ou Today is the Day. Après seulement six mois d'existence le combo marseillais accumule assez de matos pour remonter sur les planches et sort son premier album chez Several Bleeds Records début 2006.

Chronique

Loud Tunes & Furry Tales ( 2006 )

A voir la qualité de son catalogue, Several Bleed Records est en passe de s'imposer comme "The Specialist" de la musique extrême en France. De Shoemaker Levy 9 à Every Reason To, en passant par Slavery et Inhatred, m'est avis que çe serait bien le diable si l'on n'en trouvait pas au moins un parmi les dix meilleures productions françaises de l'année. 

Il faudra également compter avec The Dawn. Unique représentant marseillais du label, les mousquetaires avaient la lourde tâche de repartir de zéro après le sabordage d'Inmate. Nouveau départ, nouveau nom, nouveau line up avec l'adoption de la formule trio suite au départ de Rémi. Le moins que l'on puisse dire est que le résultat est à la hauteur des espérances tant Loud Tunes & Furry Tales tient allègrement la route par son atmosphère ultra agressive et froide perpétuant l'oeuvre entamée par nos lascars dans leurs exercices précédents. The Dawn y enfonce même le clou dans un registre extrême où l'ombre de Converge ou des Daughters! n'est jamais très loin. L'essentiel de l'album tourne autour de morceaux aussi rapides que courts, à la limite de la déstructure comme en témoigne l'abondance de contre-temps et de breaks soudains. Des riffs dissonants de "Big", "Bang" et "Blue Sky Holidays", fleurant bon le Voïvod de Dimension Hätröss, à la voix monocorde à la limite de la rupture de Fred, tout concours à donner à Loud Tunes & Furry Tales une teneur acide et sans espoir, où la mélodie traditionnelle n'est plus qu'un vieux souvenir, et que l'aspect, en apparence, plutôt ironique de certains titres ("King Kong", "Phil Drummond was a Slave Trader") ne parvient même pas à atténuer.

Aussi radical soit-il, The Dawn n'en est pas pour le moins charitable. Petites causes, grands effets, les marseillais nous accordent tout de même quelques moments de répit - encore que répit ne soit pas le terme le plus approprié - tels que le sludgy "Summer Rain" et sa basse d'outre tombe ou l'excellent "Satan's Joyride", tout deux ralentissant considérablement le rythme sans toutefois affecter l'intégrité de Loud Tunes & Furry Tales. Seule la ballade finale "Praise the Sun", flirtant avec le rockin hardcore de Modern Life is War, apparaît légèrement à contre-courant de l'ambiance générale.

Le tableau serait incomplet si l'on ommettait de parler de l'artwork. Sorte de comic d'inspiration gore, sa particularité est le style pictural employé, plutôt infantile et donnant l'impression d'avoir été réalisé par une classe de maternelle. Cependant, étant donné le thème traité, m'est avis qu'une telle fresque n'entrera pas dans une école de sitôt.

Sans être foncièrement masochiste, il est quand même heureux que le rock soit encore capable de fournir des skeuds du calibre de Loud Tunes & Furry Tales, des oeuvres capables de nous envoyer dans les cordes avec pertes et fracas, tout en imprimant sur nos lèvres un sourire de satisfaction.

A écouter : "35 Apples", "Satan's Joyride", "Summer Rain"