Biographie

Sublime

Sublime était un trio de Long Beach (Californie) actif de 1988 à 1996. Le leader du groupe, Bradley, fils de musiciens, fit ses premières armes dans un groupe répondant au nom de Hogan’s Heroes alors qu’il n’a que 13 ans. En 1991, ils sortent sur leur propre label Skunk Records, fraîchement monté, leur premier K7 Jah Won’t Pay the Bills (10 compos dont "Badfish", "Don’t Push" et déjà "Date Rape" !).
Bud Gaugh fait un tour en cure de désintox alors qu’ils s’apprêtent à partir pour la première fois en tournée. En 1992, premier album studio, le déjà immense 40oz to Freedom (écoulé à plus de 60 000 ex). Malheureusement, Bradley Nowell plonge doucement dans l’héroïne, stimulant soi-disant sa créativité, mais surtout palliant supposément à ses problèmes de "trouble déficitaire de l’attention". Sa consommation de Marijuana demeure également un des temps fort de la vie du groupe.
En 1994, le groupe sort Robbin’ The Hood, album dit « expérimental » (avec quelques moment de gloire, comme sur la reprise de Barrington Levy originellement "She’s Mine" et ici devenue "Saw Red", chanté en duo avec Gwen Stefani de No Doubt).
En 1996, l’album Sublime (originellement intitulée Killin’ It) sort sur MCA Records, le 30 juillet 1996, mais à titre posthume. Bradley Nowell est retrouvé mort dans sa chambre d’hôtel, le 25 mai 1996, suite à une overdose d’héroïne, à l’âge de 28 ans. Incinéré, ses cendres sont déversées sur son spot de surf favori et une pierre tombale est érigée au Mémorial de Westminster, Californie, sur laquelle il est mentionné "Now At Peace".
C’est le début du mythe Sublime.

Bradley laisse derrière lui sa femme, Troy Dendeker, avec qui il s’était marié la semaine précédente. Il laisse également un enfant d’à peine un an, Jakob James Nowell et la tristesse de millions de fans. Sans oublier celui qui était devenu la mascotte du groupe, Louie (en référence au nom de son grand-père), son chien dalmatien, que beaucoup on vu se balader sur scène en plein concert, ou lors des enregistrements studio, sur les pochettes des albums du groupe. Sur "What I Got", Bradley chante « Livin’ with Louie Dog’s the only way to stay sane ». Louie meurt le 17 septembre 2001.

L’album se vends à plus de 5 millions d’exemplaires, et est le plus gros carton rock de l’année 1997. La même année, une édition augmentée ressort avec des inédites et des faces B. Nouveau titre de l’album, Second-hand Smoke. Le filon est exploité au maximum, ce que regrette beaucoup de fan de la première heure. L’année suivante, c’est la sortie du Live, Stand By Your Van (1998) qui dévoile l’incroyable potentiel du groupe et les qualité du groupe. Base rythmique proche du génie, improvisation, passion, humeur. Ce live transpire l’amour du reggae et du punk.
Toujours en 1998, une compilation qui comble les fans, remet Sublime dans un contexte « Acoustique », entre amis. (Bradley Nowell & Friends).
Trois autres compilations plus ou moins intéressantes aux regards des albums et sorties précédentes, viennent ponctuer la dernière décennie, 1998 – 2008.

Sublime reçoit une étoile sur le Hollywood Walk of Fame.
Ses deux amis, Eric et Bud, forment bien plus tard, le groupe Long Beach Dub Allstars.

Le groupe, encore aujourd’hui, bénéficie d’une incroyable communauté de fans, dont la principale qualité reste l’ouverture d’esprit et la passion pour la musique.

Bradley Nowell : Chant/Guitare
Eric Wilson : Basse
Bud Gaugh : Batterie

Chronique

18 / 20
3 commentaires (17.83/20).
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Sublime ( 1996 )

Le trio californien Sublime restera dans les coeurs pour avoir été le groupe le plus prometteur de sa génération et pour avoir perdu son leader charismatique à la suite d'une overdose, le 25 mai 1996, à l’âge de 28 ans, alors même que leur génialissime album (initialement intitulé Killin ‘It), devait sortir. Pire, il venait la semaine précédente, de se marier à Troy Dendekker. Son étoile sur le Hollywood Walk of Fame reste aujourd'hui encore un symbole fort de l'amour que le public porte à ce groupe particulier.
En beaucoup de points l’histoire de Sublime ressemble à celle de Nirvana, notamment dans leur confrontation respective au phénomène de la notoriété et au psychisme addictif de leur chanteur/guitariste/leader à la fin tragique.
C’est en février 1996 que commence l’enregistrement de leur premier album pour MCA Records (leur troisième dans leur discographie), au “Willie Nelson’s Pedermales Studio�? à Austin au Texas. Produit par Paul Leary (celui des Butthole Surfers!), l’album sort finalement le 30 juillet de la même année, sous le titre éponyme, Sublime. "What I Got", "Santeria" ou "Wrong Way" sont les morceaux emblématiques que tout le monde connaît et Sublime joue avec les genres comme personne d’autres, évoluant indistinctement entre ska, punk, reggae, dub, hardcore et hip-hop, avec une des toutes meilleures bases rythmiques de ses 20 dernières années. De nombreuses reprises viennent agrémenter l’album, "Jailhouse" de Bob Marley & The Wailers ou "Doin’Time" de George Gershwin pour les plus connues. Sur "Paddle Out", on retrouve une étincelle de Hardcore et des notes jouées à 100 à l'heure, "April 29, 1992 (Miami)" s'oriente vers un hip-hop enchanteur et planant, "Burritos" flirte avec le rock-ska tressautant et "Pawn Shop" enfume l'atmosphère a coup de rythmes reggaes. "Santeria" est probablement la plus belle réussite du groupe, une ballade démentielle au solo inspiré et efficace, la quintessence même du reggae ska joué par des blancs. Agrémenté de nombreux featuring, que ce soit avec les samples, des cuivres ou des cordes, le « dernier » album de Sublime est enfin ce que chacun attendait ou préssentait pour le groupe, un album "achevé". Non pas que 40oz to Freedom ou Robin’ the Hood avaient été décevant, bien au contraire, mais certaines chansons paraissaient baclées, et l’aspect "expérimental" du second a pu laisser perplexe.
Si le terme "groove » est trop souvent galvaudé, il (re)trouve chez le trio de Long Beach ses lettres de noblesse. Les trois se connaissaent par cœur, s’aiment passionnément et connaissent la musique sur le bout des doigts, filtrée avec une brita punk-rock, du coup le résultat est absolument remarquable. Toujours sur la corde raide, les lignes d’accords de Bradley Nowell sont à l’image du personnage : touchantes, sincères, envoutantes. Les sujets abordés sont aussi variés que la musique du groupe : le sexe très épicé sur "Caress Me Down", le procès de Rodney King et ses conséquences sur "April 29, 1992 (Miami)", l'addiction à la drogue sur "Doin'Time" ou encore la fatigue sur "Burritos". L’écriture de Bradley est toute particulière, constituée pour une bonne part de slang (que ce soit le patois jamaïcain ou le verbe acéré de la rue) agrémentée d’une bonne dose d’humour et de private joke, les trois comparses jouent des mots et dénoncent des situations parfois tragiques ("The Ballad Of Johnny Butt", "Date Rape"),  en les abordant de biais.
Bientôt quinze années que l’album est sortie, et chacune des compositions demeure indémodable, évoquant sans cesse, à la manière d’une madeleine de Proust, ce chemin qu’on prenait, walkman en poche, pour rejoindre les copains qui squattaient au skate-park, le samedi après-midi, en fredonnant "I don’t practice Santeria, and he is got no cristal ball…. ".

Les groupes qui citent Sublime comme principale influence sont innombrables et la place qu'a Sublime chez ses fans est d'une rare intensité.

L’histoire continue, puisque désormais le groupe a beaucoup plus d’albums posthumes (live, acoustique, friends, rare, face b etc) que de son vivant. Les deux autres membres (Bud et Eric) poursuivent leur passion dans divers groupes, d’abord dans Long Beach Dub All Stars (deux albums sont enregistrés), puis Eric joue dans Long Beach Shortbus et Dubcat. Bud fit parti du groupe Eyes Adrift avec Krist Novoselic (ex-bassiste de Nirvana) et Curt Kirkwood (leader des Meat Puppets). Il ont même réalisé en 2009 un reunion show, avec un tiers chanteur, répondant au nom de Rome. Sans donner suite à ce show que beaucoup ont trouvé "non avenu".

A écouter : Santeria, Doin Time, What I got, Caress Me Down