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Biographie
Static-X fait partie de ces groupes un peu partis de rien. Wayne Static (chant/guitare) et Ken Jay (batterie) après quelques expériences infructueuses dans plusieurs groupes se rencontrent et décident de jouer ensemble. Très vite rejoints par Tony Campos (basse) et Koïchi Fukuda (guitare) la formation écume les clubs et les bars et se fait remarquer par Warner qui les signera et leur permettre de sortir leur premier effort Wisconsin Death Trip quelques mois plus tard, courant 98. Tripp Rex Eisen (guitare et également membre de Murderdolls) remplacera Koïchi lors de la composition du second opus sorti en 2001 : Machine. 2003 voit encore un changement de line-up, Ken Jay quittant le groupe pour être succédé par Nick Oshiro (ancien batteur de Seether). En 2005 Tripp Eisen est incarcéré pour des faits très graves, c'est alors que le groupe voit le retour de Koichi à la guitare. L'ombre d’un nouvel album se profile avec Shadow Zone puis le début d'une nouvelle croisade en 2006 avec Start a War. Static-X arrive alors au sommet de sa gloire en 2007 pour la sortie de Cannibal, et nombreux sont les films et les jeux vidéo de cette époque où le groupe du Wisconsin apparait. C'est à ce moment, que Wayne Static, dans un climat un peu tendu avec les membres de son groupe annonce qu'il va lancer sa carrière solo. Le combo sortira tout de même en 2009 son sixième album studio, et l'un de ses plus grands succès au Billboard, Cult of Static.Le groupe marque alors en 2010 une première pause, due a un conflit entre Wayne Static et principalement Tony Campos. Le chanteur continue alors sa carrière solo alors que le bassiste, qui officiait déjà dans Ministry depuis le décès de Paul Raven rejoint Max Cavalera dans Soulfly. En 2012, le groupe annonce se reformer pour une tournée, mais seul Wayne en fera partie, il sera accompagné de Diego Ibarra, Andy Cole et Sean Everett. En juin 2013, pour des questions de droits et parce que Wayne et Tony n'arrivent pas à trouver de terrain d'entente, la fin de Static-X est officiellement annoncée. Un peu plus d'un an plus tard, le 1er novembre 2014, Wayne Static est retrouvé mort chez lui en Californie des suites d'une overdose. Project: Regeneration Vol. 1 ( 2020 )C’est une bien étrange histoire que celle de Project Regeneration, Vol. 1. Des circonstances particulières, voire improbables, aussi bien en amont qu’à la sortie de l’opus se sont succédées. Revenons un instant sur cet album de 2020, année où tout était aussi surréaliste qu’inédit. Avant d’aborder la partie musicale, il est nécessaire de contextualiser un peu. En 2010, le combo a une quinzaine d’années d’existence et a déjà enchainé au moins autant de tournées toutes plus mouvementées les unes que les autres. Entre galères et gloire, joies et désillusions, grandeur et décadence, des changements de line up complexes et chaotiques, c’est alors qu’ils décident pour beaucoup de raisons de marquer une pause. Deux ans plus tard, Wayne annonce une tournée de concert du groupe sans qu’aucun autre membre historique n'y participe. Aventure qui prendra fin prématurément et brutalement pour une question de droits, l’année suivante. Encore une année après, le chanteur s’éteint subitement à 48 ans des suites d’une overdose à l’alcool, aux médicaments et possiblement à la cocaïne. (Ce sera toujours une question très floue, Wayne était sensé être clean officiellement à ce moment là, mais des compte rendus toxicologiques se contredisent.) Le sort s’acharnant, la veuve du chanteur, Tera se suicide en 2016. C’est alors en 2018 qu’Aimee, la sœur du vocaliste à la chevelure hirsute contacte Tony Campos car elle a en sa possession un tas d’enregistrements de son frère dont elle ne sait que faire. Static-X réactive alors ses réseaux sociaux et annonce une tournée hommage pour célébrer les vingt ans de Wisconsin Death Trip et les cinq ans du trépas de son ancien leader. Assez rapidement tout s’emballe. Quel sera le line-up du groupe ? Qui chantera ? Puis l’avisé bassiste lâche une bombe en annonçant que le line-up original sera de la partie, que deux albums studios sont en préparation et qu’ils seront basés sur les derniers enregistrements inédits de Wayne. On parle d’une foultitude de grands noms présents sur l’album hommage, Dez Fafara (Devildriver), David Draiman (Disturbed), Burton C. Bell (alors dans Fear Factory), Al Jourgensen (Ministry) … Puis au final, alors que quelques prises ont été enregistrées, changement de plan ! C’est une effigie de Wayne, Xer0, habillé comme lui, reprenant ses gimmicks et allant même jusqu’à porter un masque reprenant les traits et la chevelure si particulière du chanteur qui posera sa voix sur les parties manquantes sur l’album et qui devient le nouveau frontman du groupe. Sacré background pour un seul album, (qui en fait deviendront deux cette année 2023) mais pourquoi alors, ce projet n’a pas été qualifié d’une tentative nauséabonde de faire du fric par des anciens membres frustrés d’avoir écartés de leur groupe et qui font jouer sur scène un pantin du cadavre de leur chanteur mort ? C’est simple, parce que l’album est vraiment très bien. Quoi ? L’image vous choque ? Je peux vous assurer que si l’album n’était, ne serait-ce que moyen, twitter aurait fait bien pire ! Pourquoi est-il bien ? Alors, forcément il y a une part de nostalgie. Static-X est un groupe culte. C’est un fait, et entendre des chansons inédites d’un groupe culte qu’on croyait fini, ça fait toujours plaisir aux fans (exemple parfait, 72 seasons de Metallica qui vient juste de sortir). Mais la nostalgie ne fait pas tout. Cult of Static a beau être un des opus qui a le mieux marché, il divise plutôt par son manque de pertinence musicale et la qualité de ses titres en dessous de ceux à quoi le quatuor nous avait habitué. On avait une vieille impression de réchauffé à l’écoute, qu’on n’a absolument pas sur PRv1. Dix ans d’évolution de production, plusieurs années de composition, et du renouveau ainsi que du retour aux sources dans la manière d’aborder les morceaux sont passés par là et ça se sent. Imaginez un peu la difficulté pour Tony Campos, Koichi Fukuda et Ken Jay de retrouver des bouts d’audio sur un disque dur et de réussir à en faire des morceaux ayant une cohérence et une pertinence. On nous a déjà fait le coup de la piste audio retrouvée dix ans posthume enregistrée avec un magnétophone dans un garage mal insonorisé, mais ce n’est pas le cas ici. La production de l’album est nouvelle, et non pas figée à l’époque ou Static-X existait encore. Les morceaux eux-mêmes ne sont pas des copiés collés de ce qu’ils faisaient précédemment même si bien évidemment on reconnait très clairement la patte du groupe. PRv1 est d’ailleurs résolument plus électro/indus que toute la période Cannibal, Cult of Static sans pour autant avoir la profondeur de lecture des titres indus qui étaient composés au début du groupe (ce qui est de toute manière impossible). Mais ce retour au «Evil Disco » est sans doute ce qui est le plus réussi, en témoigne Terminator Oscillator, Hollow ou My Destruction. De très bonne vibes et de très bons riffs émanent d’un peu partout de cet OVNI musical. Est-ce pour autant un album qui deviendra une des références du groupe ? Deux ans et demi après sa sortie il est encore trop tôt pour le savoir vraiment, mais rien que le fait qu’il s’agisse d’un album hommage tend à dire qu’il ne le deviendra vraisemblablement pas. Sans oublier le contexte très particulier de sa sortie. Ken Jay, le batteur dira lui même que de temps en temps quand Xer0 s’approche de lui lorsqu’ils jouent en live, il est mal à l’aise. Et c’est quelque part normal, mettez vous à sa place, les deux se sont connus en 1988 lorsqu’ils jouaient dans Deep Blue Dream, on joué quinze ans ensemble, puis quinze ans plus tard, alors que son ami n’est plus de ce monde, son placebo qui porte littéralement son visage en masque rejoue avec vous. Ça en perturberait plus d’un. Qu'en est il des intentions réelles ? Difficile, on ne le saura jamais vraiment, mais je préfère croire à un vraie rédemption, qu'à une vengeance malsaine. Quoiqu’il en soit, il s’agit très certainement d’un des albums hommages les plus inspirés et les plus réussis. A écouter : Terminator Oscillator, FollowShadow Zone ( 2003 )Face à ce nouvel (et troisième album en date) opus, deux attitudes peuvent être adoptées. La première consisterait à s’appuyer sur les précédents efforts et de comparer … On conclue alors biens vite que le groupe s’est adouci, a perdu de sa rage d’antan et dérive vers des rivages néoisant ce qui est …. Mal (je ne sais pas encore pourquoi mais bon …). La seconde serait d’oublier un peu le vécu et de se pencher réellement sur le cas de ce SHADOW ZONE, car il est évident que Static-x a évolué, tout en préservant un héritage issu de leurs origines. A écouter : Destroy all, Shadow zone, Invincible, The only Machine ( 2000 )2 années se sont écoulées et après une gigantesque tournée, Static-X s’est retourné vers le studio pour mettre au monde leur nouvel opus : MACHINE. Une intro bal musette (entendre par là applaudissements et accordéons … sans commentaires) qui prête franchement à sourire en guise d’intro puis le drame … le sourire effacé, les yeux révulsés, tout les muscles contracté … rien ne pouvait apparemment préparer l’auditeur à un tel déluge de fureur, de décibels et de violence … Get to the gone et son rythme épileptique introduira bien mieux le sujet que les 30 premières secondes de l’album. Le groupe a progressé et évolué dans une voie à laquelle on ne s’attendait pas forcément. Le son s’est durci, la rythmique tends beaucoup plus vers le binaire, le chant est gras à souhait, basse et guitares ne peuvent que suivre le courant … en quelques mots, le groupe se rapproche beaucoup plus de formations comme Ministry ou Prong. L’aspect déjanté et acidulé du premier album s’est quelque peu effacé au profit d’un son plus lourd et d’une ambiance plus sombre. Certains regretteront sûrement cette évolution qui délaisse l’univers fou et original de WISCONSIN DEATH TRIP, incarné dans des parties vocales quasi incompréhensible et une liberté prise avec le style qui apportait un réel plus à cet album. Malgré tout, des vestiges de leurs débuts persiste dans plusieurs morceaux : This is not ou Otsego undead ont cette fraîcheur et cette énergie dont le groupes s’est quelque peu détourné. Wisconsin Death Trip ( 1998 )Nine Inch Nails, Ministry, Fear Factory, à la rigueur Rob Zombie ; les représentants de l’indus-métal outre-atlantique se font rare et ont de la bouteille. C’est sûrement pourquoi l’arrivée de nouveaux venus fut si remarquable et provoqua pas mal de remous. C’est pourquoi, même sorti depuis un moment, il me semble important de revenir sur le premier opus de Static-X, WISCONSIN DEATH TRIP, sorti en 98. A écouter : Push it, Otsegolation, Love dump, I |
Static-X
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