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Biographie

Spiritus Mortis

  Tout commence en 1987 quand les frères Teemu (basse / chant) et Jussi (guitare) Maijala décident de fonder un groupe de Doom, le tout premier de Finlande selon leurs dires. Ils optent pour le patronyme de Rigor Mortis, mais doivent rapidement changer pour Spiritus Mortis à cause  du groupe américain du même nom. Ils embarquent avec eux VP Rapo (batteur), qui ne devait être qu'un membre temporaire, mais qui finit par devenir le batteur permanent de la formation. Il faut noter que la recherche d'un vrai chanteur, souhaité par Teemu qui souhaite se concentrer sur son jeu de basse, ne sera fructueuse qu'en 1997 avec l’arrivée de Tomi Murtomäki.
  Malheureusement, le groupe ne décolle pas malgré un certain nombre de démos enregistrées durant les années 1990, la faute à de nombreuses choses, notamment à cause du manque de temps de ses membres et de l’absence d’un public comme d’une réelle scène pour le Doom Metal en Finlande.
  Finalement, la chance finit par tourner à l’aube du nouveau millénaire, avec des critiques qui se font enfin positives, en partie grâce à l’arrivée d’un nouveau chanteur, Vesa Lampi. Après deux nouvelles démos accueillies avec enthousiasme par la scène locale, Spiritus Mortis se voit proposer un deal, mais les choses capotent et l’affaire est enterrée. Le groupe ne se désunit pourtant pas, et décide, en 2003, d’entrer en studio pour enregistrer quelques pistes, sans savoir si un quelconque label se montrerait intéressé. Rage of Achilles se manifeste, et le contrat est rapidement signé. Fort de ce soutien inattendu, la formation enregistre son premier album éponyme, qui sort en 2004.
  Mais le sort s’acharne sur le groupe, qui, après avoir eu à changer deux fois de batteur en trois ans, voit son label jeter l’éponge et disparaître. Aidé de Tom Phillips (While Heaven Wept), Spiritus Mortis finit par décrocher un deal chez Black Lotus Records, et un second opus, intitulé Fallen, est rapidement sur les rails, pour une sortie en 2006. Mais doom upon them, littéralement, puisqu’à nouveau, le groupe est confronté à la chute de son label et au départ de l’un de ses membres.
  Le groupe s’embarque tout de même dans sa première longue tournée à l’occasion de ses vingt ans de carrière, avec un label remanié. Il prend également le temps d’enregistrer un split en compagnie de The Gates of Slumber, puis un autre avec Witchtiger, mais aussi celui de participer à de nombreuses compilations.
  En 2009, Sami Hynninen, alias Albert Witchfinder de Reverend Bizarre, rejoint le groupe et participe au nouvel album, The God Behind the God, qui sort la même année, suivi d'un split en compagnie de Fall of the Idols.

Line-up :
Sami Hynninen – (chant)
Jussi Maijala – (guitare)
Kari Lavila – (guitare)
Teemu Maijala – (basse)
Jarkko Seppälä (batterie)

Chronique

The God Behind the God ( 2009 )

  Que peut-on attendre d’un groupe de doom (en 2009) ? A priori pas d’innovation, surtout pas de la part de Spiritus Mortis, membre du très fermé Circle Of True Doom aux côtés de Reverend Bizarre, The Gates of Slumber, Pale Divine ou encore Las Cruces, organisation informelle qui clame haut et fort qu’un groupe ne peut être doom que s’il plagie les grands anciens, en gros. Autant dire que ce The God Behind the God ne révolutionnera rien, surtout depuis l’arrivée d’Albert Witchfinder (ex-Reverend Bizarre et actuellement impliqué dans 87 autres projets) derrière le micro.

  Lorsqu’on écoute les deux précédents albums de Spiritus Mortis, on se rend compte d’une chose assez tordante : sonner Stoner quand on se la joue trve Doom, c’est plutôt cocasse. N’empêche que ce Stoner Doom fractionné en pistes très courtes faisait mouche facilement. Cependant, c’est fini tout ça, place au Doom, au vrai. Peut-être est-ce dû à l’arrivée d’un chanteur dont le groupe phare clamait « Fuck the weak stoner bullshit ! Metal rules ! » Quoi qu’il en soit, au moins le discours est respecté : ici c’est Doom, c’est heavy, y a des riffs et aucun second degré. Remarque, on n’avait pas forcément envie de se bidonner avec The Man of Steel, titre d’ouverture typé Heavy Metal sur lequel Albert en fait des tonnes, tellement que c’en devient ridicule. Déjà que son chant tantôt mélodramatique tantôt écorché (mais toujours faible) est particulier à la base, lorsqu’il essaie de se la jouer Robert Halford, forcément ça coince. Alors, on est parti pour s’ennuyer ferme ?

  Eh bien, non en fait. Fort heureusement, la suite s’avère de bien meilleure qualité avec des titres plus posés et mieux construits. Plus longs aussi, autre nouveauté. Cependant, la comparaison avec Reverend Bizarre devient inévitable, que ce soit dans les guitares, l’agencement des morceaux et, bien sûr, le chant (Death Bride). Même si on évite toutefois le pastiche type The Wandering Midget avec un feeling beaucoup plus Heavy Metal sur certains morceaux (The Rotting Trophy), rien n’y fait, les meilleurs titres restent ceux qui auraient pu figurer sur un des opus de Reverend Bizarre. Mention spéciale à Curved Horizon et When the Wind Howled with a Human Voice, pieces maîtresses de l’album. Ce n’est peut-être pas surprenant après tout, quand on sait que les membres de Reverend Bizarre ont déclaré qu’ils allaient utiliser le stock de compositions non utilisées pour leurs projets respectifs.

  Pour ce qui est des titres sur lesquels le groupe parvient à se forger une identité musicale propre, ils ne resteront malheureusement pas dans les annales même si le morceau titre est plutôt bien fait avec son tempo rampant et son ambiance glauque. Ainsi, des titres tels que Heavy Drinker ou Perpetual Motion ne proposent pas grand-chose si ce n’est du Heavy Metal avec un chant qui ne convient pas vraiment au style. Finalement, c’est ce chant si caractéristique qui constitue le gros point faible de ce disque ; il en fait des tonnes avec comme seul résultat d’évoquer sans cesse Reverend Bizarre.

  Ainsi, ce The God Behind the God est plutôt décevant. Même si on ne s’attendait pas forcément à grand-chose, voir un des chanteurs les plus en vue du genre rejoindre une institution telle que Spiritus Mortis, groupe auquel celui-ci n’avait de cesse de rendre hommage attisait tout de même la curiosité. Force est de constater que la mayonnaise n’a pas vraiment pris. Cependant, Spiritus Mortis ne se vautre pas complètement en livrant un album correct, avec une paire de titres qui valent quand même le détour.

Tracklist: 01. The Man of Steel, 02. Death Bride, 03. The Rotting Trophy, 04. Curved Horizon, 05. When the Wind Howled with a Human Voice, 06. Heavy Drinker, 07. The God Behind the God, 08. Perpetual Motion.

A écouter : Curved Horizon, When the Wind Howled with a Human Voice, The God Behind the God