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Biographie

Spectral Voice

Spectral Voice est un quatuor Doom/Death Metal issu du Colorado et fondé en 2012. Composé notamment de trois membres de Blood Incantation : P. Riedl (Guitare), M. Kolontyrsky (Guitare), J. Barret (Basse) qui s'associent à E. Wendler (Batterie) Spectral Voice a partagé un split avec ces derniers ainsi que les Danois de Phrenelith après plusieurs démos. C'est C. Hogan qui assure le chant sur les premières démos / splits alors que E. Wendler prend son relaie en 2016 après sont départ et la sortie d'Eroded Corridors Of Unbeing, premier album du groupe qui sort en 2017 chez Dark Descent Records. 

Chronique

16.5 / 20
1 commentaire (16.5/20).
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Eroded Corridors Of Unbeing ( 2017 )

Si l’on peut compter Eroded Corridors Of Unbeing comme l’un des disques les plus fouillés et réussis de l’année, c’est en grande partie grâce à ses géniteurs pas tout à fait à leur coup d’essai. 
Comptant pas moins de trois membres de Blood Incantation parmi ses rangs, Spectral Voice bénéficie des atouts de composition de son projet-jumeau. Le fameux Starspawn qui avait fait tourner les têtes en 2016 se retrouve quelque peu ici, dans les cassures brutales du rythme et les départs en furie, rendant ce premier album assez désarçonnant aux premières écoutes. Mais alors que Blood Inc' nous jetait la tête la première dans un chaos spatial, nos intéressés du jour revendiquent davantage l'introspection, aussi bien dans leurs paroles, plutôt énigmatiques et centrées sur des démons intérieurs, que dans les styles pratiqués. 

A vrai dire, Spectral Voice est un groupe de Doom Death comme on en voit trop peu. Contrairement à un Asphyx, très bon dans son genre au demeurant mais assez prévisible dans ses compos, le quatuor du Colorado étire ses titres, se défait du couplet-refrain et laisse parler l’abstraction.
Dynamisée par un Death Metal opaque, aussi gras que noir et teinté d’harmoniques, la musique de Spectral Voice est plombée par un Doom écrasant venu contrebalancer ces fulgurances. Pour dégouliner encore plus de crasse, un growl d'homme des cavernes achèvera de faire oublier à l'auditeur toute notion de lumière. En résultent cinq titres poisseux, obscurs et étrangement psychédéliques où se côtoient Drone, Funeral Doom et autres formes de lenteurs rampantes. Au cœur de ces fausses accalmies, les deux guitaristes nous gratifient de notes claires ajoutant leur lot de désespoir et d’errance macabre. Lurking Gloom dans ce registre donne à s'abandonner parmi des arpèges hypnotiques tournant en boucle au dessus d'un tumulte de double pédales. Car bien que proche de Phrenelith, Autopsy ou Winter, ce disque pousse au lâcher prise lorsqu'il nous traîne vers la tombe jusqu'à donner envie d'y rester un bout de temps. 

Bien sûr, impossible de complètement fermer l’œil, les élancées groovy et ronflantes étant là pour nous matraquer six pieds de plus sous terre à chaque apparition. Pas nécessairement ultra innovants, les riffs remplissent à la lettre leur mission de fossoyeurs, accumulant les attaques surprise (Thresholds Beyond) ou labourant le terrain avant de lentes glissées vers le Drone sur Visions of Psychic Dismemberment. Grâce à une maîtrise sur le bout des doigts des rudiments d'un Death Metal efficace, les musiciens empilent les saillies bêtes et méchantes gorgées de gras qui font leur effet à chaque fois, malgré des écoutes répétées. 

Eroded Corridors Of Unbeing nous donne à explorer une ambiance sépulcrale dans laquelle on finit par se lover, vaincu par les coups de poutre et l’atmosphère asphyxiante. Une fois de plus avec cette troupe d'individus, le Death Metal voit ses carcans malmenés, rentrant ici en résonance avec un Doom habité et riche. A coup sûr, ce premier effort est un immanquable pour tout amateur de cavernes suintantes et d'abysses étouffantes. 

L'album est en écoute sur bandcamp