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Biographie

Soilwork

Soilwork apparaît sur la scène musicale en 1996. L'année suivante, le groupe enregistre une première démo où Peter, guitariste et co-fondateur du groupe, joue lui même les parties de basse. La démo plaît à Micheal Amott (Arch Enemy) qui fait passer l'enregistrement à War Music, un label suédois. Mais avant que War Music ait pu les signer, un label français, Listenable Records, leur propose un contrat qu'ils décident d'accepter. Après quelques changements de line-up (clavier, bassiste), le groupe sort son premier album chez Listenable Records : Steelbath Suicide. Le groupe a mûri et crée alors un son qui lui est propre, grâce à la mise en valeur des guitares ainsi que par le débit de paroles impressionnant du chanteur qui lui vaut son surnom de "Speed".
Le succès est au rendez-vous, puis, suite à quelques remplacements au sein de la formation,le groupe enregistre son second album The Chainheart Machine en 2000. C'est au tour de Century Media Records de proposer un deal au groupe afin de sortir ces deux  opus sur le territoire nord-américain. Mais finalement Soilwork estime être assez mature pour prendre en main son avenir, enchaînant tournées en Europe et au Japon. S'ensuit une signature avec Nuclear Blast qui distribue A Predator's Portrait en 2001; à peine un an plus tard sort Natural Born Chaos qui bénéficie du travail de mixage de Fredrick Nordstrom et Devin Townsend (Strapping Young Lad) et s'assure un beau succès critique. La formation suédoise se lance ensuite dans une nouvelle tournée aux côtés de In Flames, ainsi que Pain. 2003 voit l'édition de Figure Number Five et marque un retour aux sources de la part du quintette, suivi d'une volée de concerts, notamment en France, au côté de Children Of Bodom. En 2005, Soilwork revient avec Stabbing The Drama. Sur cet album, Dick Verbeuren (Scarve) est derrière les fûts et l'artwork est réalisé par Mircea Gabriel Eftemie (Mnemic).

Mais c'est cette même année que Peter Wichers décide de quitter la formation pour se consacrer à sa vie de famille. Le groupe décide quand même de continuer l'aventure sans lui et arrive avec un nouvel album au succès en demi-teinte, Sworn to a Great Divide, au cours de l'année 2007. Ola Frenning part à son tour début 2008 pour des raisons similaires. Heureusement en Septembre de cette même année, Peter réintègre Soilwork et compose alors l'album The Panic Proadcast qui voit le jour en Aout 2010.

Line-up :

Björn "speed" Strid (chant)
Peter Wichers (guitare)
Sylvain Coudret (guitare)
Ola Flink (basse)
Dirk Verbeuren (batterie)

13 / 20
4 commentaires (15/20).
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Verkligheten ( 2018 )

Je n’avais pas envie d’être méchant avec Soilwork. J’aime beaucoup de leurs travaux, y compris les plus récents (enfin, pas vraiment Death Resonance, mais les deux derniers « vrais » albums studio sont très bons), et j’attendais beaucoup de leur part après une compil bouche-trou en demi-teinte. Une attente qui se solde par un opus dans la lignée de Death Resonance : pas si pire, mais loin d’être brillant.

Commençons par un brin de contexte : le line-up de Soilwork a récemment été assez instable, avec le départ du bassiste Ola Flink (un des plus anciens membres du groupe), puis celui du batteur Dirk Verbeuren, n’ayant pu résister à la demande de Megadeth d’aller cogner pour eux. S’il a été remplacé par Bastian Thusgaard (son propre élève !) derrière les fûts, le bassiste remplaçant est déjà à remplacer, et c’est à cinq (contre six habituellement) que Soilwork sort Verkligheten. Mais avant ça, l’instabilité d’un groupe profitant à un autre, le chanteur Bjorn « Speed » Strid et le guitariste David Andersson se sont consacré à leur autre formation, The Night Flight Orchestra (avec le bassiste d’Arch Enemy, entre autres). Deux tournées et deux albums, en deux ans. Et ce side-project fait... du... (bah allez-y devinez !) du... Hard-Rock.

Pourquoi commencer par évoquer tout ça ? Parce que les gaziers ont probablement été influencés par leurs travaux dans cet autre groupe, et certaines des compositions de Verkligheten sonnent vraiment comme des... ch’sais pas trop comment rester poli tout en étant honnête... des... des raccourcis simplistes, disons. Des raccourcis simplistes mettant bien plus en avant l’aspect easy-listening que le groupe cultive depuis Figure Number Five (avec efficacité hein, d'habitude ça leur va bien !), mais à un stade où ça devient presque une parodie d’eux-mêmes. Et si c’est cool dans The Night Flight Orchestra, ce n’est pas ce qu’on attend en écoutant Soilwork ! Des brûlots comme Arrival ou When The Universe Spoke, c’est ça qu’on veut ! Même si ces deux titres ressortent dès les premières écoutes, on ne boudera pas non plus The Wolves Are Back In Town ou Bleeder Despoiler, elles aussi très typiques des grandes heures du groupe, avec un riff massif qui casse des dents dès l’intro, des couplets qui te boxent et un refrain catchy et mélodique qui te caresse dans le sens du poil ; ainsi que la simple mais efficace Stålfågel qui se démarque avec sa rythmique de bulldozer implacable et sa tonalité mélancolique. Si la dimension « facile d’accès » propre à Soilwork existe dans ces trois morceaux, elle ne prend pas le dessus comme ça peut être le cas dans d’autres.

Le meilleur exemple (donc le pire) est You Aquiver. En vrai, j’attends un communiqué officiel qui confirmerait que ce titre est juste une farce. Même l’entrée des guitares se fait hésitante, comme si les musiciens assumaient mal le côté Pop-Disco dans lequel est très largement dilué leur habituelle efficacité. The Ageless Whisper souffre des mêmes symptômes, bien que les fins de couplets aient un dynamisme intéressant, et que ses refrains Hard-FM aient une certaine accroche, un peu niaise, mais une accroche quand même. Le solo pourrait sauver ce titre, il est très bon, mais se termine en queue de poisson bien trop vite.
Les solos, d’ailleurs, passent globalement bien plus inaperçus que sur certains autres opus, alors que les leads de guitare étaient une des grandes forces de Soilwork. Celui qui se démarque le mieux est probablement celui de Full Moon Shoals, mais pas pour les bonnes raisons. Le morceau est, une fois n’est pas coutume, trop Pop, trop simple (malgré les légères dissonances de son riff d’intro, ça ne suffit pas à rendre ça si Metal que ça), et pourrait être rattrapé par son pont bien bourrin... sauf que ce passage est niqué par un solo bruitiste dégueu, quasiment à la Slayer, inhabituel des Suédois (et du Français) d’ordinaire si techniciens. En revanche, les solos de Arrival, de The Nurturing Glance, ou encore de Stålfågel sont très bons, complètement dans la veine du groupe.

Alors, c’est très bien de vouloir faire plusieurs choses à la fois, de s’épanouir en ayant divers projets. C’est tout le bonheur qu’on vous souhaite. Mais par pitié, avec Soilwork, faites vraiment du Soilwork... On sait que vous le pouvez : When The Universe Spoke est un monument génial et très soilworkèsque, violent et accessible, presque Deathcore en restant aérien, proche d’un Rivers Of Nihil par exemple (ce qui est un gros compliment !). A peine en dessous, The Arrival ou Needles And Kin sont dingues, et quelques autres titres comme The Wolves Are Back In Town ou Stålfågel résument l’EP auquel Verkligheten aurait dû se cantonner.

A écouter : When The Universe Spoke, The Arrival, Needles And Kin, The Wolves Are Back In Town, Stålfågel, à la limite Bleeder Despoiler, et c'est à peu près tout.

Death Resonance ( 2016 )

Les compilations sont toujours un risque. Si un curieux commence par là, ne risque-t-il pas de trouver une certaine incohérence en passant d'une époque caractérisant le groupe à une autre ? Certes, un lissage global est possible en remasterisant les titres les plus vieux. Mais dans le cas de Soilwork, tout n'est pas aussi simple. Décortiquons un peu ce Death Resonance.
 
Avant tout, un bilan sur son contenu s'impose. L'objet est donc une compilation, mais pas un best-of. Les Suédois proposent quelque chose de moins commun, avec un album de raretés. Au programme, 15 titres : cinq formant l'EP Beyond The Infinite sorti exclusivement au Japon en 2014, huit sont des pistes bonus pour les éditions japonaises de précédents albums (Stabbing The DramaSworn A Great DivideThe Panic Broadcast, et The Ride Majestic), et deux sont des inédits (qui n'ont donc, théoriquement, rien à faire sur un recueil de raretés, nous sommes bien d'accord).

Et même si ça fait mal de se l'avouer, Soilwork tombe quand même dans pas mal de pièges.
 
Déjà, on comprend pourquoi certaines de ces faces B étaient restées au stade de 'bonus tracks'. Le ressenti face à la qualité de la composition est vraiment celui de chutes de studio, de morceaux pas assez bons pour figurer sur un album. C'est surtout vrai sur le dernier tiers de Death Resonance, particulièrement sur les fades Martyr et Sovereign, issus tous deux du douloureux Sworn To A Great Divide (sans Peter Wichers donc). Il faut dire que ces pistes nous sont ressorties tout droit d'une époque où Soilwork tentait des choses plus Metalcore, poussant presque sur la caricature de pitrerie FM (Wherever Thorns May Grow, periode Stabing The Drama, a clairement du mal à passer) ; et que cela contraste avec les deux excellents derniers albums, où le combo s'affirme sur un plan Death Melo ultra burné et polyvalent. On mentionnait cette crainte en introduction, et en effet, le flashback ne réussit pas bien au sextet.

De plus, la bande à Speed pêche aussi sur la cohérence en terme de production. Seuls les cinq derniers titres bénéficient d'un remastering (les plus vieux, la compil étant "rangée" par orde anti-chronologique, comme si le groupe assumait moins, à juste titre, les morceaux sus-mentionnés). Un autre morceau, Sadistic Lullabye, est issu du premier album Steelbath Suicide (1998) mais réenregistré en 2010. Quant aux autres, ce sont directement les versions disponibles à leur sorties, entre 2010 et 2015. Pourquoi mettre ça en avant ? Eh bien parce qu'il s'agit d'autant de production différentes, et donc d'autant de sons différents. Les guitares sont acérées sur les deux pistes de 2010, rappelant tristement que Soilwork avait oublié l’existence des fréquences graves dans l'égalisation des grattes sur The Panic Broadcast. Les timbres des caisses claires (et le son de batterie en général) fluctue au fil de l'album. En terme d'unité, Soilwork fait donc chou blanc sur toute la ligne.

Mais les titres de second choix de la fin de Death Resonance sont heureusement contrebalancés par d'autres ayant vraiment un intérêt. Sadistic Lullabye, véritable tube repris de leur premier album avec un chant et une production améliorés, est une des pièces maîtresse de cette compilation. L'autre point fort est l'EP Beyond The Infinite, notamment These Absent Eyes (ce solo !) et My Nerves, Your Everyday Tool grâce à son refrain inspiré.
D'autres pièces ne sont ni assez mauvaises pour être oubliées, ni assez bonnes pour avoir été élues sur les tracklist des albums correspondant. Les deux inédits, Helsinki et Death Resonance, sont de ceux-là et on suspecte fortement qu'ils soient issus des sessions de The Ride Majestic. Sans retenir complètement notre attention, la plupart des autres pistes issues des deux premiers tiers de Death Resonance se laisse facilement écouter.
 
C'est donc une livraison décevante mais tolérable que Soilwork offre là. Un disque qui vient du cœur ? Peut-être pas. Il est possible qu'il soit simplement dans les bacs par l'action de Nuclear Blast, le label des Suédois. Au vu de la puissance de frappe de The Ride Majestic et surtout de The Living Infinite, gageons que dans quelques mois nous pourrons profiter d'une nouvelle galette pleine de titres de premier choix.

A écouter : Une grosse moitié, jusqu'à Sadistic Lullabye
16 / 20
16 commentaires (16.5/20).
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The Panic Broadcast ( 2010 )

En voilà certains qui étaient attendus au tournant ! Non pas que le virage complètement pop fièrement assumé depuis Figure Number Five ne leur allait pas (pourquoi accessibilité ne rimerait pas avec talent ?), mais c'est qu'en 2007, les suédois ont trouvé le moyen de nous pondre leur album le moins attrayant. Une raison simple, le guitariste Peter Wichers, accessoirement compositeur principal de Soilwork, était parti s'appliquer à son devoir de père pendant trois ans, prenant soin de laisser aux copains la garde du premier bébé... Mais oublions. Papa est de retour et a repris sa place de chef de famille !

On parle ici du comeback, non seulement d'un excellent guitariste, mais aussi d'un songwriter hors pair ! C'est donc bien le retour d'un feeling particulier qu'on retrouve au sein de ces nouvelles compositions et la première chose à saluer ici est le travail sur les guitares. Autant Soilwork nous avais habitué à fignoler ses riffs mélodiques et ses rythmiques infaillibles, autant, jamais auparavant, les arrangements n'avaient été aussi minutieux que sur ce The Panic Prodcast. Des mises en place fouillées, parfois même déroutantes pour du Soilwork, mais toujours au service d'une efficacité intangible.
Mais Soilwork c'est aussi et toujours des grosses couches de miel. Autant que par ces productions léchées très dans le vent que par ces fameux refrains chantés. Des refrains en voix claires, qui selon les goûts de chacun deviendront de grands moments d'émotion, ou bien de belles daubes vomitives qui défriseront les poils de cul des plus virils d'entre vous. Quoi qu'on en dise, Speed reste un grand vocaliste studio (l'expérience live étant moins convaincante).
Ne passons pas aussi à côté du synthé, toujours très discret mais dont les interventions peuvent faire déployer à certains morceaux une atmosphère vraiment agréable (King of the Threshold) .

Ce huitième opus marque aussi le retour d'une brutalité qui manquait certainement aux dernières productions pour satisfaire pleinement la gente métaleuse. Et la performance embrasée de Dirk Verbeuren n'y est d'ailleurs pas pour rien ! Même si il en fout un peu partout, sa précision de chirurgien et sa frappe groovy offre un jeu de batterie coloré et diversifié à la hauteur du cortège.

Un grand souffle d'inspiration donc, que certains croyaient perdu depuis Natural Born Chaos...

Sous son format chanson, trop lisse pour certains, Soilwork balance la sauce avec une agilité incroyable. Et comme à leur vieille habitude, les suédois font office d'usine à riffs catchy, de refrains entêtants et de solis qui font mouche à chaque coup ! C'est d'ailleurs cette aisance à produire des morceaux conventionnels, qu'on dira ultra-rodés, qui a poussé quelques détracteurs à traiter nos suédois d'infidèles. Pourtant, avec la déferlante death mélodique moderne et metalcore, on a pu constater que pondre des tubes metal à la pelle n'était pas donné à tous, et Soilwork reste bel et bien le maître en matière de metal popisant.

Du refrain ultra gayzou (Let This River Flow), au blast de forcené (Late for the Kill, Early for the Slaughter), de ces arpèges sirupeux (The Akuma Afterglow) au débit infernal de paroles de Speed (honorant pleinement son pseudonyme), Soilwork offre un panoramas très large de leur carrière en se payant même le luxe de pointer le regard vers des horizons légèrement plus progressifs (Enter Dog of Pavlov...).

En nous livrant ainsi sa production la plus variée, Soilwork nous montre qu'il y a encore solide matière à revendre sous cette vieille carcasse qui nous a fait peur il y a trois ans. Mais qu'on se le dise, merci Mr Wichers...

Le retour gagnant de 2010 !

A écouter : même si les derniers albums vous ont deçus !