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Biographie

Soen

Soen se forme initialement en 2005 grâce à Martin Lopez (Batterie - Amon Amarth, Opeth) et Kim Platbarzdis (Guitare). Mais pour pas mal de raisons, le projet est mis de côté il faudra attendre fin 2010 avec l'arrivée de Joel Ekelöf (Chant) et de Steve Digiorgio (Basse - Death, TestamentSadusIced Earth) pour que le groupe soit réactivé. Soen sort son premier album en 2012 entre Rock et Metal Progressif intitulé Cognitive.

Chroniques

Tellurian Cognitive
15.5 / 20
7 commentaires (13.29/20).
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Tellurian ( 2014 )

Seulement deux ans après un premier album très médiatisé, qui n'avait pas sût complètement captiver son auditoire faute à un Rock / Metal Progressif beaucoup trop proche de Tool, sans réelle identité, Soen remet le couvert avec Tellurian, cette fois-ci sans la contribution de Steve DiGiorgio (Testament, DeathIced Earth), qui avait pourtant énormément contribué à la direction artistique du projet, de son jeu de basse racé et percutant. Il laisse sa place à Stefan Stenberg, un peu plus discret et moins dynamique que son prédécesseur. C'est une des premières choses que l'on remarque si l'on a écouté l'album précédent : la basse est beaucoup moins présente que sur Cognitive, et de fait, laisse plus de place aux guitares et ambiances progressives, assez jolies il faut le reconnaître.

Comme si le groupe avait voulu rectifier le tir quant aux ressemblances et aspirations musicales évidentes avec la bande de Keenan, Soen, que ce soit voulu ou non, qu'ils aient écouté les remarques du public ou pas, s'est éloigné des plate bandes d'un Tool (on retrouve certaines similitudes, mais c'est beaucoup moins évident qu'auparavant), pour se rapprocher de celles d'un... Opeth. La comparaison bancale est facile, et j'abuse un peu, mais le mimétisme est parfois si peu discret (Pluton) que ce serait malhonnête de ne pas l'évoquer. Bon d'accord, le batteur est un ancien de la bande d'Akerfeldt, mais c'est pas une raison.

Oublions un peu ces réflexions tournant autour des influences, Soen mérite bien mieux que cela. Musicalement plus progressif que Metal, les ambiances et structures de Tellurian sont assez éloignées de ce qu'on pouvait trouver sur Cognitive. Moins agressif, plus travaillé, planant parfois, avec des plans de guitares magnifiques, épaulés de passages rythmiques bien sentis (Kuraman, Ennui) qu'un Opeth de la bonne époque n'aurait pas reniés, voilà ce qu'on peut trouver de prime abord sur cet album, qui a bénéficié d'un énorme travail de songwriting prog, ce qui n'est pas vraiment ce qu'il y a de plus facile à élaborer. Et qui dit travail de fond sur ce genre musical complexe, trop souvent élitiste, dit bien évidemment, et c'est fort dommage, tendance à remplir certains titres avec des mélodies creuses, tendance à raccourcir certains plans instrumentaux magnifiques avec des pauses moelleuses, qu'un chanteur trop souvent en manque d'inspiration n'arrive pas à faire décoller (Ennui, Void, ... tiens... troll de mauvais gout ?). Rien de très handicapant, rien de bien méchant au final, mais il est dommage de constater que d'énormes efforts ont été faits niveau composition et enrobage des titres et que le chant est un peu en deçà de la qualité globale que cet album dégage.
Niveau performances personnelles, on remarque que basse et guitare se complètent bien mieux que sur Cognitive, et même si rien n'est vraiment techniquement fou, l'assemblage des deux instruments suggère quelque chose d'assez difficile à décrire : deux couches bien distinctes, mélodiquement très travaillées (The Other's Fall), moins tranchées et moins facile d'accès que ce qui avait été réalisé sur l'opus précédent, pour un résultat ma foi fort agréable. Et si je n'ai pas encore parlé de la batterie, c'est parce que Martin Lopez fait un boulot incroyable sur cet album, c'est clairement lui qui accapare toute l'attention, avec un jeu très technique, parfois hypnotisant (c'est assez rare chez un batteur pour le souligner), tout en finesse, qui rehausse l'ensemble et met en valeur avec une grande classe la complexité et la pertinence de certaines compositions (Tabula Rasa, The Other's Fall, Pluton, Koniskas).

Si ce nouvel effort ne plaira pas à tout le monde, force est de constater que l'évolution du groupe, seulement deux ans après un premier album déjà très ambitieux, force le respect. Le résultat est ici beaucoup plus convaincant, un travail pointu qui permet au groupe de pallier à son principal problème : se forger une identité propre. Et même si quelques défauts sont toujours présents : un chant parfois un peu juste, et une tendance qu'ont les suédois à s'auto éclipser au sein d'un même titre en se renvoyant l'ascenseur émotionnel, à grands coups de placements maladroits, il faudrait être fou pour ne pas voir le réel potentiel qu'a ce groupe, qui, s'il continue dans cette direction, parviendra sans mal à se hisser tout en haut de la scène prog moderne. Durable dans le temps et révélant sans cesse ses subtilités, cet album est je pense, le déclic dont avait besoin le groupe, et il est fort probable que ce déclic s'opère également chez vous. En somme, un album de Rock Progressif très agréable, synonyme de belles promesses pour l'avenir.

A écouter : Tabula Rasa, Pluton, Koniskas, The Other's Fall
15 / 20
5 commentaires (12.7/20).
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Cognitive ( 2012 )

Les dream team musicales je m'en méfie comme de la peste. En général c'est comme le buffet du Flunch : appétissant mais souvent très fade. Voici Soen, dont les membres plus ou moins connus sur la scène Metal (Martin Lopez, ancien batteur d'Opeth et Amon Amarth, Steve Digiorgio bassiste de Death, Testament et Iced Earth) viennent de sortir leur premier effort, sobrement intitulé Cognitive.
Oula. Ce titre aurait pu laisser présager un album purement intellectuel, de l'onanisme musical à l'état pur en soit. Rien de tout ça je vous rassure, pas de structures ou de partitions alambiquées, rien de choquant, l'ensemble est ma foi assez digeste, et reste facile d'accès pour le néophyte comme pour l’aficionado du genre.

Mais au fait de quel genre parlons nous là ? Pas besoin de s'étaler, vous aurez vite fait de comprendre que Soen pratique un métal / rock progressif ressemblant à 90 pour cent à un de vos groupes Metal Prog préférés. Oui, je n'ai pas peur de le dire, Soen ne fait pas dans l'originalité, et on se rend bien vite compte que le groupe s'inspire (peut être trop ?) de Tool. Cet album, du début à la fin, est dérangeant au plus haut point. Presque tout vous fera penser à la bande à Keenan, du chant aux rythmiques, jusqu'à certaines mélodies que vous trouverez étrangement proches d'un A perfect Circle (Last Light). Alors qu'attendons nous mes amis pour nous révolter, pour crier au PLAGIAT !

"Bonjour. C’est moi, Orson Welles, et ceci est ma maison que vous voyez, derrière, là. Pas mal, non ? C’est français. Je me permets d’interrompre cette clonique parce qu’on se fout un peu de ma gueule. C’est du vol et du plagiat. J’aime pas trop les voleurs et les fils de p***."

Un grand merci pour cette intervention Orson, mais laissons un peu le temps au groupe de développer son propos, sa musique et ses ambiances. Car oui, plagiat il y a, mais nous posons nous les bonnes questions ? Est-ce que cela dessert l'album ? Et tous ces autres groupes qui copient sans cesse, doit on les considérer comme des tricheurs aussi ? Est-ce que ce n'est pas l'essence même de la musique depuis le départ, s'inspirer, copier, transformer puis transcender ?

Si on dépasse un peu ce sentiment de déjà vu et d'ambiances "toolesques" vraiment dérangeantes (je vous assure c'est dérangeant), on trouve une formation pleine de qualités. Le duo Mendez/Digiorgio est brillant, la complémentarité basse / batterie est exemplaire et vous donnera assez souvent la chair de poule (Oscilliation, Canvas) pour que cela marque votre esprit. En parallèle de cette base rythmique vraiment réussie, on trouve une guitare trop discrète qui ne parvient pas à convaincre, et un frontman dérangeant (encore une fois), sorte de fusion pas très gracieuse de Keenan (Tool), d'Akerfeldt (Opeth) et de Renkse (Katatonia), pour un résultat final pas toujours cohérent ni inspiré mais toujours bien exécuté. Niveau partition, on se situe entre un Katatonia pour les ambiances désespérées, un Opeth pour les parties Prog (souvent réussies) et un Tool pour la section rythmique qui est excellente mais bien trop rare.

Alors, cela valait il vraiment la peine de crier au plagiat pour cet album étrange, dérangeant (oui je l'ai déjà dit) ? Non pas vraiment, parce que le plus important dans tout cela, c'est d'assumer cette direction artistique, et franchement c'est tellement bien fait et tellement bien interprété qu'on ne peut pas leur en vouloir. Ils n'essaient pas de glisser des similitudes, ils s'en inspirent librement, et à la rigueur mieux vaut cette totale aspiration musicale qu'une inspiration hasardeuse mal sentie. Oui, parce que forcément, tout fan de Tool qui se respecte criera au scandale devant tant de ressemblances évidentes, et les mauvaises langues pourront dire que ce premier album de Soen est le cinquième album raté de Tool, je ne pourrai pas leur en vouloir. Néanmoins, d'excellents titres (Oscillation, Fraccions, Purpose, Savia) ponctuent cet album au final plus prog que Metal, et après plusieurs écoutes, on arrive à se détacher un peu de l'aura de Tool qui plane sur l'ensemble des compositions. Le côté prog justement, est très bien fait, et le mélange de slap / double pédale à la Tool avec ces variations mélodiques est du plus bel effet. Le plus gros problème, outre le fait d'avoir la couleur de Tool sans la saveur, est peut être en définitive que l'emballage mélodique est plus travaillé que les passages musclés, l'inverse aurait pu faire décoller l'album...

Passé le premier plongeon au coeur de ce Tool de brocante, on trouve un album dérangeant pas si raté que ça, qui a de très grandes qualités (duo basse / batterie, mélange de genres et ambiances bien senties) et qui laisse entrevoir une fenêtre de tir pour le groupe qui a du talent à revendre. Peut être un bon apéritif en attendant le retour de Tool...

A écouter : Oscillation, Fraccions, Purpose, Savia
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Style : Rock / Metal Progressif
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