Intrigué par Øjne plus que par Улыбайся Ветру, il était délicat de passer à côté de ce split lorsqu’on connaît le travail effectué par les premiers sur la collaboration avec Rainmaker. Sauf qu’ici, au lieu de confronter un même nombre de titres au sein d’un même objet, les Russes se permettent le luxe de livrer quatre titres en opposition à l’unique cargaison des Italiens. Un choc des cultures ?

Ce split entre Øjne et Улыбайся Ветру n’est donc pas qu’une affaire de période d’écriture : la vague latine reste fidèle à elle-même, lorgnant sur La Quiete et son agencement de notes, mélodieuses et poétiques, enveloppé dans des sonorités proches de Raein. « Sous les tilleuls » n’est donc que le lien entre Undici / Dodici (un brin plus emporté) et le split avec Rainmaker : un putain de titre, une confirmation que le combo marquera son nom un jour aux côté des groupes précédemment nommés.

Côté Улыбайся Ветру, une montée en puissance parfois chaotique mais multi-couche (« Смерть Прометея »), couplée à l’urgence éphémère de « Триумф тишины » qui cache derrière un aspect brouillon des véritables subtilités sonores que l’on pourra rejeter assez facilement si l’on est plus adepte des titres issus du split avec МАЯК. Et pourtant, tout avec commencé sur « Изгнание и царство » en rappelant quelques influences assez proches des pays du froid. Une révolution à chaque seconde, même lorsque celles-ci explosent en plein vol (« Без снов »).

Au final, une collaboration réunissant deux groupes qui brillent encore. L’un, Улыбайся Ветру, confirmait ses acquis en quatre chevauchées effrénées, tandis que l’autre, Øjne, amorçait l’énorme split avec Rainmaker. Jetez-vous dessus, il y a peu de chances que vous soyez déçus.