Biographie

Slaine

Slaine est un MC originaire de Boston. Il a notamment collaboré avec Special Teamz et La Coka Nostra, tout en participant à pas mal d'autres projets ou compilations. Ayant débuté sa carrière en 2003, le MC ne sort son premier album solo A World With No Skies qu'en Février 2011 (même si, suite à une erreur de Nokia Digital, l'album a été disponible quelques heures sur certaines plate-formes de téléchargement). A noter que Slaine, de son vrai nom George Carroll, a joué dans quelques films comme Gone Baby Gone ou The Town.

The Boston Project ( 2013 )

Slaine aime sa ville et le clame haut et fort sur son The Boston Project. Alors que le MC s'est fait au final assez discret après les déboires de A World with No Skies (allant jusqu'à envisager de mettre fin à sa carrière musicale), il décide de s'adjoindre les services d'artistes tels Dre RobinsonEasy MoneyRite Hook ou encore Kali pour sortir un album concept autour de sa ville natale.
C'est donc au final plus un disque d'une mégalopole que d'un unique musicien, puisqu'en dehors du titre d'ouverture, Slaine ne se retrouve jamais seul sur un seul morceau. On est donc plutôt face à un LP musicalement proche de Special Teamz sur certains aspects (notamment la verve des différents MCs) mais avec l'aspect sombre des dernières productions de Slaine. Rythmiques le plus souvent lourdes, avec énormément de vibrations ("Loyalty"), ambiances légèrement sombres qui sentent la sueur et l'alcool sans tomber dans le gangsta rap de la fin des 90's, clinquant et vulgos.

Parlons du positif avec certains gros morceaux de The Boston Project : "Bad Guy" avec une ambiance proche des productions du collectif Odd Future (Tyler The CreatorEarl Sweatshirt), "Cocaine&Whiskey" et son refrain entrainant, "The Fuckery Hotel" (tube de l'album notamment grâce au renfort de Kali et Reks) et "Zombie Land" dont les temps morts sont totalement absents. Ces titres contrebalancent les plus faibles compos : "Back Where I'm From" un poil trop fade sur la durée ou "Rats Maze" qui manque de structure ou d'un élément qui tiendrait en haleine. En dehors de ces 2 noms, j'ai tourné le disque dans tous les sens et je ne vois définitivement pas d'autres passages qui pourraient ternir l'image de The Boston Project : Les morceaux et les ambiances se succèdent avec cohérence et hétérogénéité sonore.

Peut être moins personnel que A World With No SkiesThe Boston Project suit son fil conducteur jusqu'aux dernières secondes et permet aux différents artistes de rendre hommage à leur ville. Et à l'image de celle-ci, cet album a de très bons côtés et d'autres recoins, beaucoup plus discrets, moins attrayants.

A écouter : Bad Guy - The Fuckery Hotel
15.5 / 20
4 commentaires (14.25/20).
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A World with No Skies ( 2011 )

Souvenez-vous, Slaine c'était le MC qui avait sorti l'énorme Rich Man, Poor Man, qui a collaboré avec Ill BillRob Kely, EsotericQ-Unique ou encore qui fait partie intégrante de La Coka Nostra. A croire que la scène de la côte Est des USA est un énorme vivier à musiciens au potentiel plus que prometteur. Pour débuter et se donner un avant-goût, un rapide coup d'œil à la tracklist permet de savoir que l'on va retrouver les habituels comparses en sus de Slaine sur A World With No Skies.

Comment ne pas parler en premier, même s'il n'ouvre pas l'album, de l'énorme I Ain't Done ? Ambiance mortuaire, refrain ravageur et pourtant un ton grave, dépassé, qui ferait presque douter du fait que c'est le même frontman que sur les rythmés World With No Skies ou 99 Bottles (où le côté Irlandais du MC est fortement mis en avant en quelques mots et un clip : "99 bottles of beer on the wall"). En un titre, tout est dit.
Entre dérision et sérieux, Slaine se tourne pourtant beaucoup plus vers le second côté, avec des titres acides comme Black Horses, d'autres plus religieux tels Body Of Christ. On retiendra des thèmes forts comme l'enfance et la rue (Ghosts, The American Way, Mistaken Identity ou When I Shoot, même si la palme revient à I Ain't Done) ou encore la musique (The Last Song, Insomnia). Très peu de second degré comme sait le faire Necro, mais beaucoup de termes grinçants, de paroles cyniques et Slaine semble confier ses angoisses au micro (Broken). Bien que le flow du frontman s'oriente énormément vers celui de Vinnie Paz -en moins virulent-, Slaine n'a pas le côté Metal de Jedi Mind Tricks mais les beats et samples utilisés n'ont rien à envier à ceux de ses comparses, même s'ils s'avèrent largement moins rythmés que ceux de La Coka Nostra ou Army Of The Pharaohs.
On pourra toutefois regretter l'absence de titres plus frivoles, comme une version de Rich Man, Poor Man, et ce même si le musicien n'est pas un adepte de légèreté et de romantisme. Toutefois, découvrir Slaine en solo (du moins sur 75% des titres) permet de se faire une idée des capacités vocales et lyriques de l'homme lorsqu'il n'est pas caché derrière un nouveau collectif.

En écoutant A World With No Skies tout en ayant parcouru dans tous les sens les discographies de Special TeamzNon Phixion, La Coka NostraIll Bill, ..., l'effet de surprise ne sera pas aussi important qu'une bref découverte de l'artiste au détour d'un parcours aléatoire dans les bacs. Ceci n'empêche pas ce premier album de Slaine d'avoir énormément de bons titres (A World With No Skies, I Ain't Done, 99 Bottles, Insomnia, Crazy) qui lui permettent de se retrouver en haut du panier. Avec ce seul opus solo en 8 ans, Slaine sort un disque aux ambiances bétonneuses qui n'induit qu'une seule et unique chose : Slaine fera parler de lui.

A écouter : Franchement ? I Ain't Done.