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Biographie

Serious Beak

Quartet instrumental en provenance de Sydney, Serious Beak joue dans la catégorie "amalgame excentrique" de courants musicaux très différents. Psychédelisme ambiant, textures djent, hardcore bondissant et créativité débridée se mêlent autour de riffs dissonants tous plus fous les uns que les autres. Sortant des sentiers battus, le groupe propose une musique assez complexe que les amateurs de math et de progressif risquent d'adorer.

Après plusieurs démos, l'album "Huxwhukw" sort en 2011 sur un label australien (Art As Catharsis) spécialisé dans ce genre d'ovni musical. De Meshuggah à Secret Chiefs 3 en passant par King Crimson et Cephalic Carnage, les australiens réussissent un mini exploit, à savoir mélanger un nombre incalculable d'ingrédients discrets, d'influences et de bonne volonté, permettant à leur musique d'exister sur un créneau musical impossible à définir correctement.

Pour la petite histoire, et la symbolique de l'artwork du premier album : 

Huxwhukw est un oiseau canibal au long bec, serviteur éclairé du Baxwbakwalnuksiwe, le cannibal du nord de la fin du monde dans la mythologie Kwakwaka'wakw. Huxwhukw  se sert de son long bec clinquant pour ouvrir les crânes des hommes impudents, picorant à tour de bec cerveaux et globes oculaires bien juteux.

Gloire à Huxwhukw, gloire au bec crochu des cieux.

Rien que ça.


Line-up : 
Tim Brown : Guitares
Gene White : Batterie
Lachlan Dale : Guitares
Andrew Mortensen : Basse

Chronique

17 / 20
1 commentaire (16/20).

Huxwhukw ( 2011 )

Une fois de temps en temps, aux grés de vagabondages souvent inutiles sur la grande toile numérique, le hasard nous prend par la main et nous pointe d'un doigt ferme et autoritaire une destination musicale inconnue. Jour de pluie, ennui, chaudes recommendations , ballade sur bandcamp avenue, le hasard fait rarement bien les choses, mais lorsque son gros dé du destin a décidé qu'il en avait assez de rouler pour vous, il s'arrête sur un double six, et vous laisse apprécier sa générosité accidentelle. Merci.

Ce nouvel album découvert complètement par hasard, vous l'aurez compris, fait partie des trouvailles musicales devant lesquelles on n'est jamais complètement préparé. Sortant des sentiers battus australiens, Serious Beak et son Huxwhukw, nous propulse tête première au sein d'un univers coloré et lumineux, qui ne s'inscrit dans aucune démarche musicale définitive. On y retrouve, sans ordre vraiment calculé ni volonté de mélanger à tout va le plus possible d'archétypes musicaux, une dizaine de compositions dégageant toutes une aura particulière et étrangement familière. Flirtant avec des ambiances prog mélancoliques (Han) rappelant un certain King Crimson, du free jazz, des déflagrations hardcore (Swagger) et djent (Sporas), ou encore des rythmiques math-core endiablées - en mettant toujours un point d'honneur à construire les titres autour de mélodies bien ficelées - Serious Beak nous régale avec ce premier album où créativité et dissonance s'entrechoquent à merveille. 

Vous reviendrez sur cet album étrange plus d'une fois, parce qu'il est complexe, parce qu'il est plaisant, parce qu'il est presque unique. Forgé dans l'instant par la plus belle des inspirations, cet oiseau de bon augure, de son bec ciseleur impitoyable, taille, sculpte et sublime des titres obsédants aux variations rythmiques absolument délicieuses. Les moments de grâce se mêlent à la fureur, les mélodies prog propulsent l'auditeur imprudent dans un état second tandis que les rebonds math core (nombreux), avec leur grammaire complexe et captivante pousseront l'amateur de sensations fortes à s'immerger complètement au sein de ce maelstrom musical enragé. Puis viendra le point de convergence, pas évident à trouver au début, là où mysticisme et animosité se rencontrent, fusionnent et se déchaînent, laissant apparaître l'identité propre du groupe (Gödel !Xun / Tuī / Tuō) : dissonnant, planant, épileptique et apaisant, voilà la véritable personnalité de ce voyage, l'essence même de cette épopée lumineuse excentrique et un brin éprouvante.

Une fois les deux premiers titres assimilés, une fois compris la tournure instrumentale adoptée, on se retrouve pris au piège dans un univers musical dépaysant, où psychédélisme ambiant et topographie tentaculaire des structures rythmiques réussissent à raconter une histoire, une histoire personelle qu'il ne convient pas d'essayer d'analyser, et encore moins de comprendre.
Un magicien ne révèle jamais ses secrets, surtout si celui-ci vous propose un spectacle gratuit, original, avec d'incroyables sensations, qu'il y a mis tout son coeur, ses économies, sa drogue et ses espoirs. 

Allez y, vous ne serez pas déçus.

 

Pour écouter c et ovni, c'est ici.

A écouter : Oui !
Serious Beak

Style : Expérimental
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Origine : Australie
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