Entre la fin d'After Forever et l'obtention du poste de chanteuse dans Nightwish, la charismatique Floor Jansen fonde le groupe ReVamp. La belle ayant travaillé dans des styles très différents (on l'a entendu chanter dans Deconstruction de Devin Townsend, dans The Dominion Gate de nos frenchies de Nightmare...), que nous réserve-t-elle maintenant qu’elle est aux commandes ?
ReVamp tente de s'éloigner un peu du registre metal symphonique en proposant plutôt une sorte de metalcore à tendance mélodique, avec pas mal d'influences groove/death, le tout saupoudré d'arrangements parfois symphoniques. Certes, ça peut sembler original (en tout cas pour Floor Jansen qui tape surtout dans le symphonique). Mais dès la seconde écoute, une fois la découverte passée, on sent clairement que la machine n'est pas rodée.
La faute incombe principalement à la belle voix fine et travaillée de Floor Jansen, tantôt sombre et profonde, tantôt tout en lyrisme. Sur le papier, c'est au top, mais quand ce timbre se pose sur des passages qui tabassent, sur des guitares dissonantes, l’ensemble peine à convaincre, on cherche plus de cohérence.
Sans aller jusqu'à dire que les musiciens et la chanteuse sont dans deux groupes différents, on aurait attendu plus de cohésion. On aurait, par exemple, voulu plus de grunts comme en proposent seulement Here's My Hell et In Sickness 'Till Death Do Us Part - Disdain, grâce à leurs guests. On regrettera donc l'utilisation ultra-restreinte du growl de George Oosthoek (ex-Orphanage) sur Here's My Hell. Là où il aurait pu apporter une dimension vocale plus proche du genre musical, son apparition tient davantage du caméo que du duo... Triste. Tandis que Bjorn "Speed" Strid de Soilwork vient booster le titre In Sickness 'Till Death Do Us Part - Disdain, le gros point fort de l'album, grâce a ses screams efficaces qui rendent le titre percutant. Dans la série des collaborations, on remarquera aussi la présence sous-exploitée de la belle voix de Russell Allen (Symphony X) sur Sweet Curse.
Les thèmes évoqués sont assez répétitifs et un peu gnan-gnan, rien que les titres des morceaux parlent d'eux-mêmes : Sweet Curse, I Lost Myself, Kill Me With Silence... Absolument rien de transcendant de ce côté-là.
Pourtant, il y a du bon dans ce disque. Certains refrains trouvent leur efficacité, (Head Up High, Break) quelques riffs sont taillés pour le headbang (les intros de Here's My Hell et In Sickness ‘Till Death Do Us Part - Disgraced, les couplets de Kill Me With Silence)... Mais l'idée ne va jamais assez loin. Au final, ReVamp fait regretter : malgré une vision intéressante et des invités qui pourraient vraiment apporter des points forts supplémentaires, on sent que ces compositions auraient pu être mieux pensées. Le groupe semble s'ouvrir une porte, mais reste sur le seuil. Malgré toutes les bonnes intentions pour faire un disque original dans le paysage des groupes à chanteuse, l'alchimie ne se fait pas. La prochaine fois peut-être.
A écouter : In Sickness ‘Till Death Do Us Part - Disdain