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BiographieTout jeune projet leadé par le non moins jeune Mathieu Artu, RQTN produit une musique aisément affiliable au mouvement Post Rock. RQTN délivre un temps Post Rock triste, doublé d'une imagerie sombre inspirée par les guerres du milieu du siècle dernier. C'est sur un très joli premier EP répondant au nom de We Were... We Are sorti en Mai 2008 chez Swarm Of Nails Records que cette facette de RQTN se fait remarquer. Dans la foulée, Mathieu sort un deuxième EP éponyme, distribué gratuitement et de manière entièrement digitale. Un premier véritable album correspondant à une réorientation musicale et répondant au nom de Monolithes en Mouvement arrive ensuite courant 2009, et sonne la charge vers une nouvelle orientation stylistique. Un peu moins d'un an plus tard, intarissable, Mathieu Artu annonce la sortie de Decades and Decisions, son second album qui amène son projet sur des terrains plus New Wave. 3200 ISO ( 2011 )Je me demande ce que la vie pouvait me réserver de pire ? La mort dans l'âme, je vogue, seul, bercé par quelques notes d'une douceur amère. RQTN s'y saborde après une série d'albums oscillant au gré des envies de son maître d'oeuvre. D'abord PostRock, puis Electro et au final simple musique basée sur un piano et des nappes synthétiques. Decades And Decisions ( 2010 )RQTN est un projet en mouvement perpétuel. C'est simple: il ne se passe maintenant pas une année sans que ne débarque une nouvelle sortie du néo-parisien. Après les EPs - deux en un an - voici les albums. Deux en autant d'années. Une hyperactivité studiographique qui n'est pas sans rappeler celle des compatriotes de Celeste, dans un style cependant bien différent. D'ailleurs, puisque l'on aborde la question, si celui des lyonnais est aujourd'hui bien fixé, identifié et que leurs sorties sont donc attendues à juste titre pour cette même raison, on est assez loin de pouvoir en dire autant concernant RQTN. Car une fois encore le changement est de mise, annoncé plusieurs semaines avant que le moindre morceau ne soit écoutable. Trépignements impatients, donc, mais face à l'inconnu. C'est qu'on commence à connaitre Mathieu Artu. Lorsque il annonce un nouveau projet ou une orientation inédite, on est bien loin de l'effet d'annonce plein d'auto-persuasion. Il est bien capable de le faire et y a d'ailleurs rarement manqué. Decades and Decisions ne fera pas exception à la règle... et de belle manière qui plus est. C'est un disque d'immersion que propose ici Mathieu Artu. Un disque envahissant et enivrant, déroutant car plus chaleureux que jamais en apparence mais encore trop dépouillé, trop excessivement fragile pour pouvoir l'être pleinement. Néanmoins chargé - presque débordant - d'émotions, Decades and Decisions les distribue à qui veut bien recevoir. Ce n'est qu'en offrant en retour quelques minutes d'attention à ces neuf tranches de vie muettes (exception faite d'un duo avec Antoine Ollivier de Dawnshape/Painting by Numbers) qui ne demandent qu'à êtres peuplées d'imaginaire, de souvenirs, de sensations qu'elles prennent une nouvelle ampleur. Musicalement on pense un peu aux géniaux Principles of Geometry ou bien d'avantage à Immolate Yourself (Telefon Tel Aviv). Puis aussi à RQTN: l'autre ou "les autres" Mathieu Artu. Ceux que l'on pensait commencer à cerner et qui, une fois encore, nous filent entre les doigts pour s'aventurer sur d'autres terrains musicaux, entrainant par la même occasion les plus accrocs comme les plus curieux dans leur sillage. RQTN vient, en trois ans, de revisiter autant de décennies, trouvant à chaque fois un lien, une transition menant d'un disque à l'autre, d'un style à l'autre tout en semblant remonter l'histoire de la musique moderne à l'envers en direction d'une période pas si vieille qui l'a vue se réinventer. Aussi peut-on ajouter deux autres dénominateurs communs aux œuvres de RQTN: inspiration et talent. Car il y en a. Nous l'avions toujours supposé mais Decades and Decisions vient désormais le confirmer haut et fort. Partagé entre continuité, évolution et différenciation, RQTN vient de signer en dépit de son ambiance apaisante sa sortie la plus percutante depuis We Were... We Are.
Decades and Decisions est disponible en libre écoute et à l'achat sur rqtn.net. We Were... We Are ( 2008 )Doux et contemplatif... Deux qualificatifs qui iraient comme un gant à RQTN. RQTN c’est un peu ça… Pas tapageur pour un sou, Mathieu Artu, arrive à pas de velours et nous dépose délicatement au creux de l’oreille 39 minutes d’un post rock simple et touchant, ne demandant rien de plus que d’être écouté. Complétées par un travail visuel très ancré au milieu du vingtième siècle et de sa guerre mondiale, les compositions de RQTN se font vite délicates, tristes et prenantes après des débuts très communs au premier abord. Comme irrémédiablement recouverte d’un voile de pluie, cette musique se décline en teintes de gris et trimballe un spleen que même la présence inattendue de chant sur un très joli dernier titre (Passing out in front of us), qui bénéficie de la participation de Gregory (Time To Burn, Radius System), ne saurait perturber. Non pas que We Were… We Are soit terne ou même répétitif, non… mais tout simplement qu’il est difficile d’imaginer une autre coloration à cet EP précoce et pourtant fort d’une identité qui, si elle demande bien sur à être affirmée, a le mérite d’exister. Le temps semble parfois suspendre son écoulement à l’écoute de ce premier et effort, et pourtant la fin arrivera trop vite. La suite se fera attendre avec une délicieuse imaptience. We Were… We Are est beau. Juste beau, simple et touchant, ce qui fait déjà beaucoup. Une discrète caresse auditive d’une qualité remarquable pour un projet si récent. Prêtez y donc ne serait-ce qu’une oreille… vous pourriez bien, vous aussi, être charmé. RQTN ( 2008 )RQTN reprend les choses où elles en étaient restées : en suspens. Sur We Were… We Are, Mathieu et son Post Rock triste commençaient à vraiment prendre leur envol, accompagnés par Gregory (Time To Burn, Radius System…) sur un superbe dernier morceau où apparaissait pour la première fois un texte chanté. RQTN emboite donc délicatement et sans surprise le pas à son prédécesseur sur ce terrain… ou tout du moins c’est ce que tout le monde escomptait, l’instigateur du projet compris. La surprise vient donc de là : pas de paroles pour un EP pourtant composé dans cette optique. Mais que nous reste-t-il alors ? Trois titres instrumentaux (c’est une évidence) dans la droite lignée de quatre premiers de We Were… We Are bien qu’un peu plus courts et très légèrement plus électroniques. Trois titres de douce mélancolie en Super 8 égrenée au fil de mélodies épurées, jouées par un piano placé au centre des débats. Trois titres au développement simple et évident qui jamais ne vous forcent la main. Rien de nouveau : juste un prolongement de la parenthèse ouverte sur l’EP précédent, ce qui, dans l’attente d’un véritable album, est déjà beaucoup. On pourra certes regretter de ne pas entendre une voix (celle du chanteur d’Einna) que l’on imaginait déjà venir accompagner Hope, The edge et Wires pour leur donner une autre dimension mais ce serait alors renier les qualités déjà reconnues à la musique de Mathieu Artu. A moins de changer d’avis avec les saisons, cela n’aurait que bien peu de sens. RQTN, bien qu’amputé d’une partie de son concept d’origine, reste un bien bel objet que Mathieu a d’ailleurs laissé depuis le départ en libre téléchargement. Autant dire qu’il serait idiot de se priver de ces quelques instants de bonheur gracieusement offerts. A vous de jouer. A écouter : Les trois titres, librement. |
RQTN
Style : Indie / Post Rock / New Wave Tags : Indie Rock - New Wave - Post-Rock Origine : France Site Officiel : rqtn.net Myspace : Amateurs : 15 amateurs Facebook : |