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Biographie

Queens Of The Stone Age

Né en 1995 des cendres du mythique groupe Kyuss, les Queens of the stone age se sont rapidement fait un nom dans le milieu stoner. Avec deux ex-rois du désert à leurs têtes, en la personne de Josh Homme et de Nick Olivieri , complété par une formation à géométrie variable qui verra passer nombres de musiciens talentueux tels que Alfredo Hernandez ( Ex-Kyuss) Matt Cameron (Soundgarden), Mike Johnson (Dinosaur Jr) , Mark Lanegan (Screaming Trees),  les Queens Of The Stone Age vont connaître le succès dés leur premier album éponyme , qui délivre un stoner moins lourd que celui qu’on peut rencontrer dans Kyuss , plus rapide mais plus léger , faisant entrer leur musique dans un univers qui lorgne plus vers le rock. Ils partent alors en tournée, et aiguisent leur rock'n'roll surpuissant et racé au contact de groupe tel que Bad Religion, Rage Against The MachineHole ou les Smashing Pumpkins.

Entre deux Desert Sessions, les QOTSA prennent le temps d'enregistrer l'énorme Rated R, édité une première fois en septembre 2000, puis une seconde fois en édition vinyle (2001). Il marque un tournant musical pour les QOTSA puisque c’est dans cet album que prend véritablement forme le « son » des reines de l’âge de pierre, qui s’éloigne du Stoner que l’on connaissait avec Kyuss ou Monster Magnet en y mêlant des mélodies pop et une énergie très rock avec le chant de Josh Homme qui au lieu du chant lourd et psyché habituel se fait doux et parfois déluré . Un an après environ, ils reviennent accompagné de Dave Grohl à la batterie pour Song For The Deaf qui sera le premier grand succès du groupe, les faisant véritablement décoller internationalement et les sacrant comme l’un des meilleurs groupes de rock US. En 2004, Josh Homme se sépare de Nick Olivieri, fatigué des excès du bassiste, qui avait été arrêté pour avoir joué nu sur scène. Homme  le remplace par Alain Johannes, guitariste du groupe de rock Eleven, recrutant au passage la clavieriste Natasha Schneider du même groupe.

L’attendu successeur de Song For The Deaf sort en 2005 , intitulé Lullabies To Paralyze , marqué par le retour dans le line-up de Mark Lanegan et de Troy Van Leeuwen , guitariste de A perfect Circle qui avait déjà participé à Song For The Deaf . Nouveau succès pour les QOTSA, l’album est une réussite saluée par la critique. Ne pouvant décidément rester sans rien faire, Josh Homme, profite d'un break dans son emploi du temps pour participer au projet Eagles of Death Metal de son ami Jesse Hugues, avec lequel il tourne (il joue notamment de la batterie). Il trouve aussi le temps de se marier avec la chanteuse des The Distillers, et d'avoir un enfant, mais là, il doit évidemment se calmer un peu et les Queens of the Stone Age en profitent alors pour publier un album live et le DVD correspondant, Over the Years and Through the Woods. Cependant, pour Homme, le congé de paternité ne sera que de courte durée et en 2007, les QOTSA reviennent au charbon avec l'album Era Vulgaris, pour lequel Homme fait appel à un nouveau bassiste, Michael Schuman, et à Dean Fertita aux claviers. Moins lourd que le son habituel de Queens of the Stone Age, Era Vulgaris rencontre également un succès moindre. Josh Homme retient la leçon et revient à une musique plus charpentée pour ...Like Clockwork. Sorti en juin 2013, le sixième album de QOTSA compte parmi ses invités Trent Reznor (Nine Inch Nails) ou Elton John.

15 / 20
34 commentaires (15.32/20).
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Era Vulgaris ( 2007 )

Après l'explosif Songs for the Deaf, union du grunge et du stoner, et l'immédiateté des Lullabies to Paralyze de l'ogre Josh Homme, on ne savait trop à quoi s'attendre de la part des Queens of the Stone Age. D'abord parce que la perte du diablotin Nick Oliveri ne pouvait être innocente, ensuite parce que l'atmosphère empoisonnée et noire du précédent disque montrait à quel point Homme ne souhaitait pas forcément s'enfermer dans une formule magique. Que dire de ce Era Vulgaris alors?

L'ère commune donc, un album pour marquer une époque selon les propres termes de Josh Homme, d'une pierre forcément. Un disque frondeur dès l'entame Turning On The Screw, bourré de rythmiques concassées, de riffs bagarreurs, de sonorités stoner, d'oeillades pop et de charisme indécent. Le single Sick, Sick, Sick est un must en matière de spontanéité rock'n roll, avec des guitares suralimentées sur lesquelles vient se poser la voix hallucinée du frontman, avec en prime un Julian Casablancas échappé de The Strokes dissimulé parmi les choeurs. L'un des gros point forts de cet album est d'ailleurs ce chant qui varie ses attaques, jusqu'à l'évanescence de Into The Hollow. Le groupe a pris 5 mois pour enregistrer Era Vulgaris et bien lui en a pris puisqu'il est rempli d'ambiances jamais totalement évidentes et de charme venimeux, en particulier Misfit Love, chargée en attaques vicieuses. Les riffs se succèdent comme autant de chevauchées mécaniques, gagnées par l'ivresse, jusqu'à l'épuisement des Battery Acid. A mi-chemin, sans que Era Vulgaris étonne énormément, les compos sont solides, hargneuses et taillées pour affronter les tempêtes de sable.

La surprise Make It Wit Chu est d'autant plus délectable, sorte de ballade sexy au piano propice aux rêveries nocturnes, échappée du soleil brûlant des Desert Sessions. On parie sur un futur classique. En tous cas, la personnalité authentique des Queens of The Stone Age ne s'est pas perdu entre les sillons, étirant le plaisir sur encore une bonne poignée de pistes, à commencer par la tapageuse et outrageusement groovy Run Pig Run, sans oublier la très mélodieuse Suture Up Your Future, avec pour le coup un parfum pop assez prononcé. Au passage on n'oubliera surtout pas la débauche psychédélique de River In The Road, autre morceau immanquable de l'album, avec une batterie implacable et un chant carrément hypnotique . Dans un album rempli de saveurs et de couleurs, nettement plus positif que Lullabies to Paralyze, l'alchimie des Queens renouvelle ses effets en s'insinuant lentement mais sûrement, semblable au venin du crotale. Era Vulgaris s'en tire ainsi remarquablement, se concluant par la superbe berceuse Running Joke, à la mélodie d'ailleurs reprise de Long Slow Goodbye sur le précédent album. La fin en apesanteur d'un excellent trip.

En bref, ce nouvel album des Queens of the Stone Age ne déçoit pas, reprenant cet air charmeur de dangerosité qui va si bien au groupe depuis ses premiers méfaits, en particulier R-Rated. Quoique moins surprenant que Lullabies, Era Vulgaris recèle tous les bons ingrédients qui font des Queens of the Stone Age l'un des plus dignes et excitants représentants du rock'n roll.

Les videos marrantes reprenant les cartoons de la pochette et le single en écoute sur l'inévitable myspace du groupe.

A écouter : Sick Sick Sick, Make It Wit Chu, River In The Road, Suture Up Your Future
18 / 20
36 commentaires (17.03/20).
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Lullabies To Paralyze ( 2005 )

Pas facile d’assurer la suite de Songs for the Deaf. Son successeur est déjà sorti depuis quelques mois mais depuis, il tourne en boucle sur ma platine.
Lullabies to paralyse commence sur une ballade que la voix suave de Mark Lanegan rend aussi douce qu’une comptine. On pense alors entrer dans le monde merveilleux des petits enfants comme l’indique la pochette de l’album où images des trois petits cochons et du petit chaperon rouge se superposent. Mais non, Josh Homme prend la relève directement derrière et la petite comptine tourne à des lectures moins candides avec Medication dont la pêche est identique aux titres de Songs for the Deaf. On retrouve le même coktail gagnant, le son et les rythmes très QOTSA, mais avec de nouveaux titres ! Que demander de mieux. Les guitares se veulent à la fois balladeuses et à la fois énervées : Everybody Knows that you are Insane en témoigne à merveille. Le rock renaît totalement et nous avec. Les intros sont très soignées : au premières notes, on est curieux d’écouter la suite ; exemple frappant sur Tangled Up in Plaid et sur The Blood is Love. Bon certes, on n’a plus Dave Grohl à la batterie (remplacé par Joey Castillo), mais fait marquant, on a du triangle (qui n’a jamais rêvé de jouer du triangle sur du QOTSA ? ) et mieux que ça, on a Billy Gibbons (ZZ Top) qui vient prêter main forte à Josh Homme pour quelques parties guitares et quelques chœurs. Mais ce n’est pas tout. Tout le monde sait que quand un QOTSA est dans les parages, Eagles Of Death Metal n’est pas très loin : écoutez donc Somesone’s in the Wolf (quand je vous disais que ça parlait du petit chaperon rouge), c’est le compère Jesse Hughes que l’on retrouve. Le mélange d’invités est tonitruant sur Burn in the Witch où se mêlent les voix surgraves de Lanegan et Gibbons à celle de Josh Homme : ça sent bon les travers de porcs et l’huile de vidange. Barman ! Une bière pour la 5 ! Délectez-vous avec I never Came. Petite anecdote dans le rang des rumeurs : il paraît que Josh Homme branche sa guitare sur un ampli basse pour cracher ce son si gras. En tout cas, ça ne l’empêche pas de monter dans les aigüs avec ses vocalises (voir Skin on Skin). Bon, je l’avoue je ne suis plus tout à fait objective sur « l’Homme » depuis les Eurockéennes de Belfort où on a pu le contempler, superbe frontman, effectuant un jeu des plus carré et déployant une voix à faire tomber parterre de justesse. Mais vous aussi, succombez à ses charmes sur « You Got A Killer Scene there, Man… ». Et d’ailleurs pour mon lectorat plus masculin, sachez que sur ce titre se trouve aussi des chœurs de la belle Shirley Manson (Garbage) et à ses cotés, Brody Dale (The distillers). Et les surprises continuent jusqu’à la fin de l’album avec The fun Machine Took a Shit & Died et surtout le caché Like a Drug (sur la version digipack) dont je tairai les secrets afin de laisser votre curiosité aiguisée..
L’info peut donc être confirmée : Songs for the Deaf n’était pas une exception, c’était bien la naissance du groupe de rock US de la décennie 2000. Je n’en doute pas, le stoner rock criera cet été dans toutes les chaînes des amoureux du rock (ou gare à eux !). Après Songs for the Deaf, Lullabies to Paralyse sera sans doute L’album de l’année 2005. Si on peut se demander jusqu’où le charismatique Josh Homme et ses potes nous emmènerons, on ne doute pas que la suite risque encore de tout fracasser. J’espère que le Long Slow Goodbye ne sera pas interminable !

A écouter : Tout et en boucle
16 / 20
48 commentaires (18.32/20).
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Song for the Deaf ( 2002 )

Je pensai jusqu'alors que le stoner était un style pur, sauvage, intransigeant, et se prêtant peu aux mélanges et autres expérimentations. Les Queens of the stone age pourtant, avaient commencé a semer le doute en moi avec Rated R, leur précédent album, mais avec Song for the deaf, ils viennent de me prouver que le stoner est tous sauf un genre figé.
Josh Homme et sa bande ont su incorporer à cet album tout ce qui fait la force du desert rock, un son de guitare reconnaissable entre tous, des solos intemporels et une batterie aussi puissante qu'hypnotique (made in Dave Grohl en plus). Loin de s'arrêter en si bon chemin ils y ont ajouté d'autres couleurs, d'autres sonorités plus inhabituelles pour un disque de stoner. On sent par exemple, sur les premiers titres, une énergie purement rock'n'roll, un retour vers quelque chose de plus simple, de plus catchy, de plus couillu aussi. Des nuances plus sombres apparaissent sur First it giveth , la voix de Josh oscillant entre ombre et lumière avec une facilité déconcertante. Déconcertant, le litanique Hangin' tree l'est aussi, de même que Another love song et ses sonorités 70's et que dire alors de l'étrange et merveilleux stoner-blues de God is in the radio ?
Certes, la structure des chansons, généralement constitué d'un couplet énorme suivi d'un refrain encore plus énorme, n'a rien de très complexe, mais cela à l'avantage de laisser plus de place à l'innovation sans pour autant nuire a l'efficacité, et les Queens of the stone age ont su mixer les deux à la perfection. En plus Josh Homme se fend d'un titre acoustique superbe en piste caché (Mosquito song) et le groupe nous offre un DVD garni de prestations live alléchantes Et si le renouveau du rock n'était pas là où tout le monde le croit ?

A écouter : First it giveth - - God is in the radio - - A song for the deaf
16 / 20
24 commentaires (17.85/20).
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Rated-R ( 2000 )

Avec le recul offert par les vingt années qui se sont écoulées, que les choses apparaissent simples pour les Queens of the Stone Age au moment de la sortie de Rated R. Vu les antécédents de ses membres, il y a certes une forme d’héritage à porter mais pas grand monde ne s’intéresse alors à eux, autrement dit, ils sont libres de faire et d’enregistrer ce qu’ils veulent. Les carcans qui prévalaient avec Kyuss n’ont pas droit de cité. En bon libertarien, Josh Homme appliquera d’ailleurs ce principe en définissant l’évolution permanente comme axiome de base. Il abandonnera ainsi sa signature sonore, sa marque de fabrique. De même, il n’aura de cesse de considérer les enregistrements comme l’occasion de réunir un grand nombre de musiciens pour aller piocher à droite ou à gauche ce qui lui semble bon (cf. les Dessert Sessions). En revanche, à la moindre divergence artistique, il règle le problème en se passant des services du concerné avant que des tensions n’apparaissent. A bien y réfléchir, ces changements permanents d’effectif font que QOTSA relève plutôt du « projet solo partenarial » que du groupe.

Impossible d’écrire sur Rated R sans évoquer la drogue tant celle-ci est omniprésente. Des premières secondes de Feel Good Hit of the Summer et son fameux « Nicotine, Valium, Vicodin, marijuana, ecstasy and alcohol » en passant par Monster in the Parasol, souvenir du premier trip sous LSD de Homme, ou l’explicite Better Living Through Chemistry. La fin de l’album évoque d’ailleurs plus la descente (In the Fade) puis le bad trip « I'm feeling so sick » (Tension Head) et la paranoïa (I Think I Lost My Headache). « Rated R » désigne d’ailleurs les films dont la diffusion aux moins de 17 ans est restreinte. C’est la pirouette trouvée par Oliveri pour éviter le sticker Explicit Lyrics. Dans le livret, chaque morceau est ainsi accompagné d’un avertissement ironique sur les thèmes abordés, par exemple « Alcohol / Sleep Deprivation » pour Autopilot.

Paru deux ans avant, l’éponyme permit d’établir l’identité musicale de QOTSA, ancrée dans un Stoner amputé de sa dimension Heavy mais enrichi de ce « Robot Rock » fait de riffs lourds, répétitifs et saccadés. Les intentions d’Homme avec Rated R sont multiples. 
Celui-ci souhaite tout d’abord enrichir le son du groupe en y ajoutant une dose « d’étrange », ce qu’il obtient par l’ajout de sonorités inattendues apportées par une multitude d’instruments (piano, cornes, bugle, vibraphone, saxophone…) et par un travail de composition. En résulte des titres décontenançant, à la structure non linéaire (Better Living Through Chemistry), voire mettant l’auditeur dans l’inconfort comme I Think I Lost My Headache qui s’achève dans un enchevêtrement chaotique de saxophone et de cornes.
Ce second disque marque ensuite la première apparition d’influences Pop. Jusqu’à présent, encore marqué par les règles qui prévalaient au sein de Kyuss, Homme n’avait jamais osé le faire. S’affranchissant de ce qu’il nomme la « They Theory », il décide désormais de ne plus tenir compte de ce que les autres attendent ou espèrent de lui. The Lost Art of Keeping a Secret, le second single, présente ainsi ce qu’auparavant il s’employait à déconstruire : un son et une structure très Pop. Homme change ainsi son approche en cherchant à reprendre les codes du Pop pour ensuite mieux les pervertir en y ajoutant des éléments subversifs et aboutir à ce qu’il qualifia de Dark Pop Music.

La mise en œuvre de ces intentions combinée avec le partage du micro font de Rated R un album très varié mais sachant rester simple, naturel et sans prétentions déplacées. Bref, authentique. Ses 42 minutes voient donc cohabiter le côté sucré de The Lost Art of Keeping a Secret avec la fureur hallucinée d’Oliveri sur Quick and to the Pointless / Tension Head et avec la voix unique de Mark Lanegan sur In the Fade, petit bijou d’harmonie. A ce petit jeu-là, il serait très facile de verser dans une analyse titre à titre tant chacun d’entre eux se distingue dans un ensemble d’une compacité qui ne sera ensuite plus jamais atteinte, même sur Songs for the Deaf. Contrairement à son successeur, sans remettre en question son statut de meilleur album de la discographie, il n’y a pas de gras ici : pas de morceaux un poil en dessous ni de temps mort.