Biographie

Pypy

Nouveau né du Garage de Montréal dans les années 2010, Pypy condenses les délires de membres de Duchess Says, CPC Gangbangs et Red Mass.

Assimilant rythmes Disco à décrochages Punk au sein de compositions enragées, Pypy sort un premier album bariolé, Pagan Day, en 2014.

Chronique

15.5 / 20
0 commentaire

Pagan Day ( 2014 )

Il est des chroniques aussi faciles à écrire que l'impact que procure l'album concerné est immédiat. Pagan Day, première sortie des Canadiens de Pypy (ππ pour les initiés), est de cette matière. Sans ménagement, et en un peu plus de dix fois 3.14 minutes, le combo se fait un malin plaisir de retapisser nos cages à miel aux couleurs de la qualité et du bon goût.

Pour être encore plus clair : il n'y a rien à jeter sur ce disque. De l'attaque frontale griffée Thee Oh Sees du morceau-titre en guise d'ouverture, aux rythmiques disco de "Daffodils" (aurait-on pu passer un coup de téléphone à !!! (chk chk chk) pour les accompagner sur ce morceau?) en passant par le Post-Punk maltraité de "New York" et ses décrochages à tomber, Pypy déroule références et talent sans forcer.  Dans le garage, à côté de la moto et des pédales poussiéreuses trône une boule à facettes, c'est bien connu. Le groupe va même jusqu'à soigner sa sortie avec un "Psychedelic Overlords" qui comblera les amateurs d'enfumage patentés. Boucle bouclée, face A, face B on repeat.

Derrière sa jolie pochette, monstre païen à vénérer sans retenue, Pagan Day est donc un objet foutraque (lancer le délire hallucinatoire qu'est "Too Much Cocaine" pour s'en rendre compte), à l'écriture punk bariolée. Soit 7 hymnes pour 7 titres à écouter tête dans le guidon. Refrains pop glissants vs soli psychédéliques à donner le tournis; l'écriture, toujours franche, n'aurait pas pu être plus efficace. Peu étonnant, au final, quand on voit le lineup.
Le quatuor n'est en effet pas né de la dernière pluie. Aux commandes, on retrouve notamment CPC Gangbangs (groupe montréalais aux contours et à l'histoire suffisamment variables pour lui consentir au moins une écoute de son unique album, Mutilation Nation) et Duchess Says (si, si, le groupe qui a négocié le virage qu'ont raté les Yeah Yeah Yeahs il y a quelques années), et notamment A-Claude au micro, envoûtante et décadente, à corps et à cris. Des premiers, Pypy hérite d'un son crado, souvent noyé sous des substances illicites. Des seconds, c'est l'état d'urgence des rythmiques Post-Punk qui prévaut. Présenté comme cela, le cocktail passe crème.

S'il y a au final quelque chose d'effarant avec Pagan Day - outre le fait qu'il passera aussi sûrement que honteusement inaperçu dans nos contrées, c'est la facilité qu'il renvoie dans sa composition et à son écoute. L'impression, derrière le bordel ambiant, d'une maîtrise complète de ses effets et de ses dérapages. Ce qui en fait un OPI - Objet au Plaisir Immédiat, et donc un incontournable de ce début d'année. Rock's not dead.

A écouter : De "Pagan Day" à "Psychedelic Overlords"
Pypy

Style : Garage Pop
Tags : - -
Origine : Canada
Bandcamp :
Facebook :
Amateurs : 2 amateurs Facebook :