Biographie

Psykup

Seul ambassadeur de l'autruche core au monde les Psykup n'ont pourtant pas à se cacher, venus de Toulouse ces 5 larrons concoctent leur zic aux effluves de folie douce et de rythmes affolants. Improbable, surprenant leur musique plait et fait du bien par où elle passe. A écouter absolument!
En 2002 voilà de quoi régaler nos oreilles avident de sons étranges et innovants, Le Temps De La Reflexion va nous combler avec 74 minutes de folie musicale comme seul Psykup sait le faire. En 2004 paraît Acoustiques, vidéos live, remixes, EP de raretés qui marque le lien entre son prédécesseur et L’Ombre et la Proie, nouvel album sorti lui en février 2005. Nouvel album pour les autruches en 2008 avec We Love You All, puis vient le temps du silence jusqu'en 2014 pour un concert à Toulouse. Après quelques dates en 2015 Psykup annonce un nouvel opus en 2017, Ctrl+Alt+Fuck

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16 commentaires (16.09/20).

Ctrl+Alt+Fuck ( 2017 )

C'est long, 9 ans, surtout si on les passe à attendre. Les fans de Psykup ont patienté un bon moment avant de voir débarquer le successeur du génial We Love You All, mais quand on aime on sait se montrer patient. Les autruches sont de retour en ce début d'année avec un tout nouvel opus au nom bien mystérieux : Ctrl+Alt+Fuck. Alors, l'attente est-elle récompensée ? Si vous avez regardé la note avant de lire la chronique, vous le savez déjà … Ce qui pour autant ne vous dispense pas de lire ces quelques lignes. 

Il serait criminel de ne pas parler tout de suite de cet artwork complètement fou avant d'attaquer le contenu. Parce que oui, le visuel c'est important et quand celui-ci brûle la rétine autant qu'il la captive, c'est plutôt bon signe ! Musicalement c'est un peu le même constat, il ne faut pas plus d'une écoute pour être pris par le charme et la folie que dégage Ctrl+Alt+Fuck. Sans être totalement différent, Psykup n'est plus vraiment le même. On note très vite que les Français ont pris le parti d'aérer quelque peu leur musique, de peut-être moins l'intellectualiser et d'aller plus vers l'essentiel. Ctrl+Alt+Fuck c'est 10 titres, 46 minutes, du Metal (We Will Win This War), du Rock (Shampoo The Planet), des plans Jazzy (Cooler Than God), des instruments classiques (Crisis of Today) et beaucoup d'énergie. Dans le fond on ne peut pas affirmer que Psykup ait changé de cap et se soit orienté vers un autre style, non : la marque des autruches est plus que jamais reconnaissable avec ces changements de rythmes brutaux, ce mélange de vocaux clairs/growls et l'esprit de déconne derrière un musique très inspirée et extrêmement bien construite. Pour autant, il y a comme un air de changement, notamment dans la structure des morceaux qui est désormais moins complexe voire moins indigeste. Ça part moins dans tous les sens et on en vient à penser que Psykup a voulu se simplifier et épurer son genre pour être plus comestible par le tout venant. Mais pas vraiment (en même temps, c'est ça qui est énorme), la complexité s'est compactée pour donner naissance à des morceaux qui vous soufflent sur place, des propos qui sont bien illustrés par le puissant The Long Ride en clôture de l'album qui envoie de bons gros riffs bien comme il faut, mêlés avec des guitares hispaniques que ne renieront pas les plus gringos d'entre vous. Pour sûr, Psykup à mis les grands plats dans les petits (ce n'est pas évident) et offre un concentré de tout son savoir-faire sans étaler sa technique irréprochable et surtout sa créativité sans limite. Mais sans se brider non plus (putain ils sont forts).

Fans ou pas fans, l'important est ailleurs. Si vous l'êtes vous allez adorer Ctrl+Alt+Fuck, c'est une certitude. Si vous ne l'êtes pas, vous allez quand même adorer Ctrl+Alt+Fuck. En gros voilà le topo. Victoriae mundis et mundis lacrima. Bon, ça ne veut absolument rien dire, mais je trouve que c’est assez dans le ton*. 

* - François Rollin, Kaamelott, Livre IV, Le désordre et la nuit, écrit par Alexandre Astier.

A écouter : Crisis of Today, Fuck Me T'ill The End of Times, We Will Win This War, Shampoo The Planet
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13 commentaires (16.62/20).
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We Love You All ( 2008 )

We Love You All, belle déclaration d'amour de la part de Psykup. Mais une fois l'artwork sous les yeux, on est en droit de se demander si le message n'est pas ironique. Psykup version 2008, sachant que certains membres du groupe continuent leurs projets (Manimal, Agora Fidelio, My Own Private Alaska, ...), aurait-il donc un nouveau visage ?

 Illustrer cet album de Psykup est simple. Fermez les yeux, roulez vous en boule et imaginez vous dans un flipper. Parfois secoué de toute part, parfois reposé lors des descentes douces précédant le violent choc… Une phrase peut résumer cet album. En effet, sur Retroaction sont chantés "And now the magic begins". Et Psykup c'est cela. Un tour de magie, férocement gardé, avec ses secrets que seuls les initiés (ici le groupe) connaissent. Contenu sur 2 disques, We Love You All offre 2 visages : un metal déjanté, fou, aux mélodies improbables (Color Me Blood Red, My Toy My Satan), et un rock plus doux, posé, parfois lorgnant lourdement vers le hip hop, mais possédant toujours ce brin de folie au fond du regard (La Vie Dont Vous Etes le Héros - Face, En Vivre Libre ou Mourir). Encore plus varié, allant jusqu'à dédier certains morceaux au hip hop, Psykup n'est plus un groupe de metal. Psykup est autre. En marge de la scène. Album concept ou tout simplement fourre tout musical sur fond rouge ? Simplement un nouvel album de Psykup, avec ses montées en puissance, ses accalmies, sa basse au groove imparable, sa batterie maitrisée par un épileptique lors d’une crise, ses guitares folles furieuses, son chant aussi varié que sur l’ensemble des 2 albums précédant, si ce n’est plus…

Aucun titre ne se dégage vraiment du lot, car l'ensemble de l'album est bon. On notera cependant la présence d'énormément de passages "extrêmes", sans doute des restes de Manimal, rendant ainsi par moment ce disque moins accessible que ses prédécesseurs. Néanmoins, il est plus abouti, plus fouillé. Il ne suffit pas d'écouter un morceau au hasard, ni de survoler l'album pour cerner We Love You All. Cet album possède plusieurs couches, très fines, si infimes qu'elles n'apparaissent que comme une seule, mais sont au final une multitude de choses, un riff caché, un mot égaré, un son de batterie discret, ... Par exemple le passage autour des 5 mins sur Retroaction, si étonnant par son effet et sa simplicité enfantine, mais tellement marquant… Ou simplement le morceau The Choice Of A Modern Man, concis, rapide, court, offrant presque un retour au Psykup époque Le Temps de la Réflexion.

Psykup se diversifie encore, franchissant les barrières musicales comme si elles n'existaient pas. Plus fous, plus barrés, mais aussi plus posés, We Love You All est le visage de Psykup en 2008. Pour ceux allergiques aux changements de rythmes incessants, aux expérimentations musicales déjà présentes dans le précédent album ou au côté décalé de la musique, on ne saurait que prescrire une cure de Psykup. La guérison peut paraitre incertaine, mais on ne peut qu'espérer que leurs oreilles apprécieront. Les autres, ceux déjà convertis à l'autruchecore, jetez vous dessus les yeux fermés, et surtout, n'oubliez pas que nous aussi on vous aime...

A écouter : Avec une Autruche
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33 commentaires (16.35/20).
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L'ombre et la proie ( 2005 )

« Les bonnes questions valent mieux que les mauvaises réponses. »* de quoi souffler le doute sur toutes les interrogations naissantes à chaque nouvelle écoute de cet album « l’ombre et la proie » … Il semblerait qu’il soit encore moins évident que son prédécesseur. Et malgré le départ du guitariste (Yannick), un peu à la dernière minute avant l’enregistrement de l’album qui aurait pu obliger le groupe à bâcler la besogne ; un travail plus complexe, se fait ressentir, tant au niveau du fond que de la forme.

Coté titre, on notera un clin d’œil au film de Stephen Hopkins (?). Pour ma part, après une multitude d’écoutes, je serais tenté de dire que nous touchons ici à un mélange d’univers à la Hitchcock et/ou à la Woody Allen.

Coté artwork, nous avons affaire à un vieux manége doré où tournoient chevaux, balançoires, et autres divertissements. Probablement un lieu d’innocence, de relâches et de joies. Je ne peux m’empêcher de faire un parallèle à l’histoire alambiqué et extraordinaire d’« Alice aux pays des merveilles », sauf qu’ici le petit lapin blanc qui guide d’Alice, dans cette lumière outrancière, onirique et féerique, ne serait qu’une vieille chaise sertie de sangles, autrement dit, une chaise électrique voire chaise de tortures! Chacun ses goûts, et ses envies, après tout … Psykup, nous inviterait-il avec tartuferie, à une balade malicieuse où nos chères étoiles tant aimées risquent de virevolter, de se transformer, voire d’être dommageables pour nos yeux? Etes-vous un peu maso ? Hum …

On monte un peu dubitatif à bord de ce manége. (Bien attaché ?) Il est temps de se laisser bercer, par cet air léger « love is dead » fredonné avec un style assez enfantin et narquois (Cela me rappelle quelques comptines de mômes bien glauques)… Mais voilà qu’onze secondes après, c’est le déluge tourbillonnant, batailleur d’un riff déchaîné, (salvateur ?). Premier électrochoc garanti.

Manége enchanté ou déchanté ? Imaginez, un énorme manége qui serait en fait l’addition d’un tas de manéges divers tous reliés entre eux, train fantôme, super 8, autos tamponeuses, tasses sauteuses, montagnes russes, le palais des miroirs, pêche au canard, sans oublier l’unique et incontournable coin barbe à papa… Ensuite, imaginez que ce lieu soit conçu par un Lynch d’humeur capricieuse… On voyagerait à travers un scénario articulé de montagnes russes, sans être pour autant toujours manichéen. Déluge délicieusement brutal (hardcore, death, grind), et puis l’accalmie, plus tendre, plus savoureuse, ou bien âpre (pop, rock, jazz, groove) … On ne sait jamais vraiment qu’est ce qui va nous tomber dessus, un peu comme ces bonbons multi goûts… Et ce n’est que plus tard, qu’on arrive à faire certaines connexions entre tous ces événements, quoique … En tous les cas, y en a pour tous les goûts, on ne peut pas le nier… Mais serez vous prêt à encaisser ces sinusoïdes, et retournements de situation ?

En somme tout l’album est martelé de la sorte, on comprend mieux la présence des sangles sur la chaise, faudrait pas non plus être éjecté hors du manége, en pleine accélération! Les aventures s’enchaînent, et ne se ressemblent pas vraiment. Tout est astucieusement mêlé, et tous semblent tournoyer autour d’une palette d’émotions qui flirtent ensembles. Je note au passage, les réels perfectionnements au chant, autant pour Milka que Ju. Désormais, nous avons à faire à deux personnages forts en caractères, et uniques. Ils ont probablement acquis cette identité vocale plus vigoureuse grâce à leur side-project Manimal et Agora Fidelio, où l’on peut reconnaître certains traits de leurs « nouvelles » lignes de chant.

Niveau textes, on virevolte entre introspection franche, et attaque sarcastique, à moins que ce ne soit l’inverse ? Attaque franche et introspection sarcastique… Difficile de trouver le chemin, dans ce labyrinthe de miroirs où les échos se reflètent et déforment toutes nos perceptions. Ils touchent un peu à tout, milieux socioculturels, faits de société, monde de la musique… avec arrogance, humour noir, moquerie, humilité et franchise. De quoi finir par nous faire tourner la tête au milieu de tous ces jeux d’artifices.

Pour être franche, c’est en découvrant l’album sur scène que j’ai eu un déclic. Il semblerait que la métamorphose soit plus importante que ce qu’elle ne s’y parait. Comme un ‘détournement spectaculaire’, il s’agirait d’autre chose, que de la simple musique. Ce n’est pas un simple métal festif où l’on « jumpe », où l’on « headbange ». Ce n’est pas non plus un métal simplement musicalement barré. Il y a une autre chose derrière ses rifs, ses mélodies, un univers composés de propos réels. Nous avons affaire à un spectacle complet, une performance digne d’un théâtre de Vaudeville. Un peu comme ce maire dans « L’ étrange Noël de Monsieur jack », de Burton, avec son double visage, chaque musicien aspire aux jeux de personnages, aux paradoxes, et chacun hume des hypothèses. Les clins d’œil de l’album se ressentent mieux. Distance, humour, décalage… Psykup se mute, avec des musiciens/acteurs débridés… Quelques fois pour rendre le propos plus authentique, moins sentencieux. L’éthique dont le groupe fait souvent référence, prend alors un tout autre sens…


Je crois qu’avec cet album, Psykup tente simplement de marquer une ‘différence’. Différence qui serait éthique et musicale. En somme, tout n’est qu’une question de perceptions. Et d’interprétations… A vous de voir ...

*petite phrase d

A écouter : Love id dead, L'ombre et la proie
17 / 20
31 commentaires (17.92/20).
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Le Temps De La Réflexion ( 2002 )

Sors la tête nous avait déjà fait nous retourner dans notre slip mais avec le temps de la réflexion on risque de faire des nœuds…

Autant le dire tout de suite, ces 11 titres sont énormissimes, ils sont déjà énormes par leurs durée (74 minutes pour 11 titres, jolie moyenne) mais ce qui prime avant tout c'est leur qualité, et là Psykup est resté fidèle à lui-même, c'est-à-dire excellent. Le mot fusion semble bien faible lorsqu'on a écouté l'album, Psykup semble avoir ingurgité tout ce qui ce faisait depuis au moins 30 ans tout style musicaux confondu pour nous vomir pleine face une galette qui sent incroyablement bon.
L'apéritif tout d'abord, petite mélodie glauque, digne de L'Etrange Noël de Mister Jack plante le décor, on a du mal à s'en passer, tout comme les Monster Munch, mais pourtant les plats suivants devront être appréhendé avec un certain appétit vus les ingrédients.
L'entrée avec …Or not to be fait mal, très mal, 7minutes 30 et on nous ramasse déjà à la petite cuillère, Psykup mélange toutes les saveurs, l'épice hardcore à la douceur pop, le piquant punk au fumet métal. Fou !
La suite n'est pas en reste, les mets se succèdent et ne se ressemble pas, on retrouvera des plats déjà bien connus tels La Peur Du Vide, Teacher (avec en prime ces mitrons hors pair que sont Djag et Poun de Black Bomb A), L'autruche et Time & Space, mais chaque préparation est bien consistante et diffère subtilement de ce que l'on avait pu goûter sur Sors la tête.
Mais les papilles seront en émois face aux saveurs nouvelles comme Libido qui dans un final ahurissant alliera la douceur lyrique de Elodie Cassarino (soprano) à l'âpreté du métal-hardcore, dsitillé par Milka et Julien, pour donner un fumet incroyablement savoureux.
Même le trompeusement nommé Insipid servira difficilement de digestif (là aussi c'est consistant mais pas bourratif) avant le plateau de fromages énorme que représente L'autruche, là toutes les croûtes, touts les affinements sont présents pour 14:25 d'une orgie dont on se souviendra…
Le dessert malgré tout ce que l'on vient d'ingurgiter s'emblera pourtant léger et sera aisément englouti, Rebirth & Recession tout comme le reste mélangera les saveurs les plus exquises, les plus exotiques et termine en beauté ce repas incroyable, pas de rab, dommage…

Michelin aurait certainement discerné toutes ces étoiles, on se moquera de ces distinctions bien sélectives, en effet en une journée on ne peut écouter Le Temps De La Reflexion que 19,45 fois (donc pas de temps à perdre !) et ça sans attraper de crise de foie alors tous à vos couverts il est grand temps de passer à table…

A écouter : Libido - L'autruche - Rebirth & Recession - Teacher - Martin X part2 ...
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9 commentaires (17.11/20).

Sors la tête ( 2001 )

4 titres pour 35mins, déjà pour la quantité Psykup ne se fout pas de notre gueule, et vous inquiétez pas pour la qualité, ces Toulousains sont doués!

C'est clair que si on s'attendait à du néo pur jus, les 20 premières secondes vous colle a votre mur, les yeux hagards, la bave aux lèvres, des traces de freinage au fond du slip, et oui quel son! quel son! Fou Rien à voir avec tout ce qui peut se faire, une batterie éléctro, un chanteur fou furieux, pour les influences ou les groupes à même consonance citant de suite Mister Bungle, Flying Pooh, Toxitoys. Indescriptible cette zic virevoltant avec le trash, le hardcore, le metal, la musique de cirque ou encore celle de George de la Jungle nous fait bouger la moindre parcelle de notre corp. Pour certains la première écoute sera un peu douloureuse, c'est normal ça fait souvent ça la première fois! Mais on en devient vite accro quand même...

4 titres tous aussi bon les uns que les autres à hurler de plaisir; vraiment peu de reproche à faire à une tel autoprod', un son niquel, un talent certain et une bonne dose de bonne humeur délivré tout au long de ces 35mins. Et oui car malgré la folie musicale Psykup dégage une énergie et une pêche incroyable, et un véritable sentiment de bien être. Des morceaux de 5 à 14mins grade leur efficacité du début à la fin et ne déroge pas à la règle de qualité du groupe.

Chant alternant anglais et français, hardcore et mélodique agrémenté à la zic tout aussi changeante font de Sors la Tête un disque à avoir si l'on veut posséder le meilleur de la scène française; tout simplement....

Difficile d'en dire plus sur cette zic si intense et dense, c'est à entendre...

A écouter : Teacher - Time and Space - La Peur du vide - L'autruche (oui