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Biographie

Prong

Prong est une institution de la scène new yorkaise. Fondé en 1986 à l'initiative de Tommy Victor (ex-The MisfitsLive Skull) et Mike Kirkland (ex-Damage), respectivement ingénieur du son et videur au CBGB's, le duo est rejoint par Ted Parsons quelques mois plus tard. Sous cette configuration, Prong enregistre deux albums, Primitive Origins et Force Fed où le trio fait la démonstration d'un hardcore brutal mais qui tranche vraiment avec le reste de la scène new yorkaise. Le style caractéristique de Prong attire l'oreille d'Epic Records qui signe le groupe en 1989. Un an après sort Beg to Differ. L'année suivante, Kirkland quitte la troupe, remplacé par Troy Gregory (ex-Flotsam&Jetsam). Prong réalise son quatrième album qui marque une césure avec le reste de la discographie antérieure. Avec Prove you Wrong les new yorkais se tournent alors vers l'électronique. En 1994, Troy Gregory est remplacé par Paul Raven (Killing Joke) et un synthé, John Bechdel (Murder Inc., Killing Joke) intègre la bande pour l'enregistrement de Cleansing dans lequel Prong accentue son immersion dans l'électronique et l'industriel tout en conservant sa puissance. Avec des morceaux cultes tels que "Broken Peace" ou "Snap your Fingers, Snap your Neck", l'album obtient un succès sans précédent. Ce n'est pas le cas de Rude Awakening. Peu après sa sortie, Prong fait une pause juste avant de partir en tournée avec Type O Negative, Tommy Victor rejoignant Danzig et Parsons, Godflesh. Dans la foulée, Victor déménage pour Los Angeles et repart sur les routes avec un nouveau line-up qui inclue Dan Laudo (batterie), Riggs (guitare), Frank Cavanaugh de Filter (basse) et Rettie (synthés). Prong se dissout après une tournée de six semaines. En 2002, Victor reforme Prong avec le bassiste Brian Perry, le batteur Dan Laudo et le guitariste Monte Pittman. Après une tournée de 42 dates à travers les States, le groupe entre en studio pour enregistrer Scorpio Rising dont l'accueil reste mitigé. Prong se remet en sommeil entre 2002 et 2005, période pendant laquelle Laudo en profite pour rejoindre Big On Mars. Il est remplacé par Aaron Rossi (Strife, Shelter). Victor et Raven rejoignent Ministry en 2005 sur l'album et la tournée Rio Grande Blood. Les relations avec Jourgensen se renforcent avec la signature de Prong sur son label 13th Planet sur lequel sort le nouvel album Power of the Damager en 2007. La machine se relance progressivement, il fait attendre la début des années 2010 pour que les Américains reviennent avec un nouvel album. Carved Into Stone sort en 2012, il est suivi de Running Lives en 2014 puis de Songs From The Black Hole et X-No Absolutes en 2015 et 2016. On peut affirmer que Prong est non seulement de retour mais aussi très productif.

Chronique

13.5 / 20
4 commentaires (15/20).
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Power of the Damager ( 2007 )

On avait tout à craindre de ce dernier Prong, rapport au pataquès et aux errements du sieur Victor durant ces dernières années. Après un passage loin d'être inspiré chez Danzig, notre new yorkais s'était retrouvé à jouer les sparring partners chez Ministry, et il semblait y prendre goût à tel point que l'on croyait l'affaire quasi morte et enterrée.

C'est en tout cas ce que suggère un peu loquace "Looking for Them" qui introduit ce Power of the Damager, premier album de Prong à sortir chez Thirteen Planet Records, label de Jourgensen. Pourtant, progressivement, les new yorkais semblent reprendre leurs marques. En remisant quelque peu ces rythmiques electro qui, si elles avaient été efficaces sur Cleansing et Rude Awakening, commençaient à gonfler sérieusement par leur côté systématique, Prong retrouve un relief un peu plus torturé, plus viscéral bref, plus inspiré aux accords tordus un poil teintés d'indus fleurant bon la période Beg to Differ ou Prove you Wrong. Et même si l'inspiration n'est pas toujours au rendez-vous, on sent chez Prong, par l'ajout d'un synthé minimaliste ("No Justice"), d'un abattage de double caisse sur "Third Option", et d'une démonstration mélodique plus appuyée ("Pure Ether") que Power of the Damager est tout sauf du remplissage.
Procédant par petites touches inspirées, les new yorkais parviennent tant bien que mal à redresser une affaire salement engagée. Leurs efforts sont même récompensés avec l'énorme "Power of the Damager", sur lequel on retrouve un Prong à la fois brutal et groovy, point culminant de l'album qui tempère quelque peu avec "Messages Inside of Me" les travers dans lesquels la formation ne manque pas de tomber, tels que le prévisible "The Banishment".

Trop inconstant pour être classé meilleur come-back de l'année metal 2007, Power of the Damager est pourtant loin du désastre attendu. Malgré d'indéniables contours mercantiles, Prong démontre que la flamme de l'inspiration brûle encore. Par intermittence, certes, mais produisant assez de lumière pour annoncer des jours meilleurs.

"Power of the Damager", "Third Option",  "The Banishment", "Worst of it Preview" en écoute sur MS.

A écouter : Power of the Damager, Messages Inside of Me