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Biographie

Periphery

Periphery est avant tout le projet d'un seul homme. Misha Mansoor, véritable génie créatif, se fait appeler Bulb sur internet et poste différentes maquettes de ses musiques sur le site communautaire de musique Soundclick ainsi que sur les forums de Meshuggah et John Pettrucci notamment. Misha produit alors des musiques proches du style de Meshuggah avec un côté mélodique plus prononcé (Dream Theater étant une des influences principale du musicien). Aux fils des morceaux, tests, et expérimentations postées en téléchargement libre, Periphery s'est créé une petite notoriété dans le monde du Metal moderne, et le tout sans aucune publicité ni promo. 

En 2010 sort leur premier album eponyme. Attendu au tournant et acclamé par les fans, l'album propose une synthèse interessante de Mathcore, de Metal Progressif et de Metalcore. Précurseurs du style musical dit Djent, le groupe a, en un seul album, réussi a former une communauté de fans sans cesse grandissante.
Le groupe se bâtit au fur et à mesure du temps et des disques une réputation solide dans le monde progressif. A un point tel que lorsque Periphery II : This Time It's Personnal débarque deux ans plus tard, il inclut un solo de John Petrucci (Dream Theater). Puis le combo se lance dans l'expérience Clear, une sorte d'EP 7 titres (le thème d'intro est composé à six, puis chaque membre propose un titre qui doit obligatoirement faire une allusion à ce prélude).


Début 2015, sort un concept ambitieux en deux albums, sur lequel Misha Mansoor planchait depuis des années : Juggernaut. Un an et demi après, une fois cette parenthèse fermée, le quatrième LP studio reprend le compte là où le groupe s'était arrêté. Periphery III : Select Difficulty est annoncé pour l'été 2016.

Line Up :
Alex Bois - Guitare
Jake Bowen - Guitare, Programmation
Matt Halpern - Batterie, Percussions 
Misha "Bulb" Mansoor - Guitare, Programmation, Producteur
Spencer Sotelo - Chant 
Tom Murphy - Basse

15.5 / 20
7 commentaires (14.14/20).
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Periphery IV: Hail Stan ( 2019 )

Il était une fois un petit garçon qui s'appelait Periphery. Son papa Meshuggah et son autre papa Dream Theater étaient très fiers de lui, et l'ont encouragé dès ses premiers pas en 2010. Ils l'ont même tellement encouragé que Periphery est devenu très très grand : presque aussi grand que ses papas ! Un jour, ses papas lui ont dit : "Nous sommes vieux et n'avons plus rien à t'apprendre. Tu es grand désormais, presque aussi grand que tes papas. Il est temps pour nous de te laisser voler de tes propres ailes." Periphery était si heureux qu'il commença à préparer son album Periphery IV : Hail Stan.

Mais durant toute l'enfance de Periphery, d'autres petits garçons et petites filles avaient grandis eux aussi, et ils avaient eux aussi des parents attentionnés et des rêves éblouissants. Pendant ces années, tous ces petits enfants ont joué ensemble au même jeu : le Tech-Metal. Certains d'entre eux l'appelaient "Djent", d'autres parlaient de "Prog" ou de "Math Core", mais les variantes des règles du jeu étaient légères et tous les enfants réussissaient à s'entendre. Mais alors que Periphery allait parler de son nouveau projet Periphery IV : Hail Stan aux autres petits garçons et petites filles, il s’aperçut d'une chose très triste : presque plus personne ne voulait s'amuser avec lui. Les autres enfants avaient délaissé le Tech-Metal, lassés de toujours jouer au même jeu, car finalement chaque partie se ressemblait.

Periphery était très triste de ne pas pouvoir partager son futur Periphery IV : Hail Stan avec d'autres enfants. Alors, il décida d'en faire un excellent album. Un album tellement excellent, que tous ses camarades seraient bien obligés de se dire que le Tech-Metal valait encore la peine d'être joué. Il y travailla pendant de longues heures. Les jours devinrent des mois, puis des années. Enfin, Periphery IV : Hail Stan était prêt, et Periphery l'apporta a ses anciens camarades. Comme personne n'avait très envie de jouer, ainsi, Periphery commença une partie tout seul.

Pour en faire un jouet exceptionnel, Periphery avait bien fait attention à le rendre unique. Par exemple, en commençant sa partie par une manche de 17 minutes (Reptile), ou en adaptant les règles de certaines manches, s'inspirant des nouveaux jeux préférés de ses amis pour éveiller leur intérêt : tout le monde se rappelait de The Dillinger Escape Plan, qui avait déjà quitté la cour de l'école, mais à qui CHVRCH BVRNER aurait bien plu ; pendant que le petit Bring Me The Horizon retrouvait de l'intérêt pour le Metal grâce à It's Only Smiles ; et que les enfants qui s'étaient intéressés à la Synthwave revenaient assister à Crush et à l'interlude à la fin de CHVRCH BVRNER. Mais bien entendu, beaucoup d'aspects du jeu rentraient dans le cadre des règles existantes (Blood Eagle, Follow Your Ghost, Sentient Glow), pour ne pas trop désorienter les autres petits garçons et petites filles. 

Et ainsi, tous les petits garçons et toutes les petites filles regardaient Periphery dérouler sa partie, tout seul, comme une partie de solitaire ou une réussite, car personne n'osait l'interrompre, personne ne se sentait capable de faire aussi bien. Tous les petits garçons et toutes les petites filles percevaient la beauté et l'émotion que Periphery mettait dans Periphery IV : Hail Stan (It's Only Smiles, Sentient Glow, Satellites), et tous étaient impressionnés car même les enfants les plus turbulents étaient émus et pleuraient. Tous les petits garçons et toutes les petites filles percevaient la rage qu'avait Periphery à montrer que son jeu préféré n'était pas mort (CHVRCH BVRNER, Blood Eagle), et tous étaient impressionnés car même les enfants les plus sages secouaient la tête en rythme. Tous les petits garçons et toutes les petites filles comprenaient qu'ils s'étaient trompés : leur jeu n'était pas trop répétitif, c'était eux qui n'avaient pas compris toute l'étendue des possibilités de ce jeu. Periphery les fascinait, et lorsqu'il termina sa partie, après que Satellites eut terminé de résonner, tous les enfants finirent par sortir de leur stupeur en même temps. Tous voulaient jouer avec Periphery.

A écouter : Reptile, Blood Eagle, CHVRCH BVRNER, Sentient Glow
15 / 20
2 commentaires (15.75/20).
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Select Difficulty ( 2016 )

Depuis quelques années, Periphery fait figure de modèle à suivre lorsqu’on s’intéresse au Djent. Tirant leur épingle du jeu grâce à leur triplet de guitaristes et leurs clips travaillés et parfois très fun, les Américains réussissent à la fois à s’embarquer dans de grosses tournées et à avoir un rythme de production très élevé, pour des résultats de qualité. Après un double-album sorti en janvier 2015, les progueux reviennent déjà, à peine un an et demi plus tard, avec un opus titrant plus d’une heure au compteur. Alors, les gars de Periphery offrent-t-ils réellement de quoi se rassasier, ou bien III : Select Difficulty est-il un faux-semblant ?
 
En tout cas, ce qui frappe rapidement, c’est qu’il s’agit d’un tournant pour le groupe. Sans délaisser les blasts énervés sur fonds de sept-cordes dissonantes, ni les ambiances plus aériennes qui prennent aux tripes, le sextet introduit néanmoins une nouveauté de taille dans sa musique, en créant ce qu’on pourrait oser appeler le « Djent de plage ». Imaginez que le son et la façon d’écrire de Periphery se retrouvent combiné avec… Disons, Morning View de Incubus. Il en ressort des titres comme Catch Fire, Lune, ou Absolomb (malgré une intro qui met en scène la basse la plus bourrine du monde), des pistes surprenantes puis agréables au fur et à mesures qu’elles se laissent apprivoiser, comme un cocktail trop sucré. L’esprit est définitivement plus Rock que Metal sur un bon quart de l’album, avec ce petit ‘plus’ qui sonne Periphery sur les grooves de basse-batterie.
En dehors de titres complètement axé « Summer-Core » (dont Catch Fire est le représentant le plus flagrant), ces nouvelles influences se retrouvent aussi au sein de compositions plus attendues. On peut citer par exemple les blast-beats les plus furieux de III : Select Difficulty dans les ponts de The Way The News Go qui sont tout emmiélés de chant clair mélodique et harmonisé. Quelques chœurs font aussi leur apparition (le single Marigold, Remain Indoors), pour un effet d’atténuation des parties les plus déstructurées.
 
Mais évitons tout de suite l’amalgame : Periphery n’a pas vendu son âme à Virgin Radio, loin s’en faut. En témoigne l’ouverture de l’album avec deux titres quasiment sans chant clair : l’inaugural The Price Is Wrong est uniquement en growls, et l’excellent Motormouth ne comporte que peu de voix mélodiques, de toutes façons noyées dans un orage de phrasés hargneux, entre chant Death et vocales Hardcore. D’autres sont du même tonneau, comme Prayer Position ou Habitual Line-Stepper. Ces pistes sont fidèles au groupe tel qu’on le connaissait, chaque membre semble être devenu plus versatile que jamais et tous jonglent avec aisance entre rythmiques syncopées, accords improbables, sens de la mélodie travaillé, et solos techniques.
On retrouve aussi le côté efficace du groupe (on a encore Icarus Lives ! en mémoire) : Marigold est le single parfait, qui se retient très facilement et se démarque comme LE titre dont on se souviendra de III : Select Difficulty. Le riff d’intro joué aux violons et repris par les guitares lors des couplets dégage une pêche incroyable, et les refrains doivent déjà être des hymnes en concert.
 
Le bémol de la cuvée 2016, en dehors de l’insipidité de l’artwork dont on a maintenant bien fait le tour, pourrait être la tentative d’auto-plagiat que représente la fin de Flat Line. Vous vous rappelez combien la seconde moitié de Ragnarok (dans Periphery II) était sur-folle, avec cette ambiance très aérienne qui montait en puissance de façon insoutenable et calculée, pour exploser de façon intense, portée par un chant semi-saturé poussé au bout des tripes d’un Spencer Sottelo habité ? Eh bien, la même, en moins bien. Attention, Flat Line reste un titre de bonne facture, surtout cette fin justement, mais la comparaison s’établit vite et Ragnarok écrase vraiment la nouvelle venue.
 
Periphery semble avoir bien intuité avec cet énigmatique nom d’album qui rappelle un menu de jeu vidéo, car en définitive, cette nouvelle livraison nous laisse vraiment le choix des armes. Si vous voulez jouer en « easy », Catch Fire est faite pour ça. Le mode « medium » serait illustré par Marigold ou Flat Line. Enfin, le niveau « hard » est représenté par les brûlots Prayer Position et surtout Motormouth. Un disque complet, qui s’adaptera à tous !

A écouter : Marigold, Motormouth, Flat Line