Biographie

PUP

Formé en 2013 sous le nom Topanga, PUP (qui serait l’acronyme de Pathetic Use of Potentiel) est un quatuor qui prend racine à Toronto (Canada) et sort un premier opus l’année de sa création, chez Royal Mountain Records. Quelques mois après, un deal est signé chez SideOneDummy pour les USA, qui voit arriver la première livraison en 2014. Après quelques tournées avec The Menzingers, Modern Baseball, Lemuria ou The Hives, le combo s’enferme pour composer son second album, The Dream Is Over, qui déboule en mai 2016. Après quelques passages en France et dans le reste du monde, PUP s'enferme mi-2018 pour son troisième opus, Morbid Stuff, donc la sortie est prévue pour avril 2019 alors qu'un premier single, "Kids", est dévoilé en janvier de la même année.

16.5 / 20
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THE UNRAVELING OF PUPTHEBAND ( 2022 )

PUP a su développer sa ligne de merch depuis quelques années. Entre les versions LP, tape ou encore la partie vestimentaire, le combo a proposé un pack ambassadeur (avec une montre, une glacière et un stylo) pour ce nouvel opus, là ou on avait eu droit à un canoe gonflable sur l’opus précédent. De fait, miser sur un PUPtheband en mode firme, avec un clip très Apple pour « Totally Fine », paraissait tellement naturel dans le côté WTF des Canadiens.
Pourtant, au-delà de l’aspect marketing du l’ensemble, PUP propose 12 titres (et pour la première fois, une intro et deux interludes, soit neuf compos - j’attends toujours une version studio de « Waiting For Something To Happen) dévoilés en partie via quelques clips deux mois avant la sortie de The Unraveling of Puptheband, dont on peut facilement « Totally Fine » et « Matilda » comme futurs tubes en live.
On connait maintenant la recette plutôt classique, un Punk Rock assez mélodieux, avec quelques passages faciles à retenir, d’autres à crier en live et un univers à l’apparence DIY. La musicalité de PUP a néanmoins évolué au fil des albums, passant de fougue à quelque chose de plus posé, souvent auto-centré mais sans dénigrer ou réduire certains éléments qui ont fait leur succès.

Les choeurs de Matilda évoquent The Polyphonic Spree, le refrain de « Waiting » (et ce basse), le riff central de « Totally Fine » : cela reste en tête, c’est easy-listening mais pas mièvre. Et parfois, le combo se permet quelques ajouts, un très court solo de guitare, un passage electro-kitch (« Habits » et son told you I’m doing just fine/but to tell the truth I feel like total shit whenever I’m with you), le clavier de « Cutting Off the Corners », …

Concernant les trois « Four Chords » (intro&interludes), pas / peu d’intérêt musical au global, même s’ils contribuent à ce grand spectacle mis en scène dans certains de leurs clips (et certains titres, comme ce « Puptheband Inc. Is Filing For Bankruptcy »). Pourtant, PUP n’oublie pas ce qui l’habite toujours : la mort, la fin, les relations humaines, … Je rappelle qu’on parle de guitare dans « Matilda » (et son arrière gout triste : You don’t even play me anyhow / Because it’s only work and it’s just not working out) ou des relations toxiques dans « Habits », jusqu’à ce dernier « I’m truly grateful for the life that I’ve led / I’m just being dramatic. » qui clot le disque, qui fait presque écho à « Lately I’ve started to feel like I’m slowly dying You’re never totally fine. I’m never totally fine. We’re never totally fine. »

On pourrait reprocher à PUP d’être parfois moins catchy ou furieux. Pourtant, il reste toujours quelques plans entêtants (« Waiting ») et le nombre de guests n’atténue pas l’ensemble (Sarah Tudzin d'Illuminati Hotties, Melanie Gail St-Pierre de Casper Skulls ou encore Erik Paulson de Remo Drive pour la partie chant par exemple). Je restais perplexe sur le premier single « Robot Writes a Love Song », peut être du fait des couplets moins captivants qu’habituellement, ou du côté lascif de « Cutting Off the Corners », qui au final se marie bien dans le reste de l’opus.

J’apprécie toujours autant le quatuor, qui continue son petit bonhomme de chemin sur ce nouvel opus, même si on pourra relever parfois le manque de titres du calibre de « DVP » ou « Reservoir » à nouveau, et ce même si « Waiting » s’en approche. Mais PUP semble avoir pris une voix plus mélodique (« Relentless ») qui leur sied à ravir, avec parfois autant d’émotions que sur « Sleep in the Heat », un peu plus de choeurs que précédemment et quelques ajouts déci-delà (« Cutting Off the Corners » et son clavier), lorgnant parfois vers la Power-Pop de Weezer ou touchant le sublime (« Puptheband Inc. Is Filing For Bankruptcy »).
Pas sûr que le groupe se fasse des millions comme dans le clip de « Totally Fine » et arriver à partir dans l’espace, mais PUP sait mener sa barque pour continuer à remplir les salles et proposer une musique d’apparence sincère, toujours un peu plus loin de leur fougue de 2014.

This Place Sucks Ass ( 2020 )

Je vous ai déjà dit que j’aimais PUP ?
Surement oui, au détour d’une chronique, interview ou d’un live report. Bref, This Place Sucks Ass, c’est un peu le moyen de patienter avant un nouveau LP ou concert. Pour ceux qui ont loupé le wagon, le combo de Punk / Rock a acquis en notoriété depuis quelques années, empli un peu plus les salles de concerts à chaque fois et semble définitivement proche de son public.

Avec This Place Sucks Ass, le combo livre donc cinq nouveaux titres (dont « Anaphylaxis » avait été dévoilé il y a quelques mois) et une reprise de Granddaddy. J’eu personnellement aimé voir un « Waiting For Something To Happen », mais on se contentera donc de ces six morceaux aux airs de Punk. Avec « Rot », on commence facilement en territoire connu ; refrain avec quelques choeurs, rythmes un brin catchy et les parties vocales de Stefan Babcock dont la voix continue d’être malmenée à certains instants.
On est pourtant loin de l’effet coup de foudre d’un « If this Tour Doesn’t Kill You, I Will » ou « Dark Days », d’autant que le groupe peut maintenant être attendu au tournant, mais on y retrouve pourtant un côté enchanteur. Comme d’habitude, le quatuor offre un dyptique : « Floodgates » / « Edmonton », avec un côté un peu plus Rock sur le premier et une légère agressivité sur le second. Peut être à chaque fois ce que PUP arrive à faire de mieux, à la fois sur disque, mais dont on ne doutera pas de l’efficacité en live.

Que penser de l’ensemble au final ? La cover de Granddaddy est honorable, « Edmonton » s’avère presque trop court et « Anaphylaxis » aurait pu sortir sur Morbid Stuff (sachant que les autres titres ont justement écrit pendant la phase de production de l’album précédent). A première vue, This Place Sucks Ass est donc bon, mais souffre de quelques défauts sans grands impacts.

This Place Sucks Ass, c’est plus que cool. Ca respire encore le Punk Rock à plein poumons, même sur la reprise de Grandaddy qui prend un côté Weezer pour le coup. On passera sur l’artwork, qui reprend certains des codes déjà usités dans le merci du groupe, mais on s’attardera sur « Floodgates » ou « Rot ».
Et sinon, je vous ai déjà dit que j’aimais PUP ?

15.5 / 20
2 commentaires (15.5/20).
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Morbid Stuff ( 2019 )

L’ascension de PUP a été relativement rapide. Entre les premiers concerts en France et la dernière tournée, les musiciens sont clairement rodés, et on pouvait appréhender ce Morbid Stuff. Redite tout juste efficace ou vrai bon nouvel album ?
Amorcé via « Kids », peu surprenant si l’on est adepte des deux opus précédents, Morbid Stuff possède encore ce charme et cette fraicheur sur « See You At Your Funeral ». On est loin d’une redite, même si l’effet de surprise est passé. C’est d’ailleurs assez captivant comme certains passages font vibrer (« Bloody Mary, Kate and Ashley » ou « Sibling Rivalry »).
Globalement, ce disque est l’essence de ce que l’on pouvait attendre : refrains catchys, quelques choeurs, des mélodies qui restent facilement en tête, … tout en gardant un très bon niveau de composition.

Il semble y avoir moins d’envolées quasi-Hardcore dans Morbid Stuff si ce n’est « Full Blown Meltdown », PUP se focalisant sur un Punk Rock assez fou (« Closure »), comme si le besoin d’expulser certaines choses s’était apaisé. Néanmoins, les thèmes ne sont pas les plus enjoués du monde (« Free At Last » ou « See You At Your Funeral ») mais sont chantés avec un certain entrain, propre au frontman.
Quelques riffs / sonorités s’identifient aisément, me faisant parfois penser à ce qu’avait pu produire Modern Baseball, sans oublier les références déjà évoquées sur The Dream Is Over (The Lawrence Arms, Tigers Jaw, …) et qui donnent à Morbid Stuff une saveur certaine (« Closure » ou même le détonnant « City ») et bien plus de détails que l’on pouvait espérer.

Même s’il manque un côté parfois punchy sur certains titres (et encore !), c’est encore une usine à tubes, pleine d’étoiles dans les oreilles, que nous offre PUP. Le quatuor a de quoi assoir sa renommée, satisfaire ses fans et ramener encore pas mal de gens à leurs concerts. Un nouveau pari réussi, PUP sort encore un très bon album.

16 / 20
1 commentaire (17/20).
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The Dream Is Over ( 2016 )

Le rêve est terminé. Il n’y a pas termes plus approprié pour nommer ce nouvel opus de PUP : Les Canadiens sortent ici leur second effort, avec toute la poésie qu’ils avaient déjà fait transparaitre sur l’éponyme : des paroles liées à leur vie, des cassages de cervicales dans la continuité de leur reprise de Jay Reatard, une fougue vocale enragée, …
Dès l’ouverture de « If this tour doesn’t kill you, I will », on capte l’auto-dérision et l’ironie du combo, déjà mise en avant sur leur premier clip de « Guilt Trip », et reportée sous la lumière par une nouvelle vidéo et toujours cette capacité à placer quelques choeurs efficaces ça et là. A peine le temps de souffler que les titres suivants s’enchaînent : « DVP » et sa base rythmique très Punk Rock, le rageux « Old Wounds » ou le fédérateur « My life is over and I couldn’t be happier ». Des airs de Joyce Manor, de Tigers Jaw (mais en plus raw) ou des Pixies lorsque le côté tubesque à la Weezer n’est pas ressenti, c’est un gros melting-pot musical qui se retrouve dans la musique de PUP.

She says that I drink too much …

L’une des grosses forces des Canadiens, encore plus sur The Dream is Over que sur le premier album, reste cette capacité à placer des renforts vocaux un peu partout, même dans les passages les plus incisifs (« Old Wounds »), tout en gardant la même verve du The Greatest Story Ever Told de The Lawrence Arms. Et même lorsque le songwriting bascule dans des ambiances plus cérémonielles (« Pine Point »), il y a cette lueur désabusée qui pourtant ne se solde pas par des cris, mais une amertume collective sur les 30 dernières secondes. PUP canalise sa fougue, use des dissonances pour appuyer son propos et va prendre quelques airs du Blood Visions de Jay Reatard pour finaliser le tout.
Mais au-delà du name-dropping à tout va, ce qui fait de The Dream Is Over un des disques de 2016 est, qu’en tout simplicité, rien n’est surfait : une prod juste, des compos qui durent sans s’étaler, les backing-vocals ne plombent pas l’ensemble malgré leur omniprésence, le fil conducteur stylistique de l’opus ne se mord pas la queue à la manière d’un Weezer et certains titres renversent tout sur leur passage : « Old Wounds », « DVP » ou « Pine Point ».

… She says that I need to grow up.

A se demander si au final cet album ne serait pas une sorte d’autobiographie légèrement romancée : tout se résume à la vie de quatre musiciens qui enchaînent les dates, les difficultés mais aussi les bons moments. Pourtant, à y croire le nom et les paroles, The Dream is Over pourrait être le dernier disque de PUP que la surprise n’en serait que partielle.
Le combo continue sur sa lancée et livre un The Dream Is Over parfait sous toutes ses coutures ! Le mot peut paraître fort, mais il ne s’agit pas d’une redite de l’éponyme et chacun des titres se suffit à lui-même, sans tomber dans un disque plat et redondant. Putain, quel rêve !

A écouter : DVP - Old Wounds