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Biographie
Artiste anglaise du début des années 90, Polly Jean Harvey est devenue depuis, une pointure dans le rock et une référence pour nombre d'entre nous. Avec à son palmarès 3 Grammy Awards et alignant 6 albums, elle a traversé la fin du XX ème siècle en éblouissant toujours un peu plus son auditoire. En effet, dès To Bring You my love, PJ assure à elle seule une grande partie des instruments utilisés sur ses albums avec notamment le vibraphone, les percussions, les claviers et bien sûr les guitares. Et pour le reste, bien que s'étant séparée des musiciens qui faisaient partie du groupe PJ Harvey au début, ils restent toujours en étroite collaboration avec elle (John Parish, Mick Harvey, Gore et Feldman et Rob Ellis). Artiste reconnue et appréciée, c'est carrément Tom Yorke de Radiohead qu'elle invite sur Stories from the city, stories from the sea, album enregistré à New York qui assura sa consécration mondiale. Elle participa également aux albums de Nick Cave et Tricky. Elle nous revient en 2004 avec Uh Huh Her, album où l'on retrouve la simplicité et la fougue de ses débuts, avec une joie surprenante dans ses textes et toujours la dose d'excentricité qui la caractérise et qui fait que l'on ne s'en lassera jamais. ChroniquesWhite Chalk Uh Huh Her Stories from the City, Stories from the Sea Is This Desire? To Bring You My LoveWhite Chalk ( 2007 )Il faut effacer tout ce que l'on sait de PJ Harvey pour apprécier cet étonnant White Chalk, car une nouvelle fois la grande dame du Dorset déjoue tous les prévisibles et tait l'insignifiance. Alors flotte une musique acoustique et épurée, dominée par un piano d'une profonde mélancolie et une voix chargée d'émotion, menant en d'étranges contrées, perdues aux frontières du songe et de la réalité. Fragiles complaintes et prières profanes d'une tristesse infinie s'égrennent au fil d'une musique intemporelle, aux fugaces sonorités médiévales (Broken Harp, Dear Darkness), ouvrant la voie à un onirisme envoûtant, un lyrisme exalté. Porteur d'une forte charge emotionnelle, White Chalk est un album bouleversant, ensorcelant et somptueux, laissant entrevoir les reminiscences d'un ailleurs où les fragrances du lyrisme et de l'onirisme persistent à jamais et dont l'unique accès passe par l'oubli. Since you .... A écouter sur Myspace : The Devil, When Under Ether, White Chalk, Grow Grow Grow Uh Huh Her ( 2004 )" I'm not looking for a continuity of sound ". Elle le dit en parlant de son dernier album Uh Huh her et on comprend assez vite que Pj Harvey nous revient encore avec une nouvelle peau. Cette nouvelle peau sent bon la chaleur d'un enregistrement à la maison, en toute simplicité, loin des strass et paillettes qu'avaient pu lui apporter Stories from the city, stories from the sea, album de sa consécration mondiale. Retour au Rock'n'roll. Toujours surprendre. Ne jamais retracer les mêmes schémas. Créer un nouvel univers. Y ajouter de la précision : " La simplicité ne souffre pas l'approximation " dit-elle. Voici ses maîtres mots de 2004. Stories from the City, Stories from the Sea ( 2000 )Le titre de l'album résume à lui seul ce que l'on peut s'imaginer à son écoute : une rock star anglaise déambulant dans une ville branchée, lunettes de soleil vissées sur le nez, cheveux ébouriffés par le vent d'une Chevrolet décapotable, hurlant sa Good Fortune. C'est certainement pourquoi cet album fut celui de la consécration de Pj Harvey, sans doute le moins rock, dérivant un peu vers une pop que l'on voit assez mal dans les mains et les cris primitifs de la charismatique anglaise. A ce sujet, on préférait sa fougue d'antan à sa fausse sagesse polie de Stories from the city, stories from the sea. C'est ainsi que A place called home, The Whores hustle and the hustlers Whore ou You said something sonnent un peu trop légers. Mais que l'on se rassure la griffe de Pj Harvey est bien présente sur cet album. Concrètement c'est le titre noir et crachant paradoxalement nommé Beautiful Feeling, c'est le très lourd This is love, c'est le mignon Horses in my dreams. Et puis il y a la friandise, le medley avec Tom Yorke de Radiohead, le délicieux This mess We're in qui laisse des frissons jusqu'au bout des doigts de pieds. Parfaite association entre la voix perchée de Tom Yorke lâchant des " Don't never change baby… " et les mots doux, rugueux et susurrés de PJ. Joli coup. Chouette moment. Is This Desire? ( 1998 )PJ nous a toujours habitué à des textes évoquant l'amour, les hommes et le rapport des êtres humains entre eux… un peu comme pour disséquer ces multitudes de sentiments existant autour d'elle, un peu comme pour comprendre et ressentir le monde des hommes et des femmes. En ce sens, Is this desire ? est un album de l'amour, de l'amour rejeté, de l'amour espéré, de l'amour sale. Pleurs d'une prostituée nommée Angelene perdue dans le monde de l'argent que lui offre l'amour, perdue loin des autres êtres avec l'espoir que l'un d'entre eux s'arrêtera pour elle. Déchirement entre Joe et la fille de la chambre 509, sans doute Elise. Et ce jour fut loin d'un Perfect Day Elise. Solitude de l'homme se promenant dans The Garden, qui trouvera une âme pour passer un moment de tendresse nocturne, mais le soleil levé restera seul avec ses péchés. Ames en peine parcourant le monde mais toujours en lavant leur peine dans The river, une peine inlassable qui coule encore et encore… La quête d'un désir, la recherche du soleil par deux amants qui en viennent finalement à se demander : Is this desire ?
To Bring You My Love ( 1995 )Un accord râpeux, une voix acide qui chante et parle d'amour, de vie, de Dieu, du diable. PJ Harvey introduit To bring you my love avec des mots intimes qui imposent le respect et le silence, à la manière de Dieu dictant ses évangiles à ses disciples. Et à la manière de la religion, cet album est plutôt réservé aux adeptes croyants de la "bizarrerie pj-harvienne". Ainsi, de nombreux titres écarteront les oreilles un peu trop académiciennes, un peu trop musiciennes,… bref tout ce qui se finit par " ciennes ". To bring you my love révèle toute la dimension artistique et biscornue de PJ Harvey : sa voix qui déraille sur le faux à n'en plus pouvoir, un son étouffant à souhait… D'ailleurs, c'est simple, pour savoir si cet album est fait pour vous dans sa globalité passez le test de Meet Ze Monsta. Mais n'en déplaise pas aux initiés, jetez donc une oreille à Working for a man, Long Snake Moan, I think I'm a mother, The dancer. Distorsions, contorsions, convulsions, nœuds, tortillements, étouffements, déchirements… dur effort que semble être l'accouchement de cet album. A écouter : To bring you my love - C'mon Billy - Long Snake Moan - Send his love to me - The dancer. |
PJ Harvey
Style : Rock alternatif Tags : Alternative Rock Origine : Royaume-Uni Site Officiel : pjharvey.net Amateurs : 132 amateurs Facebook : |