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Biographie

Obake

Obake (nom japonais) : esprit ou monstre du folkore japonais, caractérisé par sa faculté de métamorphe. Merci Wikipedia.

Obake est donc un groupe italien. Son nom est un guide qui ouvre les portes de sa musique. Lente, noire, glissante. Du Doom transpirant par tous les pores. Ç’aurait pu être n'importe quel groupe, les Italiens excellant à cet exercice (Ufomammut, Dead Elephant, Lento...) mais qui voit défiler à la place de bassiste Massimo Pupillo (Zu) sur son premier disque éponyme (2011) et Colin Edwin (Porcupine Tree) sur Mutations (2014). Forcément, cela attire l'oreille. Quand on ajoute que le groupe aime distiller des intonations ambient ou jazz dans ses morceaux, on s'y arrête plus longtemps que prévu.

Chronique

Mutations ( 2014 )

Que les Italiens aient un penchant marqué pour la noirceur, cela ne fait plus aucun doute. Si des groupes comme Ufomammut, Dead Elephant ou Lento font déjà trembler le monde du bruit de leurs bottes au-delà de leurs frontières, d'autres, comme Obake aujourd'hui, pourraient bien leur emboîter le pas.

Plomb. On aurait tort, pourtant, de voir dans ce quatuor un petit nouveau de la dernière pluie. Derrière les fûts, et cela explique peut-être en partie cette atmosphère claustrophobe qui entoure Mutations, on trouve le batteur de Merzbow, le Hongrois Balazs Pandi. En 2011, Obake sort son premier album, un éponyme qui passe relativement inaperçu, malgré la présence de Massimo Pupillo à la basse, qui officie également chez Zu. Obake posait les bases du projet avec un sens de la formule un rien définitif : une écriture lourde, au service d'un riffing de plomb, et hantée par des passages noise effroyables. On y trouvait rien à redire. Deux ans plus tard, Pupillo cède la place à Colin Edwin, aperçu habituellement chez Porcupine Tree. C'est un détail, cela ne change pas la recette : Obake plonge toujours plus profond.

Doomjazz. Dès l'entame sur "Seven Rotten Globes", l'auditeur sait que le voyage sera éprouvant et déroutant. A l'inverse des sorties traditionnelles du genre au déroulement monolithique, Mutations renforce la paranoïa en se jouant des rythmiques. On pourrait presque parler d'inspiration (doom)jazz dans l'enchainement de certaines mesures. A coup sûr cependant, Obake en pervertit le sens et c'est ce qui rend le groupe intéressant. Les Italiens alternent ainsi riffs au granit ciselé et passages ambient suffocants, voix d'outre-tombe en toile de fond. Un titre comme "Transfiguration" et sa structure progressive, qui lentement l'élève des bas-fonds de l'Enfer, est typique de l'écriture malsaine et étourdissante d'Obake. Dans le prolongement, "Thanatos" nous rapproche du chaos : la batterie, pachydermique, y règne en maître sur un magma sonore terrifiant.

Schizophrène. On pourrait tous les énumérer, ces coups de boutoir et ces poussées schizophrènes, à la limite de la démence. Les percées noise, toujours présentes, sont plus subtiles que sur l'éponyme, la basse, qui n'a rien perdu de sa pesanteur, étouffe la production. Pourtant, au sein de cet Enfer, tout est soigné. Mutations aurait tout aussi bien pu être un rejeton défiguré de Sanford parker et de Minsk, avec lesquels il partage les lignes vocales incantatoires et un son massif, raclant la terre de paysages désolés. L'étrange et conclusive "Infinite Chain" est aussi typiquement le genre de titre sur lequel Mike Patton se ferait un plaisir de poser ses borborygmes (comme il l'avait fait pour le Carboniferous de Zu).

Le premier album d'Obake promettait bien des choses, force est de constater qu'elles se sont toutes confirmées sur Mutations. Obake aurait pu opter pour un album doom, peint d'un seul bloc noir ; au contraire, le groupe a préféré jouer dans les nuances, en misant sur une variété de tons tout en conservant la sévérité du propos. A l'évidence, pari gagné.

Obake

Style : Doom Metal
Tags : -
Origine : Italie
Site Officiel : obakeband.com
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