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Biographie

OM

OM est le stoner. Le stoner est OM. Il est la semi-reformation de Sleep vu qu'il contient sa base rythmique (Al Cisneros et Chris Hakius) , le dernier tiers officiant dans High On Fire. OM continue à chercher l'idéal Sabbathien à travers Variations On A Theme en 2005 un thème divisé en trois périodes, typée Jerusalem de Sleep, puis Conference Of The Birds en 2006, les deux enregistrés par le fameux Billy Anderson (Sleep, Melvins, Neurosis...).
En 2007, OM enregistre Pilgrimage avec Steve Albini (Neurosis, Nirvana...) et se produit à Jerusalem pour plus de cinq heures de concert. Une partie du show y est enregistré en vinyl, intitulé Live At Jerusalem.

Pourtant, début 2008, Chris Hakius quitte le groupe remplacé peu après par Emil Amos batteur de Grails. Le nouveau duo enregistre rapidement un single, Gebel Barkal qui sort chez Sub Pop la même année. Un nouveau live, Live Conference, voit le jour en 2009 chez Important Records suivit peu de temps après par God Is Good, le nouvel opus d 'OM.

16.5 / 20
13 commentaires (16.92/20).
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Advaitic Songs ( 2012 )

God Is Good laissait entrevoir il y a trois ans un renouvellement musical chez OM sans que Cisneros et Amos ne se lâchent complètement. C'est désormais chose faite avec ce Advaitic Songs qui tombe à point nommé dans une discographie sans véritable point noir, mais qui avait quand même besoin de sang neuf.

C'est tout la base du problème. OM a toujours joué un Stoner répétitif et minimaliste non dénué de groove. Ces choix lui ont conféré son originalité, sa force, mais aussi sa faiblesse. Il était donc le moment pour le désormais trio d'aller plus loin et de retrouver de l'inspiration. Et il ne faut pas écouter très longtemps de ce disque pour s'en rendre compte avec cette ouverture où l'on est accueilli par une voix féminine chantant en hindi récitant le mantra Mahamrityunjaya, bientôt accompagnée d'arrangements subtils (violoncelle, piano), d'une basse adipeuse et de percussions orientales. Plus que jamais, le spirituel envahit complètement la musique d'OM dont l'icône byzantine sur la pochette semble nous offrir une paix rassurante et bienfaitrice. Tout bien considéré OM a constamment nourri sa musique d'influences liturgiques, mais on sent désormais qu'elles occupent le cœur des compositions. La différence de taille avec les précédents albums, c'est que la formation use d'une orchestration classique et même si quelques incursions étaient présentes chez God Is Good, l'utilisation de cordes, piano, harmonium etc, charpentent entièrement ce Advaitic Songs. State Of Non-Return au contraire, fait le lien avec les anciens travaux d'OM, le seul morceau que l'on pourrait encore véritablement qualifier de Stoner. Et quel groove bon dieu! Cette basse tellurique qui te renverse supportée par des roulements de batterie comme autant de secousses sismiques avant de conclure par des harmonisations tout simplement magnifiques. Une belle issue pour amorcer le corps de cet ouvrage avec Gehsemane où violoncelle et basse se superposent dans une longue litanie orientale escortés par les incantations d'Al Cisneros. Advaitic Songs est une bande son méditative et hypnotique réalisée avec beaucoup de finesse sans tomber dans des excès ou une grandiloquence malvenue qu'on aurait pu craindre vu le style abordé. Par moment, on se croirait presque sur un album de Earth. Ecoutez le final de Haqq Al-Yaqin pour vous convaincre de ce qu'est devenu OM. Percussions et basse profonde, mélodie au violon d'une classe folle et petite touche de cithare aux saveur orientales pour que le dépaysement soit total.

Il faudra s'y faire, OM n'a plus grand chose à voir avec ses débuts, mais l'on apprécie la prise de risque avec laquelle le groupe se renouvelle. C'est envoûté que l'on ressors d'Advaitic Songs pour ce qui est peut-être bien là l'album le plus travaillé et le plus passionnant d'OM.

A écouter : au pied du mur des lamentations
15.5 / 20
7 commentaires (15.64/20).
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God Is Good ( 2009 )

Quatrième album studio de OM, God Is Good est aussi la première production de la nouvelle mouture que revêt le duo. Chris Hakius parti, c'est Emil Amos (Grails) qui a pris, depuis 2008, sa place derrière les fûts. Un changement de line-up qui coincidait avec le question de savoir ce qu'allait faire le groupe de sa musique. Concept suicidaire, basé sur la répétition et une dimension spirituelle prévalente, le dialogue basse / batterie ne pouvait manquer, un jour ou l'autre, de tourner en rond. Et, malgré ses invitations au voyage enivrantes, de se voir limiter par les possibilités musicales qu'induit forcément la forme d'un duo. Les premières réponses ne tardèrent pas à apparaître, que ce soit avec un premier 7" à la sortie confidentielle (sorti en 2008, Gebel Barkal présentait un premier aperçu de ce qu'allait être la collaboration Cisneros / Amos - la diversification des instruments (orgues, tambûr) et une ambiance plus nomade et orientale) ou bien par le Live Conference (2009 - qui reprend l'intégralité de Conference of The Birds à la sauce Amos soit avec un son de batterie plus dense et diffus).

Malgré ces indices, God Is Good s'annonçait énigmatique. D'emblée, Thebes nous replonge dans l'atmosphère enfumée à laquelle nous avait habitués le groupe. 19 minutes en forme de parfaite continuité de Conference of The Birds. La basse s'y réfère en permanence, empruntant même quelques lignes de At Giza, Emil Amos au métronome, distillant sagement ses coups de cymbales. Thebes présente un OM rassurant, le morceau est solide, la batterie s'autorisant quelques écarts en diversifiant son jeu en fin de parcours; rien de grave, finalement, on n'est pas loin de se rassoir sur le tapis, narguilé au bec. Non, ce qui fait que Thebes se démarque du reste du disque (outre sa durée) est qu'il s'agit du dernier morceau de OM en tant que tel. Car le virage est ensuite amorcé progressivement. De petites touches de tambûr, de guitare claire apparaissent sur Meditation Is The Practice of Death, alors que la basse s'efface au profit des percussions, complexes, denses et qui confèrent au combo une rythmique nouvelle, fusionnée à une outro à la flûte, hypnotisante, qu'on croirait sortie des mille et une nuits.

La fin de l'album n'est qu'une variation sur ce même nouveau thème. Spectacle sous la tente, danseuses du ventre: la nuit des bédouins a quelque chose de rafraichissant comparé à la chaleur étouffante du désert. Velléités artistiques propres ou influences extérieures, difficile de départager mais il est clair que l'arrivée de Emil Amos a apporté un nouveau souffle indéniable. Par son style d'une part, plus varié, plus inspiré que celui de son prédécesseur, qui ne sert pas uniquement de support à la basse mais agit comme catalyseur d'ambiances; d'autre part, car les sonorités dégagées par les deux segments de Cremation Ghat se sont déjà faites entendre chez Grails, dont Amos est le principal moteur. Qu'importe, le batteur régale par sa présence et Cisneros peut se permettre d'accentuer son groove dans une discrétion toute efficace, la distorsion qui faisait la personnalité de Pilgrimage n'étant ici utilisée qu'avec parcimonie sur Thebes.
Néanmoins, on ne peut s'empêcher d'être frustré à l'écoute de ce nouvel opus. God Is Good semble réellement être un nouveau point de départ pour OM, l'album fourmille d'idées, de sonorités variées. Malheureusement, les trois derniers morceaux sont bien trop courts pour pouvoir toutes les exploiter. Alors que le groupe posait ses ambiances sur des morceaux jamais moins longs que le quart d'heure, ce qui contribuait grandement à leur pouvoir hypnotique, il faut ici se contenter de quelques minutes où Cisneros et Amos esquissent à peine leur future direction. Il y a pourtant un réel potentiel (Cremation Ghat I, jouissif avec ses clappements de main et son tambourin flamenco) qui ne va pas jusqu'au bout de ses idées. De la même manière, l'impression que Cisneros n'y est pas totalement confortable rejaillit lorsque ses lignes de basse disparaissent peu à peu au profit de la dynamique des percussions. Sa voix semble également moins percutante qu'auparavant, comme une incantation usée.

C'est sans doute le prix à payer lorsque le contenu est d'une telle qualité: riche dans son ensemble, God Is Good ne prend pas le luxe de s'asseoir avec nous pour contempler le spectacle proposé. A peine arrivé, il s'enfuit dans la nuit laissant en écho les bribes d'une représentation au parfum capiteux avec comme seul espoir, celui que le meilleur est encore à venir. GOD IS GOOD. OM IS GOOD. OM IS GOD.

A écouter : En entier!
10 / 20
1 commentaire (8/20).
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Live At Jerusalem ( 2008 )

OM en live? On se dit que compte tenu de la qualité de leurs précédents efforts et de la forte teneur en substances illicites dans leur musique, le duo doit être une véritable expérience à vivre sur scène. Malheureusement, ce Live At Jerusalem n'est pas à la hauteur de nos attentes.

Décembre 2007, les deux compères se rendent en terre sacrée de Jérusalem, dans le club Uganda pour jouer plus de cinq heures de leur Stoner / Doom hallucinatoire. Problème : sur cinq heures de show, seuls deux titres pour un peu plus d'une demi-heure totale ont été retenus lors de la création du disque. On a déjà l'impression de se faire avoir sur la marchandise. Deux titres donc, Flight Of The Eagle et Bhima's Theme issus respectivement des albums Conference Of The Birds et Pilgrimage.
Le premier est bien plus lent que l'enregistrement studio, mais avance péniblement vers une fin qui ne semble jamais venir. On croit pourtant que le break en milieu de morceau va relever le tout mais c'est à peine si l'on ne se rendort pas aussitôt. Le second titre quant à lui est nettement plus appréciable, car moins poussif et relève un peu l'intérêt de l'écoute.
Le point faible principal de ce live et qui se dégage nettement dès les premières minutes, c'est l'ennui; l'ennui comme l'écoute d'une musique relativement plate, sans variations, bien loin du voyage que procure les albums studio, hélas.
La production y est surement pour quelque chose car le son est de mauvaise qualité, demeure même sourd, comme emprisonné dans une boîte durant toute la durée de l'enregistrement. La musique du groupe s'en trouve donc noyée dans un son uniforme, ou les instruments se démarquent peu et où chaque ensemble de notes n'évolue pas et manque d'intensité. La voix d'Al Cisneros est par exemple trop en retrait par rapport à la batterie sur les deux titres.

Ce live d'OM est de qualité très moyenne, à peine plus qu'un quelconque bootleg du groupe qu'on aurait trouvé sur le net, et donc forcément décevant vu leurs précédents albums studio. On attendra donc cette année avec la sortie d'un nouvel enregistrement live, pour avoir cette fois, on l'espère, un meilleur aperçu de ce qu'est capable le duo en concert.

A écouter : pas vraiment
18 / 20
4 commentaires (18.88/20).
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Pilgrimage ( 2007 )

Après l’excellent « Conference of the birds » sorti en 2006, OM remet le couvert rapidement, en cette année 2007 finissante, avec «Pilgrimage ». Nouvel album qui amène, de la part DU groupe de stoner simplifié à l’extrême, quelques changements.

D’abord l’artwork. Exit les photographies ornithophiles à la beauté statique et glaçante, la nouvelle pochette nous montre l’icône polychromique d’un anonyme archange catholique (on reste dans la « créature » ailée, je vous l’accorde) qui étonne au début.
Puis le label. OM quitte l’obscure Holy Mountain pour venir grossir les rangs du cultissime et très prisé label américain Southern Lord Records, fondé par Greg Anderson et Stephen O’malley (Sunn O))), Khanate, Goatsnake, Pentagram…)
Enfin, et c’est bien là le grand changement : la production. Billy Anderson, leur ingénieur-son datant de la periode de Sleep, qui avait réalisé les deux premiers opus, cède la place au légendaire Steve Albini, producteur « overbooké » (Nirvana, Neurosis, Pixies, Mogwai, GYBE…), critique musical, mais surtout, guitariste/chanteur du groupe noise/rock Shellac.
Et cet homme de toutes les situations va venir sublimer le travail déjà bien entrepris par Anderson.
A savoir, décomplexer pour de bon la simplicité séminale du groupe.

Pilgrimage, premier morceau éponyme, démarre en douceur. Al Cisneros délaye ses notes de basse avec délicatesse dans la rythmique cotonneuse d’Hakius, la mélodie aux couleurs orientales qui s’en dégage semble être la bande-son d’un rituel incantatoire séculaire, où la voix chamanique, plane, rappelant Roger Waters de Pink Floyd sur Set the Control from the Heart of the Sun. Une expérience aux relents opiacés s’étirant sur plus de dix minutes.
Mais c’est le retour du groove pachydermique mâtiné de fuzz de Unitive Knowledge of the Godhead qui révèle au grand jour le travail d’Albini. Le son est énorme. Le thème du morceau précédent est repris et hurlé par l’ampli Green, ne faisant plus qu’un avec le jeu de batterie à l’inventivité déroutante, tant elle semble évidente, de Chris Hakius. Batterie qui semble inébranlable, tel un mur de pierre sonique, grâce à une technique d’enregistrement dont seul le producteur stakhanoviste a le secret. Mais ce titre apporte une nouveauté chez OM : il est court, moins de six minutes.
Bihma’s Theme confirme quant à lui une chose. Rien ne pourra arrêter nos deux duettistes dans cette quête de la liberté qui leur est si chère. Avec sa rythmique sabbathienne simplifiée, ce morceau décomplexé envoie se faire foutre tous les détracteurs du groupe. Lent,monolithique, le groove absurde porte la voix nonchalante de Cisneros jusqu’au pont décharné, où ce dernier, en grand prêtre sous psychotrope, réveillera par ses incantations hallucinées les dieux depuis longtemps oubliés.
L’album se termine par une reprise du thème de Pilgrimage. Comme si  tout ce qui c’était passé entre-temps n’était que le fruit de notre imagination. Certaines portes se sont ouvertes, laissant pénétrer notre conscience, ou plutôt notre subconscient, dans des endroits jusqu’alors impensables. Une fois de plus OM nous offre un voyage. Un voyage sous le signe de l’ubiquité, les époques et les lieux se mélangeant pour se rassembler et renaître lors d’un ultime pèlerinage. Mais la musique aux allures mystiques semble s’évanouir, et il est temps pour vous de redescendre. Sur la terre ferme. A votre époque.

Vous êtes parti une demi-heure.

A écouter : en entier comme d'habitude
18.5 / 20
5 commentaires (18.3/20).
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Conference Of The Birds ( 2006 )

2006 marque le retour d'OM, avec deux morceaux et des nouveaux concepts dans sa besace. Vu les années passées sous silence par les deux membres du groupe, le fait d'être si peu prolifique est bon signe car le groupe ne sort pas pour rien. Conference Of The Birds pousse encore plus loin le voyage entamé avec Variations On A Theme.

Deux morceaux, deux faces et deux objectifs différents. Là où l'effort précédent divisait une idée en trois pièces, Conference Of The Birds opte pour confonter la dualité marquante du groupe dans une sorte de combat entre deux morceaux. At Giza serait la rencontre entre les Pink Floyd et Black Sabbath en en poussant leurs caractéristiques à leur paroxysme. Exit le fuzz de Variations On A Theme durant les 13 premières minutes, la batterie monte peu à peu en puissance en accompagnant une rythmique légère. Chanson très volatile, At Giza est emmenée par une voix typée Waters beaucoup plus variée que sur Variations On A Theme. On suit avec Al Cisneros, ses déceptions, ses rages et ses envies d'être pédant, de cracher sur ceux qui n'aspirent pas à son bonheur libertaire ou ceux qui posent des obstacles. Ainsi, la voix est beaucoup plus expressive et atteint différentes contrées que l'itération de Variations On A Theme ne permettait pas. La montée en puissance aboutit sur un retour du fuzz groovy caractéristique d'OM, et sur un final classieux et libéré.

Flight Of The Eagle suit dans la voie entamée par Variations On A Theme avec beaucoup plus de groove et de complexité. Le thème s'entrelace tout seul, se mord la queue et fait la nique à une batterie infernale. Tel un jam sous drogues, Flight Of The Eagle livre un stoner à la pêche rock'n'roll endiablée, donnant l'envie de danser de façon complètement absurde, gagné par la sérénité qu'inspire le son.

Gros hymne hippisant , hypnotique et chamanique, Conference Of The Birds s'impose comme le chef d'oeuvre attendu depuis très longtemps, depuis A Saucerful Of Secrets et Paranoid.

A écouter : En entier
18 / 20
7 commentaires (18.14/20).
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Variations On A Theme ( 2005 )

Le phoenix Sleep vient de renaître en perdant quelques plumes. OM est la resurrection de sa base rythmique (basse et batterie). Variations On A Theme pose en trois morceaux la continuité du dernier Sleep (Jerusalem/Dopesmoker selon la version du riff stoner répété à l'infini que vous possédez). Toujours aussi fans de Black Sabbath, les deux membres d'OM s'égarent dans la recherche de la quintessence à laquelle ces derniers aspiraient.

Ces trois morceaux disséquent un riff, à base de basse fuzzée d'un groove impressionnant, en le surmontant de variations de batterie époustouflantes. Ce mélange est orné d'une voix hypnotique, scandant des paroles incantatoires, sur un ton aspirant à la liberté. Les grands espaces s'offrent à nous, dans une envie de s'échapper au rythme endiablé et grave. Evidemment, le cd se transforme rapidement en messe incantatoire aux drogues, très aromatisée aux herbes. Un peu comme un hymne aux années 70, sans aucun souci, aucune frustration et aucune limite, OM se livre en prenant le temps d'atteindre son objectif, appelé "absolution" par le chanteur. La clé du disque réside dans le fait que l'on ne peut pas arriver à comprendre si réellement il y a des variations où si elles sont le produit de nos propres hallucinations.

En créant toutes sortes de fantasmes, le voyage en devient psyché et hallucinatoire. Tant de liberté octroyée par l'écoute d'un seul CD reste troublante. Comment ne pas succomber à un voyage unique provoqué par l'alchimie de deux instruments et d'une voix? Indispensable.

A écouter : Vivi