Enregistré au Goldentone Studio de Gainesville, fief du label No Idea Records, avec la complicité de Rob Mac Gregor (Against Me, Hot Water Music), Truth is A Menace constitue le premier essai grandeur nature de North Lincoln.

Le trio de Grand Rapids y pratique avec talent un punk rock dont les influences sont à chercher, dans l'ensemble, du côté de Hot Water Music, Dag Nasty ou Down By Law. D'un bout à l'autre de l'album, North Lincoln apporte la preuve de son dynamisme dans l'exécution de morceaux mid tempo tels que "Satellite", "Apology" ou "Angel Wings", véritables concentrés d'énergie rock n' roll reposant sur un socle rythmique d'une redoutable efficacité. A la batterie énervée de Massel, s'associe le jeu de basse de Beckwith qui, par ses accords, non seulement supplée admirablement la guitare sur le plan rythmique et mélodique ("Sixes", "Sick"), mais donne également une ambiance assez originale aux morceaux.

Loin de se contenter de décliner leur punk rock sur un même ton linéaire, North Lincoln parvient à se renouveler le plus naturellement du monde en incorporant à sa musique une légère touche pop, que ne renierait pas Lawrence Arms, tout en conservant une tonalité punk, notamment grâce à un chant rude, parfois furieux ("Exit Signs"). Outre "Who's Counting Away" et "Four Walls don't Make Home", cette tendance est vraiment tangible sur le morceau "Jeane" des Smiths, extrait d'un ep intitulé This Charming Men, morceau "punkable" par excellence, toutefois loin de constituer le meilleur du groupe anglais.

Album en apparence sans prétention, Truth Is A Menace se laisse aborder sans trop de difficultés et, en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, se retrouve à tourner de manière incessante sur votre platine. A coup sûr, un des albums de l'été.

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