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Biographie
Nine Eleven prend corps en novembre 2004 près de Tours à la suite des splits de No Time To Lose et de Riot States Killers. Le groupe ne perd pas de temps et enregistre ses premiers titres un mois plus tard. Les concerts arrivent en janvier 2005 où Nine Eleven partage l'affiche avec The Promise, Sequoia, FTX, M-Sixteen, Jetsex entre autres. Des problèmes de line-up obligent les tourangeaux à faire un break de six mois avant de repartir de plus belle lors du Free Edge Fest 2005 en compagnie de Backsight, Fat Society et Aside From A Day. "11 septembre … 1973 au Chili, Pinochet épaulé par la CIA destitue Allende élu démocratiquement par le peuple. Résultat : 5000 victimes qui ne mériteront pas les larmes de l’occident versées 28 ans plus tard sur le sort de celles des attentats du World Trade Center. Les faits ne sont plus ce qu’ils sont mais prennent sens selon l’interprétation médiatique dont ils font l’objet ; les codes et les symboles (liberté, sécurité / terreur, chaos) qui construisent notre perception moderne du monde – spectacle s’alternent selon les enjeux politiques du moment. Et le Nine Eleven est l’expression la plus ostensible du monologue que le pouvoir entretient avec lui-même dans la construction sociale de son histoire." ChroniquesSentinels 24 Years City of Quartz Use Your Disillusion King For A Day, Ghost For A LifetimeSentinels ( 2016 )Au travers de Sentinels, Nine Eleven reprend son combat. Engagé dans un Hardcore conscient, portant une dimension sociale dans le moindre mot, le combo avait laissé sur 24 Years un léger sentiment d’absence de surprise, plongeant dans des sonorités un peu moins percutantes qu’à l’accoutumée. Pour autant, ce disque semble prendre sous un nouvel angle le Hardcore brassé ici.
24 Years ( 2013 )Nine Eleven s’échine depuis 2006 à donner une véritable résonance au punk-hardcore hexagonal, jusqu’à un City Of Quartz inspiré, puis Le Rêve de Cassandre en 2012 qui viendra confirmer le potentiel du quintet à devenir un excellent représentant du genre dans nos sous-sols. Les tourangeaux n’ont pas faibli et affirment leur intégrité avec 24 Years, dernier EP en date, sorti sur leur propre label, Nine Eleven Conspiracy. EP disponible sur bandcamp. City of Quartz ( 2009 )Nine Eleven entre, avec cet album, dans la cour des grands du hardcore. City of Quartz est tout simplement la plus pertinente arme de destruction massive sortie en France depuis bien longtemps. La barre est mise très haute, avec un style en constante mutation, une production qui donne sa place à chaque instrument (le loko studio demeure, quoiqu’on en dise, une référence) et un nouveau chanteur de haute volée, dont les termes du hardcore sont inscrits dans le patrimoine génétique, à l’instar de ses camarades sur scène. City of Quartz, titre de l’album et de la chanson introductive, fait référence à un essai sociologique écrit en 1990 par Mike Davis, et traduit en Français en 2003. Sans en faire une fiche de lecture, il est important de comprendre ce que raconte le sociologue américain afin de mieux saisir la portée des 10 titres des Tourangeaux au-delà de leur aspect musical. La mégapole de Los Angeles y est décrite comme le prisme grossissant permettant de saisir certaines tendances lourdes de la société américaine: privatisation grandissante des espaces publics, séparatisme fiscal et résidentiel des possédants, polarisation sociale et économie de la drogue (les gangs), développement des dispositifs de sécurité (société de contrôle maximum) et de surveillance (contrôler l’espace, pour contrôler les foules). Ajoutez à cela le fait que la Cité des Anges est incapable de produire sa propre intelligentsia, embourbée dans un racisme exacerbé, noyée dans des croyances extrêmes (l’Eglise de la scientologie), avec pour cerise pourrie sur un gâteau à la crème gerbant, les accointances entre les politiques et les magnats de la finance qui font de cette cité la ville dessinée dès 1982 par Ridley Scott dans Blade Runner.
Le décor est planté. Et ce n’est pas vraiment du théâtre de boulevard. Après cette longue introduction, revenons à la musique, le combo pond un 10 titres de 36 minutes mêlant de rares plans old school ("In Bed With Madonna") avec des hymnes aux ambiances sombres et jouissives comme seul sait le faire ce qu’on appelle communément aujourd’hui le Modern Hardcore. "City of Quartz" (la chanson) s’enchaîne avec "The New Shame of Punk To Come" gorgée de références et qu’on pourrait résumer en un majeur tendu vers les starlettes du hardcore (“all those who talks about squatts without even knowing the smell of them"). Les titres s’enchaînent, tous plus percutants et corrosifs, réussissant à composer des morceaux "longs" tout en conservant l’énergie et l’urgence inhérente au genre. On voit déjà d’ici les afficionados du old school hardcore kiffer leur two step et autres floorpunch, manches de chemises à carreaux retroussées. La voix est particulièrement bien travaillée, et assure un combat de titan avec les guitares. Quant aux "lyrics", pas mal d’emprunt à Lunatic, Nirvana, Mulholland Drive, Phantom of The Paradise mais aussi à Tiqqun (revue philosophique française, fondée en 1999 avec pour but de "recréer les conditions d'une autre communauté" et dont on ne saurait vous recommander la lecture). L’album s’enchaîne en un rien de temps, on est comme sonné après un match de boxe. Il y a des valeurs sur lesquelles le combo n’est pas prêt de s’asseoir, et cela nous plaît ! A écouter : The New Shame Of Punk To Come, SenUse Your Disillusion ( 2007 )Après les sorties d'un split (2005) puis d'un ep (King For a Day...Ghost For a Lifetime, 2006), et après avoir effectué maints concerts, Nine Eleven est devenu l'un des groupes les plus en vue de la scène hardcore modern/old school hexagonale. 2007 marque une nouvelle étape dans le parcours des tourangeaux avec la sortie de leur premier album, Use Your Disillusion (STS Network, Guerilla Asso). Fidèle à lui-même, le groupe délivre un hardcore dans la droite lignée de Comeback Kid et Verse, alliant énergie,rapidité, puissance et mélodie. Le tout est agrémenté de bons back vocals ("Over the Bridge", "All Ages", "From Hell"), saupoudré, comme à l'accoutumée, de belles harmonies sonnant agréablement à l'oreille ("Dead Already", "On Riot, States Killers!") et ponctué de breaks bien sentis. Avec Use Your Disillusion, Nine Eleven réalise un album ambitieux, au travers duquel il a cherché à évoluer. Tendant vers le metalcore sans pour autant délaisser les mélodies, l'opus offre des titres d'un très bon niveau, accrocheurs et variés. Oeuvre d'un groupe en pleine progression, gageons que ce premier album n'est que le début d'un parcours prometteur. A écouter sur myspace : Dead Already, Over The Bridge. King For A Day, Ghost For A Lifetime ( 2006 )Le hardcore a ceci de particulier qu'il apparaît souvent comme une seconde nature et qu'on n'en reste jamais éloigné trop longtemps. A ce titre, l'exemple de feu No Time To Lose est significatif. La séparation à peine digérée, les survivants repartent à l'aventure sous le nom de Nine Eleven et signent une première production intitulée King For A Day, Ghost For A Lifetime. Les pensionnaires de Free Edge Conspiracy n'entendent pas révolutionner le genre. Avec ce premier ep de six titres - dont quatre étaient déjà présents sur le split sorti en 2005 aux côtés d'Intruder et de Burning Fight - l'accent est mis sur un hardcore simple mais efficace, fortement ancré dans la vague des Nineties. Par le biais de morceaux rapides et énergiques, aux guitares incisives pouvant parfois rappeler Raised Fist ou Champion, Nine Eleven met à contribution une certaine énergie exacerbée par la voix monocorde, au ton désabusé mais revendicatif de Simon. Aussi simple que soit leur musique, elle n'en est pas pour le moins ambitieuse. Ainsi, même si la tentation d'aller droit au but sans faire de détour est grande ("The Wall"), Nine Eleven ne se résout jamais à un enchaînement sans vie de morceaux exécutés sur le même tempo, privilégiant l'alternance sans toutefois la rendre systématique ("Sell Your Soul"). Profitant au maximum de l'opportunité qui lui est donné, Nine Eleven agrémente le skeud d'une interface cd-rom compilant des extraits du concert effectué en 2005 au Free Edge Fest du Mans. Au total, les tourangeaux ne nous offrent pas moins de six morceaux dont une reprise de No Time To Lose ("Before I Go"). Signée Julien Fagot, la réalisation énergique - de fort bonne facture - retranscrit assez bien l'enthousiasme des protagonistes qui détonne cependant face à l'attitude plus ou moins passive d'un public pourtant assez nombreux. Bref une petite production bien sympathique comportant, certes, quelques défauts bien légitimes mais démontrant, aux côtés de celles de Backsight et autres Pointing Finger, la bonne santé de la scène old school européenne. Et s'il persistait encore quelques sceptiques, je ne saurais trop leur conseiller de jeter une oreille sur ce King for a Day, Ghost for a Lifetime.
Télécharger : "Sell Your Soul" |
Nine Eleven
Style : Punk / Hardcore Mélodique Tags : Crust - Hardcore - Post-Hardcore - Punk Origine : France Site Officiel : nineelevenhxc.blogspot.fr Bandcamp : Amateurs : 30 amateurs Facebook : |