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Biographie

NOFX

LE groupe culte de punk rock, postérieur à l'ancienne génération punk menée par les Sex pistols , les Clash ou encore Minor Threat bien + apprécié de NOFX. Le groupe vient de Los Angeles et après de multiples changements de line up et des mini concerts galères souvent dans des fêtes à l'intérieur de maisons, la bande commence à tourner avec des groupes bien plus importants comme Bad Religion. NOFX se compose de 4 membres emmenés par le bassiste et actuel chanteur Fat Mike. La bande est aujourd'hui connu dans le monde entier et particulièrement aux Etats-Unis, son pays d'origine; beaucoup de groupes actuels, de la nouvelle génération punk rock les citent comme référence, source d'inspiration ou groupe culte. Les membres du groupes ont aussi de nombreuses activités annexes et side-projects: Fat Mike tient ses propres maisons de disques (Fat Wreck Chords, Honest Don's et Pink&Black) et joue dans le groupe Me first and the gimme gimmes aux côtés de membres de No use for a name, Lagwagon et Swingin' Utters.. Eric Melvin (guitariste), lui, joue dans le projet Punk Rock Karaoke...

Double Album ( 2022 )

Finalement, le double album évoqué par Fat Mike lors de la sortie de Single Album aura vu le jour sous la forme de deux LP relativement rapprochés dans le temps. Double Album a ainsi trompé (et donc déçu) ceux qui s’attendaient à un double album…

Comment résumer ce nouveau disque sur le plan musical ? Peut-être tout simplement en mentionnant que NOFX a en a profité pour sortir un t-shirt proclamant « Recycling the same music since 1983 ». Bien entendu, leur discographie prouve que cela n’est pas aussi caricatural mais force est de constater que, contrairement à ses prédécesseurs, ce Double Album comporte moins de surprises et s’inscrit dans la veine de ce qu’on attend de la part des californiens. 

Il est assez étrange de constater que c’est avant tout des textes dont on a envie de parler dans une chronique d’un NOFX. Tel le tonneau des Danaïdes, Mike Burkett n’en finit pas d’essayer d’exorciser ses démons et ses faiblesses au premier rang desquels ses multiples addictions. Fuck Day Sick évoque ainsi sa cure de désintoxication et les désagréments gastriques qui interviennent apparemment le 6ème jour. My Favorite Enemy et Don’t Count on Me explorent tous les deux le fait qu’il ne peut se faire confiance et, par conséquent, qu’il n’est pas fiable « Don't count on me, 'cause I'm the worst […] It's not that I don't care, I just don't care very much […] I'm a cockroach in a salad / I'm invalid not invalid ». Ce deuxième titre, construit en deux partie, brouille d’ailleurs les pistes avec une première Punk Rock et une seconde Raggae. Un passage classique qui fait toujours son petit effet. Three Against Me est sans contexte le morceau le plus sombre. Mike y relate les agressions physiques commises sur lui par ses frères dans son enfance ainsi que l’indifférence de tous face à ces faits « It's not called abuse, it's called sibling rivalry ». Un an après que sa mère l’ait chassé du foyer familial parce qu’il était queer, l’épitaphe de son père ira même jusqu’à nier son existence « He was a loving husband and a father to three […] Did he think that he could just erase me / You can't erase me ».

Côtoyant ces paroles sombres figurent les traditionnels textes potaches au rang desquels on retrouve Is It Too Soon if Time is Relative qui se moque de Stephen Hawking et de son physique. Alors oui, c’est tout sauf politiquement correct et franchement puéril mais les réactions négatives de personnes se disant fan de NOFX restent assez étonnantes. Au bout de 40 ans de carrière, il serait peut-être temps de comprendre que le gars n’a aucune limite... Alcopollack est quant à lui une ode à David Pollack qui était leur manager en Europe. Apparemment celui-ci était assez cash, ce qui lui a fait perdre les contrats de Bad Religion, The Offspring (après avoir dit à Dexter que son groupe était nul), Rancid (après avoir dit à Matt Freeman qu'il était gros), Pennywise, Rise Against ou encore Green Day (après avoir insulté la fiancée de Tré Cool). Autrement dit un héros aux yeux de Mike !

On est tout à fait en droit de penser que Double Album est un ton en dessous de Single Album. Après tout Fat Mike lui-même a déclaré qu’il ça serait mentir que de le considérer comme faisant partie de leurs meilleurs disques ! Il faut également préciser que ce disque n’est pas constitué de nouvelles compositions mais de réarrangements plus ou moins importants de titres composés entre 2017 et 2019 et apparaissant notamment sur les 7" of the Month Club (Scarlett O’Heroin et My Eneme ayant été renommés). Cela a engendré pas mal de déception chez les fans les plus hardcore connaissant la moindre production du groupe. A l’heure où le futur de NOFX est incertain (un split ou un arrêt des tournées ont été évoqués), il n’est pas impossible que Double Album soit le dernier d’une discographie riche de 15 LP. Ni le chef d’œuvre espéré ni non plus le disque de trop. 

Double Album s'écoute en intégralité sur bandcamp.

Single Album ( 2021 )

A elle seule la genèse de Single Album vaut le détour. Enregistré fin 2019 pour ce qui devait alors être un double album, le disque a finalement mis quasiment un an pour sortir, le temps que NoFX enregistre et sorte le split West Coast vs. Wessex avec Frank Turner puis que Fat Mike parte en cure de désintoxication à l’automne. Le concept du double album, qui devait contenir 23 pistes, n’aura pas survécu aux écoutes des proches du groupe et en particulier à celle de M. Shadows, le chanteur d’Avenged Sevenfold. Treize titres partirent ainsi à la poubelle (ils finiront peut-être par en ressortir) mais le nom du LP resta, la blague en moins.

S’il y a bien un morceau qui semble dépeindre sans fard l’ambiance et le contexte dans lequel Single Album a été écrit, c’est bien Birmingham. Fat Mike y décrit sa consommation excessive de drogues alors qu’il se trouvait seul chez lui après son second divorce « When I'm with NoFX […] I seem to function. When I'm alone it's just self destruction » ou encore « I don't like doing drugs I just like doing more ». Poursuivant le mouvement engagé depuis Coaster, Mike Burkett nous livre ici ses textes les plus personnels, évoquant, en sus de ses addictions, sa sexualité débridée dans Fuck Euphemism « what keeps me up at night is that her [sa fille] and her friends know that I drink pee » ou encore ses divorces (I Love You More Than I Hate Me, Your Last Resort). Ajoutons un titre sur les tueries de masse aux Etats-Unis (Fish in a Gun Barrel) et de nombreuses références à des figures disparues de la scène Punk-Hardcore (Tony Sly dans Linolewlum, Bobby Pin et Steve Soto dans Grieve Soto dont, au passage, la fin est chantée sur l’air d’Aobea de The Adolescents) et vous comprendrez qu’il s’agit là du disque le plus sombre jamais sorti par NoFX. Plus largement, cela permet également de se rendre compte que la réputation du groupe de trublions du Punk-Hardcore est essentiellement due à ses performances scéniques. Il y a bien par-ci ou par-là quelques textes potaches mais NoFX n’est pas Didier Super (au cas où il serait utile de le préciser…).

Dire qu’il ne reste rien du double LP initialement envisagé n’est en réalité pas juste. D’une certaine façon c’est même le contraire puisque qu’en subsiste le plus bel héritage qu’il soit : la diversité. Comme l’explique très justement Fat Mike en interview, la plus grosse difficulté rencontrée lorsque l’on s’engage dans un double disque est de réussir à maintenir l’intérêt de l’auditeur deux fois plus longtemps. Il est donc nécessaire de composer différemment pour éviter toute sensation d’interminable monolithisme. Cet éclectisme se fait entendre dès l’ouverture The Big Drag, morceau singulier dans la discographie de NoFX par sa longueur (quasiment 6 minutes) mais surtout par son absence de motif couplet/refrain, remplacé par une lente progression. Rarement les californiens auront été aussi expérimentaux dans leurs compositions. 
Single Album comporte son lot de titres sonnant comme du pur NoFX mais ce n’est pas ce que l’on retient, d’autant plus qu’il s’achève des morceaux qui comptent parmi les meilleurs du disque. Succédant à Grieve Soto déjà évoqué, Doors and Fours mélange une basse très Garage, une guitare aux accents Folk et un chant très froid. Le tempo plutôt lent confère à l’ensemble une tonalité très mélancolique, collant parfaitement aux paroles qui évoquent les ravages de la drogue dans la scène Hardcore des années 80. Cette ambiance sombre trouve son prolongement dans l’entame de The Last Resort. Fat Mike, sur du piano, y chante comme le ferait un alcoolique dépressif avant que le titre ne bascule dans une seconde partie old school entrainée par une section rythmique ultra rapide (le jeu de Smelly mérite vraiment d’y porter une attention particulière) et des riffs rageurs.

Single Album n’est donc heureusement pas, comme aurait pu le laisser penser le single Linewleum, une collection d’anciens titres revisités par NoFX (Fat Mike en parle le mieux : « So I'm doing what no smart band ever would. I’m taking our one well known song and trying to make it not very good »). En se laissant le temps de développer des parties instrumentales plus longues et plus complexes NoFX semble vraiment tenir quelque chose et, plus prosaïquement, nous livre avec Single Album sa meilleure production depuis plus d’une décennie.

Single Album s'écoute en intégralité ici.

A écouter : The Big Drag, Fish in a Gun Barrel, Doors and Foors, The Last Resort
15 / 20
2 commentaires (19/20).
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Baignoires, hépatites et autres histoires. ( 2018 )

Bon, autant dire que la lecture de cette auto-biographie de NoFX s’est révélée plus qu’ahurissante.
Au-delà d’être totalement crue dès sa première page, elle amène une dimension assez glauque à l’ensemble, qu’annonçait déjà le quatrième de couverture. On y parle bien de drogue, sexe, meurtre, etc … sans le moindre filtre. Bon, on parle aussi un peu de musique, mais c’est plus le fil rouge assez flou par certains moments que le sujet central.

Ce livre se décompose donc en une série de textes de chacun des acteurs du groupe, par un ordre chronologique dans leur entrée dans NoFX, mais aussi des faits : on aborde par exemple l’enfance de Heffe lorsque celui-ci est évoqué dans l’histoire de NoFX (soit vers le milieu du pavé).
Un gros avantage à cette approche : le récit parait plus vivant et permet de faire le lien entre les musiciens et ainsi d’avoir les différentes versions de chaque instant de la vie du combo, du départ de certains membres aux relations entre eux, de l’intégration de noms familiers au décès de certains d’entre eux.
Pour quelqu’un qui ne s’est jamais vraiment penché sur l’histoire du quatuor, on apprend énormément de choses, parfois globalement inutiles (le court passage d’un coloc dans la vie d’un des artistes par exemple), à d’autres instants plus logiques pour comprendre le train de vie des intervenants (toute la fin avec l’impact des drogues et du SM sur la vie de Fat Mike). L’approche était autobiographique, la première personne utilisée tout au long du texte est justifiée et permet aussi quelques interactions entre les musiciens, sans pour autant tomber dans un dialogue capté sur l’instant.

Concernant le travail de traduction, en dehors de quelques fautes disséminées dans le livre, l’ensemble se lit bien et ne semble pas diminuer l’impact des faits racontés par le groupe. Cela reste dynamique et les nombreuses références en bas de page donnent régulièrement du sens à certains détails.
Un bloc central de photos permet de faire le lien entre les faits et certains détails donnés, mais se révèle bien trop maigre pour ce qui est raconté sur Baignoires, Hepatites et Autres Histoires : il aurait sans doute mieux valu intégrer les photos dans le déroulé du livre plutôt que de les isoler du reste. Pour exemple, les ouvrages Camion Blanc tendent plutôt en ce sens (même si cette volonté est plus liée à l’éditeur américain qu’à Mon Cul, qui s’est plus centré sur la traduction qu’une remise en forme de l’oeuvre).

En somme, en dehors de se poser la question à chaque page de « Comment ont-ils fait pour survivre jusque là ? », cette autobiographie a le mérite de développer certaines parties du mythe NoFX. Intéressante à lire pour comprendre comment le groupe en est arrivé là, elle souffre cependant d’un défaut majeur : elle se concentre sur la vie et certaines anecdotes sans véritablement rentrer dans la composition, la partie studio ou l’impact des œuvres en elles-mêmes.

A écouter : Ou à lire, surtout au vu des anecdotes
13.5 / 20
2 commentaires (17/20).
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First Ditch Effort ( 2016 )

Qu’en 2016 NOFX sorte un nouvel album n’émeut pas grand monde. Pourtant, qu’un groupe au line-up aussi stable (formé en 1983, le quatuor est inchangé depuis 1991) sorte son treizième LP est tout sauf anodin. C’est même particulièrement remarquable et impressionnant si l’on considère leur terrain de jeu : du Punk-Rock à tendance potache, l’archétype de ce que l’on s’imagine plus faire au sortir de l’adolescence qu’à 50 ans. Bref, largement de quoi se regarder dans la glace et se dire “I don't like what I see / There's an old punk rocker acting like a jerk / And that jerk looks a lot like me”.

De nombreux éléments font de First Ditch Effort un disque tout à fait singulier dans la discographie des Californiens mais faisons simple et abordons directement les arguments à charge.
Alors oui, à son écoute, il y aura fatalement un moment où tel riff ou telle sonorité vous sembleront très familiers. L’entame de California Drought sonne ainsi furieusement comme celle de The Separation Of Church And Skate et le break de Generation Z rappelle le mythique The Decline. Pour autant, à aucun moment NOFX ne s’auto-plagie. N’ayant jamais procédé à une nette rupture stylistique, leur signature musicale est reconnaissable entre mille mais Fat Mike et Cie ne font pas partie de ces formations qui semblent répéter à l’infini le même album. Si l’on navigue donc en territoire connu, First Ditch Effort comporte son lot de petites nouveautés comme le break au piano de Sid And Nancy, le côté démo (ce qu’il est par ailleurs) et brut de Ditch Effort ou, plus globalement, l’omniprésence des claviers en arrière-plan.
Alors oui, certains morceaux semblent dispensables et un peu faciles. Malgré le featuring avec Fletcher de Pennywise (passant par hasard, il aurait demandé à Fat Mike s’il comptait vraiment chanter ça) le principal intérêt de I’m A Transvest-Lite réside dans ses paroles, ce dernier y décrivant son penchant pour le travestissement. Bye Bye Biopsy Girl et son côté très pop à la Goldfinger n’est pas non plus des plus réussis.
Certes. Et alors ? Nous attendions-nous réellement à autre chose ? Attendions-nous même quelque chose de cette nouvelle production ? Honnêtement ce n’était pas mon cas.

Qu’au milieu de toutes leurs blagues et autres pitreries les textes de NOFX soient engagés est chose connue depuis The War On Errorism mais que leur musique puisse dégager un sentiment de mélancolie l’est beaucoup moins. C’est pourtant la sensation qui domine ici. Quelques pitreries subsistent bien sûr (Nancy et Sid imagine une romance entre Nancy Reagan et Sid Vicious) mais jamais du NOFX n’aura paru aussi personnel et douloureux. On comprend alors mieux le titre de l’album (Last Ditch Effort signifie « ultime tentative ») : si quatre années se sont écoulées depuis Self Entitled c’est certainement que ce disque ne devait pas être facile à sortir. Une grande partie des morceaux est ainsi introspective, le bassiste y abordant ses addictions à l’alcool (California Drought) puis aux médicaments censés l’en guérir (Oxy Moronic) ou encore à l’absence de figure paternelle dans sa vie (“Fuck you Paul Burkett (that’s my dad) / I’m glad that you are dead […] I’ve changed my name to make sure that your surname won’t live on”).
First Ditch Effort se clôt sur deux morceaux incarnant à la perfection cette morosité : I’m So Sorry Tony, en hommage au leader de No Use for a Name et ami de Fat Mike puis le touchant Generation Z qui délivre une vision pessimiste du monde que l’on est en train de laisser aux jeunes générations et où l’on peut entendre les filles de Tony Sly et de Fat Mike.

First Ditch Effort est un album de vétérans ayant depuis longtemps fait leurs preuves. Sans être exceptionnel, il ne déçoit pas et arrive même à nous surprendre avec une dimension sombre s’inscrivant dans la lignée de My Orphan Year. S’il est désormais une figure qu’incarne NOFX, c’est celle du clown triste.

A écouter : Six Year On Dope, Ditch Effort, I’m So Sorry Tony, Generation Z
16 / 20
1 commentaire (18/20).

Backstage Passport ( 2009 )

Après 25 ans de bons et loyaux services à jouer plus ou moins toujours devant le même public d’occidentaux (blancs) embourgeoisés venus cherchés le frisson punk, NOFX décide de s’organiser une tournée mondiale dans des pays qu’ils n’ont jamais visités (Afrique du Sud, Argentine, Russie…), des pays dans lesquels ils n’ont jamais vendus officiellement un seul album (Israël, Malaisie), des pays où les écuries américaines ne posent jamais leurs amplis (Chine, Equateur, Taiwan…), pour le fun, pour la petite histoire et pour le plaisir de nombreux fans à travers le monde.
Du 27 septembre 2006 au 15 novembre 2007, les vétérans du punk-rock voguent de continents en continents, s’entourant, en plus de leur traditionnel crew (le manager fou, Kent, le drum tech Jay, Limo…), de deux caméramans chargés de rapporter la substantifique moelle de ces savantes aventures. Le résultat a été diffusé en partie sur Fuse.tv en 8 épisodes, le DVD est agrémenté de quelques nouveaux épisodes et de deux bonnes heures de bonus débiles à souhait.
Le résultat est franchement réussi, même si certaines mises en scènes sont un peu too much. Toute la première partie, où l’on rentre dans l’intimité de chacun des membres pour découvrir les rituels pré-tour n’a d’utilité que dans la mesure où l’on appréciera le standing dans lequel vivent ces punks quarantenaires: un pavillon doté généralement d’un jacuzzi sexy, d’une déco kitchy, d’une belle voiture showy et d’une femme sweety (prêtez attention à la manière dont on intègre ces dames ! Une leçon de montage digne d’une sitcom américaine, la propagande est en route). Le passage où Fat Mike énumère les pilules qu’il emporte dans sa trousse de toilette MxPx ou les minutes douloureuses où il dit au revoir à sa petite fille (et sa femme, Erin) étaient-ils obligatoires ? D’autant qu’on a déjà entendu Fat Mike avoir des avis plus rigoureux sur la question de la séparation entre sphère privée/sphère publique, entre le daddy et le leader charismatique d’un groupe de punk-rock. Le moment où Smelly se rase la tête…n’était peut-être pas décisif, mais le batteur a l’avantage de la dérision, en présentant …ses toilettes.

Par ailleurs, on a la confirmation que Smelly porte ce sobriquet en référence aux pets qu’il faisait alors qu’il était junkie pendant près de 6 ans, consommant beaucoup d’acide et d’héroïne (« moitié moins puant »). L’ultimatum que les autres membres du groupe lui lança fonctionna parfaitement, puisque il est désormais totalement « clean » depuis 1993.

Tout le reste de ce video-diary est dément.

La visite des américains sur le Corcovado et le Christ rédempteur à Rio, la Green Dragon sniffée à Singapour, le concert annulé à Medellin, les 3000 kids au Chili, les 18 000 au Japon, le mur des lamentations à Jérusalem, la mer noire et la surfboard tunée au nom du groupe, Yolanda (la promoter pas très pro) et son concert « impossible » au Pérou, Fat Mike et son mini-concert acoustique devant l’hôtel (4 étoiles) à Lima, le club de dominatrices/SM au Japon, l’embrouille d’El Hefe en Malaisie lorsqu’il porte un keffieh sur scène, les 50 tickets vendus pour le concert à Taiwan (record !), le cul de Mike à la conférence de presse à Pékin, la grande muraille de Chine, l’immense minasse dans le train de nuit St Pétersbourg-Moscou avec les Mad Caddies, la Place Rouge, la visite du township de Soweto et le concert « benefit » pour le Darfour à Durban et sa spéciale « song », avec un Fat Mike très affûté (« You’ll probably get car-jacked in South-Africa, And The women get attacked more in South-Africa, The Miners get their arms hacked in South-Africa, But at least you’ve got the most cases of AIDS, The mountains are flatter in South-Africa…But you’re crime rate is the best in the world ») et Smelly posant avec des tigres dans une réserve africaine...

Beaucoup de moments comme ceux-ci font de ce DVD un document original et captivant sur la vie d’un groupe vraiment pas comme les autres.
Ce qui se dégage également est une profonde amitié entre Mike et Melvin alors qu’El Hefe semble un peu plus en retrait et assez simplet (où est-ce une formidable performance d’acteur ?) alors que Smelly apparaît comme la force tranquille du groupe. Le Manager Kent oscille entre une barrique d’alcool pleine et un manager déconnant mais pro, les confessions de Fat Mike sur la place rouge sont touchantes et sincères (« After being in a band for 24 years, we have more fun than any other band in the world, this doesn’t happen. It’s not normal, we’re the luckiest band we’re the fucking luckiest band »), par ailleurs, Fat Mike, malgré son côté freak-control est, sur les bonus, beaucoup plus détendu et naturel.
On ne peut que saluer une nouvelle fois la carrière de ces artistes. Côté musique, le groupe a toujours du mal à enchaîner depuis The Decline qui avait mis la barre très (trop ?) haute. Le DVD est sous-titré seulement en Japonais. Pas étonnant quand on sait que le groupe y a jouer son plus gros concert en tête d’affiche (18 000) et y a son record de vente (460 000 albums vendus). Autre considération, les matériaux utilisés sont tous issus du recyclage. C’est à la mode. Mais c'est pas pour cela qu'on doit pas le faire.
On ignore en revanche combien leur tournée mondiale a coûté. Beaucoup plus qu’elle n’a rapportée, c’est certain. D’où le DVD ? NOFX, les robins des bois du punk-rock ?

A écouter : Les bonus
13 / 20
5 commentaires (16.2/20).
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Coaster ( 2009 )

Après un dernier album studio en demi-teinte (Wolves In Wolves Clothing avait déçu de nombreux fans tout en contenant quelques perles de classe A) puis un DVD tant attendu et franchement réussi, NOFX revient avec un onzième (!!) album studio plus ... personnel et introspectif.

Le groupe en profite pour fêter ses 25 ans de “carrière", pas mal pour un groupe qui n'a pas de plan de carrière.
Ce qui frappe à la première écoute de Coaster, c'est le retour à des compositions et un son “old-school", utilisant exclusivement des amplis vintages (Silvertone), basse Fender Jazzmasters et autres joyeusetés d'antan. L'âge d'or “Ryan Green" semble définitivement révolu, et c'est Bill Stevenson (batteur des légendaires Descendents) qui est à nouveau aux manettes, Les influences restent les mêmes, celles issues du mouvement hardcore des années 80 à Los Angeles et en premier lieu Circle Jerks et Adolescents. L'album est dédié à tous les groupes qui ont “fait" le son de NOFX, à savoir: Adrenalin OD, Bad Religion, Rick Kids on LSD, SNFU, Subculture, Drowning Roses, Rudimentary Peni, Subhumans, DI, Descendents, Nip Drivers, Stretch Marks, Articles of Faith, Necros, Angry Samoans et Social Unrest. Fat Mike a dû voir chacun de ses groupes une bonne dizaine de fois, dans sa prime jeunesse.
Musicalement, deux ou trois chansons skaïsantes, quelques cuivres ici et là, une douzaine de chansons punk-rock mélodiques de 2min30, la recette est connue, Fat Mike aime les albums de 35 minutes, même si les solos d'El Hefe peuvent paraître parfois un peu malvenus (mais peut-être que ça le faisait dans les années 80's...), la voix de Fat Mike reste définitivement l'argument numéro un du groupe.

Rien de transcendant malheureusement dans cet album qui ne puisse rappeler The Decline ou Punk In Drublic, même si l'on avait pas entendu du NOFX comme ça depuis presque 10 ans... C'est ce qu'on pourrait appeler le “paradoxe Nofx".
Certes la plume de Fat Mike reste acérée (dans "Blasphemy (The Victimless Crime)": "Blasphemy, isn’t this fun / Rob a rabbi, bugger a nun / Blasphemy, want some more? / Mother Mary, the virgin whore"), les bons mots de rigueur (dans "Best God In Show": "I don’t want a convert-sation"), et pas mal de clins d'yeux à la scène que fréquente le groupe (des feu-The Loved Ones aux Real Mc Kenzies) ou encore à Iron Maiden dans "Eddy, Bruce and Paul"...

L'empire américain en prend à nouveau pour son grade ("We Called It America") et des textes plus personnels font leur apparition, que ce soit quand Fat Mike aborde ses addictions aux drogues, toujours avec humour (l'alcool essentiellement, dans "First Call": "A fat drunk jew starts singing this song / I take a closer look and the fat guy is me / So I buy him a shot, and he buys me back three" ou dans "Suits and Ladders": "40 year old Macallans, 40 Old English ounces / Henry the IV double shot / I just finished a bottle of Old Crow / I just bought a case of Chateau Margaux, not the 95, the 96") ou dans l'intégralité de la chanson "I Am an Alcoholic"), mais il est question aussi de cocaïne, de weed (dans "I Am an Alcoholic": "I didn’t try pot ‘til I was 21, but now I’m overcompensating" et de pilules, du Valium à des choses moins "funky" (dans "Creeping Out Sara": "That’s the problem with Diazepam, so many things I don’t remember... ").


La plus sombre et intime des chansons est peut-être "My Orphean Year" où il rapporte la mort de ses parents, et ses liens troubles avec son père (son absence), durant son adolescence.

Bref, on reste encore une fois mi-figue mi-raisin quant à cette galette des "rois du punk-rock"; c'est clairement au-dessus du lot de ce qu'on peut entendre actuellement dans le punk-rock mondial, mais ça ne fout plus le poil comme ça a pu le faire. Alors on se dit que le prochain sera peut-être le vrai retour du gang de S.F. ou alors c'est qu'on se fait véritablement "vieux", et là, c'est problématique.

A écouter : My Orphean Year, Best God In Show
14 / 20
1 commentaire (15/20).
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They’ve actually gotten worse live ! ( 2007 )

En janvier 2007, NOFX et ses potes se sont retrouvés pour trois nuits au Slim’s à San Francisco, à la maison, pour enregistrer un (second) album live, après celui particulièrement réussi de 1995 (« I heard they suck live »). 

Pas toujours évident de choisir les morceaux pour un live, le groupe étant particulièrement prolifiques en "tubes" (depuis décembre 83, le groupe a enregistré 10 albums studio, 6 ep, une tonne de vinyles et joué un bon millier de concerts), cependant quelques règles ont été plus ou moins établis…pour le contenu du cd. Aucune des chansons du premier live ne devaient apparaître sur ce second « essai », quasiment toutes les versions des chansons sont des nouvelles versions : par exemple, on met les acoustiques en électriques ("You’re wrong", "Scavenger Type", "Whoops I OD’d"), les punk en dub, les chansons lentes en rapides, les paroles légèrement modifiées ("Murder the government" est assez drôle), les chansons bien jouées en mal jouées, on joue des inédites, des faces B). Cela donne une heure de vannes, 24 chansons, pas mal de ratées et quelques raretés, et beaucoup de bretzels de 30 secondes (une dizaine !), mais comme d’habitude, un bon moment, et une sacrée envie d’aller les voir (encore) en live (quoique quiconque les ayant déjà vu jouer en live s’aperçoit que certaines blagues sont récurrentes, comme celle des enchères pour jouer en un minimum de temps un maximum de chansons). La frustration atteignant son paroxysme quand à la toute fin de l’album, le groupe entame son chef d’œuvre, "The Decline"…et le son baisse progressivement…fade out annonçant la fin définitive du cd. Sans revenir sur les rumeurs qui annonçaient The Decline sur la galette, on reste sur sa faim ! On peste mais Fat Mike promet que le morceau sera sur leur troisième album live.. en 2019. Asshole ! En attendant, on peut voir en son et en image, (et en 3 parties) l'intégralité de The Decline Live. Ici, puis  et enfin  (à chanter en choeur évidemment, devant votre écran d'ordi)
Dès l’intro du cd, le ton est donné…Fat Mike annonce que la première soirée, ils ont joué assez mal et saoule, la seconde, ils étaient complètement bourrés et que ce soir, c’est leur dernière chance de bien jouer, mais que c’est pas gagné. Résultat, on a le meilleur des trois concerts, mais pas le meilleur de NOFX. Quelques vieilles chansons se retrouvent sur la galette comme "The Longest Line" (avec un joli clin d’œil à Green Day et "Basket Case"), "Stinkin In My Eyes" ou bien encore "Lori Meyers" ; qui ravira les fans de la première heure, une tripotée de tubes, avec un son plus que correct, qui nous fera patienter jusqu’au prochain album et peut-être même jusqu’au prochain concert, prévu en juin 2008 (pour l'Europe).

A écouter : The Decline
14 / 20
18 commentaires (14.75/20).

Wolves in Wolves' Clothin ( 2006 )

Quatre lettres pour un des noms les plus connus de toutes l’histoire du punk-rock ! Nofx, né durant l’hiver 1983, est un chaînon «clé» de l’histoire du punk-rock et de la musique indépendante. L’arrivée d’une nouvelle galette du combo de San Francisco est toujours attendue comme jamais. Ceux qui sont fans ont déjà l’album (avouons que certains ont dû le télécharger, vu les faibles chiffres de vente de l’album !), pour les autres, ce doit être grisant de découvrir un groupe comme celui-là, seulement maintenant (allez jeter un coup d’œil à leur dizaine d’albums précédents, ce sera un formidable voyage à travers le «son» de toute une génération).

L’album est enregistré par les nouveaux patrons du hardcore mélo, Bill Stevenson (l’ex-Black Flag, actuel Descendents) et Jason Livermore, faisant par la même occasion une petite infidélité à Ryan Green. L’idée étant d’enregistrer dans un studio «sur place» à San Francisco, et éventuellement essayer de renouveler le «son» de Nofx, sans révolutionner la formule. Classiquement, toutes les chansons sont composées par Fat Mike (et sa guitare acoustique), résultat, 18 chansons en moins de 35 minutes (quotas respectés) avec en sus, un joli cadeau (pour fan uniquement), une dizaine de «démos» (pour l’essentielle acoustiques) qui en dit long sur la manière d’écrire et de composer de Fat Mike (hmmm, c’est bon le yaourt).

Musicalement, la pléthore de titres vient être nuancée par le fait qu’une partie des chansons ont déjà pu être écoutées (achetées, téléchargées), que ce soit sous forme de compilations (Protect nous proposait déjà "Leaving Jesusland"), sur leur EP précédant la sortie d’album ("Seeing Double at The Triple Rock", "The Marxist Brothers") et à travers le programmes de «7inch of the Month Club» vinyle qui a couru tout au long de l’année 2005 pour lequel Nofx a tout de même composé presque 30 titres (inégaux certes, mais avec au moins trois chansons que tout groupe rêve d’écrire un jour dans sa carrière, à commencer par "You Wrong", "There’s No Fun In Fundamentalism" ou "Jamaïca’s Alright If You Like Homophobes"). Si on compte la chanson "100 Times F*ckeder" dispo en téléchargement gratuit sur leur site, et "The Man I Killed"  qui est sur la compil Fat Wreck, téléchargeable gratuitement sur le net, ça fait pas mal de chansons «déjà connues». Mais peu importe, en vérité.

A y regarder de plus près les «nouvelles» chansons, "Cantado en Español" peut sembler anecdotique, "El Hefe" chantent en Espagnol, un peu dans l’esprit de "My Heart Is Yearning" de Punk In Drublic. "Instant Crassic" n’est qu’un début de chanson qui disparaît sous un fade on ne sait où. En revanche, "USA-Hole" est un classique du genre, "The Marxist Brothers" nous renvoie à des ambiances bien connues de War On Errorism, tout comme "The Man I Killed" reste une des meilleures compo du LP, avec son couplet «country» et son refrain punk-rock mélo. Et puis la bande à Fat Mike en profite pour faire passer quelques messages pas franchement subliminaux: “But still, other bands just love to hate us, Talking shit behind us, but smiling to our face" dans "60% (reprise)", conjuguant à la perfection des paroles débiles (“I’m swimming in a sea of pee, I’m hiking up big mountain of poo" dans "Instant Crassic"), jonglant avec les clins d’œil à la «scène» (“Still I’m waiting to see if my bid on eBay was enough, To get Today’s Empires are Tomorrow’s Ashes on soviet red vynil, It’s going on the wall next to Tubthumper and The Battle of Los Angeles" dans "The Marxist Brothers" ou l’intégralité de la chanson "Doornails", vibrant hommage aux “Unlucky Substance Abusers"). On aime Nofx pour ses jeux de mots, ce que les Américains appellent les puns, (“We call the heartland, not very smartland, IQ’s generally low and threat levels are high, They got a mandate, they don’t want man-dates" dans Leaving Jesusland) et ses références philosophiques (“Knowledge has much better uses than self-pity and superiority, Maybe you are or could be the next Hoffman, Mahatma or Chomsky" dans l’original "One Celled Culture").

C’est un album complet, qui nous fait passer par différents niveaux de sensation, différent degré de provocation, alternant entre sphères publiques et plus intimistes, entre brûlots punk rock à 200 bpm et dépouillement guitare acoustique/voix plus posé, chansons légères et autres pamphlets anti-religieux. Pourtant, on est déçu et leur changement de logo n’y change rien. Déçu par le punk-rock produit, les mélodies sont moins recherchées que d’habitude, les chansons bâclées, exit les cuivres. Bonus non négligeable, Nofx nous gratifie d’un clip (!) déconnant, téléchargeable sur leur site, de l’excellent "Seeing Double at The Triple Rock"…la chose est assez rare pour le mentionner.

La pochette, assez basique, mais pas dépourvue de bon sens (jaune et noire, avec des personnages logotypes), répond à la censure sous laquelle est tombée le groupe puisque initialement, c’était la pochette du EP Never Trust a Hyppie (représentant Jésus Christ une bouteille à la main) qui avait été pressentie. Quant au titre, Wolves in Wolves’ Clothing, il fait référence à une œuvre littéraire d’Oscar Wilde.

Quoiqu’il en soit, il y aura toujours les nostalgiques de Punk In Drublic, il y aura toujours des avis partagés entre le son numérique du studio d’aujourd’hui en comparaison au son plus chaud et analogique des anciens albums, comme il y aura ceux qui ne jurent que par le vinyle, comme il y aura toujours un punk qui assurera qu’avec So Long And Thanks For All The Shoes ils sont arrivés en haut de la montagne…si on exclut The Decline, on en trouvera beaucoup pour dire que Fat Mike n’est qu’un sale capitaliste nauséabonds ? Loin de moi l’idée d’idéaliser le gros Michel d’Outre-Atlantique, loin de moi l’idée de rentrer dans le débat punk ou pas punk, mais ce dernier opus de NoFx a le défaut de n’être que «bon». On s’attendait tous à un gros pavé, et on n’a qu’un galet pour faire des ricochets. Alors, vivement le prochain.

A écouter : The Man I Killed

Regaining Unconsciousness EP ( 2003 )

Après 2 bonnes années sans vraiment de matériel neuf (Surfer EP, le Split avec Rancid et 45 or 46 songs... étant là pour faire patienter les fans tout en renflouant un peu les caisses à coke), NOFX reviennent avec ce petit EP 4 titres qui n'est autre qu'un "teaser", un avant goût de The War On Errorism.

La galette est composée de 3 morceaux qui apparaîtront sur l'album + 1 morceau inédit et un titre promo sur lequel El Hefe vente les mérites du futur album en faisant goûter à l'auditeur quelques courts extraits. Prenons tout ça dans l'ordre:

1.Medio-core. D'entrée de jeu les 4 californiens mettent en avant l'éclectisme, la diversité dont leur musique prend de plus en plus le chemin (tout en gardant une ligne de base NOFXienne).
Une intro et un couplet tout en douceur, presque reggae. On retrouve ce côté calme et posé qui était déjà présent sur "Mattersville", l'inédit de la récente compil' Fat Wreck Chords N°6. Une ambiance une nouvelle fois un peu particulière pour du NOFX donc, presque nostalgique... Fat Mike emploie un ton quasi-blasé qu'on ne lui connaissait pas vraiment jusque là.
Puis au bout d'une minute trente c'est la montée à la The Decline qui débouche sur une partie à 200 à l'heure toujours très 'Decline-ienne' et sur fond de "Medio-core" gueulés par Fatty et sa voix 'forcée' habituelle. Un petit retour au calme avec clavier avant d'attaquer le 2ème morceau.

2."The idiots are taking over". La flamme politique et anti-américaniste de NOFX s'est largement ravivée depuis l'arrivée de Bush au pouvoir et ses énormes boulettes successives. Et il semblerait que celà ait redonné beaucoup de pêche à nos buveurs de bière. Ce second morceau en est la preuve.
Une intro à la basse speedée façon "We threw gasoline on the fire..." (inédite que l'on retrouve sur la compil' Punk-O-Rama 3), un petit cri de Melvin avec sa voix toujours aussi... bizarre (au passage il fait son grand retour un peu partout sur ce EP) et c'est parti pour 3 minutes de NOFX rapide et de brûlot anti-idiots. Une chanson qui rappelle l'époque So Long And Thanks For All The Shoes quand on s'y penche d'un peu plus près.

3."Franco Un-American". La bizarrerie du EP, aux faux-airs de surf punk. Exit les rythmes antiasthéniques, les riffs tranchants et la rage du punk. Place au son du clavier-synthé qui s'offre ici la part belle. L'ambiance est bon enfant, et donne dans le "la la la" qui fait pencher la tête de droite à gauche.
Pour les fans du NOFX classique, il sera surement difficile d'accrocher ce morceau lors des premières écoutes. C'est assez différent de tout ce que le groupe avait essayé jusqu'à présent.

4."Hardcore '84". A la fin de "Franco Un-American", les purs et durs sont censés s'empresser de dire "NOFX c'est de la merde maintenant, ils font de la pop! De toute façon moi ça fait des années que j'ai lâché". "Hardcore '84" est donc volontairement placée ici en guise de rappel. Du quasi-punk hardcore old school du début à la fin. Bon bien sûr il manque un peu de virilité dans le son des grattes et la voix de Melvin qui s'en donne tout de même à cœur joie, mais c'est certainement l'un des morceaux les plus durs que NOFX aient jamais écrit.

5. Quand à la piste "promo" de l'album, c'est un assemblage de courts extraits présents sur les 11 autres morceaux qui composeront l'album. Un CD qui s'annonce pêchu, rapide, mélodique et assez éclectique.


Après un Pump Up The Valuum au succès contesté, l'envie d'en découdre est apparemment belle et bien là.
Il y a cependant une évolution indéniable qui s'opère ces derniers temps dans la musique du combo, une diversification plus prononcée des influences comme en témoignent "Franco Un-American" et "Mattersville". Pour autant, les Californiens n'en oublient pas leur humour caractéristique...

Maintenant, reste à savoir si beaucoup de personnes trouveront un quelconque intérêt en cet EP qui ne fait que présenter War On Errorism.

A écouter : Medio-core
14.5 / 20
8 commentaires (18.19/20).
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The war on errorism ( 2003 )

Inutile de présenter NOFX, un des groupes punk-rock les plus appréciés du public depuis des années. Attelons nous donc à la tâche en présentant The War On Errorism, opus tant attendu par beaucoup de monde.

L'album commence par une compo qui semble faire l’unanimité. En effet, "The separation of church and skate" met tout de suite les choses en place, tant au niveau musical (punk dynamique avec refrain agressif et fin style métal) qu'au niveau des paroles ("When did punk rock become so safe?", ce qui veut tout dire). NOFX vieillit certes, mais le groupe défend toujours (et même avec plus de ferveur) les mêmes idées qu'au départ, idées qui sont juste réactualisées. Dans cet album, nos 4 lurons revendiquent haut et fort leur combat contre George W Bush et ce dernier en prend pour son grade (cf. la pochette, le titre de l'album et la chanson bonus "Idiot Son Of An Asshole"). Les autorités et le capitalisme ne sont pas non plus épargnés.
Une bonne moitié des textes de cet album ont un rapport avec des sujets socio-politiques sérieux bien que traités avec humour et de façon particulièrement efficace. L'impact politique de cet album est donc plus fort que les précédents.

Globalement, l'album n'est pas très agressif (hormis quelques passages plus punk comem sur "The Irrationality of Rationality" ou "The Separation of Church and Skate" par exemple). La voix de Fat Mike varie un peu plus que d’habitude, ceci étant lié à l’évolution musicale du groupe sur cet album plus travaillé qu'à l'accoutumé. Les deuxièmes voix, toujours plus recherchées et plus originales, se marient à merveille avec chaque chanson ("She's Nubs", "Anarchy Camp" pour ne citer que celles-là).

NOFX nous montre ici sa réelle volonté d’évoluer de ne pas faire encore et toujours la même chose (cf les paroles de "Medio-core"), et c'est dans ce contexte là que des instruments et des riffs assez inhabituels viennent se greffer aux morceaux.
A noter la présence d’un saxophone et d’un synthé ("Anarchy Camp"), d’un xylophone ("Mattersville"), des violoncelles ("The Irrationality of Rationality"), ou l'habituelle trompette ("Medio-core", "13 Stiches"). Avec l'experience, les californiens tentent donc d'enrichir leurs compositions, ce qui constitue un aspect positif de The War On Errorism (pour lire plus précisément en quoi NOFX ont tentés de diversifier leurs compos, lire la chronique de Regaining Unconsciousness).

Niveau guitares, on note tout de même une évolution: le son est moins propre, moins précis, plus punk quoi! A noter également une distortion parfois moins agressive, des effets sur "Franco Un-American" et "Medio-core", et un son très léger particulièrement inintéressant sur "13 Stitches"(effet voulu mais pas franchement réussi). Les guitares qui se délient sont toujours présentent afin d'amener une distinction originale sur certains morceaux comme "Decom-posuer" ou "We Got Two Jealous again".

La basse reste dans la lignée de The Decline avec des passages très efficaces (Intro de "Idiots Are Taking Over" qui refait surgir "We Threw Gasoline...") et d'autres assez originaux comme le couplet de "The Irrationality of Rationality" qui nous fait penser un peu au jeu de Matt Freeman (Rancid). Fat Mike utilise toujours la même ligne de composition en ce qui concerne les chansons ska qui sont de retour (le ska jazzy "Anarchy Camp"), ce qui n'empêche pas de rendre le tout efficace. Rien de particulièrement innovant donc à ce niveau là si ce n'est l'utilisation d'une distorsion à plusieurs reprises ("The Irrationality of Rationality", "Medio-core").

Le jeu de batterie de Sandin' ne fait par contre toujours pas par particulièrement office d'avantage dans NOFX. Il est certes un peu plus diversifié qu'auparavant, ceci étant surement sûrement dû à la diversité des styles empruntés (reggae, ska, pop-rock...) mais pas vraiment performant ou original, voire même de temps en temps lassant. Niveau tempo, l'ensemble est peut être légèrement moins rapide qu'un NOFX habituel.

Dernier aspect non négligeable de ce CD: le supplément multimédia/vidéo. Et il est bien appréciable car il contient une intro (réalisée par Fat Mike et Melvin), un clip ("Franco Un-american"), un live de "Idiot Son Of An Asshole", et un trailer du film documentaire "Unprecedented" qui retrace le scandale des dernières élections présidentielles américaines truquées (ou "comment détester George W. Bush en moins 15 minutes").

En bref, NOFX a réellement voulu introduire des morceaux différents de ses précédents albums, et c'est un bon point. D’un autre côté, on retrouve un certain nombre de morceaux qui restent ancrés dans le punk rock mélodique habituel du groupe, parfois ils sont efficaces, parfois plus lassants!
Les avis sont donc partagés. Celui de Fat Mike (énoncé lors du Deconstruction Tour 2003) est: "La première chanson ("The Separation Of Church and Skate") est la meilleure de l'album: si vous ne l'aimez pas, ça n'est pas la peine de l'acheter".
Ca au moins, c'est clair...

A écouter : The Irrationality of Rationality ;
16.5 / 20
9 commentaires (18/20).
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Punk in drublic ( 1994 )

Punk in Drublic ,jeu de mots sur l'expression "drunk in public", est le parangon des Californiens. Avec cet album, NOFX vient d'ouvrir la voie à un nouveau punk rock, cheminement déjà bien amorcé avec leur précédent LP White trash,two heebs and a bean.
Peut être pour la première fois, le groupe maîtrise totalement son sujet et ses compos. Des chansons carrées et bien pensées qui fusent à toute vitesse tout en laissant la place aux délires habituels.

Les 2 guitares sont bien en place, les chœurs viennent à point et Fat Mike est bien en phase avec sa voix qu'il 'expérimente' depuis quelques années déjà. Ajoutez à cela des tubes mélodiques comme "Linoleum" ou "Perfect Government" et vous obtenez un album qui a tout pour casser la baraque, sans compter l'humour délirant du groupe.Tout dans cet album transpire le bon punk rock frais qui a bercé et piercé l'adolescence des 90s.

Avec tous ces éléments,on comprend vite le succès phénoménal remporté par le groupe après cet album et l'engouement d'autres groupes motivés eux par d'autres raisons que "la cause"

A écouter : Lori Meyers ; Linoleum ; Perfect government ; Don't call me white ; Leave it alone ; Dying degree