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Biographie

My Dying Bride

  Formation culte, My Dying Bride est le groupe de Doom le plus connu au monde. Influence majeure de dizaines de groupes, adulé par des milliers de fans, son importance est immense au sein de la scène. Il forme, avec Anathema et Paradise Lost, ce qu’on a coutume d’appeler le « Big Three », en référence au trois groupes venus du Royaume-Uni signés chez Peaceville Records, responsables de toute la deuxième vague de groupes de Doom Death.
Le groupe se forme en 1990 à Halifax (Angleterre) avec Calvin Robertshaw (guitare), Aaron Stainthorpe (chant), Andrew Craighan (guitare) et Rick Miah (batterie), et sort après seulement six mois de répétitions une première démo, Towards the Sinister, au fort accent Death Metal.
Peu après, un EP sort chez les Français de Listenable, intitulé God is Alone, dont toutes les copies seront vendues presque immédiatement. Peaceville Records flaire le bon coup et signe le groupe. Voilà la formation signée chez un label très important seulement un an après sa création.
Symphonaire Infernus et Spera Empyrium, nouvel EP, ne tarde pas et marque l’arrivée du bassiste Ade Jackson au sein du groupe. Très productive, la formation enchaîne très vite sur son premier album, As the Flower Withers, qui repousse les limites du Doom, à tel point que la musique du groupe est alors qualifiée de « Doom Metal avant-gardiste ».
Après quelques concerts au Royaume-Uni et en Europe, la bande enregistre en 1993 un EP, The Thrash of Naked Limbs, qui lui vaut d’être considérée comme le groupe précurseur du Metal gothique grâce à l’utilisation de violon, piano, chant féminin et alternance voix claire / voix growl. Fort de cette reconnaissance nouvelle, le groupe engage en tant que membre permanent Martin Powell, pianiste / violoniste studio qui l’accompagnait depuis le début. My Dying Bride est probablement le tout premier groupe de Doom à avoir incorporé du violon dans ses compos. Pour l’anecdote, c’est durant le filmage d’un clip pour cet EP que Miah se blessera au poignet après une grave chute, ce qui contraindra le groupe à annuler toute sa tournée européenne en compagnie de G.G.F.H. Un autre EP voit le jour, Unreleased Bitterness.
Fin 1993, une gigantesque tournée est lancée pour coïncider avec la sortie du nouvel opus du groupe, Turn Loose the Swans, album aujourd’hui considéré comme une des pièces maîtresses du Doom Death. La tournée sera un immense succès, confirmant la grande popularité des Anglais.
1994 sera une année calme pour le groupe, qui sera pourtant loin d’être inactif. En effet, mis à part les sorties de deux EP, The Sexuality of Bereavement et I am the Bloody Earth, le groupe se consacrera à l’élaboration du chef d’œuvre à venir.
The Angel and the Dark River sort courant 1995 et est suivi d’une immense tournée en Europe, marquée par le passage du groupe au Dynamo Open Air Festival en Hollande. Ce nouvel album sera l’un des plus gros succès du groupe.
La fin de l’année voit les trois premiers EP du groupe réédités en une compilation intitulée Trinity, ainsi qu’une tournée européenne en première partie d’Iron Maiden.
En 1996 My Dying Bride sort un nouvel album, Like Gods of the Sun, plus accessible que ses autres productions. Trois tournées suivent, la première la même année en compagnie de Cathedral, la deuxième l’année suivante avec Sentenced, et la dernière au Etats-Unis en première partie de Dio. Malheureusement, cette première tournée outre-Atlantique sera marquée par une maladie contractée par Miah, qui le contraindra à quitter définitivement le groupe.
Un batteur temporaire sera trouvé en 1998 en la personne de Bill Law pour l’enregistrement d’un nouvel opus, durant lequel My Dying Bride perdra un autre membre, Powell décidant de quitter le navire. C’est donc avec un line-up modifié que le groupe sort l’album au titre étrange, 34.788%... Complete, qui lui fera perdre une partie de son public car trop expérimental. A noter la présence de Michelle Richfield (ex-Anathema, Antimatter) en tant qu’invitée.
Le groupe se fait alors très discret pendant quelque temps, ne rompant le silence que pour annoncer son entrée en studio à l'occasion de l’enregistrement de son sixième album, en lieu et place d’une tournée, ainsi que le recrutement de Shaun Taylor-Steels (ex-Anathema) en tant que batteur permanent. Johnny Maudlin assurera les parties de claviers en studio.
C’est fin 1999 que sort The Light at the End of the World, album en forme de retour aux sources pour le groupe, période Turn Loose the Swans. Le groupe recrute ensuite un second guitariste, Hamish Glencross.
En 2000, la formation fête ses dix ans d’existence avec une grande tournée en Europe de l’Ouest et l’élaboration de deux compilations, Meisterwerk 1&Meisterwerk 2. Le groupe entre peu après en studio pour enregistrer un nouvel album, The Dreadful Hours, qui sortira en 2001, toujours avec Maudlin aux claviers.
2002 sera une année creuse pour le groupe, marquée seulement par la sortie d’un DVD, For Darkest Eyes, et d’un live, The Voice of the Wretched.
Le groupe revient en 2004 avec un nouvel opus, Songs of Darkness, Words of Light, suite logique de The Dreadful Hours, qui lui permet de regagner le public perdu avec 34.788%... Complete.
L’année 2005 sera marquée par les sorties d’une anthologie intitulée Anti-Diluvian Chronicles et d’un nouveau DVD, Sinamorata.
Le retour du groupe est annoncé pour 2006, avec les arrivées de Deeper Down, EP annoncé pour le 18 septembre, et du neuvième album studio, intitulé A Line of Deathless Kings, annoncé quant à lui pour le 9 octobre, avec un claviériste permanent en la personne de Sarah Stenton.

Malheureusement, Steels doit quitter le groupe lors de l'enregistrement de l'album, pour des raisons de santé. John Bennet assurera les parties de batterie en studio.

15 / 20
1 commentaire (16/20).
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A Line Of Deathless Kings ( 2006 )

  Un nouvel album de My Dying Bride est toujours un évènement, du fait du statut de groupe culte de la formation pour des milliers de fans. Le dernier vrai album studio du groupe remontant à 2004, l’attente commençait doucement à se faire sentir chez les aficionados des Anglais, d’autant que le groupe avait habitué les fans à une sortie grosso modo tous les deux ans. Ce nouvel effort arrive donc à point nommé, et soulève logiquement les questions récurrentes à chaque nouvelle production du groupe : suite logique dans la lignée des précédents opus, ou prise de risques avec une évolution soudaine et inattendue ?


  Il n’est pas aisé de rentrer dans ce A Line of Deathless Kings, tant les premières écoutes laissent perplexe, très perplexe ; c’est du My Dying Bride, aucun doute là-dessus, seulement l’alchimie ne se fait pas, il manque quelque chose qui pourrait focaliser l’attention, un élément qui permettrait à l’auditeur de se faire une idée globale de la bête. On sent poindre à l’horizon la déception et l’ennui devant le manque d’originalité et de punch de ce nouvel opus, craignant l’impression grandissante d’écouter la première faute de goût du groupe dans une discographie jusqu’ici irréprochable ou presque.

 Il faut pourtant persévérer, car comme souvent ce n’est qu’après un certain nombre d’écoutes que le disque dévoile toute sa richesse. En effet, le manque de punch entrevu lors des écoutes initiales est balayé par l’agressivité du son, avec des guitares très incisives et massives, sonnant presque complètement Doom Death (To Remain Tombless, One of Beauty’s Daughters). La basse reste quant à elle discrète mais suit les lignes de guitares à la perfection, donnant davantage de puissance au tout. La batterie n’est pas en reste, menée de main de maître et sans fioritures par Shaun Taylor-Steels  (Deeper Down, And I Walk with them) dans ce qui restera malheureusement comme son dernier témoignage au sein du groupe, celui-ci ayant décidé de quitter le groupe pour des raisons de santé. Les claviers sont par contre très en retrait, voire quasiment inexistants (exception faite sur One of Beauty’s Daughters et L'Amour Détruit), ce qui pourtant, loin de porter préjudice au son, confère une touche raw à l’ensemble des plus agréables.

  Mais attention, My Dying Bride n’est pas pour autant devenu un groupe de Doom Death old school façon Winter ou Dusk ; les éléments qui ont fait leur succès sont toujours présents, notamment le romantisme noir et l’atmosphère très mélancolique et désespérée qui prédominent tout au long du disque. Stainthorpe signe au passage ici quelques uns de ses plus beaux textes, empruntant toujours aux thèmes qui lui sont chers, tels que l’amour (L’Amour Détruit, I Cannot be loved et son « Farewell, my love... », Loves Intolerable Pain), la mort (To Remain Tombless, And I Walk with Them, Thy Raven Wings) ou encore la dépression (Deeper Down). C’est d’ailleurs de lui que vient la véritable surprise du disque. En effet, la voix growl a totalement disparu pour laisser place à un chant clair quasiment omniprésent, parsemé ça et là de quelques cris discrets. Et c’est là le défaut majeur de l’album, car une voix growl aurait pu coller à merveille avec le côté plus agressif de ces nouvelles compos, qui rappelle quelque part le mythique Turn Loose the Swans.

Chacune des pistes de ce nouvel opus est une réussite, malgré peut être une homogénéité trop importante. Au milieu de joyaux tels Loves Intolerable Pain, One of Beauty’s Daughters ou Thy Raven Wings,  The Blood, The Wine, The Roses apparaît comme la pièce maîtresse de l’album, magnifique de tristesse et de beauté avec un Stainthorpe éblouissant de lyrisme, et offre un final extatique avec trente dernières secondes de folie, purement Doom Death, bien plus violentes que l’ensemble du disque, ce qui laisse quelque part un goût d’inachevé, car on n’ose imaginer ce qu’aurait été l’album avec plus de passages de cet accabit.

 

Au final, A Line of Deathless Kings est  un succès, My Dying Bride délivrant ici un disque de très grande qualité qui ravira les novices comme les aficionados de l’atmosphère gothico-romantique qui a fait la renommée du groupe. Néanmoins les fans plus anciens préférant le son plus puissant des débuts regretteront l’absence de la voix growl de Stainthorpe, qui, alliée au son plus agressif qu’auparavant, aurait pu faire de ce disque un chef d’œuvre, qui ne restera pour le coup qu’un autre très bon album dans une discographie exemplaire.
Pour finir, l’année 2006 apporte avec ce disque une nouvelle sortie Doom de très grande qualité, peut être pas aussi aboutie qu'on aurait pu le souhaiter, mais assurément de haut niveau, qui rappelle à beaucoup de suiveurs qui sont les maîtres. 

A écouter : To Remain Tombless, One of Beauty's Daughters, The Blood, The Wine, the Roses, And I Walk With Them, Loves Intolerable Pain...
16 / 20
1 commentaire (16.5/20).

Sinamorata ( 2005 )

My Dying Bride, pilier de la scène doom actuelle, est largement plébiscité au dehors des frontières du genre. Onirisme gothique et énergie suffisent à attribuer aux anglais une musique suffisamment accessible aux metalleux de tous bords. Grâce à une discographie sans réelle fausse note ayant révélé un talent de composition indéniable et renouvelable, le groupe s’est constitué un répertoire des plus riches, assurant, du même coup, des show de qualité, bien que rares. Avec un passage par la France l’été dernier au Fury Fest, l’entité a d’ailleurs pu le prouver aux froggies de la plus belle des manière. Ce Sinamorata tombe donc à point nommé en nos contrées, afin de remémorer aux présents l’ambiance enchanteresse de l’instant, et de donner aux autres une idée de ce que peut être un concert des anglais.

Commençons donc par la pièce maîtresse de ce DVD, un superbe live, pas de toute fraîcheur, certes, puisque enregistré en 2003, à Antwerp (Belgique), mais reflétant parfaitement l’atmosphère d’un concert de My Dying Bride. Quelle est-elle alors, cette ambiance ? Et bien, cela va de soit, la même que sur tous les albums du combo, un mélange de lyrisme ambiant, de décadence exquise par un doom métal très subtil, mais cette fois-ci, noyée dans une légère brume et une pénombre toute secrète. Aaron Stainthorpe se tient là, devant vous, tel un géant schizophrène , dans sa camisole tâchée de sang, totalement hagard et pourtant si présent, avec ses faux airs de christ noir. Saisissant péniblement son micro, il émerveille de par sa voix, tant par les parties qu’il assure, alternances de naïves mélodies et d’un growl profond, que par la justesse avec laquelle il les exécute, prenant pourtant le temps au cours des titres de jouer une très réaliste comédie, en assumant totalement son rôle de fou dangereux. Pour soutenir ce grand poète, deux guitaristes et un bassiste, à la discutable classe (le style metalleux m’a toujours déplu de toute manière), et impartiaux sur les évènements qui les entourent, enfermés dans une bulle et assurant leurs impeccables mélodies. Derrière eux, Shaun Taylor fournit une performance des plus bluffantes derrière ses fûts, démontrant que le doom n’est pas nécessairement une activité de tout repos à la batterie. Ses plans s’enchaînent, passant de rythmiques cardiaques aux blasts les plus sévères, au rythme des nombreux changements d'atmosphère des titres du combo. Enfin, très discrète derrière son clavier, et noyée dans la vapeur ambiante, Sarah Stanton, telle une poupée de cire, offre la clé de voûte de la réussite des compositions de My Dying Bride, grâce à des ambiances à son image, douces et discrètes et pourtant si belles.
Avec une setlist excellemment choisie, représentant tous les albums du groupe à l’exception du premier, As The Flowers Withers, le groupe enchaîne ses meilleures compositions : The Raven And The Rose et son pont black métal, The Cry Of Mankind et son riff angoissé, She Is The Dark et sa malsaine inconstance. Le groupe fait même l’honneur à la salle de présenter trois titres (Catherine Blake, The Wreckage Of My Flesh et The Prize Of Beauty) en avant première extraits de son album alors non sorti, Songs Of Darkness, Words Of Lights, et qu’il est très intéressant de trouver dans ce contexte, vus les chefs d’œuvres dont il s’agit. Ce show est donc un véritable must par rapport à ce que sait faire My Dying Bride, alliant beauté et efficacité, dans une ambiance très apaisante et pourtant dérangeante. Le groupe prouve que parmi les mufles metalleux, il se situe bien à l’écart, avec une classe, peut-être due à leurs origines anglaises, des plus admirables.

Le pire dans tout celà, c’est que l’intérêt de ce DVD ne s’arrête pas là. Outre des menus très représentatifs de l’atmosphère du groupe et procurant leur réel petit effet, Sinamorata nous propose pléthore de photographies, souvent inédites, de live, de vie commune, de rencontres, mais aussi bon nombre de créations graphiques de fans, minutieusement sélectionnées parmi les montagnes que le groupe a du recevoir, tant il s’est créé un univers évocateurs et touchant. A tel point d’ailleurs que, fait rarissime chez un groupe de métal, Sinamorata nous propose deux clips réalisés par des fans (sur My Wine In Silence et My Hope, The Destroyer), avec des mises en scène tenant largement la route et respectant l’esprit auquel nous a habitué le combo. A côté de cela enfin, les clips, officiels cette fois ci, de The Blue Lotus et The Prize Of Beauty, et trois extraits lives d’autres concerts, sur les titres The Dreadful Hours, The Raven And The Rose et She Is The Dark. Autrement dit, ce DVD regorge de bonus, tous très intéressants et pas du tout utilisés pour occuper de la place, apportant un réel plus à la pièce centrale que représente le live et plongeant le curieux dans l’univers si intègre de My Dying Bride.

Au final, Sinamorata se révèle vraiment indispensable pour quiconque est sensible à la magie des anglais, et gros plus pas forcément évident pour un DVD live, sera vraiment le parfait outil pour faire découvrir à un novice la musique du groupe et le monde qui l’entoure. Avec cet intérêt donc, il s’impose comme l’un des tous meilleurs DVD de l’année 2005, malgré sa sortie passée inaperçue en septembre, et saura réserver sont lot de visionnages sublimes et intenses. Magnifique.

A noter que le concert a reçu le soin d'un mastering en son 5.1

A écouter : Avec les yeux et avec l'�me
17 / 20
1 commentaire (19/20).
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Like gods of the sun ( 1996 )

Un papillon posé sur des vapeurs pourpres éclaire le noir absolu… Un package sobre (et sombre) à l’image de la musique qu’il contient : une musique obscure transcendée par des mélodies de guitares mêlées, menées par un violon dont la tristesse n’a d’égale que la beauté.
Tel pourrait être représenté Like Gods Of The Sun.
L’album s’ouvre sur le titre éponyme avec un riff d’introduction digne de Black Sabbath, tout en lenteur et en lourdeur ; mais alors qu’on s’attend à la voix peu gracieuse du prince « Ozzy » des ténèbres, c’est Aaron qui s’exprime de façon grave et dépressive, mais non sans sensualité.
Alors que l’on commence à être reposé par les guitares mélodieuses, au moment du break, les claviers arrivent, aidés de la voix qui se fait plus solennel pour délivrer une ambiance gothique digne du jugement dernier (plan que l’on retrouvera dans la piste suivante).
Et c’est par ses oppositions entre arpèges/violons et gros riffs/claviers que va se prolonger l’album sans lasser l’auditeur. On retiendra quelques chansons comme The Dark Caress et sa batterie martial sur fond de claviers éthérés, où le chant d’Aaron n’est pas sans rappeler celui de James Hetfield (en plus dépressif, certes) au début du premier couplet, ou bien des titres comme A Kiss To Remember, For You, Here In The Throat tout simplement superbes.
Le CD se ferme sur For My Fallen Angel, chanson magnifique, absente de toute distortion et batterie, menée par la voix et le violon. Cette piste peut rappeler les autres titres du genre de My Dying Bride comme Black God ou Sear Me MCMXCIII (présents sur Turn Loose The Swans, l’autre chef-d’œuvre du groupe), mais elle nous fera prendre conscience que contrairement aux albums précédents LGOTS ne comprend pas de chant black/death qui marquait certaines chansons (voir un album entier, Trinity) auparavant.
A noter également, sur la version digipack rééditée, la présence de deux remix qui n’apportent pas un grand intérêt mais qui ont le mérite d’être là.

Vous aurez compris que LGOTS est une merveille de grâce et de mélodie, et plus accessible que les autres preformances du groupe. On regrettera cependant certaines choses, telle que la discrétion de la basse qui pourrait participer à la lourdeur des ambiances, mais qui ne s’isole que rarement.

A écouter : Oui