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Biographie
Formation culte, My Dying Bride est le groupe de Doom le plus connu au monde. Influence majeure de dizaines de groupes, adulé par des milliers de fans, son importance est immense au sein de la scène. Il forme, avec Anathema et Paradise Lost, ce qu’on a coutume d’appeler le « Big Three », en référence au trois groupes venus du Royaume-Uni signés chez Peaceville Records, responsables de toute la deuxième vague de groupes de Doom Death. Malheureusement, Steels doit quitter le groupe lors de l'enregistrement de l'album, pour des raisons de santé. John Bennet assurera les parties de batterie en studio. A Line Of Deathless Kings ( 2006 )Un nouvel album de My Dying Bride est toujours un évènement, du fait du statut de groupe culte de la formation pour des milliers de fans. Le dernier vrai album studio du groupe remontant à 2004, l’attente commençait doucement à se faire sentir chez les aficionados des Anglais, d’autant que le groupe avait habitué les fans à une sortie grosso modo tous les deux ans. Ce nouvel effort arrive donc à point nommé, et soulève logiquement les questions récurrentes à chaque nouvelle production du groupe : suite logique dans la lignée des précédents opus, ou prise de risques avec une évolution soudaine et inattendue ?
Il faut pourtant persévérer, car comme souvent ce n’est qu’après un certain nombre d’écoutes que le disque dévoile toute sa richesse. En effet, le manque de punch entrevu lors des écoutes initiales est balayé par l’agressivité du son, avec des guitares très incisives et massives, sonnant presque complètement Doom Death (To Remain Tombless, One of Beauty’s Daughters). La basse reste quant à elle discrète mais suit les lignes de guitares à la perfection, donnant davantage de puissance au tout. La batterie n’est pas en reste, menée de main de maître et sans fioritures par Shaun Taylor-Steels (Deeper Down, And I Walk with them) dans ce qui restera malheureusement comme son dernier témoignage au sein du groupe, celui-ci ayant décidé de quitter le groupe pour des raisons de santé. Les claviers sont par contre très en retrait, voire quasiment inexistants (exception faite sur One of Beauty’s Daughters et L'Amour Détruit), ce qui pourtant, loin de porter préjudice au son, confère une touche raw à l’ensemble des plus agréables. Mais attention, My Dying Bride n’est pas pour autant devenu un groupe de Doom Death old school façon Winter ou Dusk ; les éléments qui ont fait leur succès sont toujours présents, notamment le romantisme noir et l’atmosphère très mélancolique et désespérée qui prédominent tout au long du disque. Stainthorpe signe au passage ici quelques uns de ses plus beaux textes, empruntant toujours aux thèmes qui lui sont chers, tels que l’amour (L’Amour Détruit, I Cannot be loved et son « Farewell, my love... », Loves Intolerable Pain), la mort (To Remain Tombless, And I Walk with Them, Thy Raven Wings) ou encore la dépression (Deeper Down). C’est d’ailleurs de lui que vient la véritable surprise du disque. En effet, la voix growl a totalement disparu pour laisser place à un chant clair quasiment omniprésent, parsemé ça et là de quelques cris discrets. Et c’est là le défaut majeur de l’album, car une voix growl aurait pu coller à merveille avec le côté plus agressif de ces nouvelles compos, qui rappelle quelque part le mythique Turn Loose the Swans. Chacune des pistes de ce nouvel opus est une réussite, malgré peut être une homogénéité trop importante. Au milieu de joyaux tels Loves Intolerable Pain, One of Beauty’s Daughters ou Thy Raven Wings, The Blood, The Wine, The Roses apparaît comme la pièce maîtresse de l’album, magnifique de tristesse et de beauté avec un Stainthorpe éblouissant de lyrisme, et offre un final extatique avec trente dernières secondes de folie, purement Doom Death, bien plus violentes que l’ensemble du disque, ce qui laisse quelque part un goût d’inachevé, car on n’ose imaginer ce qu’aurait été l’album avec plus de passages de cet accabit.
Au final, A Line of Deathless Kings est un succès, My Dying Bride délivrant ici un disque de très grande qualité qui ravira les novices comme les aficionados de l’atmosphère gothico-romantique qui a fait la renommée du groupe. Néanmoins les fans plus anciens préférant le son plus puissant des débuts regretteront l’absence de la voix growl de Stainthorpe, qui, alliée au son plus agressif qu’auparavant, aurait pu faire de ce disque un chef d’œuvre, qui ne restera pour le coup qu’un autre très bon album dans une discographie exemplaire. Sinamorata ( 2005 )My Dying Bride, pilier de la scène doom actuelle, est largement plébiscité au dehors des frontières du genre. Onirisme gothique et énergie suffisent à attribuer aux anglais une musique suffisamment accessible aux metalleux de tous bords. Grâce à une discographie sans réelle fausse note ayant révélé un talent de composition indéniable et renouvelable, le groupe s’est constitué un répertoire des plus riches, assurant, du même coup, des show de qualité, bien que rares. Avec un passage par la France l’été dernier au Fury Fest, l’entité a d’ailleurs pu le prouver aux froggies de la plus belle des manière. Ce Sinamorata tombe donc à point nommé en nos contrées, afin de remémorer aux présents l’ambiance enchanteresse de l’instant, et de donner aux autres une idée de ce que peut être un concert des anglais. Commençons donc par la pièce maîtresse de ce DVD, un superbe live, pas de toute fraîcheur, certes, puisque enregistré en 2003, à Antwerp (Belgique), mais reflétant parfaitement l’atmosphère d’un concert de My Dying Bride. Quelle est-elle alors, cette ambiance ? Et bien, cela va de soit, la même que sur tous les albums du combo, un mélange de lyrisme ambiant, de décadence exquise par un doom métal très subtil, mais cette fois-ci, noyée dans une légère brume et une pénombre toute secrète. Aaron Stainthorpe se tient là, devant vous, tel un géant schizophrène , dans sa camisole tâchée de sang, totalement hagard et pourtant si présent, avec ses faux airs de christ noir. Saisissant péniblement son micro, il émerveille de par sa voix, tant par les parties qu’il assure, alternances de naïves mélodies et d’un growl profond, que par la justesse avec laquelle il les exécute, prenant pourtant le temps au cours des titres de jouer une très réaliste comédie, en assumant totalement son rôle de fou dangereux. Pour soutenir ce grand poète, deux guitaristes et un bassiste, à la discutable classe (le style metalleux m’a toujours déplu de toute manière), et impartiaux sur les évènements qui les entourent, enfermés dans une bulle et assurant leurs impeccables mélodies. Derrière eux, Shaun Taylor fournit une performance des plus bluffantes derrière ses fûts, démontrant que le doom n’est pas nécessairement une activité de tout repos à la batterie. Ses plans s’enchaînent, passant de rythmiques cardiaques aux blasts les plus sévères, au rythme des nombreux changements d'atmosphère des titres du combo. Enfin, très discrète derrière son clavier, et noyée dans la vapeur ambiante, Sarah Stanton, telle une poupée de cire, offre la clé de voûte de la réussite des compositions de My Dying Bride, grâce à des ambiances à son image, douces et discrètes et pourtant si belles. Le pire dans tout celà, c’est que l’intérêt de ce DVD ne s’arrête pas là. Outre des menus très représentatifs de l’atmosphère du groupe et procurant leur réel petit effet, Sinamorata nous propose pléthore de photographies, souvent inédites, de live, de vie commune, de rencontres, mais aussi bon nombre de créations graphiques de fans, minutieusement sélectionnées parmi les montagnes que le groupe a du recevoir, tant il s’est créé un univers évocateurs et touchant. A tel point d’ailleurs que, fait rarissime chez un groupe de métal, Sinamorata nous propose deux clips réalisés par des fans (sur My Wine In Silence et My Hope, The Destroyer), avec des mises en scène tenant largement la route et respectant l’esprit auquel nous a habitué le combo. A côté de cela enfin, les clips, officiels cette fois ci, de The Blue Lotus et The Prize Of Beauty, et trois extraits lives d’autres concerts, sur les titres The Dreadful Hours, The Raven And The Rose et She Is The Dark. Autrement dit, ce DVD regorge de bonus, tous très intéressants et pas du tout utilisés pour occuper de la place, apportant un réel plus à la pièce centrale que représente le live et plongeant le curieux dans l’univers si intègre de My Dying Bride. A noter que le concert a reçu le soin d'un mastering en son 5.1 Like gods of the sun ( 1996 )Un papillon posé sur des vapeurs pourpres éclaire le noir absolu… Un package sobre (et sombre) à l’image de la musique qu’il contient : une musique obscure transcendée par des mélodies de guitares mêlées, menées par un violon dont la tristesse n’a d’égale que la beauté. Vous aurez compris que LGOTS est une merveille de grâce et de mélodie, et plus accessible que les autres preformances du groupe. On regrettera cependant certaines choses, telle que la discrétion de la basse qui pourrait participer à la lourdeur des ambiances, mais qui ne s’isole que rarement. A écouter : Oui |
My Dying Bride
Style : Doom Death Tags : Death Metal - Doom Metal Origine : Royaume-Uni Site Officiel : mydyingbride.org Facebook : Amateurs : 100 amateurs Facebook : |