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Biographie

Mourning Beloveth

Mourning Beloveth est fondé au cours de l’hiver 1992 en Irlande, mais ce n’est qu'en 1996 que le groupe sort sa première démo, suivie deux ans après par Autumnal Fires, seconde démo et premier succès pour le groupe, qui donne dès lors dans un doom death basique rappelant le My Dying Bride des débuts, mais sans les claviers et autres violons. Ceci leur vaut d’accompagner les mythiques Cathedral en tournée l’année suivante. Quelques mois plus tard, la bande sort son premier album, Dust, qui remporte un franc succès et contribue à répandre sérieusement le nom du groupe, ce qui leur permet d’accompagner sur quelques dates Cradle Of Filth, leur offrant encore davantage d’exposition.
Après plusieurs mois de composition, Mourning Beloveth sort son deuxième album, The Sullen Sulcus, chez Aftermath fin 2002. Le groupe rejoint ensuite le dantesque Doomination of Europe Tour, auquel prirent part MorgionOrodruinThe Prophecy et Ataraxie notamment. Ils sortent dans le même temps un split vinyl en compagnie de leurs compatriotes dark metalleux de Lunar Gate chez Sentinel, puis enchaînent ensuite avec le Doom Shall Rise, en compagnie de While Heaven Wept et Thee Plague Of Gentlemen, pour un mythique concert, donné dans une église pour l’anecdote. Enfin, après un long processus de composition, le troisième album du groupe, A Murderous Circus, sort en mars 2005 chez Grau Records.

Chronique

13.5 / 20
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A Disease For The Ages ( 2008 )

  Cela fait plus de seize années maintenant que Mourning Beloveth traîne sa peine, seize ans qui ont vu le groupe devenir une des formations les plus respectées du genre, même si son approche assez austère du style ferait pousser des boutons à certains. Cependant, après un magistral premier album, le groupe a certes su confirmer les espoirs placés en lui, mais sans jamais pouvoir vraiment retrouver tous son talent de composition originel, délivrant des albums corrects là il aurait pu faire tellement mieux, comme si la magie le quittait au fil du temps. Qu’en est-il donc de cette nouvelle sortie ? Vient-elle confirmer le lent (forcément) mais sûr déclin du groupe ?

  D’emblée, ce qui frappe avec ce disque, c’est sa noirceur ; ici, tout est d’obsidienne, de l’artwork au CD lui-même, en passant évidemment par les thèmes abordés. Finis les récits introspectifs désespérés, ici on parle brutalement et directement de mort, et de toute sorte de choses toutes aussi réjouissantes. A ce titre, le livret du disque se montre assez explicite avec photos évidemment très guillerettes, et que dire de cette pochette « décorée » d’un charnier ? Si esthétiquement l’objet est réussi, il surprend par son extrême dépouillement et son ambiance macabre.

  Ce durcissement de ton se ressent clairement dans la musique du groupe, qui a choisi de laisser tomber la superposition voix claire / growl pourtant caractéristique de son son au profit d’un growl certes puissant, mais uniforme et sans originalité (Primeval Rush). Les irlandais tentent tout de même d’innover avec l’incorporation d’une voix presque heavy Metal, mais qui malheureusement ne colle pas vraiment avec l’ensemble, et qui gâcherait presque l’écoute (The Sickness, Trace Decay). Finies également les parties atmosphériques, l’album n’est que d’un bloc, monolithique, où aucun répit n’est laissé à l’auditeur, écrasé qu’il est par toute la souffrance dévoilée petit à petit, sans artifice, jamais (Poison Beyond All).

  Ainsi, l’auditeur habitué de la mélancolie si authentique du groupe restera perplexe face à un album à l’atmosphère aussi pesante, presque malsaine ; car ces gens-là n’ont pas sorti un disque à écouter sur les côtes décharnées de l’Irlande à contempler un paysage d’une infinie grisaille, mais bel à écouter dans le noir total, recroquevillé dans une boîte Pourtant, l’espace d’un morceau, on semble retrouver le grand Mouning Beloveth, celui qui était capable de pondre des pépites du calibre de The Mountains are Mine ; sur The Burning Man, le chant clair fait son retour et ramène dans ses bagages tout le talent du groupe pour exprimer une mélancolie presque tangible et définitivement belle, que l’on pensait perdue après tant de temps passé dans le noir absolu.

  Au final, A Disease for the Ages est, comme ses prédécesseurs, un bon album mais sans plus ; Mourning Beloveth a décidé d’opter pour une autre façon d’exprimer ses griefs, et si on ne peut que saluer la tentative, on peut néanmoins regretter que la magie n’opère que partiellement. Alors oui, cet album est une des meilleures sorties du genre de l’année, mais le sentiment que le groupe aurait pu faire beaucoup mieux persiste, une fois de plus…

Tracklist : 01. The Sickness, 02. Trace Decay, 03. Primeval Rush, 04. The Burning Man, 05. Poison Beyond All

A écouter : The Burning Man, Poison Before All