Biographie

Mothlite

Mothlite est le résultat "avant-gardiste" de la rencontre entre Daniel O'Sullivan et Antti Uusimaki. Le premier, guitariste et pianiste de formation, vient de Londres et est principalement connu pour sa participation dans Guapo, (signé chez Ipecac puis Neurot Recordings) et ses performances live avec Sunn O))). Son association avec Steven O'Malley a d'ailleurs donné naissance à un projet improvisé : Aethenor, dont le deuxième album doit paraître cette année (Vincent de Roguin, de Shora, est également de la partie).

Antti Uusimaki, l'autre tête pensante, est un producteur de Helsinki ayant travaillé avec Brian Eno. Il apporte au projet ses nappes vaporeuses et évanescentes faisant de Mothlite l'hypnotique rencontre du classique et de la noise un soir de brume.

Pour son premier album, The Flax of Reverie, paru en 2008, le duo s'est entouré d'autres musiciens éclectiques, plus "classiques" dans leur approche: Sara Hubrich au violon, Gilad Atzmon à la clarinette et au saxo et Chloe Herington au basson. Le voyage au pays des rêves peut alors commencer.

Chronique

11.5 / 20
1 commentaire (12/20).

The Flax of Reverie ( 2008 )

Plus que toute autre chose, ce que propose Mothlite au travers de The Flax of Reverie est une ambiance. Un voyage pour oreilles averties où les rares envolées resteront confidentielles et où chaque note s’intègrera dans un paysage qui se dévoile pas à pas tout au long des cinquante minutes que dure l’album.

The Flax of Reverie ne tarde d’ailleurs pas à poser son ambiance et à ouvrir les portes de son territoire. Riverside, facile introduction en forme de morceau post-rock assez convenu, permet au groupe de mettre en place ses bases qu’il reprendra, étirera, expérimentera sur les autres compositions. Aux chœurs sombres et lancinants se superposent, comme en écho, l’inquiétude provoquée par des cliquetis autrefois familiers et les lamentations instrumentales désolées.

Puzzle de sons, mosaïque d’instruments, le disque bâtit, de la diversité des sonorités, un chemin boueux pris dans une brume épaisse qui ne permet qu’une navigation à l’instinct à défaut de se trouver en territoire connu (The Untouched Dew, que n’aurait peut-être pas renié un Pink Floyd enfumé). Même lorsque la lumière semble se faire et que les instruments sortent de leur léthargie, le tout ne se révèle que lueur éphémère, avant de replonger dans le brouillard nocturne.
Une sensation générale de flottement que renforce le croisement des genres et des musiciens : aux textures ambient et post-rock des claviers et des violoncelles se superposent d’infimes touches jazzy où participent une clarinette fantomatique et un saxophone sinistrement sourd lors de jams insaisissables.

Il est n’est souvent pas aisé d’appréhender l’essence de Mothlite, certains passages se révélant au mieux longuets, au pire pénibles à traverser (lors des deux morceaux finaux, Cauldron et Hypnogogue, notamment). Par son ambiance rigoureusement définie et sa manière de traverser ses territoires, la démarche du groupe peut se concevoir comme l’équivalent marécageux et brumeux du plein soleil de Earth (sur The Bees Made Honey in the Lion’s Skull). Ne s’apprécie que dans son contexte. Et par son contexte.

A écouter : The Untouched Dew - neverbegoodwood - Hypnogogue
Mothlite

Style : Avant-garde
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Origine : Royaume-Uni
Site Officiel : mothlite.com
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