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Biographie

Morgoth

Formé en 1987 à la suite des splits successifs de Exterminator et de Minas Morgul, Morgoth fut est l'un des premiers groupes de Death Metal allemands et probablement le plus renommé. Le groupe se constitue au départ de Harald Busse (Guitare), de Marc Grewe (Basse / Chant), de Rüdiger Hennecke (Batterie) et de Carsten Otterbach (Guitare) Jouant à leurs débuts un Death Metal lourd et gras dans la droite lignée de groupes américains tels que Death ou Obituary, le groupe sort une démo très rapidement en 1988 avant d'être repéré par Century Media Records et d'enchainer deux eps, Resurrection Absurd et The Eternal Fall en 1989 et 1990. L'année suivante, Morgoth recrute Sebastian Swart (Basse), laissant à Marc Grewe la place au chant, pour l'enrengistrement de Cursed, qui fait date dans le genre. Les allemands tracent peu à peu leur propre voie en incorporant des sonorités Indus sur Odium en 1993, considéré comme leur opus le plus abouti. L'année suivante ils enregistrent Feel Sorry For The Fanatic, résultat d'une évolution logique mais radicale car il n'y est plus du tout question de Death Metal mais d'un style hybride très fortement influencé par Killing Joke. L'album ne sort que deux ans plus tard, à la suite de quoi le groupe se sépare en 1998.

Morgoth se reforme en 2010 gardant du line-up originel Harald (Guitare), Marc Grewe (Chant) et Sebastian occupant désormais le poste de second guitariste. Sont alors recrutés pour la section rythmique Sotirios Kelekidis (Basse), Marc Reign (Batterie - ex-Destruction). Le groupe annonce une tournée des festivals européens célébrant le vingtième anniversaire de la sortie du mythique Cursed. Un live sort même en 2012 nommé Cursed To Live, mais en Marc Grewe quitte le groupe en 2014 juste avant l'enregistrement du nouvel album. Le groupe fait alors appel à Karsten Jäger et sort Ungod en 2015, toujours chez Century Media Records, dans une veine Death Metal d'avantage moderne.

Chronique

11 / 20
2 commentaires (12/20).
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Ungod ( 2015 )

Depuis la re-formation de Morgoth en 2010, ce nouvel album était attendu. Les Allemands font parties de ces formations Old School qui ont connu leurs heures de gloires dans les années 90 et qui, aujourd’hui, reviennent sur le devant de la scène.

Les attentes suscitées par ce genre de come-back sont nombreuses, elles seront scrutées à la loupe, quand on a atteint un statut de groupe culte, il est normal d’offrir à ses fans et au public un album de qualité.

Après une première écoute un constat est vite fait. Ungod est un album comme figé dans le temps, du Death Metal Old School dans l’âme avec un son directement issu des nouvelles technologies, c’est à dire propre, presque aseptisé. Exit les bonne vieilles productions des 90’s dont le son crade faisait tout le charme et donnait vraiment une puissance aux compositions. Second constat, Morgoth fait du Morgoth tout simplement. Le groupe avait tenté de faire autre chose en incorporant des sonorités proches du Metal Industriel sur Feel Sorry For The Fanatic en 1996 mais ce fut un échec total. La leçon retenue, les Allemands reviennent donc aux sources avec un Death Metal de tradition, du Old School des familles, ce qu’après tout, ils maitrisent les mieux.

Ungod possède une dominante très mi-tempo, les rythmes sont lourds, l’ambiance obscure, ce qui n’empêche pas certains morceaux comme Voice of Slumber of ou Snakestate d’avoir des parties plus rentre dedans et accrocheuses. A l’inverse de Descent Into Hell qui débute de manière plus violente avant un somptueux break. Ici on sent une vive émotion se dégager, notamment grâce à la voix du nouveau chanteur Karsten Jäger. Son timbre de voix proche de celui de Chuck Schuldiner, se fond parfaitement au concept Morgoth. La curiosité et quelques questions viennent du titre éponyme Ungod stratégiquement placé en milieu d’album. Plus de 6 minutes totalement instrumentales, qui synthétisent bien l’album sur son aspect musical, en passant en revue les différents tempos et travail sur les atmosphères. Pourtant Il est difficile de voir où Morgoth a voulu en venir. Un morceau bien foutu, certes, mais ... totalement dispensable, du moins dans ce format avec une absence de chant. 

La surprise vient plus de la fin de l’album où la musique des Allemands prend plus de mordant, des titres comme NemesisGod is Evil et Traitor ont bien plus de profondeur et transpirent plus le Death crade et malsain. Le tempo général de ces morceaux est plus soutenu et d’un sens plus conforme à ce qu’on pouvait attendre sur la totalité de Ungod. La fin de l’album sauve quelque peu les meubles, mais faut-il encore que l’auditeur n’ait pas décroché avant, et sincèrement ce n’est pas gagné, car on s’ennuie un peu jusque-là, très peu de titres captent réellement l’attention et provoquent des frissons. 

Sur sa globalité la cuvée Morgoth 2015 est donc un peu décevante, pas franchement géniale. Elle manque de puissance et parfois même de « vie ». Les Allemands reprennent plus ou moins les choses où ils les avaient laissé en 1993 avec Odium, soit ... il y a vingt-deux ans. C’est assez conceptuel mais on pourrait appeler ça : avancer dans le passé. 

A écouter : Nemesis, God is Evil