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Biographie

Minor Threat

Minor Threat voit le jour au début des années 80 quand quatre amis de lycée décident de créer un groupe punk dans leur bonne vieille ville de Washington. Le groupe est composé de Ian Mc Kaye au chant, de Lyle Preslar à la guitare, de Brian Baker à la basse et enfin de Jeff Nelson à la batterie. Ian, leur leader charismatique compose alors des chansons très engagées, amenant une réelle philosophie de vie, le straight-edge. Le raisonnement pricipal de cette philsophie étant de ne pas perdre le contact avec les réalités de la vie par aucun moyen, cela inclus donc une hygiene de vie parfaite: pas d'alcool, pas de drogue, pas de sexe sans sentiments, végétarisme. La chanson "Straight-edge" définit bien cette philosophie et la population punk de l'époque s'est tout de suite retrouvée dans ce message, appliquant à la lettre les principes définits dans les chansons de Minor Threat. Phénomène, puis mouvement que Ian McKaye n'a pas vraiment voulu. C'est aussi peut-être a cause de cette pression que le groupe n'a pas tenu longtemps, en effet deux ans plus tard, le groupe splitte laissant derrière lui une marque indelébile dans la scene punk. On ne compte plus les groupes inspirés par Minor Threat, ou même les groupes se réclamant de la tendance Straight-Edge (X ou sXe). Apres la séparation du groupe, Ian Mc Kaye forme Fugazi, groupe post punk désormais mythique; Brian Baker lui créa Dag Nasty, puis plus tard ira rejoindre Bad Religion. Ian est également à l'origine du label Dischord, qui lui permet dans un premier temps de sortir les disques de Minor Threat et Fugazi, puis dans un second les disques des groupes punk de Washington (dont les excellents et reconnus Government Issues). Toute l'oeuvre de Minor Threat a été rééditée sur un seul disque en 1988 : Complete Discography.

Live DC Space - Buff Hall - 9:30 Club ( 2003 )

L’année 2003 était l’occasion de célébrer les 20 ans de la séparation de Minor Threat. Pour la circonstance, Nelson et MacKaye sortaient un dvd live regroupant trois concerts dont le choix se voulait représentatif de la carrière du groupe mythique de Washington (1980-1983).
 
Comme toujours chez Dischord le travail de présentation est soigné et rien n’est laissé au hasard. Le livret intérieur présente les listings des différents concerts avec les textes des chansons, des photos du groupe en noir et blanc que l’on regarde avec nostalgie comme un album de famille et quelques affiches de concerts maison réalisées par collage et photocopiées à la boutique du coin.
Trois concerts représentant trois années de la vie de Minor Threat où, si ce n’est la méthode de prise de vue et la capacité de la salle, rien ne change finalement. Le groupe reste constant dans son énergie, dans son message et dans la manière d’accomplir son objectif. Chaque prestation est rapidement présentée par une notice décrivant le contexte dans lequel elle s’est déroulée. 

Si ce n’est le fait que l’on assiste à l’un des tous premiers concerts de Minor Threat, le live enregistré en 1980 au D.C. Space de Washington n’offre que peu d’intérêt. Filmé avec les moyens du bord, on ne parvient à distinguer que quelques silhouettes à travers un halo grisâtre sur des titres que seuls les fans irréductibles reconnaîtront. Ces derniers pourront jeter un œil curieux sur ce document unique sans toutefois s’attarder. Pour les autres, il est préférable de s'abstenir et de commencer directement leur apprentissage par le live enregistré au 9:30 Club de Washington.

Filmé en juillet 1983, soit trois mois avant leur séparation, le live au 9:30 Club est l’une des vidéos les plus abouties de Minor Threat. Pour l’occasion, le groupe met en place un dispositif hors norme. Deux caméras couvrent la totalité de la prestation, une dans la salle, l’autre sur la scène. On y sent un groupe à l’apogée de son hardcore, faisant preuve d’une maturité scénique certaine. MacKaye y apparaît plus détendu qu’à ses débuts, moins à fleur de peau également. Le groupe y égrène les titres phares de son répertoire face à une assemblée entièrement acquise à sa cause.   

Mais pour ma part, ma préférence revient au live enregistré au Buff Hall de Camden (New Jersey) en 1982. Filmé par une seule caméra sur le côté de la scène, ce concert est exceptionnel à plus d’un titre. D’abord parce qu’il bénéficie d’un bon son et d’une bonne qualité d’image. Ensuite parce qu’il immortalise la période où Minor Threat se mue en quintet (jusqu'en juin 1983), recrutant le bassiste Steve Hansgen, Baker prenant alors la seconde guitare aux côtés Preslar. Mais surtout parce qu’il est le révélateur de la période dorée d’un punk hardcore rassembleur (les Bad Brains y sont également pour quelque chose), au public multiethnique, multisocial et multistyle tout simplement. A l’instar de certains clubs de sports qui réservent une tribune de leur stade aux enfants, Minor Threat est l’initiateur d’un coin enfant pour les concerts hardcore. Au Buff Hall, ils sont cantonnés dans un coin de la scène, arborant la croix straight-edge, sésame leur permettant d’assister au concert tout en étant interdits de consommation d’alcool. Révélateur enfin car, finalement, on s'aperçoit que le hardcore prend toute sa valeur dans les petits clubs. C’est par essence un style musical minoritaire et intimiste qui n’aime pas l’espace des grandes salles ou des stades.

Finalement, ce dvd offre deux heures d’immersion complète au cœur d’une partie du patrimoine punk hardcore. Indispensable à tous fans de hardcore qui se respecte, ce dvd est la page qui manquait à l'œuvre de Minor Threat pour rentrer définitivement dans la légende.

A écouter : Filler, Minor Threat, Screaming at the Wall etc.
17 / 20
8 commentaires (18.56/20).
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Complete Discography ( 1988 )

Il y des légendes dans le punk rock et Minor Threat en est une! Dischord le label activiste de Ian Mc Kaye (chanteur du combo) a eut la bonne idée il y a quelques années de sortir l'intégrale des chansons du groupe sur un cd. 26 chansons qui n'ont pas veillies et qui véhiculent toujours autant ce qu'était Minor Threat, c'est à dire du punk comme on en fait plus.

Imaginez le choc que les chansons ont provoquées au début des années 80, des paroles explicites et engagées, un son violent et précis, une voix à couper le souffle, voilà ce qu'est le hardcore de Minor Threat. Finit les trois ou quatre accords de puissance sur fond de voix criardes rectilignes. Ici la place est au chaos organisé, les guitares n'hésitent pas a partir dans des solos courts et apocalyptiques, la voix à se moduler passant d'un chant crié à un calme presque ironique, les lignes de basses servent a corps perdu la guitare et la batterie. Ce qui nous paraît banal aujourd'hui ne l'était pas en '80, de toute façon ce n'est pas pour rien si énormément de groupes actuels se permettent des reprises du fameux combo de Washington DC (Pennywise, Anti-Flag, Sick Of It All, Sublime...).

L'album commence par les chansons les plus violentes du groupes : "Filler", "Seeing Red", "Straight-Edge", "Bottled Violence", la chanson éponyme "Minor Threat", "Guilty Of Being White". Il n'y a rien de plus efficace, pas d'intro, des riffs de guitare simples mais spontanés, un chant hurlé et contenu. Voici ce qu'a apporté Minor Threat au punk, une revalorisation des sentiments au delà de la technique. "In my eyes", est d'un autre genre, une intro désordonnée, des montées d'adrénaline, mais toujours ce sens de la simplicité. Plus on avance dans l'écoute de l'album plus on sent une légère variation dans les chansons, la track-list est excellente dans ce sens (elle suit d'ailleurs l'évolution chronologique du combo). "Think Again" et "Look Back & Laugh" démontrent bien que le groupe ne se cantonne pas qu'à un genre de punk. Il n'y a qu'à écouter "Good Guys Don't Wear White" (qui est une reprise soit dit en passant) pour se rendre compte que le groupe peut aussi faire un rock rapide et ordonné. "Salad Days" conclut parfaitement l'album et cela nous permet de nous remettre de nos émotions.

Intéressons nous maintenant aux paroles des chansons, car s'il existe bien un groupe engagé et intelligent c'est bien Minor Threat. La philosophie straight-edge est présente sur toutes les chansons, traitant du problème des drogues ("Filler", "In my eyes"), de la boisson ("Bottle violence"), de l'égo ("Small man, big mouth", "Steppin' stone", "Cashing in") et de la société en générale ("Out of step","Look back and laugh", "Screaming at wall"). Les paroles ne tombent jamais dans le cliché, et souvent cela est prit avec dérision et sérieux. Le groupe ne se prend pas pour autant pour un donneur de leçon, il expose juste un point de vue. Les deux versions de "Out Of Step" en étant la preuve, remplaçant ainsi "don't smoke, don't drink, don't fuck" par "I don't smoke, i don't drink, i don't fuck". Car les chansons de Minor Threat ont eut une influence que le groupe n'a pas pu contrôler dans un premier temps (voir bio).

Complete Discography est le disque indispensable a toute bonne discotheque punk, la production est plus qu'honorable la remastérisation aidant. Un disque remplit d'intelligence tant au niveau des paroles que de la musique, indispensable!

A écouter : Seeing red ; In my eyes ; Small man, big mouth ; Bottle violence ; Guilty of being white ; It follows me