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Biographie

Metz

Metz est un trio Noise Punk formé à Toronto en 2008 par Alex Edking (Guitare), Christ Slorach (Chant / Basse) et Hayden Menzies (Batterie). Une poignée de singles sortent entre 2009 et 2012, juste avant que leur premier album éponyme ne paraisse chez Sub Pop qui fait grand bruit un peu partout, inspiré de Shellac, The Jesus Lizard ou des Pixies. Pendant trois ans, Metz s'est produit sur scène aux côtés de Mission Of Burma, Death From Above 1979, Mudhoney, Oneida et Nomeansno entre autres.Après être resté sur la route durant trois ans, le groupe annonce un second album, II, prévu pour 2015, toujours chez Sub Pop. 

Chroniques

Strange Peace II Metz

Strange Peace ( 2017 )

Cela devait faire un bon moment que Metz et Steve Albini se regardaient du coin de l’œil, prêts à se sauter à la gorge. Tôt ou tard, le maître des clés devait avoir son mot à dire sur le parcours du trio de Toronto. Le fait est que Strange Peace permet à Metz de pousser tous les interrupteurs de un à deux crans au dessus du niveau précédent. 
Une fois les murs écartés et les meubles balancés par la fenêtre, Metz peut enfin lacher les gaz et cracher un noise rock encore plus dense et accidenté, encore plus fiévreux et bariolé. Paradoxalement, tout parait davantage carnassier et harmonieux. En cause ces quelques virées rampantes au tempo ralenti ("Sink", "Caterpillar") qui rendent le tout plus digeste sans pour autant faire de concessions. Car pour le tronc commun, ça bastonne à tous les étages jusque dans les cages d'escaliers. Les guitares chauffées à blanc viennent te poncer la nuque et la section rythmique, canalisée comme jamais, te laboure allègrement les viscères. A chaque round ça frôle le KO vasculaire.

Lorsque Metz parvient à tout rassembler au sein d'un même morceau, cela donne les 6 minutes de "Raw Materials", une conclusion flamboyante qui affole l’encéphalogramme et achève le moindre doute qui subsisterait quant au propos des ontariens. Strange Peace est le disque le plus abouti et le plus consistant de Metz. Composé dans un contexte particulier et chaotique pour Alex Edkins (chant, guitare), il inscrit leur nom de manière indélébile dans la liste des valeurs étalons du noise rock. Mais pas que, car sur scène Metz c'est encore autre chose. Le volume poussé au maximum - et c'est peu de le dire - les canadiens électrisent littéralement l'espace et inocule une énergie hardcore à la moindre parcelle musculaire. Une volée de limaille de fer dans la gueule.

A écouter : Raw Materials - Mess Of Wires - Drained Lake
16 / 20
3 commentaires (13.33/20).

II ( 2015 )

Pourquoi faire compliqué lorsque l'on peut faire simple ? Voilà la phrase qui pourrait résumer II. Héritier des groupes de Noise Rock des années 90, Metz suit le même chemin en hybridant les courants musicaux de la grande famille du Rock indépendant et du Punk Rock, comme ils l'avaient jadis fait sur leur premier disque, avec plus de talent (de maturité?) que par le passé.

Mais ne boudons pas notre plaisir, l'album éponyme était une réussite et II s'ouvre sur un premier titre peu aventureux mais rassurant : le groupe n'a pas radicalement changé. Le power trio propose toujours une musique énergique, brutale et violente, portée par une production sonore qui permet à chaque instrument de se tailler la part du lion tour à tour. 

Auditeur rassuré rime t-il pour autant avec auditeur comblé ? Heureusement Metz sort les griffes dès le second titre et ne va pas les rentrer jusqu’à la fin de la face B, mettant au jour un album solide, gonflé d'influences diverses toutes savamment mêlées sans jamais tomber dans la caricature. On se laisse donc balloter au rythme des traditionnels ralentissements du groupe, encadrés par la basse et la batterie, qui nous font penser aux Pixies, à Nirvana ou The Jesus Lizard, tant le groove malsain des deux instruments fait mouche comme sur "I.O.U.". A l'instar des formations citées, Metz s'appuie sur une grosse dynamique et des explosions sonores d'une rare violence, bien plus extrêmes que celles de leurs glorieux ainés. Du riffing mélodique et agressif de "Split You Out" à la sauvagerie Hardcore de "Nervous System", II ne fait aucun prisonnier et reste résolument animal.

Punk, le groupe l'est donc jusqu'au bout des griffes et n'hésite pas à teinter sa musique de petits éléments novateurs bienvenus quand il s'agit de supporter une telle décharge d'énergie. Au rang des nouveautés salvatrices, on trouve "ZZYZX" qui offre une véritable bouffée d'air frais à l'auditeur mais surtout "Kicking a Can of Worms" et son déluge de feedback, de distorsion et de bruit.

En dix titres et moins d'une demi heure, Metz confirme son statut de groupe enragé et livre un disque à son image, celle de trois amis se souciant peu des catégories, piochant à droite et à gauche pour créer une musique qui leur ressemble. Un disque de Punk Rock donc et c'est bien tout ce que nous pouvions souhaiter de la part d'un groupe signé chez Sub Pop.  À ranger à côté de son aîné mais aussi de HammerheadBrainbombs et des premiers Nirvana

A écouter : Nervous System - Kicking a Can of Worms
15 / 20
1 commentaire (16.5/20).
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Metz ( 2012 )

Pour un groupe canadien qui porte le nom d’une ville française, signer chez Sub Pop est déjà un exploit en soit. Mais lorsqu’on rajoute que c’est leur tout premier album et qu’ils sont présentés comme de sérieux concurrents à Pissed Jeans, comment peut-on appeler ça ? No idea. Bref, Metz c’est - ou c’était, je ne sais pas trop – la hype noise punk de fin 2012. Leur album n’était pas encore sorti, qu’une poignée de singles doublée d’une bouillonnante réputation en concert auront suffi à Metz pour vampiriser l’attention. A raison car ce disque est excellent. Il vise et touche dans le mille sans pour autant apporter le moindre soupçon d’originalité, ou peut-être seulement le fait de nuancer la véhémence de The Jesus Lizard dans une interprétation plus pop. Au début, ça n’est pourtant pas forcement le grand kif. Ça donne même presque envie d’écouter les originaux, voire le Old Wounds de Young Widows dont l’enregistrement live m’est immédiatement revenu en mémoire. Mais rapidement Metz fait son travail de sape. Peu à peu les morceaux s’impriment et te colle au talon comme un chewing-gum tout juste recraché. C’est sûrement parce que le trio n’a pas grillé toutes ses cartouches d’entrée de jeu, même si "Headache" et "Get Off" font le job. Sous la pédale, ils ont gardé bien au chaud les 2 ou 3 meilleures torgnoles pour la fin. Le très Pissed Jeans "Wasted", cradingue et urgent comme il se doit. Puis "The Mule", le tube noisy imparable. Et enfin "Negative Space", une conclusion idéale que l'on connaissait déjà, synthèse magmatique des guitares chauffées à blanc auxquelles Metz semble être particulièrement attaché. Au milieu c’est bonnard, sans plus. C’est peut-être pour cela que Metz est juste un très bon album de noise, nervuré d’électricité punk et de fougue juvénile, et pas la bombe atomique à laquelle on pouvait s’attendre. La même année on avait pu d’ailleurs s’envoyer le Melt Cry Sleep de Buildings, un morceau de noise autrement plus costaud.

A écouter : Wasted - The Mule - Negative Space - Headache