Biographie

Me And That Man

Me And That Man est une collaboration entre Nergal (Behemoth) et le musicien Britanique/Polonais John Porter puisant son influence chez Nick Cave, Tom Waits ou Leonard Cohen, mais aussi du côté de la Folk ou de la Country, dans la veine d'un artiste tel que Johnny Cash. Le duo sort son premier album, Songs Of Love And Death, le 24 mars 2017.

Chronique

13 / 20
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Songs Of Love And Death ( 2017 )

A en croire ses publications sur l’internet, ça faisait un petit moment que ça lui trottait, à Nergal, de se lancer dans un projet annexe. Et vas-y que j’te joue des airs sur le canal clean qui sentent bon le Rock’n’roll et vas-y que je me mets à porter des grands chapeaux… Bref ! Exit Behemoth, le maquillage blafard et les incantations blasphématoires, place à Me And That Man, formé avec le britannique John Porter et œuvrant dans la Folk, la Country et le Blues. Le premier fruit de leur collaboration est justement tombé de l’arbre ce 24 mars 2017 et revêt le doux nom de Songs Of Love And Death.

L’album s’ouvre d’ailleurs avec le single My Church Is Black, dévoilé en début d’année mais sans s’être ébruité à outrance. Nergal donne de la voix, cette dernière camouflée sous une couche enveloppante d’effets rétro, et les premiers arrangements instrumentaux ne sont pas sans rappeler les britanniques de Depeche Mode. Sont également au rendez-vous quelques gimmicks d’harmonica, évoquant l’Amérique sudiste : celle du bourbon, des ranchs et de la country. Les notes s’égrènent sans maladresse dommageable mais il est toutefois pertinent de préciser la présence de quelques hésitations de la part du leader de Behemoth, au gré de certaines lignes de chants clairs. Au contraire, l’aisance de John Porter vient contrebalancer ces légères incertitudes et apporte une réelle prestance à l’ensemble.

Tantôt obscure et torturée (Of Sirens, Vampires And Lovers, Love And Death), tantôt lumineuse et enjouée (On the Road, One Day), la musique de Me And That Man s’affranchit des codes des courants sur lesquels elle navigue et délivre des mélodies à l’identité forte, parfois empreintes d’une touche de romantisme noir (Cross My Heart And Hope To Die). Dans ses messages postés sur les réseaux sociaux, Nergal disait vouloir s’extirper de sa zone de confort avec ce projet qu’il qualifie lui-même comme étant de la "Dark Country". De ce côté-là, il est difficile de parler d’échec : Songs Of Love And Death comporte treize morceaux puisant dans les respectables courants musicaux que sont la Folk, le Blues ou la Country ; bref, des influences qui ne sont pas celles de la fameuse formation polonaise de Black Metal dont il est à la tête. Revendiquant les influences notables que sont Nick CaveLeonard CohenJohnny Cash, le duo évoque également des similitudes avec les Byrds (One Day avec Wasn’t Born To Follow) ou encore avec Pearl Jam, et surtout avec la merveilleuse voix de son leader charismatique Eddie Vedder.

Me And That Man s’en sort de manière remarquable avec ce premier essai aux inspirations multiples. Sans être brouillon ni prétentieux, Songs Of Love And Death apporte sa pierre à l’édifice et s’avère un album attirant, bien que sans grande nouveauté. En somme un projet sur lequel il convient de jeter une oreille, non pas uniquement pour la présence de Nergal, mais pour sa diversité et sa chaleur.

A écouter : My Church is Black, Of Sirens, Vampires And Lovers,