Biographie

Manchester Orchestra

Né dans la banlieue d'Atlanta en 2005, Manchester Orchestra prend racine autour d'Andy Full (Right Away et Great Captain). Un premier album Nobody Sings Anymore est enregistré mais jamais diffusé du fait du changement d'orientation musicale du combo. Pourtant, quelques morceaux réapparaissent sur le EP You Brainstorm, I Brainstorm, but Brilliance Needs a Good Editor qui déboule fin 2005, lorgnant vers un rock indie humble et envoutant.
L'année suivante, Manchester Orchestra sort son premier véritable opus I'm Like a Virgin Losing a Child qui leur ouvre les portes du label Canvasback, avec qui les américains sortent un second EP Let My Pride Be What's Left Behind en 2008. Le succès grandit peu à peu et le second album Mean Everything to Nothing débarque en avril 2009, épaulé par divers singles ("I'Ve Got Friends" ou "Wolves At Night").

Chronique

14.5 / 20
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Mean Everything to Nothing ( 2009 )

Voir Andy Hull, grand gaillard typé bucheron canadien, se lancer dans un rock indie assez posé peut toujours faire sourire. Qui imaginerait que sous cette masse se cache un poète qui, épaulé par ses acolytes depuis quelques années, prend des airs de grand garçon déçu par la vie une fois sur scène ? Peu de monde jusqu'au succès de I'm Like a Virgin Losing a Child. Toutefois, après le buzz du premier album, le groupe a fort à faire sur Mean Everything to Nothing : montrer tout d'abord qu'ils ne sont pas juste qu'un combo au succès éphémère, et qu'ensuite ils ont encore des choses à dire depuis le précédent opus...

Manchester Orchestra, sur ce nouvel album, ce sont principalement des airs de MewithoutYou, un chant dans la lignée de Modest Mouse et quelques riffs dignes de Death Cab For Cutie. Comprenez par là un rock indie entraînant, un vocaliste offrant un panel de timbres assez large et une sensibilité à fleur de peau. Et même lorsque le tempo s'accélère et que les notes prennent de l'ampleur (le puissant "Shake It Out", au riff rappelant "Get Free" de The Vines), Manchester Orchestra laisse toujours paraître une certaine fragilité. En effet, les ambiances alternées de I’m Like a Virgin Losing A Child ont disparu au profit d’une homogénéité qui pourra en décevoir certains, notamment du fait de l’absence de compos du calibre de "Sleeper 1972" ou "Don’t Let The See You Cry". En résultent des riffs plus rock que l'on écoutera avec une certaine amertume tant la passion dégagée est contagieuse : "I'Ve Got Friends" et ses refrains explosifs, la mélancolie de "Everything To Nothing" ou les quelques passages au piano, toujours légèrement en retrait.
Il n'est heureusement point question de mièvreries ou de riffs larmoyants sans véritable sentiment pour porter le tout. La bande à Andy respire la sincérité et semble vivre sa musique avec des mots simples mais pas dénués de sens : « 'cause you are not alive / when I need you / I need it quickly / in case you never know » sur "I've Got Friends" ou « I offer you a small dog in the kitchen / I just wanted you to feel at home » sur "One Hundred Dollars".

Mean Everything to Nothing s'avère au final plus homogène que I'm Like a Virgin Losing a Child. Certes, il apparait comme moins frêle, mais la maîtrise des mélodies et du chant rend l'ensemble plus mature. Manchester Orchestra se perfectionne sur ce nouvel album, au grand regret des adeptes des morceaux les plus épurés. Si jamais vous croisez un grand gaillard barbu au détour d'une rue, ne prenez pas peur, ce n'est peut être qu’un musicien perdu entre quelques notes...

A écouter : Shake it Out � The River � I�Ve Got Friends