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Biographie

Less Than Jake

1992, Gainesville, Floride. Less Than Jake débute en tant que trio pop punk Vinnie (batterie), Roger (chant/basse) et Chris (chant/guitare)) puis intègre une section cuivres 6 mois plus tard. Les nombreuses répétitions débouchent sur le premier album Losers, Kings&Things We Don't Understand en 1994 sur No Idea Records. Puis Pezcore en 1995 sur Asian Man Records avant de signer sur la major Capitol/EMI pour sortir Losing Streak et Hello Rockview, et se permet même entre temps de constituer un album de reprises de la comédie Grease.

Depuis le milieu des années 90, Less Than Jake jouit d'une réputation inégalée dans le domaine du ska/punk moderne. C'est dans ce contexte qu'ils signent avec le label Fat Wreck Chords pour sortir Borders & Boundaries en 2000. Cependant, le groupe a toujours tenu à conserver une grande indépendance et continue à sortir pleins d'albums CD et vinyls sur beaucoup de labels différents, gros ou petits. Fin 2002, les 5 gars de Gainesville ont plus de 100 éditions en tout genre (cd, vinyl, 7", splits, promo...)

L'escapade Fat Wreck aura celà dit été courte puisque l'album full length suivant, Anthem, voit le jour chez Warner Bros/Sire Records (enregistré par Rob Cavallo). Un retour sur une major qui accompagne son lot de déceptions chez nombre de fans qui se demandent où est passé le ska dans Less Than Jake (les singles de l'album présenteront d'ailleurs des versions sur lesquelles les cuivres ont été passé enlevés).
Roger fonde Rehasher, groupe de punk rock mélodique et rapide dans lequel il chante, puis sort la collection de raretés, inédits, b-sides... B is For B-sides, alors que le label de Vinnie, Fueled By Ramen, est en pleine expansion et connaitra d'énormes succès (Fall Out Boy, Panic! At the Disco...) dans les trimestres précédents la sortie du nouveau LTJ, In With the Out Crowd, le 23 mai 2006. Rob Cavallo laisse la place au célèbre Howard Benson (Motörhead, My Chemical Romance, Sepultura, Hoobastank etc) derrière les manettes pour cet opus.

In With the Out Crowd ( 2006 )

Après un Anthem souvent décrié car moins ska et davantage pop (on se souvient encore de la fameuse version de "Look What Happened" sans cuivres alors que l'originale sur Borders & Boundaries en comportait, ou encore du sous mixage de ces mêmes instruments à vent), Less Than Jake reviennent en clamant un retour aux sources avec ce In With the Out Crowd. Alors qu'en est il? Sans faire durer le suspense plus longtemps, on peut affirmer sans trop se mouiller que ce n'est pas le cas.
Si on fait les comptes, 5 chansons sur les 12 présentent des cuivres et des rythmes plus ou moins ska. Pour le reste, c'est du punk rock popisant (sans euphémisme ça donne le terme "pop punk").

Alors certes, c'est fun, bien fait, ça fait gentiment balancer la tête, les choeurs sont calibrés, les refrains entêtants s'incrustent parfaitement dans la caboche (y a même quelques "na na na na...") etc, mais l'ennui c'est que les titres n'ont pas grand chose d'original. Le style Less Than Jake, si caractéristique il y a encore quelques années, se cache derrière les mélodies proprettes et finit par se fondre dans la masse pop punk etats-unienne (l'effet Fueled By Ramen?) Même la voix particulière de Roger tend à prendre les formes du moule, alors qu'elle est plus brute dans Rehasher, son side project punk rock mélodique à 100 à l'heure.
Les quelques parties de cuivres apportent néanmoins un peu de fraicheur et une touche plus personnelle, mais qui reste au final assez superficielle; comme s'il ne fallait pas dépasser les 30 secondes / 3 lignes maximum de saxophone par morceau, histoire que Peter Wasilewski ait quand même quelque chose à faire. Sans parler de "In-dependance Day" sur lequel on nous refait le coup des cuivres quasiment inaudibles tellement ils sont sous mixés.

In With the Out Crowd poursuit donc dans la voie tracée par Anthem, et même si Less Than Jake conserve un sens de la mélodie efficace, il est désormais destiné aux amateurs de la nouvelle vague pop punk, plus qu'aux nostalgiques du "bon vieux temps".

Ecouter 5 titres sur Purevolume ou 4 titres sur Myspace.

A écouter : "A Still Life Franchise" ; "P.S.: Shock the World"
14 / 20
1 commentaire (16/20).
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Borders & Boundaries ( 2000 )

Less Than Jake est un de ces groupes chanceux. On s’étonnera toujours du succès qu’il connaît, comparé à d’autres groupes bien moins connus sortants des albums du même acabit. Alors, à quoi est dû leur renommée? Au nombre impressionnant de concerts et festivals qu’a assuré le groupe depuis sa création en 1992? A une bonne promo? LTJ est surtout un groupe de scène populaire, dont tout le monde a déjà entendu parlé…

Ce CD donc, dernier en date de l’énorme discographie du groupe, étonne. Non pas qu’il soit mauvais, bien au contraire, mais plutôt parce que LTJ nous avait habitué à son style si reconnaissable de ska-punk festif des débuts (Losing Streak, Hello Rockview…) . Et là, la première chose que l’on remarque sur le disque, c’est le coté rock bien plus prononcé, surtout sur la fin de l’album.

Les voix de Chris et Roger sont devenues bien plus émotives. Les mélodies des cuivres sont plus élaborées et plus expressives. Les parties guitares assurent un son plus saturé, de bien meilleure qualité et en définitive, plus rock (bien que moins 'sale') que sur les anciens albums où dominaient plutôt les rythmiques ska en son clair. Là au contraire, la guitare est bien plus présente avec des "bons gros riffs"! Les parties batterie et surtout basse sont toujours aussi bonnes.

Mais là où la différence tranche le plus avec les précédents albums, c’est au niveau de la production! Quel gouffre ! On était habitué à un son de qualité médiocre sans profondeur et en somme, un peu triste. Et bien maintenant, on sent la différence! On le remarquera surtout sur la guitare, bien moins 'fade', sur la basse, plus profonde et plus puissante, et enfin sur la batterie: on voit que des gros efforts ont été fait! La caisse claire a été particulièrement bien réglée, avec des sons différents en fonction des musiques, les toms gagnent énormément en énergie et en harmoniques et les cymbales peuvent enfin s’exprimer! Le mix est bien plus cohérent et permet à chaque instrument de trouver sa place… La voix est moins présente et plus soignée et laisse plus de place aux instruments… Franchement, chapeau bas à l’ingénieur du son! En définitive, le son de l’album est vraiment soigné et en séduira plus d’un!

Les musiques en elles-même sont énergiques, mais le tempo s’est un peu ralenti tout de même. De grands efforts ont aussi été faits sur la mise en place : c’est maintenant réglé comme du papier à musique. Malgré la mention 'Fat', il diffère des autres productions du label par le son, le ton mélancolique assez présent et l’originalité. Le groupe se démarque donc de ses congénères sur plus d’un point…

Tous ces changements mettent donc en évidence l’envie qu’a Less than Jake de passer à autre chose. Le groupe a évolué et veut nous le montrer. Il gagne ainsi en crédibilité. C’est peut être dû au vieillissement. En tout cas, LTJ semble en avoir un peu marre du ska-punk et s’attarde maintenant plus sur les émotions qui peuvent ressortir de leur musiques. Mais, peut-on leur en vouloir après autant d’EP,CD, cassettes et autre? La plupart des groupes font de même à un moment ou un autre…

En conclusion, je dirais que ce n’est pas le genre d’album qu’on écoute une fois et qu’on adore de suite. Il demandera du temps pour être assimilé mais mérite qu’on y prête attention. Oui Less Than Jake laisse tomber le ska, et ça en décevra plus d’un (moi le premier), mais passé ça, on découvre un excellent disque qui fait chaud au cœur, malgré ce que peuvent en dire les nombreuses critiques de fans déçus. C’est donc un album plus mûr que les précédents aux multiples atouts qui apporte un son et une vision différente de la musique comparé aux autres productions Fat. Essai transformé…

A écouter : Magnetic North ; Gainesville Rockcity ; Last hour of the last day of work ; Faction