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Biographie

Lagwagon

Originaire de Goleta, Californie et originellement appelé Section 8 (comme plusieurs autres groupes au demeurant), le groupe change de nom en 1990 et opte pour Lagwagon. Les 2 premières années sont surtout marquées par les changements incessants de line-up puis (et surtout) par la rencontre du combo avec Fat Mike qui les fait tout de suite entrer dans Fat Wreck Chords. Etant un des piliers fondateurs du célèbre label depuis ses débuts, Lagwagon ne l'a jamais quitté depuis... A l'époque de la sortie de Duh, seuls Joey (chant), Chris (guitare) et Jesse (basse) de la formation actuelle sont déjà présents. Dès la sortie de ce premier opus à part entière (la première démo tirée à un nombre d'exemplaires extrêmement limité ne comptant pas vraiment), le groupe figure comme une tête de proue au niveau des ventes, au même titre que NOFX ou No Use For A Name. Marquant le punk rock de ses mélodies rapides, la joyeuse bande récidive avec Trashed puis Hoss avant de présenter un son plus mâture et moins rentre-dedans avec Double Plaidinum qui connaît par ailleurs un énorme succès. Entre temps, Derrick Plourde (batterie) avait déjà laissé sa place à Dave (ex RKL (Rich Kids on LSD)) et Ken Stringfellow (ex Posies) était venu occupé la position de guitariste vacante. Chris, un autre RKL rempile peu après (en remplacement de Ken) pour enregistrer Let's Talk About Feelings. A ce moment là, la troupe a tourné dans une grande partie du globe, y compris au Brésil, tournée qui fut pour le moins désastreuse... Le besoin d'une longue pause se fait ressentir (permettant aux side projects de fleurir au sein du groupe) et ce n'est que 5 ans plus tard, en avril '03 que l'on retrouive un véritable nouvel album de Lagwagon: Blaze (Let's Talk About Leftovers n'étant qu'une compilation de raretés et démos...) Avec ce cd, le groupe retourne en quelques sortes à ses premiers amours sans pour autant délaisser ses influences récentes. S'en suit un Live en 2005, issu de la collection Live In A Dive de Fat Wreck, qui préfigure la même année, Resolve, album marqué du sceau de la tragédie; Derrick Plourde, l'ancien batteur et meilleur ami de Joey Cape s'étant donné la mort durant la période de l'enregistrement. 2008 renoue avec un Lagwagon moins triste et un EP en guise de clin d'oeil au temps qui passe: I Think My Older Brother Used To Listen To Lagwagon.

13.5 / 20
2 commentaires (15.25/20).
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I Think My Older Brother Used To Listen To Lagwagon ( 2008 )

Holy Lagwagon, c’est un peu la figure du vieux loup de mer qui en a vu passer des tempêtes et des naufrages, et qu’on glorifie désormais à juste titre comme le héros d’une période révolue.

La période révolue, c’est le golden age du punk rock mélodique: les fameuses années 90.
Aujourd’hui qu’on approche la décennie 2010 et que Lagwagon affiche presque 20 ans au compteur, le groupe n’échappe pas à la comparaison avec ce marin d’un autre temps, qui raconte tous les soirs depuis sa taverne la même et inexorable histoire, qui fascine les jeunes et fatigue les anciens. C’est donc clairement le premier sentiment qui dominera les fans de la première heure. Dans une tonalité proche de Blaze, Lagwagon renoue donc avec son punk à tempo contrôlé qu’on connaît par cœur, conduit par une discussion de guitares menée sans silence sur laquelle se greffent les Joey Capades habituelles ("And it runs, it runs, Why don't you think they'd understand?") et autres utilisations du filtre vocal légendaire ("Memoirs and Landmines"). De loin et sans concentration, le bilan est plié en une phrase : The same old story, passez moi un autre verre.

Mais le corsaire a de la verve et du bagout comme personne, si bien que tout en sonnant terriblement familier, cette histoire, bein, t’aimes à la réentendre une fois installé dans ton vieux fauteuil, à lui découvrir d’autres facettes, d’autres détails qui t’avaient échappé. L’ouverture de cet Ep, tiens, par exemple, qui tire les cordes dans un même accord répétitif pendant 45 secondes avant de laisser le champs libre au frontman, le déhanché de "Fallen" qui rappelle le pont bossa-nova de "After You My Mind", la tonalité à nouveau fraîche de l’opus ("Mémoirs and Landmines", refrain de "B.Side") qui referme le chapitre douloureux que constituait Resolve (marqué par le suicide de Derrick Plourde, ancien batteur du groupe et meilleur ami de Joey Cape), la linéarité ondulée et south de "Live It Down". En bref, Lagwagon ne ressuscite pas, Lagwagon dit simplement : "on est pas morts" et c’est l’essentiel..
"Hey man, hey man I'm alive".

I Think My Older Brother Used To Listen To Lagwagon est et sera affublé de nombreuses critiques, car ses auteurs y produisent un travail qu’on a déjà – en majorité – entendu tout au long de leur discographie. En outre, comme il ne révèle sa plus jolie intimité qu’après un long travail d’insistance, les plus pressés crieront au raté. On connaît le sentiment.
Cruelle désillusion. Quand on a aimé une fois, on voudrait aimer toujours.
Mais doit-on enterrer ce qu’on a adoré au nom de la sacro-sainte loi de l’amour absolu que rien ne doit écorner ? Les héros doivent-ils obligatoirement disparaître pour être considérés comme tels ?
N’est-ce pas beau finalement de voir vieillir le fruit de sa passion, et de le contempler à la lumière du temps qui passe?
Lagwagon anticipe à la fois la question, les critiques et donne sa réponse : "I remember where I'm from, Still fresh in my mind […] We're on our way".

En écoute sur myspace.

A écouter : m�me si tu as d�j� l'impression de tout conna�tre
14 / 20
2 commentaires (15/20).
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Blaze ( 2003 )

Voilà un album qui était attendu par les fans (moi compris)! 5 ans quand même depuis Let’s talk about feelings: c’est dire si l’album était attendu au tournant...
Premières remarques d’ordre général (avant de passer au cas par cas, morceau par morceau): Les membres de Lagwagon ont voulu bien distinguer leur groupe du side-project de Joey, Bad Astronaut, notamment en travaillant beaucoup sur leur son. Le message adressé aux fans est clair: Lagwagon, c’est Lagwagon, et les "dérives"soft de Joey qui se faisaient surtout sentir sur Double Plaidinum sont mis au placard. L’album est sans conteste le plus rentre-dedans depuis Duh, leur premier album, et la principale chose qui ressort de ce 7ème opus est l’énergie, comme pour montrer que le groupe est bien vivant, et qu’il compte le faire entendre.
Blaze est direct, il va à l’essentiel, et se veut efficace. Du coup, pas mal d’effets sont gommés et certaines subtilités sautent au passage, comme les changements de tempo et de ligne mélodique. Cela change la structure des chansons qui deviennent plus classiques. Certains diront que Lagwagon n’a pas changé, mais pour un acharné du détail comme moi, ou les punkophiles avertis, il est clair que les 5 ans et le side-project de Joey ont laissé des traces.
Selon moi, Lagwagon avait quelque chose à prouver, et ils l’ont fait en durcissant le son. Prenez "Never stops" par exemple, une chanson lâchée un peu ça et là il y a 1 an, et que certains devaient déjà connaître. Déjà, à la base, c’est une chanson qui pète le feu. Sur la version finale, Lagwagon a procédé à quelques modifications pour essayer de donner encore plus de patate à la compo: elle est passée un demi-ton au-dessus, (en mi bémol certainement), l’effet recherché étant 'd’alourdir' le son, de le rendre plus pesant. Normalement c’est dans le métal qu’on s’accorde en mi bémol, et pour ma part je préférais largement la version démo en La 440, ça sonnait mieux.
Chose nouvelle dans l’album, on remarque des riffs lourds placés ici et là pour accentuer l’agressivité des compos...Pas vraiment à mon goût! Grand retour aussi des solos, qui avaient disparu depuis le milieu des années 90. Ils sont parfois bien placés, bien mélodiques, et apportent une touche à la chanson ("Burn", "Lullaby"…) Décidément c’est un retour aux sources pour un Lagwagon qui se veut old school.
Autre "bizarrerie", la basse a littéralement disparue au mixage, et son rôle est remplacé par les guitares: c’est la rythmique qui assure les graves. C’est dommage, car chaque instrument doit pouvoir ressortir et apporter quelque chose. Bref, c’est Jesse Buglione (bassiste) qui doit être content! Inutile de préciser que le tempo est ultra-rapide et que Dave Raun martèle sa batterie comme un diable déchaîné, au risque de fournir un rythme trop uniforme (c’est le principal défaut de No Use selon moi apr exemple…)
Dans l’ensemble, le groupe ne s’éloigne pas trop de la ligne directrice de l’album, et produit pas mal de chansons du même type. Toutes les chansons ont leur intérêt, leur petit truc, mais selon moi, seulement la moitié environ aurait mérité de figurer sur l’album. Pas vraiment parce que ces compos sont mauvaises... Simplement, je place la barre très haut pour Lagwagon, parce que c’est un groupe excellent, qui ne devrait selon moi pas se limiter à du "bon". C’est pour ça que moi comme d’autres fans de Lagwagon pourront être déçus par Blaze, même si la grande majorité des punkers devraient se rallier autour d’un album punk rock conventionnel et qui réunit toutes les conditions pour satisfaire les puristes, d’autant plus que le discours est vraiment esprit punk.

Rentrons maintenant un peu dans le détail: dans le genre de "Never stops", on retrouve "Burn" qui ouvre l’album: même structure, même style, c’est une chanson efficace qui deviendra probablement un hit du groupe… A voir en live.
Suit "E Dagger" au refrain plutôt moyen et qui ne pas vraiment convaincu…
"The dancing collapse", c’est surtout la fin qui met le feu et qui relève la compo: c’est ce style qu’on aurait aimé entendre sur Blaze.
"I must be hateful" est sympa mais comme sur pas mal de compos sur l’album, il manque le petit truc…C’est vrai aussi que maintenant le punk a évolué et pas mal de groupes font d’excellents albums, alors qu’il y moins de 10 ans, seule une petite élite se détachait du lot. Donc l’exigence se fait plus forte.
Ah! "Falling apart", la chanson la plus tripante de l’album…Je vous laisse vous référer aux paroles, je ne vais pas gâcher la surprise. D’ailleurs si vous pouvez vous procurer le clip (en bonus sur le CD)… Au niveau de l’autodérision, on peut pas faire mieux et pour ma part j’adore, d’autant plus que la chanson dégage une sacrée énergie.
Sur "Max says", la partie guitare est intéressante (en particulier les parties harmonisées), et booste la compo, sinon c’est pas du très grand Lagwagon…
"Billy Club" est trop plate (au niveau notamment du rythme) et sans les effets vocaux, la compo aurait été carrément fade.
"Dividers" est rapide, et la batterie n’est pas au niveau (les cassements de rythme? Connaît pas) Par contre, elle s’enflamme bien sur la fin. Le choix de ne pas répéter cent fois le couplet/refrain du début est pertinent et donne plus d’énergie à cette chanson… Où on aurait quand même aimé entendre un peu la basse (que l’on devine très efficace sur le morçeau)
"Never stops", c’est la chanson phare de Blaze, celle qui va rester. Et là encore jeter un coup d’oeil aux paroles, et vous comprendrez que Lagwagon a des choses (intelligentes) à dire. Les paroles donnent du sens et de l’énergie à cette compo excellente. Dommage qu’elle soit passée en mi bémol
"Dinner and a movie" est aurait pu être très bonne, sans le problème de la batterie.
Mon coup de cœur de l’album: "Lullaby", chanson complexe, extrêmement riche, au refrain ravageur… La création la plus aboutie de l’album tant au niveau mélodique qu’au niveau de la structure et de la cohérence de l’ensemble.
"Billionaire" bouge bien, et la transition électrique/acoustique au premier refrain est originale.
"Tomorrow is heartbreak" auraiy pu figurer sur le Let’s talk about... c’est une compo classique, typique de Lagwagon.
"Baggage", un peu à part, clôture l’album. Le premier riff me fait penser à du No Use sur Daily Grind ou Leche con carne. La mélodie est accrocheuse, pleine d’énergie, et Joey la met particulièrement en avant. Une compo à la hauteur du groupe.

Au final, que tirer de cet album? Pour ma part, je suis quand même déçu, parce qu’on a l’impression que le groupe s’est bridé, aurait pu faire plus en donnant à certaines compos plus de subtilités et d’originalités. Mes attentes sont très élevées pour un album qui met 5 ans à sortir… C’est un avis qui n’engage que moi et qui ne devrait peut être pas enlever à la qualité globale de cet album, surtout que Lagwagon a produit là 5 ou 6 merveilles ("Burn", "Falling Apart", "Lullaby"…) dans un style varié à souhait bien que parfois un peu monotone.
Par contre, dans un genre qui n'est peut être pas comparable mais j'en prends le risque, le niveau est largement inférieur à Houston we have a drinking problem le dernier album de Bad Astronaut. C’est notamment par rapport à Houston… et sa richesse musicale que j’ai jugé Blaze décevant, ce qui explique en partie ma déception. Après avoir écouté Houston..., si vous ne l’avez pas déjà fait, vous vous rendrez compte de l’énorme potentiel que pourrait avoir Lagwagon, pour peu que le reste du groupe se décide à s’ouvrir à d’autres voies musicales. Maintenant ce n'est surement pas ce que les fans demandent non plus...

Ah au fait, une dernière question qui me turlupine: pourquoi cet acharnement de Lagwagon à faire des pochettes d’album aussi ringardes ???

A écouter : Burn ; Falling Apart ; Lullaby ; Luggage