Biographie

Lite

Le Post-Rock connaît ses premiers succès alors que Lite se forme en 2003 à Tokyo autour d'un concept instrumental que le quatuor fait évoluer en jouant dans la rue et dans les salles de Tokyo. Nobuyuki Takeda (Guitare), Kozo Kusumoto (Guitare), Jun Izawa (Basse) et Akinori Yamamoto (Batterie) sortent deux démos en 2004 et sont alors remarqués de NMNL Records (division de Tower Records) qui sort le premier ep éponyme du groupe en juillet 2005, suivi d'une tournée nationale.

Le groupe se concentre alors plus sérieusement sur sa carrière et sort en mai 2006 son premier opus longue durée, Filmlets. Le succès des Nippons fait des vagues et parvient jusqu'au Royaume-Uni puisque Transduction Records décide de signer le combo et de sortir une version européenne du premier ep, puis de l'album. Pour les promouvoir, Lite fait le déplacement et vient jouer deux semaines au Royaume-Uni et en Irlande en septembre. Après quelques semaines de repos, les quatre musiciens repartent en tournée et se produisent même au prestigieux Fuji Rock au cours de l'été 2007. Dans la foulée, une seconde tournée sur les îles Britanniques est réalisée et un split avec Funanori paraît chez Transduction pour l'Europe, ainsi qu'un album live pour le Japon.

Toujours actifs, on les retrouve pour un second opus complet intitulé Phantasia et paru en mai 2008 au Japon chez Daizawa Records et fin juin chez Transduction pour l'Europe qui les fera venir à l'automne pour une nouvelle tournée UK. Un nouvel ep, Turns Red, est très vite dans les tuyaux l'année suivante, suivit d'un autre, Illumniate, en 2010. Rien ne semble pouvoir arrêter les japonais qui enchaînent avec For All The Innocence, leur troisième opus, en 2011. Leur quatrième effort, Installation, est sorti en juin 2013.

Chronique

14 / 20
3 commentaires (15/20).
logo amazon

Phantasia ( 2008 )

Avec Filmlets, l’exotisme des Nippons avait aisément séduit la critique, et la confirmation deux ans plus tard ne devait être qu’une formalité. Seulement voilà, entre temps les deux genres de prédilection de LITE se sont vus pointés du doigt, jugés stagnants par les puristes…
Imperturbable, dans sa bulle, le quatuor refuse toujours de pavaner ses beats syncopés sur les platines flashy de l’univers math rock, et plonge de plus belle dans une introspection post rock dédaléenne.

En une note, LITE évoque une contemplation maussade… avant de la révoquer par une effervescence frénétique, un tourbillon d’enchevêtrements technico-mélodiques qui ne faiblit qu’à l’approche progressive d’une nouvelle pause méditative.

Dans une cohésion typée rock progressif où chaque instrument est à sa place, la technique est au service du groove et de l’instant présent plutôt qu’à l’élaboration et au point culminant. C’est en effet sur le voile groovy de la section rythmique que Phantasia se construit, au rythme des prouesses psyché-pileptiques sur lesquelles viennent se greffer les guitares mélodieuses ; 12 cordes jouant plus volontiers sur la pureté des sons clairs que sur le tout-distorsion, comme pour dompter la fougue de l’assise.

Seulement voilà, ce mix ambiant + groove + technique équilibré et singulier a aussi ses travers, que l’on distingue de plus en plus clairement au fil du disque. Car il est bien difficile d’ingurgiter d’une traite les élucubrations fantasques des Japonais qui peuvent sur la longueur noyer l’auditeur sous leurs déferlantes quasi-incessantes (une "Interlude" reposante ou un funky "Phantasia" viennent bien apporter un peu de légèreté mais le bouillon reste dans l'ensemble trop copieux… LITE a les yeux plus gros que notre ventre et les oreilles finissent par ne plus suivre).
C’est le prix à payer pour la spontanéité d’une musique instrumentale inventive en roue libre, qui ne fait guère de place aux repères rassurants.

A écouter : "Ef"