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Biographie

King 810

King 810, au départ connu sous le nom de King, se forme à Flint dans le Michigan en 2007 par Andrew Workman (Batterie), Eugene Gill (Basse), Jason Hale (Guitare), Andrew Beal (Guitare) et David Gunn (Chant). Ils signent en 2008 chez Equal Vision Records dans l'optique d'enregistrer un disque en 2009, sortent quelques démos sur leur myspace, mais quittent le label sans trop de raisons et sans sortir de disque. Jason Hale quitte la formation à ce moment là, est remplacé par Karl Hoffman (Guitare) et c'est aussi à cette période qu'ils ajoutent 810 à leur patronyme qui est l'indicatif régional de Flint.

En juin 2012, David Gunn se fait agresser lorsqu'il a refuse de remettre un sac lors d'un vol. Il est battu et poignardé, mais a survit à l'attaque et a continue d'écrire ce qui sera le premier ep de King 810 :  Midwest Monsters qui sort en 2012 en autoproduction, mais c'est en 2014 que le groupe se fait remarquer par Roadrunner Records. Entre temps, Karl quitte la formation qui continue désormais à quatre musiciens. King 810 sort alors un ep, Proem, puis l'album Memoirs Of A Murderer. Faisant beaucoup parler d'eux pour leur musique qui rappelle le Néo Metal des années 90/2000 croisée avec un Hardcore lourd, mais aussi pour son imagerie violente rappelant le Gangsta Rap, les musiciens, parfois masqué, n'hésitent pas à se parer d'armes à feu lors de leurs concerts. 

Fin 2014, ils tournent avec Slipknot et Korn et ils avaient l'intention de faire une tournée des festivals européens en juin 2015 en participant à des événements tels que le Download Festival et le Rock Am Ring, mais ils ont dû annuler leur participation en raison de problèmes imprévus dans leur ville natale. C'est dans ce laps de temps qu'ils sortent une mixtape intitulée Midwest Monsters 2. C'est en janvier 2016 que King 810 enregistre un nouveau morceau, We Gotta Help Ourselves et dévoile en juillet la sortie de La Petite Mort Or A Conversation With God avec le single I Ain't Goin Back Again. Le disque parait en septembre toujours chez Roadbrunner Records suivit d'un ep acoustique, Queen, en décembre 2017.

Au printemps 2018, le groupe ouvre pour Emmure lors de leur tournée Natural Born Killers, avec Counterparts et Varials. King 810 était aussi censé ouvrir pour Cane Hill, mais ils ont abandonné la tournée en annonçant plus tard qu'Andrew Beal et Andrew Workman ne font plus parti de la formation. Alors que David Gunn et Eugene Gill (qui a repris la guitare et la batterie) ont écrit un troisième album pour King 810, Gunn lance un projet de rap solo sous le nom de Yavid, sortant son premier album Black Teeth Devil, Vol. 1 en juillet 2018. King 810 fait son retour en janvier 2019 avec l'album Suicide King. C'est le premier disque à sortir indépendamment après s'être séparé discrètement de Roadrunner Records en 2018 et en 2020 le duo remet le couvert avec Ak Concerto No. 47, 11th Movement In G Major, leur quatrième album. En 2021, Tim Lucier arrive au poste de guitariste, King 810 devenant alors un trio et ils sortent l'ep Follow My Tears en janvier 2023 en autoproduction.

Chronique

14 / 20
2 commentaires (15.25/20).
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La Petite Mort Or A Conversation With God ( 2016 )

Retour sur un OVNI de 2016 dont on n’a peu ou prou parlé dans l’hexagone, La Petite Mort Or A Conversation With God des américains de King 810. On y trouve un album surprenant, d’autant plus lorsque l’on avance dans celui-ci.

Ce qui captive avant tout est la voix hypnotique et magnétique de David Gunn. Peu importe que vous aimiez ou pas les voix gutturales, chantées, criées ou rapées, que vous parliez anglais ou non, vous serez subjugués par celle-ci. Est-ce vraiment du chant ? Des paroles rapées ? Ou un homme qui récite des textes sur un air ? Difficile à dire, mais c’est absolument captivant d’éloquence et de maitrise technique aussi bien sur les passages lourds que sur ceux ou tout en délicatesse. Car oui, cet album est multiple et il faudra un certain niveau d’éclectisme pour en profiter pleinement. On va parler de misère, de religion, d’enfances gâchées, de violence, de la prison, de la mort, de la vie, d’amour, d’adultère… Bref de tout mais avant tout, le chanteur va parler… de lui !

Avant d’être une conversation avec Dieu, il s’agit ici d’un Ego Trip total. On trouve Me (moi) et I (je) dans toutes les pistes, absolument tout le temps et dans toutes les circonstances. C’en est même parfois risible tant les exagérations sont disproportionnées. Le chanteur qui parle de sa vie de gangster (du moins c’est a priori ce qu’il raconte, mais on ne trouve rien qui va aille en ce sens, si ce n’est sa présence cinq ans plus tard en 2021 au capitole suite à la non-élection de Trump, dont on peut douter de la pertinence de ce qu’on trouve sur internet qui plus est dans cette frange ou vérité rime avec fumée), de ses amis en prison, ceux qui sont morts, des personnes qu’il a blessé, des douleurs qu’il a vécu, de son usage de drogues et s’associe tantôt à Dieu ou au Diable dans ses comparaisons, se déifiant au passage. Ça sent le melon et pas qu’un peu et c’est franchement un peu ridicule.

Avec de telles paroles, en général on s’attend à avoir une musique bas du front pour ajuster le fond à la forme, et c’est en réalité tout l’inverse. La Petite Mort Or A Conversation With God, n’est pas un album Metal. Il y a des morceaux Metal dessus bien sûr, mais il s’agit plus d’un recueil de la vie sous forme d’humeurs musicales. Dans la vie, il y a des moments durs, des moments importants, des joies, des peines et selon son humeur du moment, le compositeur va choisir d’y apposer un style. Ceux-ci se succèdent tout au long de l’opus, on glissera aussi du Metal vers une musique bien plus calme qui aurait sa place au cinéma comme par exemple les violoncelles de Black Swan et de I Ain’t Going Back Again. Se trouve ensuite une transition War Time, avec du rap, et à nouveau du Metal, avant de glisser vers le sublime qu’est toute cette partie jazzy et bluesy de fin d’album.

C’est quand même dingue qu’on puisse avoir sur le même disque des titres tels que Me And Maxine, Wolves Run Together et Alpha And Omega par exemple. On est aux antipodes du spectre musical et du message transmis entre le début et la fin de la galette. On a connu des artistes qui mettent sur la fin d’album des titres plus calmes, ou moins dans leur style de prédilection, souvent pour essayer des choses, ou compléter une tracklist sans trop se prendre la tête (et parce que leur maison de disque leur demande de mettre en avant certains titres). Mais ici, premièrement, il ne s’agit pas d’une fin, mais bien une bonne moitié de l’opus et deuxièmement, ces titres cités précédemment et d’autres encore comme Life’s Not Enough sont absolument sublimes et sont probablement qualitativement bien supérieurs aux titres mis en avant et que King 810 revendique pour bâtir son image. Groupe plutôt méconnu en France, il souffre, aux Etats-Unis d’une image hyper violente suite à de multiples débordements de fans venus chercher autre chose qu’un bon concert. On ne peut s’empêcher de penser que si ce visage qu’ils affichent publiquement reflétait plus toutes les qualités du groupe, la carrière de King 810 aurait été drastiquement différente, mais dans la vie on fait des choix et il faut les assumer.

Ce sont deux visages que nous montre les Michiganers ici, l’un celui d’un gangster en plein ego trip, l’autre celui d’un musicien accompli qui excelle dans bien des domaines. Comment les deux cohabitent ils, ça reste un mystère. Lequel est le vrai, lequel est le faux ? La réponse doit se trouver sans ce qui a été fait après, mais en tout cas, écoutez La Petite Mort Or A Conversation With God, cela en vaut vraiment la peine.