This Vicious Cycle est l'exemple parfait de l'album occulté à sa sortie par les têtes de file d'un genre en pleine effervescence.

Et d'une certaine manière, c'est logique car Junction 18 n'a pas vraiment un charisme hors du commun, pas plus qu'il ne fait preuve d'une excentricité débordante (et le groupe n'est pas aidé en cela par une prod' largement honorable mais sans doute trop plate). Cela dit, même si sa musique n'est pas hautement originale (les riffs ont parfois tendance à être assez anecdotiques malgré des éclats tout à fait remarquables), elle est néanmoins aisément reconnaissable et conserve une identité propre.

Le chant d'Andy se voit souvent affublé d'un ton monocorde et manque peut être de puissance en restant la plupart du temps dans son carcan pépère (surtout sur les couplets). Dommage car il possède un grain de voix chaud et particulier qui quand il le décide (en se livrant un peu plus) fait la différence et libère le potentiel émotionnel du combo. Il en va de même pour les autres musiciens qui gagneraient à faire plus souvent l'étalage de leurs qualités... L'exemple le plus frappant est sans aucun doute "Granite Street Knight Fight", compo prenante, rythmée, tranchante et émotionnellement efficace.

Le manque relatif de conviction pourrait de temps en temps les rapprocher d'un style pop si le rythme n'était pas fréquemment haussé pour se rapprocher du punk rock ("Turnabout"), ou que le combo ne décidait de laisser un peu plus de place aux ambiances 'émoïsantes' ("We Want It All").

Junction 18 a donc tout le potentiel requis pour développer davantage un son à part, mais semble par défaut se contenter d'un timide 'bien mais peut mieux faire', un peu à l'image du Saves the Day d'il y a quelques années.