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Biographie

Iceage

Formé en 2008 à Copenhage par un groupe de gamins de 17 ans, Iceage est un quatuor de Post Punk qui sort un premier album en 2011 en Europe et aux USA. Après quelques mois, le combo se fait remarquer et signe chez Matador Records pour un second album, You're Nothing, puis Plowing Into The Field Of Love en 2014.

Elias Bender Rønnenfelt – chant, guitare
Johan Surrballe Wieth – guitare
Jakob Tvilling Pless – basse
Dan Kjær Nielsen – batterie

Chronique

16 / 20
1 commentaire (16/20).

Plowing Into the Field of Love ( 2014 )

Emmenés par ce frontman aussi hypnotique que pouvait l’être Ian Curtis au sein de Joy Division, Iceage s’embarque sur un troisième album, le second depuis le passage chez Matador. Autant You’re Nothing vibrait par son mal-être et son aspect maladroit, autant un nouvel album mettant à nouveau en avant ces sensations risquerait de décevoir s’il n’était pas un cran au-dessus.
Plowing into the Field of Love, puisque c’est de ce doux nom qu’à choisit d’affubler Iceage ces 12 titres, c’est un premier morceau un peu bancal (« On my fingers »), une passion débordante (« Glassy Eyed, Dormant and Veiled ») ou ce désespoir accepté (« Against the Moon »).
La personnalité du chanteur est pour beaucoup dans l’effet et la portée de Plowing into the Field of Love, bien plus que sur You’re Nothing. A la manière de George Clarke (Deafheaven), on reconnait l’artiste en quelques phrases (« Abundant Living »), mis en avant par les autres musiciens : une batterie lascive mais aussi plus proche des sonorités Indie actuelles lorsque le tempo se fait plus rapide, des ajouts (trompettes sur l’interminable « Forever » par exemple) ou des cordes chaudes (« Let it Vanish ») mais abruptes, parfois à la limite de la rupture (« Cimmerian Shade »).

Pourtant, il y a l’essence de ces années Post-Punk, assez loin des minimalistes The XX mais aux airs de Bauhaus ou Joy Division (filiation purement mise en avant sur « Simony », même si on y retrouve également quelques bouts de Sonic Youth). Rien qui ne laisse transparaitre une véritable joie dans les mots et les notes, et l’on retrouvera une ligne vocale instable, jamais capable d’assurer un flot continu au même rythme (avec quelques gimmicks de Jello Biafra en supplément) mais avec l’aspect envoutant d’un Jarvis Cocker (Pulp).
De part son identité, Iceage s’assimile donc plus à une mouvance Post-Punk / No-wave, même s’il s’aventure également dans des aspects un peu plus Noise / Indie. L’une des grandes forces reste le frontman, de par les éléments décrits en amont, mais aussi par le jeu scénique trébuchant. Sans cet aspect, et malgré la qualité d’écriture des autres membres, Iceage n’aurait pas cette force et cette présence.

Sans surprise, ce nouvel album séduit. Non parce qu’il apporte cette nostalgie de Ian Curtis, mais bien parce qu’au travers de « On my Fingers » ou « Glassy Eyed, dormant and veiled », le combo fait preuve d’une arrogance démesurée et au final justifiée.

A écouter : Cimmerian Shade - Glassy Eyed, Dormant and Veiled