Chez I The Breather on ne chôme pas puisque Truth And Purpose est déjà leur deuxième album à sortir via Sumerian Records. Pas étonnant quand on sait que le rythme de parution du label est soutenu et que les Veil Of Maya, Born Of Osiris ou After The Burial nous sortent un nouvel opus tous les deux ans environ.

Le but pour I The Breather, c'était de dépasser leur statut de copie d'August Burns Red qui restait quelque peu en travers de la gorge à l'écoute de leur premier album. Une chose partiellement réalisée sur ce Truth And Purpose, puisque le groupe à su proposer quelques nouvelles choses et faire tout doucement évoluer sa musique. Bien sûr, les américains ont gardé une approche très technique de leur Metalcore. C'est toujours assez dense, gonflé par production compacte avec pas mal de breakdown écrasant comme sur The ''Beginning'' (sans non plus en abuser à la Emmure) et de moshparts qui tuent (Mentalist) avec ses guitares sous accordées qui répondent aux envolées de la lead guitar qui ose encore plus qu'avant dans ses déchainement technique. Shawn Spann continue dans sa diction très Hardcore, même s'il s'oriente parfois dans quelques refrains en chant clair (Bruised&Broken) ce qui donne plus de force au morceau. Côté rythmique, ça frappe à tout va et avec des tempi pied au plancher puisque I The Breather ne semble pas connaitre les ralentissements ou les mid-tempo.

Par ailleurs, les riffs syncopés et breaks à la Meshuggah s'imposent encore plus sur cet album (Knights & Prawns), un peu comme tout ce qui sort chez Sumerian Records il faut bien l'avouer, ce qui semble être devenu leur marque de fabrique. Ce n'est pas une mauvaise chose pour autant car I The Breather maitrise les contretemps et les incorpore très bien à sa musique. On notera également quelques passages atmosphériques assez étonnants uniquement en instrumental (Lunar) et qui allègent davantage l'album comparé au précédent. Mais ce qui est franchement appréciable ici, c'est le travail de composition qui a été nettement amélioré. On retient mieux certains passages avec plein de petites trouvailles mélodiques qui font plaisir à entendre. On pourrait citer en vrac le très bon refrain de Bruised & Broken (We are the bruised and broken And we refuse to be like you) qui restera longtemps en tête, le début au piano de Judgement et ses lead guitar marquantes ou l'excellent final 4.12.11, un des titres les plus efficaces de l'album.

Truth And Purpose est légèrement supérieur à son aîné, These Are My Skins, car on sent le groupe plus sûr de lui, plus mâture. I The Breather se pose là, comme un groupe qui connait les ficelles du Metalcore et qui les maitrise. Les quelques erreurs du précédent opus ont été rectifiées pour aboutir à un disque plus mélodique, plus marquant et qu'on prend plaisir à écouter de nombreuses fois.

Il y a du bon et du moins bon chez Sumerian Records. Dans le haut du panier on pourra citer les très connus The Faceless ou Born Of Osiris, déjà des références dans leur domaine, mais au fond, I See Stars ou Asking Alexandria sont plus facilement victimes des critiques. I The Breather, n'est ni l'un ni l'autre, un groupe de Metalcore plutôt prometteur, qu'on pourra qualifier de bonne découverte.

I The Breather, joue un Metalcore très similaire à celui-ci d'August Burns Red. On a donc à faire à onze titres qui vont à l'essentiel : ils sont puissants, rapides et compacts avec des guitares qui allient mélodies bien trouvées (Forgiven), des riffs qui déboitent la nuque (Destroyer) et plusieurs breaks qui n'ont rien à envier à Unearth (Crown Me King). Difficile par ailleurs d'extraire un ou deux morceaux qui se distinguent du lot, les onze titres sont homogènes et denses, quasiment sans repos à part peut-être l'instrumentale Empathy, le titre le plus posé de l'album. Cela sera pour certains synonyme de puissance sans discontinuer et pour d'autres de lassitude, passé les cinq premiers morceaux. Pour couper la poire en deux, I The Breather possède au moins l'avantage de tenir en haleine l'auditeur avec des compos qui envoient la sauce, mais qui offrent aussi une progression constante, bénéficiant d'une production solide. Ainsi, vue la description faite, cela permet à I The Breather d'échapper aux foudres de la critique trop facile concernant les albums de Metalcore et d'être même considéré comme un bon groupe pour le style pratiqué. Pas de refrains mielleux qui pourrissent les morceaux, des bons plans efficaces et entrainants (Conquer), des moshparts pas chiantes, des mélodies sympathiques (Allspark), bref le groupe fait l'écueil des éléments qui plombent par défaut ce genre de disques.

Cependant, These Are My Sins possède aussi le défaut de ses qualités. A force de trop copier August Burns Red, I The Breather oublie de se démarquer, de produire quelque chose de neuf sur cette scène. Je sais bien que ce n'est pas le style ou l'on apporte expérimentations et idées novatrices, mais de là à avoir un chant qui ressemble à celui de Jake Luhrs, de le suivre sur les mêmes thèmes traitant de la religion ou des guitares qui semblent être issues de Constellations avec ces plans très techniques, cela baisse aussi l'intérêt que l'on peut porter à ce type d'album.

En somme, These Are My Sins est un bon album de Metalcore, qui fera sans doute plaisir pour quelques écoutes aux amateurs. Pour la suite, il est souhaitable que les choses aillent un peu plus loin, avant qu'on ne relègue I The Breather, dans la très longue liste des groupes de Metalcore de seconde zone. Pour le moment, on peut prendre These Are My Sins tel qu'il vient, un disque avec un potentiel sérieux, très efficace, dynamique et bâti comme un colosse en action.