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Biographie

I Not Dance

Formé en 2005 à Bregenz en Autriche par les frères Munde et Berni, I Not Dance débute son parcours par deux autoproductions 100% DIY calées dans un sillon Screamo / Hardcore couillu et inspiré. En 2007, les Autrichiens partagent un excellent split avec Mr. Willis Of Ohio. En 2008, So You Think You Can Stop Me And Spit In My Eyes fait office de premier album sur Synalgie Records (Eno, It.Is.Imperative, Jet Black, Single State Of Man) suivit par l'ep Holy en 2010.
Thought Leader en 2013 puis We Are Guilty And So Are You deux ans plus tard marquent l’évolution du groupe vers de sonorités bien plus lourdes, empruntant au Sludge ou au Postcore. Fidèle à ses principes, I Not Dance propose systématiquement ses albums en libre téléchargement.I Not Dance se sépare en juillet 2019.

We Are Guilty And So Are You ( 2015 )

Quelque part dans le manuel qu’on a dû donner aux gars d’I not dance quand ils se sont formés doit être indiqué qu’un album doit nécessairement compter 8 morceaux, format strictement respecté depuis So You Think You Can Stop Me And Spit In My Eyes en 2008.

A elle seule, la pochette de We Are Guilty And So Are You est cependant révélatrice de l’évolution en cours. L’apparition de la couleur et le mouvement esquissé vers la lumière d’un soleil, certes rasant mais bien présent, tranchent significativement par rapport à la noirceur des artworks précédents. Et en effet, il ne faut pas longtemps pour comprendre que le groupe poursuit sa mue. Si Thought Leader s’était distingué de son prédécesseur par l’évolution du chant, devenu bien plus rugueux qu’il ne l’était auparavant, ce qui marque avant tout ici c’est le changement de tempo, tant les compositions se sont alourdies, voire même ralenties pour certaines d’entre elles. Cette mutation est telle qu’il faut désormais définitivement oublier l’étiquette « Screamo » qui restait associée à la formation. Sans se perdre dans des débats de classification stériles et sans fin, une chose est certaine : le I not dance des débuts n’est plus. Et c’est bien là que le bât blesse.

Difficile de pointer les responsabilités mais plusieurs éléments font que We Are Guilty And So Are You n’est pas à la hauteur des espérances que l’on pouvait placer en lui. Ce qui fait qu’un album est réussi est avant tout une question d’alchimie, les différents titres devant habillement se combiner pour former un ensemble cohérent. Ici, si pris un par un, les morceaux ne sont fondamentalement pas mauvais, aucun d’entre eux ne se distingue particulièrement et ne tire l’ensemble vers le haut. On reste ainsi orphelins de ces temps forts, qui permettraient de structurer, de dynamiser l’écoute et surtout de susciter de l’attente. On reconnait bien çà et là certains des éléments qui forgent l’identité musicale des Autrichiens mais définitivement, la mayonnaise ne prend pas. Pire, si les premiers titres se montrent plutôt intéressants et passent bien, une fois passé sur la face B (à partir de Reflections), l’ennui guette, les structures se répètent et le combo ne semble pas être en mesure d’apporter du sang neuf pour relancer la machine. Ce ressenti se retrouve d’autant plus renforcé que le groupe se perd dans des compositions souvent bien trop longues. Cinq d’entre elles tournent ainsi inutilement autour des six minutes. Un raccourcissement d’une ou deux minutes aurait clairement joué en leur faveur tant celles-ci atteignent bien trop rapidement un pallier qui, tel un plafond de verre, n’est jamais dépassé. On ne retrouve ainsi jamais le grain de folie ou la puissance mélodique des riffs qui avaient fait la réussite des précédentes réalisations.

We Are Guilty And So Are You n’est pas pour autant mauvais et contient quelques réussites comme l’ouverture Where The Land Meets The Sea qui propose une montée en puissance progressive convaincante mais la formation rate ici continuellement sa cible. Et pourtant, à chaque fois, on a l’impression qu’il s’en serait fallu de peu pour transformer l’essai, ce qui rajoute à la frustration. Le chant, bien trop monotone, joue pour beaucoup dans ce manque d’inspiration, sans compter que certains passages en voix claire (comme l’intro de Gladiator) sont assez maladroits voire même tendent à gâcher ce qui aurait pu constituer un bon titre (Cut You Down). Je ne sais pas de quoi nous sommes collectivement coupable, mais en ce qui concerne I not dance le verdict s’impose de lui-même : manque flagrant d’inspiration.

We Are Guilty And So Are You est disponible gratuitement sur bandcamp.

A écouter : les 2 ou 3 premiers titres sont suffisants pour se faire une bonne idée de l’album. A vous de voir ensuite s’il est utile de poursuivre…
14.5 / 20
2 commentaires (14.75/20).
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So You Think You Can Stop Me And Spit In My Eyes ( 2008 )

Faut pas croire, à Vorarlberg on connait le screamo hardcore early 90's, on connait Ebullition Records et surtout, on sait how-to-kick-your-ass.

C'est bien là le propos de I Not Dance. Sans apporter une réelle fraicheur, en bêchant les vieux sillons embroussaillés, les autrichiens font table rase et te gueule dessus comme un lance-flamme, sans le moindre complexe. Dans la forme, on n’est pas forcément loin du vacarme urbain façon Zann ou de la dalle en béton-armé coulée par Titan. On retrouve ce riffing metal fucking heavy et ce(s) chant(s) qui ne s'autorise(nt) aucun écart dans un autre registre que celui de l'écorché vif. Scream or Die. Les hand-claps de "Of Mice And Men" n'y font rien, I Not Dance ne baisse jamais sa voix d'un ton. Se taire, c'est abdiquer.
Si les gaziers se payent le luxe de caler quelques mélodies emo-old school éclairées  ("Empty Cold Queens", "Time Machine"), l'esprit général qui s'émane de ce premier album est résolument post-hardcore (pas celui de Quicksand et Tar, l'autre, celui qui aime ramper lentement dans la boue), la faute à ce faisceau de guitares qui occupe très (parfois trop ?) largement l'espace. Un constat qui n'enlève rien au talent de I Not Dance pour (re)cracher de la grosse tune qui tâche non vierge d'idées foutrement accrocheuses et de variations excitantes. Sans cela, So You Think You Can Stop Me And Spit In My Eyes serait passé totalement inaperçu. Un comble pour un disque en libre téléchargement, du moins pour tous les losers qui ont vendu la platine de papa maman sur Ebay, car le disque est bel et bien sorti en LP sur Synalgie Records.

A écouter : Time Machine - Of Mice And Men - Empty Cold Queens