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Biographie

Heaven Shall Burn

Heaven Shall Burn s’est formé en 1996, tout d’abord sous le nom de Consense, le groupe commence donc à tourner petit à petit et subit d’inévitables changements de line up. In Battle There is no Law, leur premier 5 titres, vois le jour en 1998 ; mélange de death, HxC et Thrash ; le groupe donne déjà dans ce que l’on appellerait maintenant metalcore. Le groupe sort alors 1 an plus tard un split CD avec Fall Of Serenity puis encore une année plus tard sort dans les bacs deux CD. Tout d’abord le premier album du groupe : Asunder et un split CD avec leur compatriote de Caliban. Viennent ensuite deux albums : Whatever It May Take en 2002 puis Antigone en 2004, brûlot metalcore / thrash qui confirme les espoirs placés dans le groupe. Amateurs de violence sonore voilà une bête faites pour votre chaîne, et très certainement pour la scène…

16 / 20
1 commentaire (14.5/20).
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Of Truth & Sacrifice ( 2020 )

En ces temps troublés, comme un frisson d’excitation précède le lancement d’Of Truth And Sacrifice. L’attente d’une salvation, d’une montée d’adrénaline sauvage de quelque chose pour sortir l’esprit engourdi par les sollicitations innombrables et de l’attraction douillette du canapé. Promesse en l’air ou bande son de la motivation du quotidien ?

Comme d’habitude, Heaven Shall Burn ne fait pas dans la demi-mesure : un double allbum, 19 morceaux, 1h37 de son. Passé la surprise, le premier réflexe à avoir est de se méfier de la quantité. 4 ans ont été nécessaires à la gestation de la galette susnommée, c’est un délai relativement normal et bien qu’ils ne nous aient jamais déçu, l’objectivité et la rigueur nécessaires.

La première écoute révèle plusieurs évolutions fort appréciables : l’influence de styles sur lesquels on n’attendrait pas vraiment le groupe, comme l’intro très Metal Indus de Übermacht ou encore Black Metal dans The Sorrows Of Victory, du Hardcore dans Truther et Critical Mass. On regrettera cependant que l’ambition n’ait pas été portée à son terme puisqu’on retombe rapidement dans le style qui caractérise le groupe : une mélodie portée par un riff assassin. La formule fonctionne, mais on aurait apprécié une véritable prise de risque, un changement drastique de style sur quelques morceaux. Cela dit, ces éléments montrent que le groupe ne s’enferme pas dans un carcan et récupère ce qui fait la force des autres pour se les approprier. Sans parler de révolution copernicienne on a ici une bonne illustration de tout petits aménagements qui sautent aux oreilles comme des nouveautés.

Ce qui fait réellement la force d’Of Truth And Sacrifice est la cohérence de l’ambiance, portée par de nombreux ralentissements. Prendre le temps dans le Metalcore est un exercice complexe, ici maîtrisé avec brio. Très centrées sur les guitares, on entend régulièrement des sons clairs (Children Of A Lesser God, Weakness Leaving My Heart), du chant déclamé … Tout cela participe à la création d’un univers et d’un lien avec l’auditeur. Savoir reprendre sa respiration pour mieux crier n’a rien d’exceptionnel mais est ici fait de telle sorte à ce que quand les cieux se déchirent à nouveaux sous les coups de médiators nous soyons en mesure de sentir mieux le flot de puissance qui s’écoule dans nos oreilles.

Une fois n’est pas coutume, la qualité de la production est incroyable. Les guitares sont massives, l’équilibrage parfait et chaque instrument est à sa place et permet une écoute fluide. Loin d’être un détail, le son a subi une évolution depuis Wanderer. Sans être meilleur il est juste différent, plus tranchant, taillé pour les riffs mais en perdant les fréquences « mid » on le rend aussi plus lisse, froid, impersonnel. Le tour de force ici est de mêler puissance et précision tout en gardant une valeur émotionnelle forte. C’est en grande partie grâce aux compositions qui renferment moult mélodies fortes que l’auditeur reste accroché tout du long. Cet équilibre tire vers le haut et permet d’apprécier chaque minute sans l’oublier celle d’après.

Of Truth And Sacrifice est un excellent album. Épique, puissant, beau, revendicatif … les adjectifs sont bien peu de chose alors qu’il vous suffirait de l’écouter pour comprendre. Le véritable cœur se trouve dans le courage qu’il insuffle dans nos âmes : celui de se battre pour notre quotidien, celui qui nous fait se lever le matin et ne pas se laisser bercer par l’ennui, l’isolement, la peur et le désespoir. Allez-y sans hésiter, ça ne pourra que vous faire du bien.

A écouter : Pour se donner du couurage
13 / 20
13 commentaires (16.12/20).

Invictus ( 2010 )

Quel Dommage ! Après le mouvementé Iconoclast (Part 1: The Final Resistance), Heaven Shall Burn décide de revenir avec un nouvel opus en demi-teinte : pas de grosse nouveauté, Invictus se plie finalement à la règle mal maitrisée du bis repetitae. Non pas que l'album soit un Iconoclast (Part 1: The Final Resistance) raté, mais aucune prise de risque ne se fait sentir, Heaven Shall Burn peine à avancer et n'a le mérite de proposer que quelques compos incisives sans pour autant être renversantes. Au-delà de cet aspect, autant passer son chemin.
Il faut en effet clairement avouer qu'Invictus reprend la formule de son prédécesseur, notamment par son groove imparable : un metalcore noir limite dansant porté par le chant barbare de Bischoff et des influences Thrashisantes occupant toujours une grande partie des riffs lâchés par les guitaristes. L'énergie déployée suffira largement à convaincre tout curieux ayant acheté son exemplaire au hasard des bacs de disques mais pour le connaisseur, l'avis est autre. Après quelques écoutes rapides, cet opus apparaitra sous son meilleur jour, mais une fois le pic d'adrénaline passé, on se retrouvera face à une galette du même acabit que Iconoclast (Part 1: The Final Resistance), la fraicheur en moins. Il ne faut pourtant pas s'inquiéter, Heaven Shall Burn a suffisamment d'esprit et de route pour ne pas sortir un LP froid et sans âme mais avec  presque 15 ans au compteur, les musiciens s'en sortent bien au jeu du "on fait un opus méchant et dans la lignée du précédent", même si l'on en demande maintenant un peu plus pour arriver à être complètement séduit. Heureusement, il reste des titres tels The Lie You Bleed For ou Against Bridge Burnes pour rehausser le niveau.

Heaven Shall Burn avait la formule gagnante en main mais n'a pas voulu trop se mouiller. D'une certaine manière, bien leur en a pris car Invictus ravira les fans des Allemands. Mais d'un autre côté, on aurait peut être voulu une légère prise de risque puisque le groupe en a les capacités comme ils l'ont montré sur Iconoclast (Part 1: The Final Resistance). A vous de voir, mais mon choix est déjà fait...

A écouter : The Lie You Bleed For - Against Bridge Burnes
15.5 / 20
6 commentaires (15.67/20).
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Iconoclast (Part 1: The Final Resistance) ( 2008 )

Il fut un temps, le Metalcore allemand était mené par Caliban. Pourtant, après la piètre qualité de leurs albums, Heaven Shall Burn s'est fait un plaisir de dépasser ses ainés avec un excellent Antigone. Dans la même lignée, Deaf To Our Prayers confirmait que l'album précédent n'était pas un coup au hasard, mais qu'en est-il de celui qui nous intéresse en ces lignes, Iconoclast ?

Iconoclast est un album de metalcore catchy 100% pur jus, à l'instar de Get Damned de The Agony Scene ou d'une certaine manière le plus récent Suicide Season de Bring Me The Horizon. Contrairement à ses collègues de Norma Jean, Bleeding Through ou même Parkway Drive, la musique apparait moins sombre même si les textes traitent de sujets assez noirs. Le mérite en revient particulièrement à la partie rythmique qui pose une base enjouée (Murderers Of The Murderers) sur laquelle viennent se greffer le chant de Marcus Bischoff et surtout les riffs incisifs du duo Weichert / Dietz. Les mots clamés par Bischoff sont guerriers, à l’image de cet artwork bestial, et peuvent être associés à la seconde guerre mondiale (The Bombs Of My Saviours ou Forlon Skies).

Heaven Shall Burn offre donc ses compos du bout des doigts, mais avec une production quasi parfaite, la basse semblant cependant un peu trop en retrait. Des morceaux comme A Dying Ember (avec son accalmie presque céleste) ou Black Tears (reprise d’Edge Of Sanity) mettent clairement l'album en avant. Titres phares, principalement du fait de passages faciles à mémoriser et entrainants, ils font un peu d'ombres à d'autres compos pourtant aussi intéressantes, mais moins aguicheuses (le déchainé The Disease ou Murderers Of The Murderers, plus orienté Deathcore). A noter les deux instrumentaux qui clôturent Iconoclast : Equinox et Atonement. Le premier s’avère plus discret, plus posé avec un violon larmoyant tandis que le second se révèle plus classique, oscillant entre metalcore et gros métal qui tache.

Quelques reproches viennent égratigner l'armure dorée d'Iconoclast, dont le principal peut être cette sensation d'un album à l'apparence uniforme. Une fois dépassé ce premier sentiment, il est clair qu'Iconoclast ne sort que peu des chantiers battus, mais les morceaux sont bels et bien des entités distinctes. Autre défaut, la voix. Car même si le timbre de Bischoff ne rendra pas vos oreilles douloureuses, les parties vocales ont tendance à être relativement uniforme.

Petite bombe lors de sa sortie en 2008, Iconoclast confirme que le metalcore allemand a trouvé ses nouveaux maîtres : Heaven Shall Burn. Mis dans les bacs à la même période que Get Damned de The Agony Scene, très proche musicalement, Iconoclast montre clairement qu'Heaven Shall Burn a bien marqué la scène avec ses opus. A écouter, sans conteste.

A écouter : The Disease � A Dying Ember