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Biographie

HORSE the Band

HORSE the Band naît de la rencontre en 1999, à Lake Forest en Californie, de Nathan Winneke (chant), Erik Engstrom (synthés), David Isen (guitare), Dash Arkenstone (basse), et Eli Green. Fous de hardcore, de heavy métal et de vieux jeux vidéo, les cinq barjots vont pratiquer un style qu’ils vont baptiser gaiement Nintendocore, aidés par les sonorités très 8-bit du synthé Korg MS2000. C’est toutefois sous la forme d’un EP qu’ils effectueront leurs débuts en 2002 avec  Beautiful Songs By Men, quelques mois seulement avant leur premier album R. Borlax en 2003. Parcourant de nombreux kilomètres pour propager la fièvre ludique, le groupe ne reviendra qu’en 2005 avec The Mechanical Hand, son deuxième opus produit par Matt Bayles (Pearl Jam, Isis, Botch, Yakuza, Mastodon…). Puis direction la route en compagnie, entre autres, de Poison The Well ou The Fall Of Troy pour de nombreuses tournées, avant que HORSE the Band ne s’essaye à nouveau à l’exercice de l’EP en 2006, et le simplement nommé Pizza.

Chronique

16 / 20
2 commentaires (16/20).
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A Natural Death ( 2007 )

Certainement l'album le plus abouti du quintet, peut être pas le plus fou, ce Natural Death sorti en 2007 est malgré tout une petite merveille d'inventivité et de d'originalité, le genre d'objet addictif à souhait, qui laisse l'auditeur sur le cul même après dix écoutes successives. Bricolages sonores en veux tu en voilà, le hardcore possède lui aussi son penchant avant gardiste (Horse the Band n'est bien sûr pas le seul à avoir exploité le filon) et le groupe nous prouve, si besoin en est, que les coreux peuvent être aussi cintrés et décalés que n'importe qui.

Au programme de cette surprenante soupe hardcore : un mélange de couleurs musicales oscillant entre un mathcore débridé (Hyperborea, Face of Bear), du heavy métal, et de la disco (Sex Raptor), le tout enrobé d'une constante flopée de mélodies 8 bits pouvant rendre épileptique n'importe quelle animal possédant des oreilles (Murder, Kangarooster Meadows). A cela s'ajoutent des titres plus personnels souvent très malsains (Crow town, Crickets).
Se revendiquant appartenir au sous genre subversif du "Nintendo-Core", nos amis ricains s'amusent, de façon très subtile sur plus de la moitié des titres de l'album, à nous injecter dans l'oreille gauche une bonne dose de métal core violent, cintré et généralement très pêchu et une grosse couche de beats old school par l'oreille droite.
Toute personne censée aura à la première écoute de cet album un temps de réflexion plus ou moins long, une sorte de jetlag musical au niveau des deux lobes frontaux. La plupart tiendront ce discours "Qu'est-ce que c'est que ce truc Wtf Omg, je comprend rien". D'autres seront déjà en train de savourer ce mélange improbable de sonorités contradictoires et il leur suffira de fermer les yeux pour ressentir toute la puissance de des compositions, avec les images bizarres qu'elles impliquent. Pour ma part, j'ai fait des rêves étranges où je voyais des coreux énervés qui avaient invité pour l'enregistrement de l'album l'orchestre symphonique des gameboy du Bronx, aidés pour l'occasion d'un joueur du dimanche qui s'énerve sur sa vieille Amiga branchée sur un ampli...

Oui, ça fait bizarre la première fois. Oui je fais parfois des rêves bizarres. Oui cet album est marquant à plus d'un titre...

Un mélange plus qu'improbable donc, mais qui fait pourtant mouche, puisque le groupe met un point d'honneur à construire ses compositions de façon à ce que tout le monde ait sa part du gâteau sonore : les sons 8 bits répondent aux riffs des guitares, la basse et les synthés introduisent ces beats ridicules, et la batterie vient se caler en complèment de toute cette démence. C'est tellement bien fait que toutes leurs envolées 8 bits (parfois longues) passent toujours très bien, même quand c'est débile et que ça n'apporte rien. Vous avouerez que ça n'est pas donné à tout le monde

Très bien, ils sont forts ces ricains, pas de doute, mais là où ils énervent (dans le bon sens du terme) et sont finalement les plus doués, c'est en nous projetant à la gueule cette espèce de mise en scène qu'on retrouve sur pas mal de titres (Crickets, New york city, Crow Town), permettant à l'album de s'élever de "Metal core timbré" à "Métal core timbré à ambiance". Cela peut paraître anodin, mais en allant plus loin que les délires 8 bits et en travaillant ces ambiances, ils nous infligent là quelque chose d'assez unique. Ajouté à cela une bonne grosse dose d'humour noir, une diversité dans les ambiances et délires, et vous avez là un album au moins aussi rafraîchissant qu'une limonade de scout. Rien que ça...

Petite démonstration concernant ces ambiances si particulières :

1) allongez vous sur votre matelas gonflable dernier cri,
2) mettez "The Beach",
3) vous venez de reconnaître cette petite mélodie, elle vous fait légèrement penser à un jeu vidéo mais vous ne trouvez plus lequel...
4) ça y est, vous avez trouvé ?
5) en moins de temps qu'il ne faut pour dire "holy fuck", ça y est vous êtes directement transportés au royaume d'Hyrule, dans un Zelda adulte qui ne sortira jamais, où la pauvre princesse vient de se faire violer sur la plage, en pleurs, attendant son prince charmant qui ne viendra jamais. Déroutant au possible, croyez moi.


Fans de Hardcore et de gros délires musicaux, cet album est fait pour vous. Natural Death a tout pour réconcilier les non aficionados de hardcore avec quelque chose de plus léger, plus fun, et une solide base bien violente qui contentera les amateurs de sensations fortes. A mettre sur sa pile d'albums à écouter de toute urgence, vous ne regretterez pas.

A écouter : En prenant le thé avec pac man...