Biographie

H.O.Z.

H.O.Z. est un groupe formé en 2001 à Dunkerque. Perdu entre Mathcore et Hardcore, le trio sort une paire de Démos et un premier album Monkey Banana. Pourtant, il faut attendre Loud Noise Making, sorti chez L.M.E.Recordz en mars 2010, pour jeter une oreille au disque un peu partout en France, via une distribution physique et digitale.Début 2011, H.O.Z. rend hommage à un grand nom du cinéma américain, Richard Dean Anderson, à travers un EP au nom de l'acteur.

Après une escapade de Manu avec 42 the Band, le combo lance une campagne de crowfunding pour son 3ème opus, Band of Brothers, qui sort en 2014 dans une tendance musicale très différente, suivi par un EP Relationships deux ans plus tard.

3.5 / 5
1 commentaire (1/20).
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Relationships ( 2016 )

Une relation, ça évolue de jour en jour. De fait, quand H.O.Z. annonce un nouvel EP Relationships, et au vu de la tournure de Band of Brothers, on pouvait se douter que le combo allait développer encore cette facette Rock’N’Roll initiée il y a plusieurs années maintenant. Ici, ce sont trois titres que le trio nous livre, comme une sorte de boucle de trois minutes qui fleurent le soleil et le groove.

Alors voilà, Relationships, c’est un peu comme celles de longue distance. C’est cool, ca émoustille et puis on s’imagine plein de choses. On découvre que H.O.Z. a laissé définitivement en retrait les passages les plus hurlés qui faisaient encore quelques clins d’oeil aguicheurs sur Band of Brothers, au profit de passages plus Punk Rock (« Awake »).
Toutefois, au travers des longues embrassades de « Willow », H.O.Z. compose aussi le titre le plus faible de Relationships : avec une partie centrale plus redondante que sur le reste (l’aspect vocal a un impact plus fort) et plus inspirée 60’s, il sera vite remplacé par « Awake » dans le coeur des uns, fans de Punk Hardcore, et par « U-Turn », dans celui des autres (lorsque la basse ronflante est l’élément prépondérant à l’ensemble). Ce sont au final ces deux derniers titres qui font battre le palpitant, donnent la chair de poule et confirmer que H.O.Z. devrait continuer en ce sens, loin du Mathcore de Loud Noise Making.

Ainsi, Relationships aura été court mais intense. Tel un coup de foudre, avec ses hauts (« U-Turn ») et ses doutes (« Willow », notamment sur la partie chant plus qu’instrumentale), H.O.Z. remet le couvert et manque malheureusement, sur quelques brefs instants, de justesse : L’effet ne sera pas aussi prenant que pour Band of Brothers.

A écouter : La face B
15 / 20
2 commentaires (16/20).

Band of Brothers ( 2014 )

Plus Rock’N’Roll que Mathcore, Band of Brothers respire les années 60 / 70, bien loin de Loud Noise Making ou du Richard Dean Anderson EP. Exit donc les références à Destroy All Operating Systems ou Number 12, on ressort le côté Old School de leur musique pour l’exposer à nu.
D’entrée de jeu, le ton est donnée : ca groove, le déhanchement vient facilement (merci « Ain’t Got No Women » ou « Band of Brothers ») et il y a un gros effet rétro, toutefois bien loin de combo tels The Strokes, The Hives, …. C’est du Garage Rock, mais la personnalité de H.O.Z. est ici bien marquée (« Seriously Overwhelmed », « Daneel » et ses choeurs) malgré des compos en ’N’Roll.

Pour autant, on retrouve toujours ce timbre vocal hurlé des précédents opus (la fin de « Ain’t Got No Women », « Should I Shout » ou « Serioulsy Overwhelmed »). De la même manière que sur 42 the Band, cela apporte une touche personnelle à l’ensemble, notamment lorsque « Nine Meters Squared » arrive pour conclure Band of Brothers. Avec le recul, ce 3ème album est celui qui reflète le plus ce que l’on pourrait attendre de H.O.Z. et prend une tournure certes différente, mais bien plus marquée et intéressante : démarrage groovy-bluesy de « Seriously Overwhelmed », danse déchainée sur « Today Isn’t the day » pour mieux amorcer la seconde moitié du disque (portée par « Pretty Easy »). C’est un disque de potes, et cela se ressent - aucune prise de tête, juste des compos funs comme l'avait fait le Highly Evolved de The Vines.
La rupture engagée sur Band of Brothers n’est au final que bénéfique à H.O.Z. qui s’engouffre dans un chemin qu’ils se font plaisir à pratiquer. Résolument Rock’N’Roll et décomplexé, délaissant cette étiquette en « core », le combo n’a au final pas au rougir au vu du chemin parcouru, surtout quand on voit « Ain’t Got No Women » ou « Daneel ».

A écouter : Ain't Got No Women - Pretty Easy
14.5 / 20
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Richard Dean Anderson ( 2011 )

Richard Dean Anderson, l'homme de toute une génération, avec un mulet et des inventions cultes qui ont peuplé plusieurs années de MacGyver. Comment mieux lui rendre un hommage autrement qu'à travers un morceau de musique et une pochette de disque ? C'est ce challenge qu'a osé relever H.O.Z., avec un titre dédié à l'acteur, (et son remix), ainsi qu’un second plus traditionnel (A Long Road Home). 
Dans la continuité de Loud Noise MakingRichard Dean Anderson semble bien parti pour faire sauter quelques plombages : rythmique effrénée, schizophrénie sonore et chant maladif, rien n'a changé. On croirait presque que le but principal est toujours de dérouter au maximum l'auditeur (A Long Road Home, pour sa seconde moitié sous psychotropes ou les lyrics barrés de RDA) si ce n'est pas de le faire craquer. 
Le constat sera sensiblement le même que pour l'opus précèdent : il faut s'armer d'une bonne dose de courage pour poser la première fois l'oreille sur une galette de H.O.Z., non pas pour la qualité de l'objet mais bien pour sa musique qui déborde d’excès en tous sens. Les changements de plans sont légions, les notes se perdent au milieu d'un circle pit géant (Richard Dean Anderson) mais l'ensemble tient très bien la route sur plusieurs écoutes grâce à sa courte durée (moins de 10 minutes pour l’ensemble).

Pour ce qui est du remix, n'étant pas un ardent partisan de ce type de titres, je n'oserais trop m'avancer sur sa qualité musicale. On retrouve cependant un peu le sentiment d'une compo qui serait passée entre les mains de Jimmy Urine (Mindless Self Indulgence) pour un bon check-up avant de repartir érafler quelques baffles. Le changement est radical, presque aussi fouillis que l'original sans être métal, avec un léger manque d'un zeste d'hallucinogènes pour retrouver l'essence initiale.

H.O.Z. n'en fait véritablement qu'à sa tête, grand bien leur en fasse. Richard Dean Anderson ne devrait être prescrit que pour le morceau-titre et ses paroles, même si les réfractaires aux musiques extrêmes auront du mal à se dépatouiller du fatras sonore.

A écouter : Richard Dean Anderson

Loud Noise Making ( 2010 )

"Le mathcore (parfois appelé technical metalcore ou technical hardcore ou encore math metal) est un style de musique expérimentale à la structure complexe et à la sonorité explosive et violente. C'est la déclinaison metal du math rock." Telle est la définition de Wikipedia. H.O.Z. et son Loud Noise Making, littéralement Fabrication Sonore Forte, semble s'immiscer dans ce créneau décrit précédemment et abordé il y a peu lors de la chronique de Destroy All Operating Systems: celui des sensations fortes, d'un roller coaster musical ou plus simplement d'une structure hallucinatoire sur chaque compo...
Ici, dès les premiers abords, nous avons affaire à un trio à l'apparence plutôt classique : basse, guitare et batterie, démarrant en toute trombe une fois l'intro -presque superflue- passée. Rythmiques schizophréniques, chant hurlé sans poésie,  succession de riffs syncopés : Tout semble parfait pour créer le paysage instable d'un pur album de Mathcore comme avait su le faire The Number Twelve Looks Like You. Praha Golem, Don't Come Knocking At My Door, Death Squads, ... Autant de compos purement représentatives, si cela s'avère possible, de ce second opus. Loud Noise Making a du punch, du souffle et  bouge à la manière d'un poids léger du ring tentant d'esquiver une paire de coups. On pensera facilement à Destroy All Operating Systems dans la folie des morceaux, du timbre relativement proche et d'une prod quasi épurée.

Néanmoins, Loud Noise Making n'est pas l'album le plus parfait. Pourquoi, alors qu'il n'est ici question que d'éloges ? Tout simplement du fait de la profonde agression sonore qu'est ledit disque. On s'évertue à suivre la cadence, à s'enchaîner aux notes pour ne pas se laisser trainer par les pieds mais certains passages s'avèrent plus ardus que d'autres. Le chant sur Mr. Noisy, gruiiiiink typée grindcore, aurait eu le mérite de s'avérer plus présent tandis que The Sound of A.C.O.palypse s'avère trop (!) linéaire face au reste. Rien de bien méchant, mais des petits défauts qui, couplé à plusieurs écoutes intenses et répétées, s'avèrent au final suffisamment remarquables pour être notés.

 On pourrait résumer H.O.Z. à un Destroy All Operating Systems frenchy. C'est ce qu'il parait à première vue, mais Loud Noise Making a le bénéfice d'avoir une série de cordes en plus. On retrouve la même sensation de feu d'artifice, d'explosion criarde et d'agencement aléatoire de notes. Rien de bien nouveau, mais très agréable à l'écoute avec une recette toujours efficace...

A écouter : Praha Golem - Death Squads - Rock'n Fall - The Hive