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Biographie

Guns N' Roses

Guns N'Roses voit le jour en 1985 à l'initiative d'Axl Rose (chant), Duff McKagan (basse), Izzy Stradlin (guitare), Tracy Guns (guitare) et de Rob Gardner (batterie). Très vite ces deux derniers seront remplacés par Slash et  Steve Adler. Le groupe mélange avec brio les différentes influences de ses membres, allant du hard rock au punk, en passant par le blues. Malgré un style de vie très rock n' roll mélangeant alcool et drogue, les Gunners arrivent très vite à se faire une place sur la scène de Los Angeles. En 1986, ils sortent Live Like a Suicide un 45 tours passé inaperçu. L'année suivante, Guns N'Roses pond son premier album, Appetite For Destruction, véritable best-seller avec des tubes comme Welcome to the Jungle, Paradise City, It's So Easy ou bien Sweet Child O'Mine. Le groupe entame alors une tournée gigantesque qui les élèvera très vite au rang de rockstars planétaires.
Leur tournée à peine achevée, les Gunners se remettent au boulot pour sortir  un disque reprenant les titres de Live Like a Suicide avec de nouvelles pistes, Guns n'Roses Lies. Le titre de l'album fait référence aux tabloïds tirant profit du style de vie très controversé du groupe en inventant d'extravagantes histoires. Le disque est l'occasion d'un nouveau scandale, avec la chanson One In A Million, qualifiée de raciste. En 1990, Steve Adler est évincé du groupe en raison de ses problèmes de drogues, c'est Matt Sorum (The Cult) qui prend sa place. Les Gunners sont également rejoints par un autre membre de The Cult en la personne de Dizzy Redd, claviériste de son état.
Après trois années peu productives, les Guns N'Roses sortent fin 1991 un double album bourré de tubes, Use Your Illusion I et II. On y trouve notamment le cultissime You Could Be MIne utilisé pour la Bo de Terminator 2. Peu de temps après, Izzy, insupporté par Axl, quitte le groupe en pleine tournée. Il se voit alors remplacer par Gilby Clarke. En 1993 le groupe doit tourner en compagnie de Metallica et Nirvana, mais Kurt Cobain ne pouvant supporter Axl, refuse. Du coup c'est Faith No More qui prend part à cette monstrueuse tournée, synonyme de jaille constante et de véritables débauches. A la fin de l'année, les Gunners sortirent un album de reprises, The Spaghetti Incident ? On y retrouve entre autres des titres des Stooges, des Sex Pistols, de Soundgarden... Ce disque fait un bide retentissant, mais défraye la chronique en raison de la présence d'une chanson de Charles Manson en piste cachée, Look At Your Game. Les Gunners donnent néanmoins une dernière excellente reprise, Sympathy For The Devil des Rolling Stones, pour la BO d' Entretien Avec Un Vampire, en 1994. 

Par la suite, les projets solo fusent de toute part et  les embrouilles avec Axl ne font qu'empirer. Gilby est viré et remplacé par Paul Tobias, Slash (pièce maîtresse du groupe) ne supporte plus Axl et se barre en 1996 au sein de Snakepit. Robin Finck (Nine Inch Nails) lui succède l'année suivante, tandis que les autres membres continuent de travailler sur un nouvel album. En 1997, Duff et Matt se brouillent à leur tour avec Axl et quittent le groupe. Ils sont remplacés en 1998 par Tommy Stinson et  Josh Freese. Un deuxième clavériste arrive cette même année, Chris Pitman. Cette formation ne produit rien, et en 1999 Robin Finck quitte à son tour les Guns N'Roses pour retrouver Nine Inch Nails. A l'occasion de la sortie du film La Fin des Temps, les Guns N'Roses sortent le single Oh My God, présent sur la BO du film. Axl Rose révèle également le nom du nouvel album : Chinese Democracy. En 2000 le contrat de Freese arrive à expiration et Brian Mantia, dit "Brain", prend sa place à la batterie. Buckethead rejoint également le groupe en tant que guitariste. Finck revient même dans le groupe, Tobias n'aimant pas faire de concert. Ce dernier participe cependant activement à Chinese Democracy. Le 1er Janvier 2001, les Gunners donnent leur premier concert avec leur nouvelle formation. Au cours de l'année suivante Tobias cède sa place à Richard Fortus, le groupe repart ensuite en tournée.

En 2002, les ex-Gunners Slash, Duff McKagan et Matt Sorum ont formé Velvet Revolver en compagnie de Scott Weiland (Stone Temple Pilots) et de Dave Kushner (Suicidal Tendencies). Pendant ce temps là, les Guns N'Roses continuent d'enregistrer le fameux Chinese Democracy, l'album le plus retardé de l'histoire. Une sortie serait prévue pour la fin de l'année, comme quoi tout arrive !

12 / 20
27 commentaires (13.78/20).
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Chinese Democracy ( 2008 )

La voilà donc l’arlésienne Chinese Democracy de Guns N’ Roses; depuis le temps que ce disque était annoncé, que ses détracteurs et défenseurs s’opposent… Le disque étant dans les bacs et maintenant que nous avons quelques mois de recul, il est temps de compter les points.

Round 1 : les points négatifs.
Premier point, Chinese Democracy est le disque le plus cher l’histoire de la musique. Il a coûté la bagatelle de 20 millions de dollars, une hérésie dans le contexte actuel qu’on ne peut pas passer sous silence.
Autre point négatif, Axl Rose possède certes une signature vocale unique qui rappelle Guns N’Roses, il est tout de même discutable de le voir sortir ce disque sous le nom du groupe dans lequel Slash et Duff manquent tant. Un album solo d’Axl aurait tout autant fait l’affaire.
Ensuite, en bossant 15 années sur un disque, en réenregistrant maintes fois chaque titre, en passant à la loupe tous les détails et arrangements, le disque manque cruellement de spontanéité : c’est pensé et re-pensé. Enfin, il faut préciser que certaines compositions sont carrément tirées par les cheveux, au mieux anodines, au pire carrément pénibles : If The World, Catcher In The Rye, Scraped, Prostitute, …

Round 2 : les points positifs.
Un premier point positif réside dans la quantité de musique fournie : 14 chansons pour plus de 70 minutes de musique, on en a au moins pour notre argent.
Autre point pesant en la faveur de Chinese Democracy, Axl n’a pas fait dans la facilité. Là où il aurait pu sortir une vulgaire copie d’Appetite For Destruction (surtout en pleine période revival rock’n’roll actuel), il publie un disque ambitieux, sortant des sentiers battus : les morceaux sont complexes, mélodiques, plein de boucles électroniques (presque indus par moment comme sur Shackler’s Revenge), bourrés d’arrangements…
Il faut ensuite reconnaitre à Axl Rose un mérite : celui de savoir s’entourer. Buckethead a beau être ridicule avec son pot du KFC sur la tête, il s’agit d’un excellent guitariste. Idem pour Ron Thal, monsieur Bumblefoot.
Cette recette menée de mains de fer par Axl Rose donne au final de très bons moments, notamment au travers de l’extrêmement raffiné Madagascar, des très réussis Better et There Was A Time, de l’indus  Shackler’s Revenge ou encore du mélancolique Sorry.

Round final : on compte les points
Compte tenu du contexte entourant ce disque, on pouvait largement s’attendre à une catastrophe de grande ampleur. Mais, et c’est presque une surprise, Chinese Democracy n’est pas le fiasco annoncé, certains de ces titres sont mêmes tout à fait intéressants. Le disque bénéfice donc de ses multiples retards et excès. Parce que lorsqu’on évalue sa satisfaction, on réalise un arbitrage entre ses attentes initiales et le résultat final. El là, les attentes initiales étaient tellement faibles…
Mais Chinese Democracy ne marquera assurément pas l’histoire de la musique, loin s’en faut, comme Appetite For Destruction et les Use Your Illusions ont pu le faire en leur temps.

A écouter : Madagascar, Better, There Was A Time
16.5 / 20
25 commentaires (17.24/20).
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Use Your Illusion I ( 1991 )

En 1991, Guns N'Roses est à la fois à son apogée et au point de départ de la déconfiture finale. A ce titre, le double album Use Your Illusion constitue un parfait exemple de démesure rock'n roll. Il y a là toute la folie et la décadence d'un groupe de parfaits fouteurs de merde parvenus au sommet du billboard. Prochaine étape, Right Next Door To Hell.

Use Your Illusion I est marqué par le remplacement de Steven Adler par Matt Sorum derrière les fûts, ainsi que par la venue de Dizzy Reed aux claviers. Musicalement, l'album est comme tailladé entre les tentations blues d'un Izzy Stradlin, les solis déchirés de Slash et la mauvaise graine d'Axl Rose, qui s'épanche longuement sur son piano le temps des cultissimes ballades Don't Cry (avec la participation de Shannon Hoon de Blind Melon)  et November Rain dédiées à sa fiancée, le top-model Stephanie Seymour. L'album se montre ainsi plutôt diversifié dans ses approches, mais sans toujours se porter à la hauteur du formidable Apppetite for Destruction. On y trouve tout de même de très bonnes choses, à commencer donc par la sublime Don't Cry, mais aussi une reprise très réussie du Live and Let Die des Wings. La plupart des autres morceaux n'ont pas la même aura, mais impose une facture solide et typique du mauvais esprit du gang californien.

De la très speed Perfect Crime à l'explosive Garden of Eden en passant par l'irrévérencieuse Back Off Bitch, les Guns embarquent l'auditeur dans un tourbillon dont ressortent la voix de chat écrasé d'Axl, les envolées de Slash et la rythmique infernale d'un train lancé à grande vitesse. Alors bien sûr, quelques essais tombent à plat, comme la pseudo country de You Ain't First, mais tout ça ne pèse pas bien lourd face à un morceau aussi incroyable que Coma. Ca fait longtemps qu'on sait le groupe accro à la dope, et nombre de formations ont déjà abordé le sujet. Mais, il est probable qu'aucune ne l'ait fait aussi frontalement que les Guns N'Roses avec ce morceau, récit cauchemardesque d'une overdose, portée par un riff principal génial, des samples d'urgentistes en pleine réanimation et les lyrics hallucinés de Rose. Glauque à souhait, c'est du très bon.

Use Your Illusion I aurait gagné à être élagué, et en cette année 1991, Guns N'Roses voit sa popularité sérieusement amputée pat l'avènement de Nirvana, mais près de 20 ans plus tard, l'album conserve de belles qualités et une poignée de tubes qui en font un classique à la réputation méritée.

A écouter : Don't Cry, Garden of Eden, November Rain, Live and Let Die, Coma
16 / 20
25 commentaires (17.2/20).
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Use Your Illusion II ( 1991 )

Après un premier volet inégal en qualité, mais globalement bon, Guns N'Roses montre que l'inspiration n'a pas manqué en sortant simultanément Use Your Illusion II. Ce dernier fait montre des mêmes qualités, toujours aussi généreux en riffs assassins, blues écorché et envolées lyriques.

Dès l'entame, les Guns clouent l'auditeur avec un de ces titres à ambiance qui font le sel des Use Your Illusion. Civil War révèle une qualité d'écriture (citant Martin Luther King, Kennedy et le Vietnam) et de composition assez étonnante et entre directement au panthéon des plus grandes réussites du groupe. Et comme la suite s'avère d'un tonneau souvent de très bonne cuvée, ce Use Your Illusion II s'avère plus homogène que son devancier. On se retrouve ainsi avec des petits bijoux du calibre de 14 Years chantée par Izzy et Axl, ou bien encore la reprise du Knockin' On Heaven's Door de Bob Dylan, très respectueuse, mais pas moins réussie pour autant. Le faux live de Get In The Ring s'avère particulièrement jouissif, avec un massacre en règle de la presse rock US accusée de répandre des ragots sur le groupe. Furieux, enjoué, truffé de jurons, ce morceau est du Guns N'Roses tout craché (à la gueule tant qu'à faire) avec un Slash tout simplement génial et un très bon Duff McKagan au chant sur quelques couplets (comme sur Civil War et So Fine).

Alors bien sûr, on peut gloser sur les vélléités pianistiques d'un Axl Rose qui se voudrait plus crooner qu'il ne le peut, et pour tout dire les Estranged et So Fine emmerdent un peu. On est en droit de leur préférer la bien plus couillue Pretty Tied Up et son refrain d'anthologie ou l'assez formidable Locomotive avec encore une fois un Slash des grands moments et un très joli pont au piano. D'une manière générale, le son Guns N'Roses ressort davantage sur ce second volet, avec une explosivité et une arrogance qui font plaisir à entendre. Frappes sèches, banderilles infernales, lyrics à l'avenant, tout l'arsenal y passe avec une grande maîtrise. Axl peut même se permettre une version alternative de Don't Cry ou un morceau électro aussi sexué que totalement incongru intitulé My World, on lui passe tout, sur disque tout du moins. Et pourquoi? Parce qu'un morceau aussi génial que You Could Be Mine (B.O. de Terminator II) le vaut bien. Paroles déglinguées, riffs de tueurs, rythmique punching ball, une pure bombe.

Quoique plus avare en hits, ce Use Your Illusion II est plus compact et direct que son précédesseur et offre ainsi une solide claque rock'n roll. Le groupe aurait gagné à ne sortir qu'un disque simple, compilant le meilleur des deux volumes, qui aurait sûrement atteint la classe de chef d'oeuvre. Mais en l'état, on se retrouve avec deux bons albums et de très belles pépites disséminées sur les deux galettes, vendues depuis à 35 millions d'exemplaire.

A écouter : Civil War, You Could Be Mine, Knockin' On Heaven's Door, Get In The Ring, Locomotive
18 / 20
56 commentaires (18.56/20).
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Appetite For Destruction ( 1987 )

Appetite For Destruction. Un titre sans détour, brut de décoffrage et plein de promesses venimeuses. Une pochette tête de mort qui en remplace une autre, fantaisie machino-sexuelle censurée. Le premier album des 5 pirates de Guns N'Roses. Un classique indémodable.

Régulièrement comparés aux grands frères Aerosmith par la suite, Guns N'Roses imprime là une marque inoubliable dans l'esprit de tous les fanas de rock fiévreux et acide. 12 morceaux, une floppée de classiques, dans une ambiance interlope incomparable. Le cultissime Welcome To the Jungle raconte ainsi la plongée cauchemardesque dans les rues de L.A. du jeune William B. Rose fuyant la loi de l'Etat d'Indiana  tandis que Mrs Brownstone relate sur le mode saccadé et inventif l'addiction pour la dope qui touche les membres du groupe. Avec de telles histoires débridées, le décor est planté. En figures de proue, un chanteur aussi à l'aise dans le criard façon chat écrasé que le grave tendance maquereau (It's So Easy) et un guitar hero aux solis ultra mélodiques, Guns N'Roses en impose. Pourtant le charisme instable d'Axl Rose et le son haut en couleurs de Slash, le gratteux au haut de forme, ne doivent pas faire oublier l'importance de Izzy Stradlin dans l'alchimie rageuse des compositions, ou de la paire rythmique formée par le batteur Steven Adler et le bassiste tellement punk Duff McKagan.   

Guns N'Roses est un gang soudé qui se plait à investir tous les clichés du rock'n roll le plus dégénéré et graveleux qui soit, avec un son dense et saturé idéal. Le groupe se permet ainsi des hommages appuyés aux filles de passage au pieu, les "My Michelle" Young et autre Barbi "Rocket Queen" Von Grief, le temps de morceaux diablement sexués et hableurs. Il délivre aussi, outre Welcome to the Jungle, un autre hymne de la même trempe, le génial Paradise City, dont l'aura hédoniste illumine tous les concerts du groupe. Appetite for Destruction en ressort frappé du sceau de l'authenticité la plus animale et vile, au fil des passages des protagonistes en prison ou à l'hosto après des overdose à répétition. Rock'n Roll, mais plus vicieux et plus malsains que la concurrence, les Guns lâchent des bombes remplies d'insanités du calibre de Anything Goes avec une décontraction instantanément culte. Et pourtant la sensibilité perle le temps de Think About You et surtout Sweet Child O'Mine avec son intro légendaire, petit bout de beauté dans la débauche.

Avec leur dégaine de petites frappes, leur son unique reconnaissable entre mille (le Slave To the Grind de Skid Row semble seul s'en rapprocher) et leur personnalité unique, les Guns N'Roses incarnent à partir de Appetite for Destruction la quintessence des bad boys rock'n roll, jouant devant des centaines de milliers de fans, alimentant la controverse et les colonnes des tabloids et vendant leurs disques par millions. Appetite for Destruction est un album indétrônable qui fête déjà ses 20 ans en 2007.

A écouter : comme une vir�e hargneuse et cam�e