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Biographie

Greenleaf

C’est à l’initiative de Tommi Holappa et Daniel Lidén, respectivement de guitariste de Dozer et batteur de Deamon Cleaner, que se créé le side project Greenleaf en 2000 à Borlänge en Suède. Le concept est simple : du Hard-Rock / Stoner pur et dur avec la classe que confère l’expérience pour ces musiciens chevronnés. La vie du groupe est mouvementée, de nombreux artistes de différentes formations défilent tour à tour à chaque poste. Aujourd’hui le seul à être resté depuis le début est Holappa qui porte son projet avec force et conviction. Ces changements n’empêchent pas le groupe d’être prolifique et de sortir pas moins de sept albums en 16 ans, dans lesquels on peut retrouver la paternité de nombreux participants comme Peder Bergstrand de Lowrider ou encore Oskar Cedermalm de Truckfighters.

Chronique

Rise Above The Meadow ( 2016 )

Greenleaf est de retour avec Rise Above The Meadow, le successeur de l’excellent Trails and Passes. Après de nombreux changements de line-up, le side projet qu’était le groupe il y a quelques années est devenu une véritable formation avec de nouvelles têtes inconnues du grand public. Toujours avec classe, leur groove enfumé vient briser des cervicales depuis quelques années. 

Nous savons que le Stoner est un art d’équilibriste : tout l’enjeu est de trouver le bon mélange entre les différents éléments constitutifs du style. D’abord une bonne poignée de groove, des riffs mémorables et des phases de décollage psychédéliques. Greenleaf s’attèle à la tâche avec passion et créativité : l’album regorge d’excellents morceaux tels que Howl qui fait sortir de la fumée des enceintes tout en restant d’une grande finesse. Le savoir-faire de Greenleaf en la matière est déjà bien avancé et n’a rien à envier aux grands du genre. On peut imaginer que l’évolution du line-up a fortement contribué à sa réussite. Accueillir dans ses rangs des pointures de chez Dozer, Truckfighters ou encore Deamon Cleaner laisse évidement des traces sur la personnalité de l’ensemble. Mais force est de constater que ça fonctionne et que Rise Above The Meadow est un bon album.

Si les influences sont innombrables et l’héritage des musiciens qui ont participé au projet très lourd, le quatuor parvient à se trouver une personnalité, une patte qui le rend unique dans le paysage déjà bien rempli du Stoner. Le chant d’Arvid Jonsson est une énorme plus-value, il atteint des sommets dans Levitate And Bow (Pt. 1&2), faisant penser à un mélange improbable entre Ozzy et Bobby Liebling, sa voix haut placée ajoute un cachet supplémentaire aux compositions. Toute la force de Greenleaf est d’arriver à insuffler une très grande puissance dans chacun de ses morceaux, de faire monter l’intensité d’un cran à chaque fois et d’avoir une construction complexe devant l’apparente simplicité de l’ensemble. Les rythmes sont diversifiés : Golden Throne fait par exemple beaucoup penser à du QOTSA de par son rythme saccadé et son groove imparable pendant que A Million Fireflies joue avec la limite floue qui sépare le Stoner du Sludge. 

Il reste cependant des axes de progressions pour une formation comme Greenleaf. Si nous avons vu que leur personnalité reste très forte, elle pourrait se démarquer encore plus. Il n’est pas toujours nécessaire de vouloir être unique et de créer quelque chose de fondamentalement nouveau, ici cependant nous pouvons voir une ouverture vers un style qui leur serait réellement propre. Sortir de sa zone de confort est extrêmement difficile, mais travailler sur de nouvelles sonorités quand à chaque album au minimum un membre change relève de l’utopie. Bien que chaque musicien soit très talentueux, il ne faut pas perdre de vue qu’un groupe est bien plus que la somme des personnes qui le composent, c’est la force de l’ensemble qui révèle les véritables créatifs en puissance.

Nous savions depuis Trails And Passes qu’il fallait compter avec Greenleaf dans le paysage stoner mondial, Rise Above The Meadow est un album de qualité, réalisé avec soin par une très bonne équipe. Il est cependant strictement dans la continuité de son prédécesseur, sans pour autant proposer quelque chose de réellement inédit malgré la créativité de chaque morceau. Il manque cet engagement réel à prendre un risque, cette volonté de se dépasser pour ajouter le petit grain de sel qui donnera au tout d’une saveur unique. 

A écouter : A Million Fireflies - Golden Throne - Levitate And Bow (Pt. 1&2)