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Biographie

Glorior Belli

Glorior Belli est un groupe de Black-Metal français formé en 2002 par Infestuus (Guitare / Chant), le seul membre originel restant et Antares (Batterie, Temple Of Baal). Le groupe s'oriente alors vers un Black-Metal brut, rapide et violent rappelant les premières productions scandinaves de groupes comme Darkthrone ou Mayhem avec une première démo, Evil Archaic Order, en 2003. En 2004, Nefastvs est recruté en tant que second guitariste, puis l'année suivante, Dispater (Heol Telwen, Merrimack) devient le bassiste pour la composition du premier opus du groupe, Ô Laudate Dominvs, à la fois brutal, mystique et occulte. En 2006, M:A Fog (JanvsBlack Flame) remplace Antares et un an après, Visigoth remplace Dispater, tandis que Alastor (Temple Of Baal) prend le poste de guitariste après le départ de Nefastvs pour la sortie de Manifesting The Raging Beast chez Southern Lord Records.

En 2008 Antares revient brièvement derrière les fûts, mais sera vite succédé par Mortaeus (Nethervoid) et Gaël Barthelemy (Svart CrownBalrog) avant que Darren (Batterie) et Jay (Basse), tous deux membres d'Unearthly Trance ne soient retenus. Meet Us At The Southern Sign, leur troisième opus, sort en 2009 chez Candlelight Records où l'on découvre un Glorior Belli d'avantage intéressé par les influences Stoner ou Blues tout en gardant des ambiances sales et malsaines dans leur musique. En 2010, le groupe change une nouvelle fois de line-up mais décide de garder leurs vrais noms au lieu de pseudonymes. H. (MerrimackPurge) prend le poste de guitariste, T. celui de bassiste et G. (Ad HominemMacabre OmenNocratai) celui de batteur. Toujours dans une logique d'évolution, Glorior Belli pousse le concept encore plus loin avec The Great Southern Darkness qui paraît chez Metal Blade Records en 2011.

13.5 / 20
1 commentaire (16/20).
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Sundown (The Flock That Welcomes) ( 2016 )

Chaussez les spartiates, accrochez vos arcs et armez les boucliers, c’est sur le dernier album guerrier des français de Glorior Belli que nous nous penchons aujourd’hui. The Flock That Welcomes Sundown (ou plus sobrement Sundown) se trouve être la huitième production tempétueuse du groupe de Black Orthodoxe aux consonances italiennes : digne héritière d’une série de disques ayant empruntés ça et là les chemins du Stoner ou du Blues, toujours dans l’optique de porter aux nues l’occultisme.

Comme le laissait entrevoir la pochette, la Vénus à la peau dorée et aux muscles saillants vient d’un geste désinvolte jeter ses voiles bleutés sur nos contrées, à l’instar de leur musique profane et alambiquée. Car après un démarrage sur les chapeaux de roues, les musiciens catapultent par rafales leurs riffs assassins en plein visage, s’apparentant ainsi à une inondation sonore, boueuse et dévastatrice. De son côté, la voix d’Infestvvs - toujours aussi grasse et éraillée - appose la signature de cette Bande Originale de la fin du monde, et ce à l’aide des guitares à 100 à l’heure et d’une batterie martyrisée.

Illustration sonore de ce que serait le crépuscule de l’Humanité, Sundown se révèle un album aussi brutal que réfléchi : Glorior Belli distille dans son œuvre taillée dans la roche plusieurs éléments judicieux tels que des chants religieux ou des samples francophones, permettant à l’auditoire de reprendre son souffle avant que la tempête ne reprenne les rennes. Sur ce disque, comme ils l’avaient déjà initié dans l’époustouflant Manifesting the Raging Beast, la musique des parisiens s’apparente finalement à une sorte de Black apocalyptique dans la veine des dernières productions de Behemoth, mais avec sur certains morceaux (World So Spurious, We Whose Glory Was Despised) une influence plus importante des pères fondateurs du genre (à la sauce Darkthrone). Cependant, quelques écoutes suffisent à cerner ce cataclysmique opus, car bien que démontrant à merveille ce que peut être la violence sonore, les pistes se suivent et se ressemblent, s’enchaînant alors dans une succession quelque peu monotone.

Saluons toutefois l’initiative prise concernant certains morceaux comme Rebels in Disguise, pièce de cinq minutes sortant totalement des sentiers battus du Black et qui ose se frayer un chemin du côté des sonorités typées Rock’n’Roll, à la manière des norvégiens de Satyricon qui diluaient leur black avec une dose d’indus’ dans Volcano, sorti en 2002.

Après s’être immergé dans les méandres du Stoner le temps de quelques albums, on ne peut qu’apprécier ce retour aux sources vers un Black plus pur, même si l’on aurait pu s’attendre à plus de prises de risques, au vu de leurs précédentes productions. In fine, Glorior Belli nous place face à un album de qualité, aussi brut et massif que réfléchi et raffiné mais auquel on reprochera un manque de surprise et de diversité au bout de quelques écoutes.

A écouter : Lies, Strangled Skies, World So Spurious
15 / 20
2 commentaires (15/20).
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Gators Rumble, Chaos Unfurls ( 2013 )

Quatre ans après le virage emprunté par Glorior Belli sur l'excellent Meet Us At The Southern Sign, et poursuivi sur The Great Southern Darkness deux ans plus tard, deux albums illustrant le pari audacieux de marier le feeling et la mélancolie du Blues et l'intensité du Black Metal, le groupe nous revient avec ce nouvel affront fait au démiurge : Gators Rumble, Chaos Unfurls.

Jon Nodtveidt, la nouvelle Orléans, KyussRobert Johnson pactisant avec le diable... de nombreuses images défilent, comme un voyage au sein du musée intime cher à Glorior Belli, qui parvient à sublimer et marier ces références pour proposer une musique brute, sincère, unique.

La première singularité de cet album par rapport à ses deux prédécesseurs, c'est avant tout son efficacité. La musique du groupe se montre aujourd'hui encore plus frontale et accrocheuse, notamment grâce à une batterie de riffs mordants au bon parfum de bayou, mais aussi et surtout, à un GROOVE absolument imparable (le riff d'intro de Ain't No Pit Deep Enough »!).

A cela viennent se greffer la profondeur, les ambiances poisseuses ainsi qu’une certaine mélancolie, un spleen inhérent à l’amour évident pour le Blues avec un grand B qu’on retrouve tout au long de cet album (en témoigne les magnifiques Backwoods Bayou et Gators Rumble, Chaos Unfurls).

Un voyage, une offrande singulière et très personnelle qui ose bâtir un pont entre deux univers se nourrissant réciproquement.

Black Metal gives way to blues.