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Biographie

Geraniüm

Formation alsacienne, composée de membres de Farewell, Geraniüm effectue son premier concert en 2009, suivi d'une première tournée européenne avec The Boring. A cette occasion, un tour cd de quatre titres voit le jour.
En septembre 2010, le groupe enregistre deux titres qui apparaitront sur un split avec Human Compost. Celui-ci sort en mai 2011 via Tanker Records, Kanivo Chaos, Lubic, Bez-AK47, Perce-Oreille, Deviance, Dingleberry Records, Dream Comes True, La Société Pue et Ravachol, et sera soutenu par une tournée en Angleterre. Entre temps, en janvier, Geraniüm passera quelques jours en studio pour l'enregistrement de nouveaux morceaux. En août, les strasbourgeois effectue une tournée européenne en compagnie d'Isaïah.
Le premier album de Geraniüm, s/t, sort en février 2012 via plusieurs labels (Dingleberry Records, I Feel Good Records, Orchid Scent, Cadavre Exquis, Gehirn! RecordsDesertion Records, ...). Le groupe par en tournée en début d'année avec Boredom, puis en août/septembre, il joue en Europe de l'Est avec notamment Finisterre et Boredom, enfin en octobre/novembre, il arpente les routes de France en compagnie de Post War Depression. L'année suivante, un split avec Finisterre est mis en ligne et disponible en 7", avec pour seul titre "King Of Ignorance". Il faut attendre 2017 pour voir un nouveau split arriver, avec Link, tandis que des bouts du combo forment en parallèle Potence.

Fear is the enemy ( 2018 )

Fear Is The Enemy, de son doux nom, se pare d’une superbe imagerie, mais aussi fait sonner les trompettes de la fin. La musique s’est durcie, le propos n’a pas lâché de sa verve. « Fashion Fuck Off » clamait le groupe en 2012, « Imprisoned by appearances » grogne le combo six ans plus tard.
Raclements vocaux venus du fond du corps, lourdeur dans la composition, on oublie le côté lent du split précédent pour reprendre la chevauchée de l’opus de 2012, dans des titres purement Crust que ne renierait pas Tragedy (« Fear Is The Enemy ») dont le double-jeu de cordes vocales fait encore parfaitement effet.

Ayez dans l’idée qu’il y a dans Fear Is The Enemy une certaine volonté de frapper à la gorge, de continuer à se battre sur « Puppet parade » ou « Debout les damnés de la terre », de transformer un grondement sourd en une colère limpide. Là ou le LP précédent développait une sensation d’urgence chaude, ce nouvel opus racle jusqu’aux tréfonds de la terre sur « Their Justice » tout en gardant une clarté dans les propos, sans fioritures ni détails (« Happy Few »).

Fear Is The Enemy, c’est l'une des meilleures manières de terminer l’année, la bonne petite surprise qui sort alors que l’on ne l’attend pas spécialement. Le ton s’est assombri, quelques tentatives issues du salit avec Link se sont diluées dans l’ensemble, mais Geraniüm n’en a définitivement pas fini de surprendre.

Split avec Link ( 2017 )

Des débuts de Geraniüm, il reste cette base qui a mué petit à petit jusqu’à « Muder Kings / Haters Hate », cette urgence en deux temps (puisqu’il s’agit de deux titres distincts), qui permet à Geraniüm d’alterner un Crust Blackisé et un second titre plus conventionnel pour ceux qui auraient écouté l’éponyme et le split avec Finisterre. Mais 5 ans séparent cette nouvelle livraison de la précédente, permettant aussi au combo de penser ses combos au lieu de les faire plus viscérales. Qu’en est-il donc de ces deux variations ?
« Murder Kings » est donc cette première moitié qui aurait pu être Hardcore si la partie rythmique n’avait pas évolué en une base Black-Metal solide aux effluves de Darkthrone ou Young and In the Way, donnant à première vue cette sensation Post-Black. Exit donc les affinités directes avec Alpinist ou Jungbluth, même si on constate toujours quelques accointances avec Masakari et Sarabante au fil de l’évolution du titre. Il est d’ailleurs intéressant que le changement de style se fait de manière abrupte mais pourtant totalement logique, évolution naturelle. La barre semble mise très haut avec ce premier titre, qui laisse rapidement la place à un démarrage en trombe sur la suite.

De « Haters Hate », on retiendra cette variation sonore sur son seconde mouvement, cette confirmation que « King Of Ignorance » dévoilait bien une sensibilité vers des passages plus posés (think of Madame Germen) mais néanmoins tout aussi rageurs qui sont ici introduits via une rythmique beaucoup plus punk que le reste du disque. Du titre, les parties batterie rappellent parfois les Allemands de Svffer période Lies We Live mais la majeure partie de « Haters Hate » est ce son lourd, gras, que l’on a connu avant et plus proche des noms cités plus haut. Et au lieu d’aller au frontal avec un titre de deux minutes, Geraniüm prend son temps et avoisine le triple.

Même si le combo se meut peu à peu en quelque chose de moins enragé que « Condoning the Leak », la musique n’en demeure pas moins recherchée et inspirée. Derrière un artwork ultra léché, Géraniüm confirme tout le bien que l’on pensait d’eux. Impossible de passer à côté.

En écoute et téléchargement ici.

A écouter : Au vu de la durée, les deux titres !
15.5 / 20
1 commentaire (17.5/20).
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Geraniüm ( 2012 )

Mouillé des bruines océanes d'Ekkaia, voilé des nuages ombreux de His Hero Is Gone, nimbé de l'arc-en-ciel irisé de l'emo french des 90's, Geraniüm s'épanouit dans l'humus fertile du crust allemand, les racines ancrées dans la rudesse d'un Lies Feed The Machine et les fleurs scintillantes du lyrisme d'un Alpinist.

C'est un album à la fois brutal et écorché, un concentré de rage et d'émotions que nous délivrent les strasbourgeois avec quatre nouveaux titres et quatre titres réenregistrés provenant du tour cd 2010 ; une musique dense et riche, emplie de nuances, de sensations et d'impressions, déclinée en compo aux structures complexes et sinueuses. Les riffs recherchés et solides, la batterie qui défonce, la basse omniprésente ainsi que la complémentarité de la voix de Nico, profonde et gutturale, et celle de Fab, screamo et arrachée, sont d'une efficacité imparable.
Aux passages raides et rêches aux sonorités métalliques mais toujours teintés d'une sensibilité vibrante, répondent des mélodies poignantes qui prennent à la gorge, oppressent les sens, étreignent le cœur, compressent les viscères, imprimant des stigmates aigües ou appelant vers les sphères d'une infini tristesse, dans le miroitement d'une aura frissonnante.
Des blessures et de la douleur, des ténèbres et de la noirceur,
Montée de dégoût, de rancœur et de relents nauséeux,
Émanations nihilistes face à l’ineptie et à l'injustice.
Et l'exaspération  se déchaîne, incontrôlée, farouche, dans un tourment chaotique, contre la bêtise, l’égoïsme et le non-sens de nos sociétés.
Et les regrets pleuvent de nouveau sur les sombres rues de nos villes embrumées de désespoir. Ne reste que la rage, la violence et la colère pour vomir ce monde tragique, pour continuer à vivre, à exister. C'est ce combat, cet élan fougueux et épique qui tend à l'exaltation que brandi Geraniüm dans le tumultueux silence de l’indifférence.
Un cri, une déchirure, une tension permanente, une musique écorchée mais gorgée de sève, de furie, d'envie, pour rester debout quoi qu'il advienne, même si le visage ruisselant de larmes, la tête enfouie entre nos mains, nous ne sommes plus voués qu'à pleurer à la beauté des souffrances et du néant.

Même s'il ne révolutionne pas le genre, cet album n'en demeure pas moins enlevé, inspiré et ambitieux. A la fois émouvant et angoissant, il dégage une force passionnée, de la sincérité et s'avère profondément humain et touchant. Les alsaciens possèdent un remarquable potentiel et Geraniüm est en passe de devenir un groupe incontournable de la scène emo-crust européenne.

L'album est en téléchargement gratuit via le site du groupe.

A écouter : En intégralité avec un plus pour Les Cathédrales Du Vide, And This Strange Sensation Of Being Nowhere At Home, No Second Chance et Homeostasis.

Tour -cdr ( 2010 )

Geraniüm a beau vivre à plus de 1000 bornes de la Corogne, il y a clairement du galicien dans les émanations qui s'en dégagent. Quatre titres pour sceller une alliance avec The Boring lors de la tournée de juillet 2010, quatre titres pour mettre en avant une fuite chère à Henri Laborit dont on retrouve le phrasé en introduction de "I've Got a Bigger than Yours". Un son puissant, une exécution au cordeau, et un résultat révélateur d'un sacré potentiel où la finesse mélodique d'un Ekkaia s'unit à une puissance de feu clairement scandinave.

Rien de neuf, certes, mais on soulignera malgré tout la volonté de s'affranchir de pas mal de réflexes pavloviens et de réfléchir plus d'une minute à la recherche de riff. Même si l'envie de tout défoncer reste le maître-mot de la galette, Geraniüm n'a pas peur de calmer le jeu, maîtrise sa colère pour nous offrir quelques passages où la mélancolie prend le dessus. Les alsaciens ont mal au ventre et n'hésitent pas à le clamer dans un milieu où les écorchés n'ont pas toujours bonne presse. Du coup on regrettera peut-être le côté conventionnel de "Condoning the Leak" et de "Fashion Fuck Off", mélange de hardcore chaotique à la Converge plombé d'une rythmique kang, certes efficaces mais, au final, moins convaincants que lorsque les cordes se tordent comme sur "Homeostasis". Grosse impression en tout cas et on attend la suite avec impatience.

En dl à cette adresse.

A écouter : I've Got a Bigger than Yours, Homeostatis