logo Genghis Tron

Biographie

Genghis Tron

Genghis Tron est un trio américain rassemblant 3 amis de lycée aux backgrounds musicaux très diversifiés. En effet, le combo cite pêle mêle Drive Like Jehu, Converge, Skinny Puppy, Burzum, Immortal, Botch parmi leurs références. Musicalement parlant, le groupe produit un grindcore très digital faisant appel aussi bien aux blasts ultra rapides des boites à rythmes qu'aux boucles électroniques pour un résultat étonnant de cohérence et d'efficacité.
Après un premier EP (Cloak of Love), Genghis Tron fait appel à Kurt Ballou (Converge) afin d'enregistrer leur premier album, Dead Mountain Mouth, qui sort symboliquement le 06/06/06. 2 ans plus tard, ils signent chez Relapse Records et sortent Board Up The House, un deuxième album faisant place à des aspects progressifs sans pour autant délaisser l'énergie originale de leur musique.

17 / 20
14 commentaires (17.36/20).
logo amazon

Board Up the House ( 2008 )

Le coup d'Asterohache asséné par Dead Mountain Mouth en 2006 plaçait directement les futures offensives de Genghis Tron parmi les plus attendues, limite à se promener un casque vissé sur la tête de peur de se prendre un rayon gamma derrière les oreilles à l'annonce de Board Up The House ("Barricade la maison"), album au titre préventif qui n'invite pas vraiment à pointer le museau dehors. Notoriété grimpante oblige (ou pas), le trio est désormais signé chez Relapse, initiative loin d'être louable lorsque l'on connaît un minimum les pratiques paranos du Big Label. Genghis Tron se serait il calé dans le rang bien sagement une sucette à la bouche ? A toi de voir, mais pour l'heure personne ne pourra nier le fait que les mecs de Philadelphie apparaissent là où on les attendait pas forcement.

Autrefois intuitif, fougueux et basé sur de la pure énergie juvénile et frénétique, le caractère de Genghis Tron semble avoir subi le poids du temps et de son inexorable travail. Un travail à double tranchant apportant son lot de bons points mais engendrant quelques pertes pas toujours bien compensées. C'est ainsi Board Up The House troque par pan entier du hardcore visceral pour une musique nuancée et progressive. Bien entendu, le combo ne réalise pas un grand écart total sans claquage mais prend le temps de penser les structures, de mûrir les enchaînements et surtout d'unifier pour de bon les versants rock et électronique de leur son. Les américains amènent la chose de manière insidieuse avec un premier titre dans la lignée de Dead Mountain Mouth mais qui en toile de fond laisse sous entendre, par un chant clair et incantatoire, que le chemin arpenté sera bel et bien différent. Sans trop crier gare, Genghis Tron va jouer sur le terrain de l'atmosphérique, du rythme redondant, du progressif et du passage de témoin inattendu entre violence et sagesse ("Endless Teeth"). Accompagné d'une ligne de chant façon Depeche Mode, le clavier va même lorgner  vers des territoires cold/new wave ("I Won't Come Back") pour finalement se briser la nuque sur des riffs métalliques insatiables. A mi chemin, le tubesque et très grind "City On A Hill" vient prouver  que l'énergie est bien capable de ressurgir à la demande à grands coups de blast beats fulgurants et de  vocaux saignants salement régurgités.
 
Genghis Tron est allé au delà du patchwork attractif et surprenant de violence. Board Up The House fait office d'album véritablement construit et pensé de bout en bout remettant au goût du jour le hardcore, l'electro mais aussi le metal et d'une manière générale les musiques progressives ("Ergot").  Moins percutant sur les premières écoutes que Cloak Of Love et Dead Mountain Mouth, ce nouvel album se révèle bien plus riche au fil du temps et génère une atmosphère globale à se deviner claustrophobe. Distillant ses éclats au compte goutte et conservant ce qu'il faut de frasques extrêmes, il est le témoin d'un passage de cap chez Genghis Tron.

A écouter : Enferm� dehors
17 / 20
12 commentaires (16.79/20).

Dead Mountain Mouth ( 2006 )

Suite à Cloak of love, premier EP témoin de leur créativité et de leur talent, le trio de Philly s'engouffre dans un premier album s'annonçant comme un des disques les plus passionnants de l'année. Profitant pleinement de l'éclectisme du passé musical du combo, Dead Mountain Mouth fait cohabiter hardcore, electronica et metal pour un résultat violent (évidemment), étonnamment cohérent et surtout spontané. Avec un fan de Skinny Puppy et Kraftwerk, un amateur  de post hardcore à la Drive Like Jehu / Fugazi et un dernier plongé dans le grindcore, le hardcore moderne et le black metal, il serait légitime de douter de l'homogénéité du cocktail Genghis Tron, mais ici, il faut bien avouer que le phénomène est intégralement synergique.

Genghis Tron s'adonne viscéralement à son propos et ne se donne aucune limite, en témoigne les structures totalement imprévisibles dont la matière principalement métallique sait parfaitement laisser de l'espace à l'électronique. Genghis Tron mixe ainsi à doses égales des parties grindcore/metal à des passages digitaux basés des samples et une furie CASIO-core. Le trio superpose parfois les 2 aspects ("Chapels"), ou bien s'attarde quelques instants sur des parties purement numériques ("Warm Woods") ou des tirades totalement "jouées", plus traditionnelles ("Greek Beds"). Quoi qu'il en soit, Genghis Tron prône haut et fort son goût pour les blasts rapides, les riffs saignants, les atmosphères pesantes et les Stop and Go ravageurs. Au niveau du chant, on retrouve l'aspect venimeux et félin de Converge période Jane Doe. C'est d'ailleurs Kurt Ballou qui s'est chargé de l'enregistrement du disque, faisant parfaitement ressortir la rugosité et les détails des compositions.

Dead Mountain Mouth regorge de plans catchy, que le groupe se garde bien de ressasser afin de surprendre et rester original sur toute la ligne. A la croisée de groupes déjantés et aussi divers que The Locust, xBxRx, An Albatross,  Converge ou Agoraphobic Nosebleed, Genghis Tron impose une image chaotique et moderne, tournée vers l'avenir et refusant de s'embourber dans un quelconque cliché ou dans des influences trop pesantes. En plus, le visuel est juste super classe. 

Télécharger : Chapels.

A écouter : Chapels - White Walls - Asleep on the forest floor