Depuis le temps que la (trop courte) disco de G.L.O.S.S. tourne, elle méritait bien qu’on lui rende hommage. Ayant explosé grâce à Trans Day Of Revenge avant un split en pleine mise sous les projecteurs, le combo lâchait donc en 2015 une première démo de cinq titres dont le thème ne se cache pas sous une masse d’apparats.
En effet, il y a bien deux aspects à prendre en compte pour apprécier à sa juste valeur cette Demo. Le premier, l’aspect musical, se capte au travers d’à peine plus d’une minute d’un Hardcore scandant certains mots (« Get Off My Back » sur « Masculine Artifice » ou même l’intro du premier titre), assumant une urgence assimilable aux origines du mouvement. Les cinq morceaux résonnent, primaires, directs (« Outcast Stomp »), aussi viscéraux que ceux de Punch ou Closet Burner. Au-delà de ce premier aspect, le combo pioche bien dans les racines du mouvement et non pas les dérivés actuels du Hardcore, tout en s’engouffrant sur des thèmes sociaux.
Le second concerne les paroles. Engagées serait réduire le poids porté par la chanteuse : On y parle de féminisme, transphobie, de l’impact des idéaux des hommes sur l’identité. Les lyrics sont sans concession : « They told us to die but we chose to live » sur « Line Lips and Spiked Bats » en est un parfait reflet, mais en regardant dans sa globalité, chaque ligne crache sa rancoeur, sa revanche verbale pour les maux initiaux. Désolidariser l’aspect musical et le message porté par G.L.O.S.S. serait passer à côté de l’oeuvre en elle-même, et ce même si les mots semblent bruts, fragiles. Pas de poésie, juste un constat dramatique qui ne cherche aucune fausse complexité pour porter son propos.
Alors cette Démo est ce qu’elle est : revendicatrice, assumée, sans artifice. Mais elle est là, et représente toute une frange d’une société qui est bien souvent mise de côté, décidant de cracher sa haine de l’être Humain en pleine face. Et ça fait mal, parce que musicalement cette démo retrouve les racines du Hardcore des années 80’s dans son attitude, mais aussi parce qu’elle est qualitativement quasi-parfaite.
A écouter : Tout !